Grammaire de l’hébreu biblique/Écriture/Paragraphe 10

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Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 35-36).
§ 10. Du dagesh.

a Le dagesh, dans une begadkefat (§ 5 o), p. ex. dans פּ, est un signe équivoque[1]. Tantôt il indique que la begadkefat est explosive, p. ex. dans יִשְׁפֹּט i̯iš-pọt « il jugera » ; tantôt il indique qu’elle est à la fois explosive et longue (redoublée), p. ex. dans יִפֹּל i̯ippọl « il tombera » (pour יִנְפֹּל*, de נָפַל). Dans les autres consonnes le dagesh n’est pas équivoque : il indique que la consonne est longue, p. ex. dans קִטֵּל qiṭṭel. Le dagesh indiquant la longueur ou redoublement de la consonne s’appelle dagesh fort[2] ; au point de vue de sa fonction, on peut l’appeler dagesh de prolongation ou de redoublement. Le dagesh qui, dans les begadkefat, indique le son explosif ou instantané s’appelle dagesh doux[3] ; au point de vue de sa fonction, on peut l’appeler dagesh de simple explosion. Dans les begadkefat le dagesh fort est un dagesh d’explosion prolongée. Dans l’hébreu vocalisé par les Naqdanim il n’y a pas de consonne spirante longue, p. ex. ff. Ainsi אַפּוֹ « son nez » est nécessairement ʾa̦ppọ̄ (racine אנף).

b Sur la quantité des consonnes, cf. § 18 a  ; sur la spiration des begadkefat, cf. § 19.

  1. Le shewa est aussi un signe équivoque (§ 8 a).
  2. דָּגֵשׁ חָזָק ; on dit aussi דּ׳ כָּבֵד dagesh lourd.
  3. Dagesh doux traduction libre de דָּגֵשׁ רָפֶה ; on dit aussi dagesh léger (דּ׳ קַל).