Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/Tome 2/901-910

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Fascicules du tome 2
pages 891 à 900

Dictionnaire de Trévoux, 1771
Tome 2, pages 901 à 910

pages 911 à 920


est de M. Breym, dans un livre intitulé : Dissertatio Physica, de Polythalamiis. Godani, 1752. Elle peut être utile aux Naturalistes & aux curieux. La voici.

Testa. Monothalamia. Tubulus. Dentalia.
Entalia.
Solen univalvis unde.
Belemnites pruss.
Tubulosa. Cochlidium. Nautilus tenuis.
Auris marina.
Nerita.
Cochlea.
Buccinum.
Murex.
Cassis.
Cylindrum.
Voluta.
Porcellana.
Polythalamia. Polythalamium. Nautilus.
Ammonia.
Lituus.
Orthocerata.
Vasculosa. Simplex. Lepas. Patella.
Chanca.
Concha. Mytulus.
Tellen.
Pinna.
Ostrea.
Pecten.
Anomia.
Composita. Conchoides. Pholas.
Concha Antifera.
Balanus. Balanus.
Echinis Echinometra.
Echinoconos.
Echinocorys.
Echinanthos.
Echinospatageus.
Echinobristus.
Echinosdicus.


Coquillage signifie aussi l’ouvrage fait de coquilles, comme on en voit dans les grottes artificielles, & dans les cabinets des curieux. Alors c’est un arrangement de diverses coquilles. Opus conchyliatum.

COQUILLART. s. m. terme de Carrier. C’est un des bancs, ou lits de pierre de taille, qui se trouvent dans les carrières, où il est ordinairement le quatrième. On l’appelle coquillart, à cause des petits coquillages dont il est tout rempli.

COQUILLE, s. f. couverture ou coque des limaçons, & des poissons que les Naturalistes appellent testacés, comme les moules, pourpres, limas de mer, &c. Concha. La coquille d’un limaçon, cochlea, testa. Bonnanus remarque que les animaux à coquilles n’ont point de diversité de sexe ; qu’ils n’ont point d’œufs, parce qu’ils n’ont point de sang ; que s’ils ont quelque chose d’analogue aux œufs, c’est plutôt pour leur nourriture, que pour la propagation de l’espèce. Voyez son Traité, intitulé, Recreatio mentis & oculi in observatione animalium testaceorum, &c.

Les coquilles sont d’une ou de deux pièces, ce que l’on appelle univalves ou bivalves ; & par conséquent il ne devroit y avoir que deux classes générales. Cependant on en fait ordinairement trois, parce que l’on divise en deux celle des univalves. On peut donc appeler la première classe des univalves qui ne sont pas turbinées, ou qui ne forment nulle volute, en latin testacea non turbinata. La seconde classe est celle des univalves turbinées ou turbinites, qui forment une volute, en latin testacea turbinata. La troisième classe est celle des bivalves, testacea bivalvia, quoi qu’à la prendre à la rigueur, les univalves de la seconde classe puissent être appelées bivalves, ainsi que celles qui sont à deux portes ou battans, parce que l’animal de presque toutes ces espèces a un opercule ou couvercule engendré avec lui, & attaché à une partie de sa peau, comme l’ongle l’est à la chair, qui lui sert de défense, avec lequel il se ferme toutes les fois qu’il se veut retirer dans son étui. La nature a fait cette porte si juste, & si bien proportionnée, qu’il est impossible d’appercevoir la moindre jointure quand l’animal y est enfermé. On peut observer la même exactitude dans les bivalves, qui ont des charnières si liantes & si justes, & dont les deux battans, malgré leurs contours & leurs formes irrégulières, ferment avec tant d’exactitude, que l’Orfèvre le plus adroit ne pourroit parvenir à cette précision. Merc de Fev. 1736.

☞ On appelle généralement coquilles multivalves celles qui sont composées de plusieurs pièces, de trois, de cinq, de douze, &c. Toutes les coquilles de terre sont univalves, Celles d’eau douce, univalves ou bivalves. Celles de mer sont des trois espèces.

On appelle coquilles à oreilles, celles qui ont deux pointes en haut, comme celles de S. Jacques. Voici le nom des coquilles les plus rares & les plus curieuses. La couronne papale, qui tire son nom de sa forme, & qui sur un fond blanc est toute marquée de rouge. Tiara pontificia. La plume, dont la blancheur & les marques incarnates rangées avec symétrie, font un si bel effet. Penna. L’Hébraïque, qui a sur un fond blanc comme neige, des marques noires comme du jayet, fort semblables aux caractères Hébreux. Hebraïca. Le limaçon de la Chine, qui a sur du minime brun, une broderie verte & noire. Limax sinicus. Le drap d’or, qui a un tissu admirable de jaune, de brun & de blanc. Textile aureum. Le drap d’argent, qui ne le cède point en beauté au drap d’or. Textile argenteum. Le léopard, qui est tout moucheté. Pardus. Le tigre ou la coquille grise, dont la moucheture est encore plus belle. Tigris, seu concha cineracea. Le briançon, dont l’émail est mêlé d’une manière charmante. Briancion. La corne de cerf, qui a des taches noires sur un fond blanc. Cervinum cornu. La corne gelée, dont on admire la diversité. Gelatum cornu. La tannée, que plusieurs tiennent pour la plus belle, à cause du mélanine étonnant de son blanc & de son tanné. Fulva. La bourse, ainsi nommée à cause de sa figure, a une broderie mêlée de trois ou quatre couleurs. Crumena. Le cadran, que l’on appelle ainsi à cause de sa forme. Solarium manuarium. La chenille, parce qu’elle ressemble a cet insecte. Eruca. Il y a encore la fusée, Peribolus. La Nerite, Nerites ; le Lepas, Lepasia ; l’Apporrays, Apporays ; la Trompe, Tuba ; le Casque, Galea ; le Nautile blanc, Nautilus candida ; & quelques autres dont on voit le dedans, & qui n’ont point d’oreilles, s’appellent Vans ou Vannets.

Coquille se dit aussi de la coque ou couverture de l’œuf. Ovi putamen. Des que le poussin est sorti de sa coquille, il cherche à béqueter. On dit aussi, une coquille de noix. Nucis putamen. Voyez Coque.

☞ On dit proverbialement qu’un homme vend bien ses coquilles, fait bien valoir ses coquilles ; pour dire, qu’il sait bien faire valoir ses marchandises, & tirer parti de son travail.

On dit aussi proverbialement, rentrer dans sa coquille pour dire, se retirer d’une entreprise téméraire ; pour dire, qu’une personne est fort jeune, on dit qu’elle ne fait que sortir de la coquille. Ac. Fr.

☞ En termes de Blason on ne distingue les coquilles que par leur grandeur. Les petites s’appellent coquilles de S. Michel, les plus grandes s’appellent de S. Jacques.

☞ Quelques-uns cependant prétendent que celles dont on voit le dedans s’appellent Vannets.

Coquille de nâcre, grande coquille plate, qui a le brillant, la couleur & l’éclat des plus belles perles d’Orient.

Coquille se dit, en termes de Méchanique, de la partie d’un tuyau, sur laquelle porte une soupape. Des soupapes de fonte parfaitement bien faites & bien dressées sur leurs coquilles. Ac. des Sc. 1703. Hist. p. 95. Les surfaces des soupapes doivent être appliquées le plus exactement qu’il est possible à celles de leurs coquilles.

Coquille. On appelle aussi de la sorte, en termes de Boutonnerie, la lame ou feuille de métal, qui a été emboutie, & dont on couvre le moule de bois du bouton.

Coquille est aussi un petit instrument de cuivre, dont se servent les Lapidaires pour tailler le diamant, & quelques autres pierres précieuses.

Coquille, terme d’Architecture. C’est une voûte en quart de sphère ouverte, dont le pôle est au milieu du fond sur l’imposte, duquel s’élèvent des rangs de voussoirs qui s’élargissent comme les côtes des coquilles jusqu’à la face. Elle sert à couvrir des niches. Frézier.

Coquille est aussi un ornement de Sculpture imité des conques marines : on appelle coquilles doubles, celles qui ont deux ou trois lèvres. Les Charpentiers appellent coquilles d’escalier, le dessus des marches d’un escalier à vis de pierre, lesquelles tournent en limaçon, & portent leur délardement. Cochleæ. C’est le parement inférieur des marches d’un escalier tournant, délardées sans ressaut ou avec de petits ressauts. C’est une surface hélicoïde. Frézier.

Coquille, terme de Charron, planche sculptée en coquille, qui sert à appuyer le pié du Cocher.

Coquilles à boulet, terme d’Artillerie. Ce sont deux coquilles qui se joignent, & se serrent ensemble quand on y coule le fer pour former le boulet. Cette jointure n’est jamais si juste, qu’il n’en sorte un peu de métal qu’on appelle barbe, & que l’on casse pour arrondir le boulet.

Coquille, en termes d’Anatomie, est cette partie de l’oreille interne qu’on appelle autrement le limaçon. Limax. Voyez Limaçon. Quelques-uns ont donné aussi le nom de coquille, de conque ou de bassin, à une autre partie de l’oreille interne, appelée ordinairement la caisse du tambour. Concha. Voyez Oreille.

