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Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ35.

La bibliothèque libre.
Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 256-260).




YASNA HAPTANHÂITI. — HÂS 35-41




Le Yasna Haptanhâiti, ou Yasna des sept chapitres, est écrit dans le dialecte des Gâthas, mais sans être rythmé : c’est une Gàtha en prose.

Bien que le Dînkart n’analyse pas indépendamment les diverses parties du Yasna Haptanhâiti, ses sept Hâs ne forment pas un développement continu et il est probable qu’ils ont été réunis ensemble, pour une raison d’ordre purement extérieur, la similarité du style, comme les Hâs des diverses Gâthas ont été réunis ensemble par la similarité du mètre.


Consulter Dînkart, IX ; 12 (Sûtkar) ; 35 (Varshtmânsar) ; 57 (Bak) ; Cîm î Gâsân, 16-26.



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HÂ 35. — YASNA HAPTANHAITI 1




Deux idées dominent ce Hâ :

1o Le fidèle, qui enseigne le bien, s’approprie le mérite de toutes les bonnes œuvres qui seront accomplies sous son inspiration (§§ 2, 8).

2o La meilleure des bonnes œuvres, c’est, à l’égard du ciel, d’adorer Abura ; à l’égard de la terre, de bien traiter le bétail (§§ 3, 4, 7).

Que chacun, dans ce sens, pratique lui-même et enseigne aux autres ce qu’il sait en toute certitude être le bien (§ 6). Prenez pour instructeur suprême Ahura (§ 9), dont le culte est au-dessus de tous les cultes.


Le § 4 est une introduction générale au Yasna (qui ne commence qu’au § 2.


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Zôt et Râspi ensemble :


1 1[1]. Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants. iNous sacrifions à toute la créalioii du Bien, spiriluollc ei malériolle ; dans l’amour de la bonne Sainteté, dans l’amour de la bonne Religion Mazdéenne.

Zi’it el Râspî euseiuble ’ :

2(4). Humatanâm.—De toutes les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions, d’ici et d’ailleurs, faites ou à faire, nous nous emparons, nous les transmettons-’, afin d’être au nombre des Bons*. (A rcrile ?’ 2 fois.) 3(*). Il est une chose que nous désirons, ô Ahura Mazda, sainte et belle % objet de nos pensées, de nos paroles, de nos actions, l’œuvre la meilleure qui puisse être pour les hommes dans l’un el dans l’autre mondée 4(10). Cette œuvre, la meilleure de toutes, nous l’accomplirons en ordonnant ’ à tous, h ceux qui sont instruits et ceux qui ne le sont pas, aux maîtres el à ceux qui ne sont pas maîtres ", d’assurer au bétail sécurité cl bon fourrage ".

5 (13) ’". La souveraineté qui nous vient du meilleur des souverains, nous 2. Ici commence le premier Hà (v. note 1). La première strophe, § 2, est répétée par les deux prêtres (éd. Tahmuras ; contra Geidner), comme le sont les débuts des cinq Gâthas.

3. Nous les enseignons : les bonnes œuvres qui seront accomplies par nos disciples nous appartiennent. — Dinkart, W, 57, 1 : m le juste s’approprie toutes les bonnes œuvres, faites et à faire, en enseignant le l)ien au.x. justes ». 4. D’après Nériosengh, «afin d’obtenir le bien dans les deux mondes» (pehlviu/’/ûn pâ/ilùm ô nafshâ vakhdîinam « prenant pour moi le bien »). — Binkart, IX, 35, 1 : « celui qui s’approprie bonne pensée, bonne parole, bonne action, celui-là s’approprie la sainteté et la récompense des saints ». 5. asLà srirà, <■ qui est sainteté belle ».

6. Parce qu’ils en sont récompensés dans les deux mondes (P.). 7. Autrement dit, la meilleure des bonnes œuvres consiste à bien traiter le troupeau. — Stance prononcée par le Taureau Evakdàt en mourant [Bundniûsh, III). 8. surunTalascii asurunvatascà u ceux qui ont entendu, c’est-à-dire étudié, et ceux qui n’ont pas entendu, c’est-à-dire non étudié » [munie os/nnamùn/ik aig/iash êrpatislàn kart ijnkoijninùtii’l umanir anoshmaniûnùk airjhns/i là kart ynkôyamùnct . — khshayaùtascà akLshayaùtascà, les propriétaires et leurs hommes. 9. ràmàea vàstremcà ; ràina, traduit étymologiquement ràmishn « plaisir, joie », glosé apê-bimi » absence de crainte, sécurité », désigne en fait l’objet qui assure cette sécurité, l’étable, pdliist (§ 10 du pehlvi ; — *pasusli-asta). Le devoir suprême à l’égard du troupeau est de lui assurer bonne élable et bonne nourriture. 10. Bishàmrùta (Vd. X, 8) ; cité ’Vd. XVIII, 3 ; Vp. VI11,2 ; .Yfringàn Gàhànbàr, 8. la prônons, nous la donnons, nous l’exerçons", comme appartenant à Mazda et à Asha Vahishla ’-.

