Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/Vispéred/Karda 16.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 480-481).




KARDA 16 (SP. 17)



Ce Karda prend place dans le Vd. Sadé après le Yasna Haptanhâiti (après Y. XLII).

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0 1 [1]. Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté…


Nous sacrifions au bienfaisant Yasna Haptanhâiti, saint, maître de sainteté ;

avec les vers 2 [2], avec les stances, avec le sens ; avec les questions et les contre-questions ; avec les paroles qui se répètent deux fois ;

récité avec bonne récitation ; offert en sacrifice avec bonne offrande 3 [3] ;

avec la connaissance, l’évidence, le désir, le pouvoir, la maîtrise, les faveurs que donne Ahura Mazda à l’esprit qui le confesse pleinement, dans le dévouement de la conscience.

1. Nous sacrifions au Feu 4 [4], fils d’Ahura Mazda, qui est ici-bas.

Nous sacrifions aux Génies issus du Feu 5 [5].

Nous sacrifions aux droits [Génies] issus du feu.
Nous sacrifions aux Fravashis des saints ; nous sacrifions à Sraosha, le victorieux, et au Juste 6[6].

Nous sacrifions à toute la création du Bien.
2 (5). Nous sacrifions à la Vertu et à la Fravashi de Zarathuslitra, le Spitanna, le Saint d’ici-bas 7[7] ; et nous sacrifions à la Vertu et à la Fravashi de tout saint d’ici-bas.

Nous sacrifions à toutes les Fravashis des saints.

Nous sacrifions aux Fravashis des saints de ce pays 8[8] : nous sacrifions aux Fravashis des saints hors de ce pays 8[8] .

Nous sacrifions aux Fravashis des hommes saints : nous sacrifions aux Fravashis des femmes saintes.
3 (7). De ces (Fravashis) dont le culte, — le saint Ahura Mazda le sait, — nous donne le bien 9[9], le saint Zarathushtra est le Seigneur (Ahu) et le Maître (Ratu).

Nous sacrifions aux champs et aux eaux, aux terres et aux arbres.



Nous sacrifions au Feu, fils d’Ahura Mazda, qui est ici-bas… 10[10]


4. Nous sacrifions à l’ensemble du Yasna Haptanhâiti.

Nous sacrifions aux chapitres et aux vers, aux mots et aux stances du Yasna Haptanhâiti, et à l’acte de les chanter, de les réciter, de les entonner, de les offrir en sacrifice.

Nous te sacrifions, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, saint, maître de sainteté… 11[11].

Yêńhê hâtâm.
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  1. 1. Reproduction de Vp. XIII, 0 (Yasna LXXI, 2-3).
  2. 2. mat-afsmânem. Le Yasna Haptanhâiti est considéré comme étant en vers. D’après le Cim î Gâsân il contient 40 vajdast, chacune de 3 gâs.
  3. 3. Cf. pour ce paragraphe le commentaire de Vp. XIV, notes 2-6. — Dans la dernière ligne, la plupart des manuscrits ont, par attraction du masculin yasnem, huframeretem, hufràyashtem : le ms. Jp1 a la bonne lecture : huframaretâm Lufràyashtâm.
  4. 4. Le feu qui réside sur terre. — Cette invocation au Feu est sans doute une allusion au deuxième Hâ du Haptanhâiti (Hâ XXXVI).
  5. 5. « Les créatures célestes résident dans un lieu brillant ; c’est à cause de ce feu qu’elles peuvent faire le bien » (mînôî dâmakî pun gâsî rashn (lire rôshan) yakoyamùnît âtash zak râikâr shapir tuvân kart). La lecture rôshan est établie par le sens et par la traduction de Frâmjî : mînônî pêdâishmâm jagone darmiyân roshan che tene tenekarî kâm bhalü kari çakîe.
  6. 6. A l’homme juste.
  7. 7. Voir Yasna X, 21.
  8. a et b 8. Voir Yasna XXVI, 9.
  9. 9. Imité du Yênhè hâtâm, détourné des Amesha-Spentas aux Fravashis ; voir Yasht XIII, 148 ; cf. l’introduction au Y. XXI, p. 176.
  10. 10. Répéter les §§ 1-3. L’éloge du Feu est prononcé, deux fois, dit le Cîm î Gâsân, § 26 ; la première fois en l’honneur d’Âdar Frôbà (le feu des Prêtres) la seconde fois en l’honneur de Vâzisht (le feu de l’éclair). Voir plus haut, pages 150, 152.
  11. 11. Le reste comme au Vp. VII, 5.