Coquille se dit encore de plusieurs ouvrages qui représentent la figure des coquilles. La plûpart des bassins, des fontaines, des cascades, des gargouilles, sont faits en coquilles. Des sièges de tapisserie faits en coquille. Une garde d’epée, une garde en coquille. On appelle coquille, ce qui sert à lever le loquet d’une porte parce qu’il est fait en coquille. Les Orfèvres appellent aussi la coquille d’une plaque d’argent, la coquille d’une anse, d’une aiguière, parce qu’elles représentent la figure d’une coquille. En général les Ouvriers appellent coquille deux moitiés de métal destinées à être soudées ensemble : comme la moitié d’une boule. On appeloit autrefois coquille, une espèce de coiffure de femme, qui a donné le nom à la rue Coquillière où se faisoient ces sortes de coëffures. Conchata mulieris mitella.

Coquille. C’est le nom d’un Ordre de Chevalerie, institué par un Comte d’Hollande en 1292. Moréri dit que Thierri de Lynden IIe étoit de cet Ordre militaire, qui fut érigé en l’honneur de S. Jacques.

M. de Thou appelle les Chevaliers de l’Ordre de S. Michel, institués par Louis XI. Conchyliatos Equites, c’est-à-dire, des Chevaliers à coquille ou des Coquillards.

Ce mot vient du latin Conchula, diminutif de Concha ou de Conchylium. On appelle aussi l’Ordre du Navire institué par S. Louis en 1269, Ordre du Navire & des Coquilles. Voyez Navire, & l’Abbé Justiniani, T. II, c. 45.

COQUILLIER. s. m. collection de coquilles ou le lieu où on les rassemble. Les coquilles qui conviennent le mieux aux curieux, sont celles de la moyenne espèce, dont on fait des suites, & qu’on range sur du coton avec art & intelligence dans un cabinet composé de tiroirs de différentes grandeurs, doublés de satin blanc ou autre étoffe, avec compartimens. Ces cabinets s’appellent Coquilliers. Merc. Fev. 1736. Ces objets vous sont familiers : le tout est d’après le riche Coquillier que vous avez si souvent parcouru. Spect. de la Nat. Conchyliorum collectio, concharum arca ou cimelium.

☞ Les Eventaillistes appellent aussi coquiller, une petite boîte divisée en plusieurs cellules dans lesquelles ils placent les coquilles qui contiennent les couleurs dont ils se servent.

COQUILLIÈRE. adj. f. Les Maçons appellent des pierres coquillières, celles dans lesquelles il se trouve des coquilles. Les pierres coquillières que l’on trouve dans de certains lieux, sont la preuve que la mer inondoit autrefois ces lieux-là.

COQUILLON. s. m. terme de Monnoies. Coquillon d’affinage d’argent, c’est l’argent qui s’attache au bout de la canne en forme de coquille quand on le retire de la coupelle. Quand l’argent a été bien purifié & affiné dans la coupelle, & qu’il paroît de couleur d’opale, on le retire avec une barre de fer en manière de grosse canne, qu’on appelle aussi une canne. L’argent s’attache en forme de coquille au bout de la canne, quand il n’y reste plus de plomb, & que l’argent est pur & fin ; & par ce moyen on retire l’argent à plusieurs fois en coquilles de différentes grosseurs : on appelle cette manière, retirer l’argent en coquillons. Boizard.

COQUIMBO. Ville de l’Amérique méridionale au Chili. On la nomme aussi la Serena. Elle diffère du Méridien de Paris de 4° 54′ 23″ occid. ou 73° 35′ 45″. Sa longitude est de 285° 32′ 15″. Latitude du merid. 29° 54′ 40″.

☞ COQUIN, INE, terme d’injure & de mépris qui signifioit originairement un homme vil & méprisable. Nous le disons quelquefois comme synonime de lâche, infâme. C’est un coquin qui pour le moindre intérêt trahiroit son ami. On dit d’une femme qui se prostitue, que c’est une coquine.

Je rêvois cette nuit que de mal consumé,
Côte à côte d’un pauvre on m’avoit inhumé ;
Mais ne pouvant souffrir ce fâcheux voisinage,
En mort de qualité je lui tins ce langage :
Retire-toi, coquin, vas pourrir sont d’ici,
Il ne t’appartient pas de m’approcher ainsi.
Coquin ! ce me dit-il, d’une arrogance extrême,
Vas chercher tes coquins ailleurs, coquin toi-même :
Ici tous sont égaux, je ne te dois plus rien :
Je suis sur mon fumier, comme toi sur le tien. Patris.

Ce mot vient de coquus, comme qui diroit, il ne bouge de la cuisine. En vieux françois, on appeloit coquine, un pot, ou marmite : d’où vient que le vrai coquin est celui qui suit les cuisines d’autrui pour vivre. Plaute témoigne qu’on a donné le nom de cocus à un larron ; & Du Cange dit que dans la basse latinité on a appelé cocciones, des vagabonds qui hantent les foires pour dérober les Marchands, & couper des bourses. Les Jésuites d’Anvers disent aussi qu’originairement le mot coquin, coquinus, vient de coquus, cuisinier, & qu’il ne s’est dit que des plus bas officiers de cuisine, & ensuite des gens les plus vils & les plus méprisables. Acta. SS. Maii, T. IV, p. 549. E.

☞ On dit communément d’une femme qui se prostitue, que c’est une coquine. Ce mot est quelquefois employé adjectivement dans le style familier ou bourgeois, comme quand on dit, métier coquin, vie coquine ; pour dire, un métier, un genre de vie qui plaît, qui accoquine, parce qu’il n’y a rien à faire.

COQUIN. Coquinus. Le peuple de Liège a donné autrefois ce nom à une Communauté établie à Liège par Lambert le Bègue, l’an 1150, qui donna à ces Coquins une maison & un fonds. Voyez Petr. Cocus, Diso. Hist. de Beguinar, Orig. & le P. Hélyot, T. VIII, p. 3.

☞ COQUINAILLE. s. f. terme populaire, troupe de coquins, de gueux, Pomey. Fæx hominum, plebis quisquiliæ.

COQUINE. s. f. mot du vieux langage, qui signifioit un pot. Borel fait venir de-là le nom de coquin, qu’on donne à un misérable, comme voulant dire : qui a besoin d’aller dans les cuisines d’autrui pour vivre. On a dit aussi Coquelle, dans le même sens.

COQUINER, v. n. faire le métier de coquin, gueuser. Pomey. Mendicare, mendicato vivere. Il n’est pas d’usage.

COQUINERIE. s. f. action qui n’appartient qu’à un coquin. Ignavum, pudendum facinus. Cet homme a fait une grande coquinerie. Il est aussi du style familier.

COQUIOLE. s. f. Festuca, ou Ægylops. Espèce de Chiendent qui a pris ce dernier nom latin de ce qu’on prétendoit que cette plante étoit bonne pour la maladie des yeux appelée Ægylops. Les Anciens croyoient que la coquiole n’étoit qu’un orge dégénéré ; mais aujourd’hui l’on nie avec raison ces prétendues mutations. Daléchamp est peut-être le seul qui s’est servi du mot de coquiole.

COQUO, Garciæ. Voyez Coco.

COR.

COR, s. m. espèce de calus ou de durillon qui se forme aux doigts des pies. Clavus, gemursa. Les cors viennent ☞ d’une trop grande compression de la peau causée par une chaussure trop étroite. La peau se détruit & forme un nœud. Il est dangereux d’appliquer sur les cors des remèdes corrosifs.

COR, s. m. trompette de chasseur, instrument de cuivre tourné en plusieurs cercles, dans lequel on souffle pour faire un grand bruit qui anime & qui rappelle les chiens & les chasseurs. Cornu. On dit, donner du cor, sonner du cor. On faisoit autrefois des cors d’yvoire.

Mais le cor sonne la retraite,
Sous les eaux l’astre du jour fuit,
Un repas rustique s’apprête,
Déjà le feu chasse la nuit. Nouv. ch. de vers.

Les Chasseurs ont un petit cor qu’on appelle huchet, qui est un tuyau de cuivre recourbé sans aucun retour, étroit par l’embouchure, & large par l’autre bout. Il y a aussi des cors qui ont un retour au milieu comme un anneau, qu’on appelle trompes ; & des cors tortillés qui ont jusqu’à huit ou neuf retours qui sont plus en usage dans les concerts. Le grand cor est de même figure que le huchet, mais bien de plus grand volume. On peut donner au cor toute l’étendue d’une trompette. L’endroit par où l’on embouche le cor, se nomme bocal, qu’on fait d’argent, de cuivre, de corne, ou de bois. L’autre extrémité, qui est fort large, s’appelle le pavillon.

Il y a aussi de petits cors de la même figure, dont se servent les Postillons, qu’ils portent pendus à leur cou. Les Vachers & les Bergers ont aussi des cors qu’ils font de cornes de béliers ou de bœufs, dont ils coupent le petit bout pour faire l’embouchure, où ils ajoutent un petit bâton de sureau percé & creusé, qui sert de portevent & de bocal. Ces sortes de cors s’appellent proprement cornets-à-bouquin. Les Hébreux se servoient de ces cors faits de cornes de bélier pour annoncer le Jubilé, dont le nom Jubel signifie bélier, corne de bélier, d’où est venu le mot jubilé.

On dit proverbialement, par une métaphore tirée de la chasse, qu’on a cherché quelqu’un à cor & à cri ; pour dire, qu’on a fait toute la diligence possible pour le trouver. Omni studio ac diligentia, remis velisque, ou velis equisque.

On le dit aussi de la poursuite d’une affaire qu’on fait hautement & avec éclat. Omni contentione, intentis animis ac viribus.

Cor, en termes de Chasse, se dit des pointes ou chevillures sortans du marrein de la tête des cerfs sur chaque branche au dessous du surandouiller. Cornuum cervinorum ramuli, rami. Un cerf dix cors.