6 (16). Ce qu’homme ou femme sait clairement être bien, qu’il le dise comme il le sait" ; qu’il le pratique et qu’il l’enseigne à d’autres, qui le pratiqueront à leur tour tel quel.

7 (19). Or, ce que nous regardons comme la meilleure des choses, ô Mazda, c’est le sacrifice et la prière à Ahura, et c’est de nourrir le bétail’* ; et cela nous le pratiquons et nous l’enseignons de toute la puissance de notre désir.

8 (22). Car soit dans la maîtrise du bien, soit dans l’association au bien ’"^, tout homme peut trouver sa part de vie bienheureuse " dans l’un et l’autre monde. (A répHer 3 fois ’*.)

9(24). Et ces paroles ’", ô Ahura Mazda, nous les prononçons avec la 11. dademahicà cishmaliicà hvàmaliic». — dademahl ^n i/ahbùnaM bnafshâ « je donne à moi-mêmp », c’est-à-dire je prends, dad est parfois employé au sens du sanscrit à-dà « prendre » (Y. XXVII, 1 ; cf. Y. .VXXIII, note 42). — cishmalii = ; cdshrirn o aîshdn aifjh yalibùnci « je fais goûter à d’autres ; c’est-à-dire qu’il leur donne ». — àmaàz^obdûnain aîgh ddrishn barn obdùnam « je fais, c’est-à-dire je tiens » hvàmixhi, kcn-om’i , vient sans doute de hvan, qui a donné hvanu, kartdr (Y..IIl,note "15). 12. Nous exerrons pour le bien notre part de pouvoir, comme le fait le Maître suprême, Ahura, et la Vertu suprême, Asha.

13. Litt. << comme homme ou femme sait clairement, qu’ainsi il fasse connaître cela étant bon (athà hal vohù tat éeàdù : éeùdù, dkùs’tkd yahbùnad ô aîshân aîgh bard cashmad, « qu’il le fasse connaître à d’autres, c’est-à-dire qu’il l’enseigne »). — éeàdù est un impératif parallèle aux verbes qui suivent, verezyôtù, vàtôyùtù, où tù s’est affaibli en dû, probablement sous l’influence d’une radicale douce disparue. 14. « Le sacrifice et la prière, en ce qui vous touche (les dieux, le monde céleste) ; le bon traitement du bétail, en ce qui touche le monde terrestre » (P.). 15. Litt. « autant que nous désirons ».

16. ashahyâ... sairi, asliahyù verezénè ; le premier terme désignant celui qui a l’initiative du bien, le second celui qui s’y associe. Dinkart, IX, 35, 8 : <■ Il y a deux voies de demander et d’obtenir la vie : l’une par la maîtrise du bien... l’autre par l’association au bien ».

17. jijishàm yabishtàm àdà : litt. « donnée » ou plutôt « prise [voir n. 11) de vie la meilleure » (zîvishnâmandih... pdhlùm dahiskn : cf. fJ’inkart, IX, 35, 8 : zivislinilt-khvalùsltnih itpal’irishn).

18. Bishânirùta : Vd. X, 4 ; cf. Shdyasl, XIII, 23 : on dit deux fois la strophe Asbahyà aàt sairi « une fois pour l’éloge de l’Asha, une fois pour la destruction du démon. »

19 L’ensemble des paroles saintes : din î Anhrmnzd <c la religion d’Auhrmazd ». |ilus pai’failo pensée de sainteté. Et parmi eux -" c’est loi qiio nous prenons (avant tous] pour recevoir-’ de loi et pour nous instruire --. 10. Car plus qu’Aslia, plus que Vohu Manô et que le bon Khshathra, ta glorification est au-dessus de toute glorification, les paroles qui te sont adressées au-dessus de toutes paroles-’, le sacrifice qui t’est otlert au-dessus de tout sacrifice.

Yênhê hâtâm (i» fois) -

•20. Parmi les Amstiaspauds.

-2i. >i C’est, (le toi, entre tous les Amshasiiaiids, ((iic nous recevons le plus ■• Ju l’onnaissaiiee, la vi'riti'>].

’22. fradaklishtàreui « démonslratein- ». C’est Alnira qui inslniil de la façon la plus convaincante. . Id, r ! c.

’23. Peut-être : " tes paroles sont an-dessiis de lonti’s les paroles ". — Lire tlnvà Rvec .1% K’.

24. Récité denx Ibis, dit le S/nii/n.ii, MU, 21, nne fois pour l’éloge d’Auhrmazd et des Amshaspands, une fois pour la destruction d’.Miriman et de ses monstres.


  1. 1. Cette phrase n’appartient pas en réalité au premier Hâ du Yasna Haptantanhâiti : elle sert d’introduction à tout le Yasna, de sorte qu’on devrait la marquer 0 et commencer la numérotation au paragraphe suivant. En effet, le Cim i Gâsân, § 16, nous dit que le Yasna commence à humatanâm et que le premier Hâ contient neuf strophes. Aussi la strophe humatanâm est-elle hishâmrâta, comme les débuts de Gâthas, et comme eux se répète aussi à la fin du Yasna Haptanhâiti.