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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7997

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 174-175).
7997. — À M. D’ALEMBERT.
20 auguste.

Mon cher ami, vous mettez le comble à vos bontés. J’écris à M. Duclos[1] une lettre pour l’Académie ; c’est bien tout ce que je puis faire, car je tombe dans un état qui ne me permettra pas de voir l’œuvre de Pigalle. Vraiment c’est bien autre chose que la faiblesse dont vous vous vantiez.

J’écris au souscrivant[2], comme de raison ; mais tout cela n’est que vanitas vanitatum[3], quand la machine est épuisée. C’est une plaisante chose que la pensée dépende absolument de l’estomac, et que malgré cela les meilleurs estomacs ne soient pas les meilleurs penseurs.

Si je suis mort quand vous passerez par Ferney, Mme Denis vous fera les honneurs de la maison. En attendant, je vous embrasse comme je peux, mais le plus tendrement du monde.

  1. Lettre 8004.
  2. Lettre 7999.
  3. Ecclésiaste, i, 2.