Cor de mer, coquille rude par dehors, unie & blanche par dedans, large par le milieu, qui va en pointe, & qui est propre à recevoir la bouche, afin de corner.

Cette coquille renferme une sorte de poisson. Ron.

CORACES. s. m. pl. terme de Mythologie. Ministres de Mithras. Voyez Mitriaques.

CORACITE. s. f. Coracites. Pierre figurée. Elle est semblable à la couleur du corbeau.

CORACOBRACHIAL. adj. & s. m. terme d’Anatomie. Coracobrachialis musculus. Le Coracobrachial est un muscle long du côté interne de la moitié supérieure de l’os du bras, c’est-à-dire du côté qui répond directement à l’hémisphère de la tête de cet os, & au condyle saillant & interne. Il est attaché en haut à la pointe du bec caracoïde, entre les attaches du biceps & du petit pectoral, par un tendon qui en descendant est joint par une adhérence assez étendue aux tendons de ces deux muscles. Ensuite il descend tout charnu, & s’attache obliquement par une extrémité élargie, mince & très-peu tendineuse à la partie moyenne de l’os du bras, tout le long de la petite bandelette ligamenteuse, qui bride les attaches du grand dorsal rond. Il continue son attache au dessous de cette bandelette, & attenant le ligament intermusculaire interne, auquel il est aussi un peu attaché. Winslow. Ce muscle passe derrière le tendon du grand pectoral. Il est un peu fendu pour donner passage à un nerf. C’est pourquoi, quelques-uns l’ont appelé en latin perforatus Casserii, c’est-à-dire, le muscle percé de Casserius, Auteur, qui le premier en a donné une figure particulière. L’autre nom de ce muscle s’accorde avec ses attaches. Id.

CORACOHYOÏDIEN. s. m. terme d’Anatomie. Coracohyoïdicus. Nom d’un muscle qui prend son origine de l’apophyse coracoïde de l’omoplate, & vient s’insérer à la partie inférieure & latérale de la base de l’os hyoïde, qu’il tire en bas vers le côté. On le nomme aussi digastrique, parce qu’il a deux ventres à ses deux extrémités, & un tendon dans son milieu, qui est l’endroit où il touche l’artère carotide, & la veine jugulaire interne. Dionis.

Ce mot est composé de coracoïde, & de hyoïde, parce que le muscle qui le porte, appartient & touche à ces deux parties du corps humain, dont nous donnons l’étymologie en leur place.

CORACOÏDE, terme d’Anatomie. Coracoïdes. Qui a la figure de corbeau. Nom grec composé de κόρακος Corbeau, & de εἶδος forme. C’est le nom que l’on donne à un apophyse, parce qu’elle ressemble au bec d’un corbeau. La coracoïde est l’apophyse placée à la partie supérieure du cou, & qui s’avance au dessus de la tête de l’os du bras. La coracoïde affermit l’articulation de l’épaule, & donne origine à un des muscles du bras.

CORACOÏDIEN. s. m. terme d’Anatomie. Nom du sixième des neuf muscles du bras, ainsi appelé, parce qu’il prend son origine de l’apophyse coracoïde de l’omoplate. Coracoïdicus. Le coracoïdien va s’insérer à la partie moyenne & interne de l’humérus ; il tire avec le pectoral le bras en avant. Dionis.

CORACO-RADIAL, adj. & f. m. terme d’Anatomie, qui se dit d’un muscle appelé autrement Biceps. Coracoradialis. Le coraco-radial est un muscle jumeau, composé de deux corps cornus, longs, plus ou moins arondis, posés l’un auprès de l’autre, le long de la partie antérieure, & un peu interne du bras. Ces deux corps sont séparés en haut, où chacun se termine par un tendon grêle. Ils sont contigus en descendant, & fort unis en bas par un tendon commun & plus large. Les Anciens qui ont regardé ses extrémités supérieures comme deux têtes, lui ont donné le nom de biceps. C’est par rapport aux attaches que je l’appelle coraco-radial. Winslow. Il est attaché par l’un de ses tendons supérieurs au bout de l’apophyse ou épiphyse coracoïde de l’omoplate, à côté du tendon coraco-brachial, qui lui est fort adhérent. Id.

CORADOUN. Voyez Corradoux.

CORAIL. Il fait coraux au pluriel. s. m. Plante maritime qui croît au fond de la Mer. Corallum, corallium. On en voit des arbrisseaux de la hauteur d’un homme. Ils s’arrachent du fond de la Mer avec des crochets en forme d’ancres. Le P. Bouhours dit avoir vu un collier de l’Ordre du S. Esprit, fait d’une seule pièce de corail. Le corail se distingue des Lithophyton & des Fucus, parce qu’il est tout pierreux. Quoique le corail paroisse au premier coup d’œil un petit arbrisseau dépouillé des feuilles ; cependant cette consistance pierreuse qui lui est propre, comme aux Madrépores & autres plantes marines : Cette consistance, dis-je, sembloit servir de preuve à plusieurs Philosophes pour ne pas ranger le corail au nombre des plantes, & pour le mettre dans un règne minéral, c’est-à-dire, de le croire une pierre qui n’avoit point les prérogatives des végétaux, & qui ne pouvoit se multiplier par semences. Des observations faites depuis peu par le Comte de Marsigli doivent convaincre les plus incrédules ; cet illustre Physicien a découvert certaines parties qui semblent tenir lieu de fleur & de semences dans le corail ; & il a trouvé que l’analyse du corail répond à celle des autres plantes marines, & à celle des plantes de terre ; elles donnent les unes & les autres un sel urineux. On peut ajouter à ces observations, que cette régularité constante dans la figure du corail, qui est toujours branchu, dans sa substance qui est la même dans tous les morceaux ; & que cette organisation qui se trouve pareille dans tous les piés du corail, soit par rapport à leur écorce, qui est toute remplie de cellules qui se communiquent les unes aux autres, & qui renferment un suc laiteux, soit par leur surface extérieure, qui paroit toute cannelée ; tout cela marque assez que le seul hazard ne peut point avoir part à de semblables productions, & qu’il n’y a qu’une semence qui puisse produire des végétations aussi régulières. Le corail est la plus noble de toutes les plantes de la mer, Font. surtout à cause de sa couleur rouge, qui n’est agréable que quand on a emporté son écorce, & qu’après l’avoir poli avec l’émeril.

On trouve des coraux de plusieurs couleurs ; ordinairement il est rouge, rarement blanc, peu souvent feuille morte, couleur de rose, ou incarnat. Ce qu’on appelle corail noir, appelé par Dioscoride Antipathes, n’est que le tronc, ou quelque grosse branche de Lithophyton polie. Mémoire de l’Acad. des Scienc. ann. 1710. Suppl. du Journal des Sçavans de 1707. On voit aussi du corail vert ; on en voit de jaune, de cendré, de sombre, & d’autre couleur mêlée, & dont les extrémités des branches paroissent visiblement n’être que du bois, & les autres étant changées en corail blanc & rouge : ce qui montre qu’il se forme peu-à-peu d’un suc pétrifiant, & qu’il ne rougit qu’après avoir acquis sa pleine maturité, comme font les fruits. Lorsque les branches sont vertes, ou blanches, c’est une marque qu’il n’est pas encore mûr. Le rouge & le blanc sont les plus estimés. On tient que le corail est plus rouge porté par un homme que par une femme, & qu’étant porté par un malade, il devient pâle, livide & tout taché ; de sorte que par le changement de sa couleur il avertit de quelque maladie prochaine. On lui rend sa couleur en le suspendant sur du fumier, ou en le couvrant de semence de moutarde, ou en le lavant avec du pain mouillé.

La pêche du corail se fait en certains temps de l’année, & on le tire vers le Bastion de France en Afrique, & vers l’Isle de Corse & de Majorque, à Tabarque & vers le Cap de Quiers en Catalogne. Les anciennes pêcheries étoient la Mer Persique, la Mer Rouge, la Mer de Sicile & de Naples. On n’en trouve point dans l’Océan. Le Père Kirker dit qu’il y a des forêts entières de corail dans la Mer Rouge. On en voit des branches toutes mangées des vers comme du bois vermoulu. Les Japonnois font plus de cas du corail que de toutes les pierreries. En pharmacie, on se sert de coraux mis en poudre. On en fait des syrops, on en tire des teintures, & il sert à plusieurs médicamens. On dit aussi que le corail arrête le sang, qu’il défend les maisons de la foudre & qu’il en écarte les mauvais génies. Bouh. On le nomme en grec en latin lithodendrum, comme qui diroit pierre, arbre. Gansius a écrit l’Histoire du corail, & dit que c’est un minéral qui végète. Les Anciens l’ont aussi appelé gorgonium, parce qu’ils croyoient qu’il se pétrifioit à l’air comme à la vue de la tête de Méduse. Le jus de citron tire la teinture du corail, & le fait devenir blanc comme neige, quand il y a trempé un jour ou deux étant pulvérisé. Le corail a servi de monnoie à quelques peuples. M. Lemery le Père a découvert dans cette plante pierreuse, dissoute & précipitée, des particules de fer en assez grande quantité. Hist. de l’Acad. des Scienc. 1711. On trouve dans l’Hist. de l’Acad. des Scienc. 1711 quelques expériences faites par M. le Comte de Marsigli sur le corail fraîchement tiré de la Mer, avec son écorce, & le suc laiteux qui lui sert de nourriture. C’est une plante très-abondante en alcali. Le Comte de Marsigli découvrit en 1707 les fleurs de corail ; elles sont blanches, à huit feuilles, en très-grand nombre sur toute la plante ; elles sortent de tous les tubules de l’écorce, & y rentrent dans l’instant que l’on retire la plante de l’eau. Si on l’y remet, elle refleurit tout entière en moins d’une heure, & quelquefois elle fait pendant douze jours entiers, alternativement ces changemens dans l’eau & hors de l’eau, après quoi les fleurs prennent la forme d’une petite boule jaune, & tombent au fond de l’eau. Ces petites boules, selon l’analogie des autres plantes, devroient contenir la graine du corail, cependant le Comte de Marsigli n’y a trouvé ni graine, ni rien qui en approchât, mais seulement un suc gluant semblable à celui de l’écorce.

