Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ39.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 269-270).




HÂ 39. — YASNA HAPTANHAITI 5



Invocation à l’ânie des animaux ; à l’âme des justes ; aux Ame shaSpentas.

Le fidèle se donne tout entier à Ahura.


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1. Ici nous sacrifions à l’âme du Bœuf et au corps du Bœuf 1[1].

Nous sacrifions à nos âmes et à celles des troupeaux qui nous font vivre ; à ceux pour qui ils existent et à ceux qui existent pour eux 2[2].

2 (4). Nous sacrifions aux âmes des animaux sauvages et des animaux domestiques 3[3].

Nous sacrifions aux âmes des justes de tout temps, hommes et femmes, dont la bonne religion lutte, luttera, ou a lutté [pour le bien] 4[4]. 3 («). iNoiis sacrilionsaux Amesha-Spentas, dieux bons, déesses bonnes’* ; toujours vivants, toujours plus forts" ; qui habitent avec Vohu Mauô ". 4 (10) ^ Comme loi, Ahura Mazda, n’as pensé, n’as dit, n’as donné et n’as fait que le bien, ainsi le donnons-nous [le bien], ainsi t’enseignonsnous [aux autres], ainsi t’adorons-nous en l’abordant’" [avec le bien] ; ainsi le prions-nous [pour le bien], ainsi te mettons-nous en dette " [pour le bien], ô Ma/da Ahura ! [’2 fois.)

5 (13). Nous venons h toi, l’appartenant comme à un bon parent ’-, appartenant à la bonne Sainteté, à la bonne Maîtrise ’ à la bonne Ârmaili i’J fois).

Yênhê liâtâm.

Autrement dit : vanaiftlî.de van, « frappent » ; vénglien » acquièrent », d’après vinJ, vand ; vaoïiai’é « ont été bons », d’après valiu et nare ( ? 11 faut pourtant remarquer que vananàiii, XLIV, n. 47, esl rendu shapirilt). 11 est clair que ces deux dernières traductions reposent sur des fantaisies étymologiques, amenées par la préoccupation de retrouver dans le texte des allusions aux trois classes. 5. Voir page 175, note 1.

ti. Voir page 57, note 4.

7. Voir page 57, note 5.

8. Cf. Yasna Xtll, 5-6.

9. cislimalii, càsluim ô ais/iàit.

10. Ou mieux : Ainsi allons-nous t’adorant : attjù tinvà âisli jazamaidè, ilioi lak put) i/(Uiuiis/in amat dar gr/tiln gltal xjdtûnam u glinl vazalûnam yaz/iahhùnam « ainsi l’adorons-nous en allée, c’est-à-dire venant dans le monde et en sortant » : cf. p. 274, n. 14 ». — Sur àisli, v. Yasna XXVIll, note 33. 11. isliùidjàiualiî ; voir Yasna XXXVI, note 10. 12. vanliéuslj livaètéusli hvaèlàCà u avec parenté de bon parent ». 13. Fsératu : voir page 64, note 12.


  1. 1. L’âme du Bœuf ou Goshùrûn, v. Y. XXIX.
  2. 2. « Ceux pour qui ils existent, les guerriers (artêshtàr) ; ceux qui existent pour eux, les laboureurs (vàstryôsh). »
  3. 3. daitikanàmcâ aidyùnâm ; v. Études iraniennes, II, 150-151.
  4. 4. Ou bien : « aide, a aidé, aidera [le bien] » ; cf. Y. XXVI, n. 13. — yaêshàm vahèhish daènâo vanainti vâ vénghen va vaonaré và. On est porté d’abord à considérer vanainti, vénghen, vaonaré, comme trois temps du même verbe van, frapper : frappent, frapperont ( ?), ont frappé. Le pehlvi a : man olàshàn vêh dîn havâ-nd pun êvkartakîh vânitâr hava-nd artêshtàr u vandishn havd-nd vâstryôsh u shapîr gahrà havâ-nd asrû « ceux dont la conduite religieuse est bonne, pris dans l’ensemble, sont : ceux qui frappent, c’est-à-dire les guerriers ; ceux qui acquièrent, c’est-à-dire les laboureurs ; ceux qui sont gens de bien, c’est-à-dire les prêtres ».