☞ Les dernières observations faites sur le corail par M. Peyssonnel, paroissent prouver que le corail, ainsi que plusieurs autres productions que l’on a regardées comme plantes marines, appartiennent au règne animal, parce qu’elles sont produites par des insectes de Mer. Il a découvert que les prétendues fleurs du corail observées par M. le Comte de Marsigli, étoient de véritables insectes, qu’il appelle orties corallines.

On en fait d’artificiel avec du cinabre bien broyé, dont on fait une couche sur quelque branche de bois bien sèche, bien polie, imbue auparavant de colle de gant. On la polit ensuite, & on y met pour vernis une couche de blanc d’œuf.

On dit poëtiquement des lèvres de corail ; pour dire, bien vermeilles. Labra corallina.

Il y a en plusieurs Îles de l’Amérique un petit arbrisseau qu’on appelle bois de corail, parce qu’il porte une petite graine rouge comme du corail. Elle croît par bouquets à l’extrémité de ses Branches, qui en reçoivent un grand lustre ; mais ces petits grains ont une petite marque noire à l’un des bouts qui les défigure, leur fait perdre leur prix, selon quelques-uns ; d’autres disent tout au contraire, que cette bigarurre de couleurs ne les rend que plus agréables. On s’en sert à faire des brasselets. C’est ce qu’en dit M. Lonvillers de Poincy, Gouverneur pour le Roi de nos Îles Antilles, dans son Histoire-naturelle des Antilles, L. I, C. IX, art. 4.

CORAIL de jardin, c’est le nom que l’on donne au piment, ou poivre de Guinée.

CORAILLE ou COURILLE. s. f. mot employé pour Cœur, dans le vieux langage. Couralement se disoit alors pour cordialement. De mi qui l’ai aimai couralement. On dit aussi corcé, pour cœur & entrailles.

CORAILLER. v. n. C’est le verbe dont on se sert pour exprimer le cri des corbeaux. Le corbeau coraille. On dit aussi qu’il croasse, & tous deux sont bons ; mais quelques-uns aiment mieux se servir de corailler que de croasser, à cause du trop grand rapport de ce dernier avec coasser, dont on se sert pour exprimer les cris des grenouilles.

☞ Quoi qu’il en soit, le mot de corailler est presqu’inconnu, & croasser est seul en usage.

CORAILLEUR. s. m. celui qui travaille à la pêche du corail,

CORAISCHITE. s. m. nom d’une famille, ou Tribu principale de la ville de la Mecque, de laquelle on tiroit avant Mahomet les Administrateurs & Gardiens du Temple. Mahomet étoit Coraïschite, & eut néanmoins les gens de cette famille pour ses plus grands ennemis. On ne laisse pas néanmoins d’appeler de ce nom, tous les anciens Arabes de la Mecque ses contemporains & ses compagnons. D’Herb. Voyez aussi Castel, au verbe קרש.

Ce mot vient de l’arabe קרוש, Coraisch, qui vient de l’arabe קרש, Karasega ; collegit, adquisivit.

CORAL. s. m. espèce de parc dans l’Amérique, & ; particulièrement à Cuba, l’une des Antilles, où les Espagnols nourrissent quantité de porcs.

CORALIN, INE. adj. ☞ L’Académie écrit corallin, & c’est ainsi qu’il faut écrire. Qui a la couleur ou les qualités du corail, rouge comme corail. Corallinus. On disoit autrefois en Poësie, bouche coralline, lèvres corallines. Ces expressions ont vieilli, & ne sont plus en usage.

Les Chimistes tirent avec de la cire une teinture coraline, toute la couleur du corail.

CORALINE. s. f. Coralina. Plante marine qui croît sur les rochers dans le fond de la mer, & qui est pierreuse comme le corail, mais infiniment plus petite, branchue, & composée de plus petites pièces attachées les unes aux autres ; c’est sur-tout par ces espèces d’articulations qu’on peut la distinguer des autres plantes qui lui sont congénères. Elle n’a guère plus de deux pouces de hauteur. Elle est verdâtre, blanchâtre, ou purpurine. Elle a une odeur de marée, & est d’un goût salé. On se sert en Médecine de la coraline, pour faire mourir les vers des enfans. Il y a plusieurs espèces de coraline : on les prenoit autrefois pour de la mousse de mer. Elle croît sur les rochers de la mer, sur les coquilles des poissons & sur le corail même, d’où vient le nom de coraline.

Coraline est aussi le nom que l’on donne au Levant à une chaloupe légère, pour la pêche du corail.

CORAILLÉ, ÉE. adj. terme de Médecine & de Pharmacie, qui se dit des remèdes où il entre du corail. Corallo mixtus, temperatus, a, um. De l’eau de plantin bien foulée de nitre coraillé. Bremont. 1731, p. 179.

CORALLOÏDE, adi. m. & f. terme d’Histoire naturelle. Qui ressemble à du corail ; de l’espèce du corail. Coralloïdes. Plusieurs belles plantes coralloïdes & flexibles, de couleurs vives. Gersaint.

CORALLOÏDES. s. f. pl. Ce sont les semences du corail blanc, quand il commence à végéter, & qu’il n’a pas encore reçu toute sa perfection,

CORASMIN, INE. s. m. Peuple d’Asie. Corasminus, a. Les Corasmins étoient issus, à ce qu’on prétend, des anciens Parthes, du moins au treizième siècle ; ils en occupoient le pays appelé Yrac Agemy, ou Hircanie Persienne. D’autres les placent dans le Covarzem, proche de la Cursane : mais je ne sais si ces Corasmins n’étoient pas plutôt originaires du Royaume de Carizme, que Ptolémée appelle Corasmia, d’où ces Barbares, la plupart pâtres, & qui n’avoient guère de demeure fixe, pouvoient avoir passé dans quelques-unes des provinces de Perse. Ces peuples, Païens de religion, cruels, féroces & barbares, parcoururent différentes contrées, sans pouvoir trouver de demeure fixe & assûrée, ni aucun Prince qui les voulût souffrir dans ses Etats. Odieux aux Mahométans, comme aux Chrétiens, à cause de leurs brigandages & de leurs cruautés, ils étoient regardés comme les ennemis du genre humain. Vertot. Hist. de Malte, L. III. Voyez encore la Bibliothèque orientale de M, d’Herbelot.

☞ CORBACH, petite ville d’Allemagne dans la Hesse, capitale de la principauté de Waldeck.

☞ CORBAN. s. m. terme qui, dans l’Ecriture, signifie oblation faite à Dieu.

Corban, cérémonie que les Mahométans font au pié de la montagne Arafat en Arabie, près de la Mecque. Oblatio. Elle consiste à égorger plusieurs moutons, & à les distribuer aux pauvres. Rigaut, de l’Empire Ottoman.

Ce mot est arabe, & originairement hébreu. De קרב, Karab, qui signifie approcher, & a la conjugaison iphil, faire approcher, offrir, se forme קרבן, Korban, qui signifie offrande, oblation.

CORBEAU. s. m. ☞. oiseau de plumage noir, carnassier, & vivant ordinairement de charogne. Corvus. Le corbeau étoit parmi les Romains un oiseau funeste & de mauvaise augure, sur-tout lorsqu’il paroissoit à la droite, & du côté de l’orient ; la corneille au contraire étoit un présage heureux, quand elle se montroit à la gauche. Dac.

La femelle du corbeau ne s’appelle point corneille. La corneille est une espèce différente. Il faut dire corbeau mâle, corbeau femelle. Corvus mas, corvus fæmina.

Le corbeau étoit consacré à Apollon, comme au Dieu de la divination. Ce qu’Hésiode dit dans Pline, L. VII, C. 48, que le corbeau vit neuf fois autant que l’homme, est une fable, comme Pline en avertit ; mais on assure qu’il vit jusqu’à cent ans. Le corbeau sentant ses petits corbillats assez forts, les chasse de son nid pour les faire parier ailleurs. On dit qu’un homme est noir comme un corbeau, parce que le corbeau est très-noir. Corvacinus.

On dit qu’on rend les corbeaux blancs, en les exposant à la fumée du soufre, lorsqu’on les a pris jeunes & dans le nid. Willoughby dit dans son Ornithologie, que les corbeaux naissans, dûment appliqués, combattent le haut mal.

Aristote & Scaliger disent qu’il y a des pays où l’on trouve des Corbeaux blancs. Olaüs Magnus dit qu’il y en a quantité aux pays septentrionaux ; & Gibb. Longolius dit que ce n’est pas une rareté de voir des corbeaux blancs en Norwège. Vossius dit en avoir vu. Et dans un compte du Trésorier du Duc de Bretagne, il y a pour un cayge à garder le corbin blanc du Duc. IV. L. Lobin, T. II, page 1471. Le froid peut produire, & produit véritablement cet effet. Voyez Froid. On a cru qu’ils concevoient par le bec ; c’est une erreur. Voyez sur cela, & sur beaucoup d’autres particularités qui regardent cet oiseau, Vossius au ch. 49, 78, 79, 80, 81, 82, 85, 86, 89, 96, 97, 98, du IIIe Liv. de idololatria.

On dit proverbialement : nourris un corbeau, il te crèvera l’œil ; pour dire, que ceux à qui l’on fait du bien, nous font souvent du mal.

Le corbeau a les yeux brillans & luisans. Son bec est très-robuste, & d’une dureté extraordinaire, fort gros & aigu, un peu courbé & très-noir, propre enfin à casser & rompre plusieurs sortes de choses, comme les noix & les autres fruits durs, & à se défendre des autres oiseaux. Ce bec commence à se courber dès le haut. On a vu des corbeaux qui avoient le bec & les piés rouges comme du corail. Il vit de tout ce qu’il rencontre. Il approche beaucoup de l’espèce des oiseaux de rapine ; car il attaque souvent les autres oiseaux, quand il est pressé de la faim. Il construit le plus souvent son nid dans des trous de hautes tours, ou bien au sommet de quelque arbre fort élevé, & fait non pas deux œufs seulement, comme quelques-uns l’ont écrit, mais jusqu’à quatre ou cinq, dit Aristote. Il s’apparie, fait son nid, & pond ses œufs au mois de Mars, ainsi que l’assure Oppien. Il couve l’espace de 20 jours. Quand leurs petits sont éclos, ils les abandonnent ; quelques-uns disent que c’est parce qu’alors ils sont gris. On ne sait de quoi ils vivent. Servius dit que c’est par oubli qu’ils les abandonnent, mais que le mâle, par un instinct naturel, porte beaucoup de viande dans le nid pendant que la femelle couve ; que cette viande se corrompt, & engendre des vers, dont les petits se nourrissent pendant sept jours, après quoi commençant à noircir, le père & la mère les nourissent.

Il y a un corbeau rouge, pyrrhus corax, ou corvus, que quelques-uns confondent avec le chomas rouge, quoiqu’il soit d’espèce différente. D’autres le confondent avec le grand pic noir. Il a, dit Pline, le bec jaune tirant sur le noir : il est plus petit que la corneille & que le chomas rouge : il est de la grosseur d’un petit chomas ou chouchette. Ses jambes & son bec sont jaunes ; du reste il est tout noir. Cet oiseau se voit fréquemment dans les Alpes. On en voit aussi en Angleterre dans le pays de Cornouailles ; ainsi il n’est pas particulier aux Alpes, comme Pline l’a cru. Il y en a aussi à Candie, en Suisse, en Auvergne, dans le mont d’Or & de Jura. Bellon dit qu’il y en a quantité dans les îles de l’Archipel, & le long des rives de la mer Britannique. Sa voix est très-haute & aiguë, & se fait entendre de loin, il vit de toutes sortes de grains.

Corbeau aquatique. Corvus aquatilis ou aquaticus. Il a le bec long & crochu par le bout. Il a le haut de la mandibule supérieure noir, le reste d’une couleur composée de jaune & de rouge. Proche du bec, au commencement de sa tête, l’on voit de part & d’autre une tache blanche. Les plumes de ses ailes & de son dos sont de couleur châtain ; les bords extérieurs en sont noirs : tout le reste de l’oiseau est noir. Il a une peau jaune qui lui prend dessous le bec, & va au côté de ses yeux. Les plumes de son ventre sont blanches ; ses doigts & leurs membranes sont noirs, les plumes de son dos sont colorées d’un verd noirâtre par les bords & par le milieu d’un cendré clair & roux ; le dessus du cou est couvert de plumes noires & blanches, & le devant de plumes noires & vertes. Ses aîles sont très-longues & de même couleur que le dos, sinon qu’elles sont plus rousses, & mêlées d’un cendré luisant. Aristote dit qu’il se perche sur les arbres, & y fait son nid.

Corbeau de bois. Il fait ordinairement sa retraite dans les forêts, les montagnes désertes, les rochers inaccessibles, les tours inhabitées, & y fait son nid. Les Lorrains l’appellent corneille de mer. Il est de la grandeur d’une poule. A le voir de loin, il paroît noir par tout le corps ; mais si on le considère de près, principalement lorsque les rayons du soleil donnent sur lui, on y voit une couleur verte, qui fait quelque diversité dans le champ de son pennage. Il a les piés à peu près semblables à ceux d’une poule, un peu plus longs. Ses doigts sont coupés, sans membrane ; sa queue n’est pas fort longue : il a une hupe qui tombe derrière sa tête, au moins quelques-uns l’ont. Son bec est rougeâtre & longuet, & très-propre à entrer dans les ouvertures de la terre, des arbres, des murs, & dans tous les trous des pierres, pour en tirer les vers & les insectes qui s’y retirent, & dont il se nourrit. Ses jambes sont longues, & d’un rouge obscur. Il aime les sauterelles, les grillons, les petits poissons & les grenouilles. Il fait son nid ordinairement au haut des tours qui tombent en ruine. Il fait deux ou trois œufs. Il vole très-haut, & arrive sur le commencement de Juin. Les petits pris au nid, sont très-faciles à nourrir, & s’apprivoisent aisément. On dit que la chair de ces petits est très-délicate.

Corbeau. (Petit) C’est une espèce qui fréquente les eaux, & se retire dans les roseaux, où il fait la nuit un cri fort désagréable, & tel qu’un homme qui vomit. On l’appelle en latin Nycticorax, corbeau de nuit. Il fait son nid au haut des arbres, pond deux ou trois œufs, & se nourrit ordinairement de poissons. On disoit autrefois corbin. Le nom de corbeau vient de corvus, & selon Charleton, Médecin Angiois, de κόραξ.

Corbeau, (Le) ou l’oiseau de Phœbus, est le nom que les Astronomes donnent à l’une des quinze constellations méridionales.

Corbeau de mer, poisson dont le dos est d’un bleu obscur, les côtes rouges, le ventre blanc & la tête grande. Ron.

Corbeau se dit figurément de ceux qui viennent airier les maisons infectées de peste, & qui ☞ enlèvent les pestiférés, soit pour les porter à l’hôpital, soit pour les enterrer. On donne ce nom aux Fossoyeurs. Vespillo.

Corbeau est aussi un terme de Marine qui signifie un croc de fer pour accrocher les navires de l’ennemi, quand on se bat. Corvus nauticus.

Le nom de corbeau fut aussi donné autrefois à différentes machines de guerre propres à défendre les villes. L’une fut inventée par un nommé Diades, une autre par les Tyriens. Quinte-Curce en parle, Liv. IV, c. 23 une autre par Cn. Uvellius. Vitruve, Liv. X, c. 29, appelle le premier corbeau démolisseur, en latin corvus demolitor & non pas corbeau ou démolisseur. Il l’appelle encore ravisseur, deprædator. D’autres l’appellent grue. Polybe en décrit un dans son premier Livre, qui fut inventé par C. Duillius contre la flotte des Carthaginois. C’étoit des espèces de grapins ou de crocs pour arponner ou attirer à soi. Celui que détruit Q. Curce se lançoit avec une baliste. Ainsi il y en avoir de plusieurs sortes.

Corbeau, en termes de Maçonnerie, signifie une grosse pierre de taille en saillie, qui sert à soûtenir une poutre. Montulus. On fait aussi des corbeaux de fer pour soûtenir quelques pièces de bois.

En Architecture, on appelle quelquefois corbeaux, les mutules ou modillons qui sont dans les corniches des colonnes, & particulièrement dans les doriques. Mutulus. C’est un nom qu’on donne aussi aux consoles.

Corbeau, c’est encore le nom d’une des constellations méridionales.

CORBEGEO. s. m. espèce d’oiseau aquatique. Il y a en Acadie, des marais & de petits étangs qui sont tous remplis de gibier, outardes, cravans, canards, sarcelles, oies blanches & grises, beccasses, beccassines, allouettes, corbegeos, & beaucoup d’autres sortes de bon gibier. Denis, P. II, C. 3.

CORBEIL. Corbolium. Quelques-uns, comme Vigenère, croient que c’est le Metiosedum dont César parle trois fois, & que d’autres croient être Melun. On appelle aussi Corbeil Josedum. C’est une ville de l’Ile de France, sur la rivière de Seine, à sept lieues au dessus de Paris, à l’endroit où la petite rivière d’Essone ou d’Etampes, appelée Juines, se rend dans la Seine. Le vieux Corbeil est un lieu le long du rivage d’Essone où la Reine d’Isembourg, ou Ingeburge, femme du Roi Philippe-Auguste, fit bâtir une maison de plaisance dont on voit encore quelques vestiges, & où elle se retira après qu’elle eut été répudiée.

On dit proverbialement de ceux qui se trompent en prenant une chose pour une autre, qu’ils prennent Corbeil pour Paris.

Il y a une pêche qu’on nomme la pêche de Corbeil, c’est une des huit que la Quintinie condamne, & qu’il rejette, comme moins bonne que les autres, ou même comme mauvaise.

CORBEILLE. s. f. espèce de panier d’osier ☞ servant à différens usages. Il y en a de différentes grandeurs & formes. Corbis. On s’en sert ordinairement pour mettre des fruits. Une corbeille couverte ; une corbeille découverte.

Ce mot vient de corbecula, diminutif de corbis, panier, qui se trouve dans la basse latinité.

Corbeille se dit aussi de ces petits paniers propres & galans où l’on met des fleurs, dans lesquelles on envoie des présens. Corbula. Des corbeilles d’argent, de filigrane toute couverte de rubans, &c.

☞ On appelle absolument la Corbeille, les bijoux que l’époux futur envoie dans une corbeille à la personne qu’il doit épouser. Ac. Fr.

On appelle aussi corbeilles, en Architecture, des vaisseaux qu’on met d’ordinaire sur la tête des figures cariatides, & quelquefois ailleurs, & qui sont chargés de fleurs, ou de fruits, ou d’autres ornemens. Canistrum.

CORBEILLES. s. f. pl. Sont une espèce de gabions remplis de terre, qu’on met sur le parapet, pour faire feu sur l’ennemi sans être vu de lui.

CORBEILLÉE. s. f. ☞ ce que peut contenir une corbeille. Il m’a envoyé une corbeillée de fleurs, de fruits ; je doute que ce mot soit en usage. On dit une corbeille de fleurs, de fruits. Il m’a envoyé une corbeille de fleurs, une corbeille de fruits.

CORBEILLIER. s. m. Officier du Chapitre de l’Eglise d’Angers, qui autrefois distribuoit le pain de Chapitre. A présent ils officient aux Fête doubles, il y en a quatre. Le grand Corbeillier est le chef du bas chœur, c’est le Curé du Chapitre. Le Bréviaire de ceux qui décèdent lui appartient. Ces Prebendiers sont immédiatement après les Chanoines.

CORBIE, Nom de lieu. Corbeia. Il y a la vieille & nouvelle Corbie. La vieille Corbie, est une petite ville de Picardie sur la Somme, dans le petit pays appelé Santerre.

L’Abbaye de Corbie est une ancienne & fameuse Abbaye de Bénédictins, fondée l’an 660, par sainte Batilde, femme de Clovis II. Les manuscrits de Corbie ont paru suspects à gens qui n’avoient point de critique.

La nouvelle Corbie, est une petite ville d’Allemagne en Westphalie sur le Weser, dans le Diocèse de Paderborn, on l’appelle en Allemand Corwey, Corbeia. Il y a une Abbaye de Bénédictins fondée en 822, par Louis le Débonnaire ; les premiers Moines qu’on y mit furent tirés de Corbie en Picardie ; c’est pour cette raison qu’elle prit le même nom. Voyez Imhoff, Not. Imp. L. III, c. 26, Adelhard, proche parent de Charlemagne, & Abbé de l’ancienne Corbie, conseilla à l’Empereur Louis de bâtir en Saxe un monastère, & d’expier par cette bonne œuvre ses péchés. Adelhard fut le premier Abbé de ce monastère : il y mena quelques-uns de ses Religieux, y établit les observances qui se pratiquoient à Corbie en France, ce qui fit appeler le monastère de Saxe, la nouvelle Corbie.

CORBIERES, ou la vallée de Corbieres, petit pays de France dans le Diocèse de Narbonne, & dont la capitale est Sejan. Vallis Corbaria. Charlemagne défit les Sarrazins dans la vallée de Corbieres.

CORBIEU est un jurement un peu déguisé & adouci, au lieu de dire, par le corps de Dieu.

Par le corps bieu
Tu me contes de grandes matières. Marot.

CORBIGNY, ville de France dans le Nivernois, avec une Abbaye de Bénédictins. Corbiniacum.

CORBILLARD. s. m. coche d’eau qui mène à Corbeil, petite ville à sept lieues de Paris. Viatorum navigium Parisiis Corbolium.

On appelle ironiquement un corbillard, un carrosse bourgeois, où l’on voit plusieurs personnes fort pressées.

☞ On donne ce nom chez les Princes aux grands carrosses destinés à voiturer les gens de leur suite.

CORBILLAT. s. m. C’est le petit du corbeau. Corvi, ou corvinus pullus. Voyez Corbeau.

CORBILLON. s. m. panier à mettre des oublies, étroit par le milieu, large par les extrémités. Corbula. On a gagné le corbillon de cet Oublieur. On le dit aussi d’un petit panier d’osier, où l’on présente les balles dans un jeu de paume. On le dit pareillement sur mer d’un panier où l’on met le biscuit, qu’on donne à chaque repas pour un plat de l’équipage. C’est une espèce de demi-barillet étroit par en bas, large par en haut. On dit proverbialement & figurément, changement de corbillon, fait appétit de pain bénit ; pour dire, qu’il y a une espèce de ragoût dans le changement.

Corbillon est aussi un petit jeu d’enfans où il faut répondre en rimant en on. Puerilis ludus quo interrogantibus vox subjicitur in on terminata. Ceux qui ne sauroient rimer en on, ou qui trouvent une rime qui a déjà été dite, donnent un gage.

Je prétends que ma femme en clartés peu sublime,
Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime :

Et s’il faut qu’avec elle on joue au corbillon,
Et qu’on vienne à lui dire à son tour, qu’y met-on ?
Je veux qu’elle réponde, une tarte à la crème. Moll.

CORBIN. s. m. vieux mot, qui signifioit corbeau. Corvus. On disoit autrefois corbiner ; pour dire, dérober ; faire le métier de corbin, ou de corbeau, déchirer ou tirer ce qu’on pouvoit attraper d’une carcasse. Furari, subfurari, clepere, surripere. On a aussi appelé au Palais Corbineurs, ceux qui tiroient la pièce des Plaideurs, & ruinoient des parties. Subbasilicanus vulturius. En général on appelle encore en plusieurs Provinces Corbineurs, les gens qui trompent les autres par leur flatterie : ce qui a été dit par allusion à la fable d’Esope, du renard qui trompa le corbeau. Alieni fraudulentus raptor.

Corbin (Bec de), est une arme dont on se servoit autrefois à la guerre. Hastæ seu bipennis genus. C’étoit une espèce de hallebarde. On appelle Bec de corbin une compagnie de Gentilshommes de la Maison du Roi qui portent ces armes, & qui ne servent plus qu’aux grandes cérémonies.

Corbin (Bec de), est aussi un instrument qui sert aux Chirurgiens dans leurs opérations, & particulièrement à tirer des plaies le plomb & autres corps étrangers. Instrumentum Chirurgicum corvini rostri in morem recurvum.

On appelle aussi Bec de corbin, certaines pommes de cannes, dont un des bouts, ou tous les deux sont recourbés. Ils sont ordinairement de porcelaine, de bois des Indes, ou d’or.

CORBINAGE. s. m. terme de Coutume. Par ce mot on entend différens droits ; quelquefois c’est un droit en vertu duquel les Curés prétendent avoir le lit des Gentilshommes qui meurent dans leur Paroisse : quelquefois c’est un droit annuel que le Seigneur Châtelain prétend sur chaque bœuf qui laboure la terre, ou sur ceux qui sèment les blés. Ce droit a différens noms en diverses Provinces, on l’appelle Carnage, Fromentage, Bladage ; & en Latin Cornesagium, Boagium, Bovagium, Hornegildum, Garbagium. Voyez M. de Lauriere sur Ragueau.

CORBINER, v. a. & n. vieux mot. Voyez Corbin.

CORBINEUR, s. m. trompeur, voleur. Fur, latro, deceptor. Voyez Corbin.

CORBIOIS. Le Corbiois est le Territoire de Corbie. Corbeïensis ager, dans Valois, Not. Gall. p. 159.

CORBONDIER. s. m. vieux mot & hors d’usage. C’étoit un ancien instrument de Musique de la nature du cor, dont on sonnoit dans les grandes réjouissances, & dont il est parlé dans le Roman des quatre fils Aymon. Buccinæ genus.

CORBULO. Monte Corbulo. Montagne située à douze milles de Sienne en Toscane.

Corbulo (Chanoines Réguliers de Monte.) Congrégation de Chanoines Réguliers, dont le premier Monastère étoit situé sur le Mont Corbulo. Leur Instituteur fut Pierre de Reggio. Il obtint d’Alexandre VI, la permission de fonder cette Congrégation sous le nom de Saint Pierre dans l’Eglise de S. Michel sur le Mont Corbulo. Elle fut confirmée par Jules II, selon Raphaël de Volterre, ou par Leon X, comme assure Benoît de S. Géminien, Chanoine de la même Congrégation, cité par Pennot. Leur habit consistoit en une tunique grise, sur laquelle ils mettoient un rocher, & sur le rocher une aumusse, ou capuce. Le P. Bonanni semble dire que cette Congrégation subsiste encore, Hist. des Ord. Mon. & Relig. P. II, c. 37.

☞ CORCANG. Ville d’Asie dans le pays de la Chorasmie dont elle est la capitale, sur le Gihun.

CORCELET. s. m. La partie de l’Infecte la plus près de la tête, celle qui est proprement sa poitrine après la tête, suit le cou, après le cou, le corcelet, & enfin le corps. Abrégé de l’Histoire des Insectes.

Corcelet. Voyez Casaquin.

Corcelet. Voyez Corselet.

CORCHIS. Gardes du Roi de Perse, ou Janissaires. Satelles Regis Persarum. Ambass. de Figueroa.

CORCHORE. s. m. Corchoris. Plante dont la tige unie, s’élève à la hauteur d’une coudée, & dont les feuilles sont assez semblables à celles du cynocrambe, ou de la mercuriale, mais un peu plus larges. Ses gousses sont attachées à des pédicules fort courts ; elles ont quatre ou cinq pouces de long, elles sont marquetées de raies jaunâtres, pointues, divisées en long en cinq parties ; elles contiennent une petite semence d’une couleur cendrée, visqueuse au goût, anguleuse & copieuse, &c. Cette plante est ordinaire d’Egypte. Il n’y a point d’alimens plus communs & plus agréables aux Egyptiens que cette plante. Voyez Melochia.

CORCULUS. s. m. petit insecte aquatique, dont parle Jonston. Son corps, lorsqu’on lui a coupé la tête & les piés, ressemble à un petit cœur, d’où il a tiré son nom. Il a les yeux petits & noirs, & six jambes, dont chacune a au bout deux petits doigts.

CORCYRE. Corcyra. Île de la Mer Ionienne sur les côtes de l’Epire. Elle a été appelée autrefois Sicheria & Phæacia. Aujourd’hui son nom est Corfou. Les Grecs disent qu’elle prit le nom de Corcyre, d’une Nymphe fille d’Asopus, qui s’appeloit Corcyre, que Neptune viola dans cette Île. Bochart, qui, Chan. Liv. I, c. 23. avoue qu’on ne sait pas trop d’où vient ce nom, conjecture néanmoins que ce nom est Phénicien ; qu’il signifie un pays tranquille, & où l’on vit en repos. Ses raisons sont qu’en Arabe קר Karra, signifie, sur-tout à la dixième conjugaison, être en repos & en sûreté. Il le prouve par la version Arabe, Psalm. 106, 28, & par celle de S. Jérôme, qui, Jug. VIII, 10, traduit, être en carcor, par être en repos. De plus, קרקרח, Karkara, signifie dans Gigeius une terre où l’on vit en repos. Enfin, dans Homère Odyss. v. 201. Nausicaa dit que qui que ce soit que les Phéniciens n’ose aborder à cette île. Voyez Corfou.

CORCYRÉEN, ENNE. s. m. & f. Corcyræus, a. Qui est de Corcyre. La Ville des Corcyréens. Corn.

CORD, terme de Fleuriste. Anémone à peluche, appelée autrement Violet ou cinq couleurs. Elle a les grandes feuilles & la peluche rouge : sa fraise, ou cordon, qui croît plus qu’aux autres anémones, devient de couleur violette tirant sur l’amaranthe, peu de jours avant qu’elle défleurisse ; sa tige ne se soûtient pas bien droite, ce qui fait qu’on ne l’estime guère. Morin.

CORDA. s. f. espèce de grosse serge crossée & drapée, toute de laine.

CORDACE. s. f. C’est le nom d’une danse des Anciens qui étoit vive, gaie, & fort lascive, & qu’on ne s’avisoit guère de danser que lorsqu’on étoit ivre. Meursius en parle dans son Orchestre, & Pétrone en dit un mot en passant, sans dire ce que c’est. Il fait seulement plaindre Trimalcion de ce que personne n’a pris sa femme Fortunata pour danser. Personne, dit-il, ne sçait pourtant mieux qu’elle cette danse que nous appelons la Cordace.

CORDAGE. s. m. tout l’appareil de corde qu’il faut pour un vaisseau, ou pour un bâtiment, pour un équipage de guerre. Grande quantité de cordes ; nombre de cordes ensemble. Funium apparatus, copia. Il faut une infinité de cordages pour faire les manœuvres d’un vaisseau. Le cordage étuvé, est le cordage qui a passé par l’étuve, où il a ressué & jeté son humeur aqueuse. Le cordage blanc, est le cordage qui n’a pas encore été goudronné. Le cordage goudronné en fil, est le cordage fait de fil de carret, qui étoit goudronné avant d’être employé. Du cordage refait, c’est du cordage fait avec des cordes qui ont déjà servi. Quand on dit, un cordage de douze pouces, c’est-à-dire, un cordage qui a douze pouces de circonférence ; un cordage de soixante fils, c’est-à-dire, un cordage de soixante fils de carret. On dit, cordage de rechange, cordage moisi, cordage rague, cordage à deux torons.

Cordage se dit aussi d’une grosse corde toute seule, ce cordage n’est pas assez fort.

Cordage est aussi le mesurage du bois de corde. Desecti caudicis mensura. Les Jurés Mouleurs de bois sont établis pour prendre garde au cordage, pour empêcher que le Marchand ne trompe le Bourgeois sur le cordage.

CORDAGER, v. n. c’est corder, ou faire des cordes. Funes torquere.

CORDE. s. f. ☞ tortis fait ordinairement de filamens de chanvre appliqués fortement les uns contre les autres, servant à différens usages. Funis, restis.

☞ On fait des cordes de plusieurs autres matières, de lin, de laine, de jonc, d’écorce de tilleul & d’autres matières pliantes & flexibles. Aux Indes on en fait de coco, de Magnay, &c. Quand elle est extrêmement grosse, on l’appelle câble. Tunis nauticus, rudens. Quand elle est fort déliée, on la nomme ficelle. Funiculus, resticula. Corde de puits, d’un bac. Echelle de corde. Voyez le Mémoire de M. de Reaumur, ou M. l’Abbé Nolet, T. III, de ses leçons de physique, on y trouvera de belles remarques à faire sur les cordes. On fait aussi des sangles de corde, des ponts de corde, des souliers de corde, que les Espagnols nomment alpargates, & dont on fait grand trafic aux Indes, jusqu’à en charger des navires. Les enfans de Bramines portent à cinq ans une petite corde au cou en manière de chaîne d’or, & ils estiment si fort cette corde, qu’ils la renouvellent tous les ans. Vie de Bram.

Ce mot de corde vient du Grec χορδή, qui signifie proprement un gros intestin dont on peut faire des cordes.

On dit proverbialement & figurément : vous verrez beau jeu si la corde ne rompt ; pour dire, vous verrez des choses fort surprenantes dans quelque affaire, dans quelque entreprise, si les moyens dont on se sert pour y parvenir ne manquent pas.

Corde se dit aussi d’un gros cable tendu en l’air, attaché par les deux bouts, sur lequel les bateleurs dansent. Danseur de corde. Funambulus, schænobatis.

☞ On dit au figuré qu’un homme danse sur la corde ; pour dire, qu’il est dans une affaire périlleuse, dans une situation incertaine & chancelante, dans laquelle il peut succomber à tout moment.

☞ La corde d’un arc, d’un arbalète, est celle qui fait partir la flèche. Nervus, chorda. Tendre, bander la corde.

☞ On dit en ce sens au figuré qu’un homme a plusieurs cordes à son arc, quand il a plusieurs moyens de faire réussir une affaire.

Corde se dit aussi, en termes de jeu de paume, de celle qui se tend au milieu du jeu avec un filet qui va jusqu’à terre pour arrêter les balles. Le joueur qui ne fait pas passer la balle par dessus la corde, perd un quinze. Mettre sous la corde. Funis. Et on dit qu’une balle a passé à fleur de corde, qu’elle a frisé la corde, funem perstringere ; pour dire, que peu s’en est falu qu’elle n’ait été dessous.

On se sert des mêmes phrases en un sens figuré ; pour dire, qu’un homme a pensé à être condamné, à perdre son procès, qu’il n’a eu que ce qu’il lui falloit de voix en justice pour le gagner. On dit aussi qu’un homme a frisé la corde ; pour dire, que peu s’en est falu qu’il n’ait été condamné à être pendu.

Corde, en parlant du drap, se dit des fils dont il est tissu. Filum. Quand le drap est usé, il montre la corde. On dit figurément d’une finesse aisée à découvrir. Cela montre la corde.

Corde signifie aussi le supplice de la potence, parce qu’on étrangle avec une corde les criminels qui sont pendus. Laqueus, restis. Ainsi on dit, il mérite la corde, il fille sa corde, il traîne sa corde ; il n’y va que de la corde, il a frisé la corde ; pour dire, il a pensé être pendu ; expression tirée du jeu été paume. Il est échappé de la corde. Souffrir le libertinage des enfans, c’est leur mettre la corde au cou. Faire amende honorable la corde au cou. On dit aussi d’une légère faute, la corde & le fouet en sont dehors. On dit d’un homme très-soumis qui vient demander grâce à sa partie, qu’il l’est venu supplier la corde au cou. En ce sens, on appelle un homme de sac & de corde, un scélérat, un homme qui mérite d’être noyé, ou pendu ; car autrefois on enfermoit les criminels dans un sac pour les noyer. On dit encore, quand on donne la question, au premier, au second trait de corde : c’est quand on met un tréteau plus haut pour étendre davantage les nerfs du patient, qui est suspendu avec des cordes. On le dit aussi des coups d’estrapade.

☞ On dit proverbialement qu’il ne faut point parler de corde dans la maison d’un pendu, pour faire entendre qu’il ne faut point parler de choses dont le reproche peut tomber sur quelqu’un de ceux avec qui l’on est.

En termes de Marine, on appelle corde de retenue, une corde dont l’usage est de retenir un fardeau lorsqu’on l’embarque. On appelle encore, cordes de défenses, de grosses cordes mêlées & entrelacées, qu’on fait pendre sur les flancs d’un vaisseau, pour le conserver contre le choc des autres vaisseaux.

Corde, terme d’Anatomie, se dit d’un nerf qui est couché sur la membrane du tambour de l’oreille. C’est une petite portion de nerf qui appartient au tympan de l’oreille, & qui part du rameau du nerf qui va se distribuer à la langue. Demours, Acad. d’Ed. T. I, p. 185. Je dirai avec les autres Anatomistes que la corde du tympan est une production ou un rameau de la branche maxillaire inférieure, quoique je serois plus porté à croire qu’elle est une branche de la portion dure de la septième paire unie avec la cinquième. La corde du tympan prend le plus souvent son origine de cette branche de la cinquième paire, qui va se distribuer à la langue ; mais je l’ai vû souvent se détacher du tronc même qui fournit cette branche qui se porte à la langue, & celle qui entre dans le conduit de la mâchoire inférieure. La corde du tympan, dès sa naissance, se porte en arrière & en dehors, étant enveloppée dans un tissu cellulaire jusqu’à ce qu’elle entre dans la partie osseuse de la trompe d’Eustachius. Ib. p. 179, 180. Chorda. Les Anatomistes ne s’accordent pas sur l’usage de cette petite corde. Les uns veulent qu’elle serve à donner quelque son à cette membrane, comme fait celle qu’on met sur la peau des tambours ; & les autres prétendent que cette corde n’est autre chose qu’une branche de la cinquième paire.

Corde, autre terme d’anatomie & de nourrice, qui se dit des mammelles des femmes qui donnent à tetter. Dans les commencemens, avant que le lait vienne abondamment par les bouts, il faut que les cordes se cassent, c’est-à-dire, que les passages se fassent.

Cordes à boyau, sont celles que l’on fait de boyau de mouton pour des raquettes. Nervus. On en applique aussi sur des instrumens de musique, le luth, le thuorbe, le violon, la viole, la guitarre. Chorda, fides. Les anciens qui ne connoissoient pas l’usage de ces cordes à boyau, se servoient de cordes de lin.

Quelques-uns croient que le mot de corde vient du grec χορδή, qui est un nom que les médecins donnent aux boyaux, parce que la plûpart des cordes des instrumens de musique, sont faites de boyaux desséchés. On en fait d’autres de fil de fer & de laiton, pour les épinettes, clavessins, psaltérions & autres. Une corde fausse, c’est celle qui n’est pas unie, & qui rend de mauvais tons. On a trouvé depuis peu, l’invention de charger les cordes à boyau pour rendre leur son beaucoup plus fort sans en changer le ton, comme remarque M. Perrault. Les cordes faites d’or trait dans les clavessins, rendent un son presqu’une fois plus fort que celui des cordes de cuivre. Une corde d’acier a le son plus foible qu’une corde de laiton, parce qu’il est moins pesant & moins ductile. La sixième corde des basses de viole, & la dixième des grands thuorbes sont faites de 50 filets de boyau ; & il y en a qui ont jusqu’à cent pieds de long, qu’on tord & qu’on polit avec la prêle.

☞ Outre les cordes à boyau dont on vient de parler, les boyaudiers en font d’autres plus grossières de boyaux unis en filets, tortillés & unis avec la prêle, qui servent à fortifier ou à mouvoir des machines.

☞ On a fait aussi des cordes de nerfs ou plutôt de ligamens & de tendons qu’on a voulu substituer aux ressords des chaises de poste & des autres voitures. Il paroît que cette nouvelle invention n’a pas eu le succès dont on s’étoit flatté.

Corde, en termes de musique, signifie la note, ou le ton qu’il faut toucher ou entonner, & se dit de tous les intervalles de musique. Nota, sonus. La quinte à cinq cordes ou cinq sons. On l’appelle dominante. La tierce s’appelle médiante, & celle par laquelle on finit, s’appelle finale. Corde signifie aussi un accord ; c’est dans ce sens qu’on dit : cette pièce a de belles cordes, pour exprimer les beautés qu’on trouve dans la mélodie. Rameau. Il y a dans le mode quatre sons essentiels, qu’on nomme cordes : la corde fondamentale qui est ordinairement la finale, la tierce du dessus de la finale, qu’on nomme médiante, la quinte au-dessus de la finale qu’on nomme dominante, & l’octave qu’on nomme replique. La corde principale est celle qui sert de fondement aux autres. Monteclair.

Cordes-avalées, terme de Musique. C’est un accord du violon en quarte, au lieu que l’accord ordinaire est une quinte. Les habiles joueurs de violon jouent à cordes avalées, afin de faire plus V facilement des accords.

On dit figurément en ce sens, toucher la grosse corde, quand on parle d’une chose qui doit faire du bruit, ou toucher vivement celui à qui on parle. On dit aussi, il ne faut pas toucher cette corde-là ; pour dire, ne parlez point de cette affaire, de cette circonstance, de peur de choquer quelqu’un qui renverseroit tous vos desseins.

Corde de bois, c’est une certaine mesure de bois à brûler qui se faisoit autrefois avec une corde. Mensura desecti caudicis. Aujourd’hui on la mesure entre deux membrures de quatre piés de haut, & éloignés l’une de l’autre de huit pieds. Le mot de corde est le mot usité parmi les marchands de bois. J’ai vendu, diront-ils, cent cordes de bois cette semaine ; j’ai bien deux milles cordes de bois dans mon chantier. Cependant le peuple de Paris se sert ordinairement de voie, qui ne contient qu’une demi-corde. Il me faut huit voies de bois pour mon hiver ; c’est-à-dire, il me faut quatre cordes. Le bois de corde est proprement le bois neuf qui est opposé à celui qui est flotté, parce qu’il vient par bateau, & que les marchands le mesurent par cordes.

En géométrie, on appelle corde, la ligne droite qui se termine à deux points de la circonférence d’un cercle, sans passer par le centre, & qui divise le cercle en deux parties inégales, qu’on appelle segmens. La corde d’un arc est la ligne droite qui va de l’extrémité d’un arc de cercle à l’autre. Linea. On l’appelle autrement subtendante. Les cordes sont marquées sur le compas de proportion. On appelle corde du complément d’un arc, ou demi-cercle, la corde qui soûtient le reste de cet arc, ou demi-cercle. La corde s’appelle en latin chorda, ou subtendens chorum. Elle coupe à angles droits la ligne tirée depuis son milieu jusqu’au centre du cercle. Elle est à son égard dans la même disposition que la corde d’un arc est à l’égard de la flèche, & c’est ce qui a fait nommer cette ligne, la corde de l’arc, & l’autre la flèche de l’arc, sagitta, comme l’appellent les anciens Géomètres. Le mot de corde est toujours demeuré ; mais on ne se sert plus guère de celui de flèche. Ce que les Anciens appeloient flèche, s’appelle maintenant le sinus du complément ; la moitié de la corde de l’arc double est ce qu’on appelle maintenant le sinus droit ; la différence de la flèche au rayon, ou la ligne qui va depuis la circonférence perpendiculairement sur le milieu de la corde, s’appelle sinus verse. La corde d’un angle & la corde de son complément au demi-cercle est la même chose. La corde de 50 degrés est aussi la corde de 130. On écrit toujours en françois corde sans h. Les grecs écrivent χορδή, & les latins chorda.

En agriculture on appelle corde, certaine dureté qui vient au milieu de certaines plantes & racines. Rigor, durities. Ces raves ne valent plus rien, elles ont des cordes. Condurescere, obdurescere. On le dit de quelques poissons, comme de la lamproie, parce que dans une certaine saison, lorsqu’elles commencent à se passer, elles durcissent, & il s’y forme, comme dans les raves, une espèce de corde. Voyez au mot Corder.

Corde, en termes de manège, est la grande loge qu’on tient à l’entour du pilier où le cheval est attaché pour le dégourdir, ou le faire manier. On appelle aussi les cordes des deux piliers, les longes du cavesson, quand le cheval travaille entre deux piliers : on dit qu’on le fait donner dans les cordes, pour le dresser à être bon sauteur.

Corde cablée, terme usité dans la chasse des oiseaux & la pêche des poissons. C’est une corde semblable à celle dont on se sert aux bateaux, laquelle est faite de trois cordons, composés chacun de trois autres. Dict. Œconom. au mot Termes non-vulgaires.

On dit aussi des chevaux, qu’ils font la corde ; pour dire, que par la respiration, ils retirent la peau du ventre à eux au défaut des côtes. Soleisel. On dit encore que les chevaux ont une corde de farcin, quand ils en ont bien des boutons de suite, qui font comme une corde. On le dit aussi dans certaines maladies vénériennes.

Corde à feu. Ce terme d’artificier signifie ordinairement les mèches de corde, dont on le sert pour conserver long temps une petite quantité de feu, & en allumer dans le besoin. On donne aussi ce nom à une sorte d’étoupille qui porte le feu plus lentement que les autres.

Cordes feuillards. On nomme ainsi à Bordeaux & dans le reste de la Guienne, les cordes à relier les futailles.

On appelle aussi la corde d’une montre, une corde de boyau qui se range autour de la fusée, quand le ressort est bandé, quoi qu’on la fasse par fois de fer ou de cuivre, & que ce soit une petite chaîne. Catella.

Corde sans fin, terme d’horlogerie. C’est une corde dont les deux bouts sont confus ensemble, & dans laquelle on renferme quatre poulies, quand on l’applique à une pendule à secondes. Cette corde a la propriété de ne point faire perdre le temps au mouvement, quand on remonte le poids.

Corde, terme de jeu de billard. On appelle corde deux clous placés sur les deux bandes des côtés, en deçà desquels un joueur doit placer sa bille pour commencer à jouer.

Corde (Tabac en) ; on appelle ainsi celui qui a été cordé. Voyez Corder.

CORDEAU. s. m. petite corde. Il se dit proprement de ces longues cordes & menues qui servent aux Géomètres & Ingénieurs pour lever des plans, pour tracer des desseins de bâtimens, ou des fortifications ; ou de celles des jardiniers qui font des parterres, ou qui plantent des arbres en droite ligne ; ou de celles des charpentiers avec lesquelles ils allignent leur bois. Linea. Le maçon appelle ligne, ce que le jardinier appelle cordeau. On