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Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ50.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 325-329).




HÂ 50 (SP. 49). — GÂTHA SPENTA MAINYU 4



1. Qui invoquer comme protecteur, hormis Asha, Ahura, Vohu Manô ?

2-3. Qui a droit à la Vache Rânyô-skereti (symbole de tous les biens) ? — L’homme de bien, qui recevra au ciel le retour du bien qu’il a fait (§ 2) ; le bon roi qui conquiert la terre des infidèles (§ 3).

4. Qu’Ahura et les Amshaspands mettent dans la bonne voie les hommes de bonne volonté (§ 4) ! Qu’ils donnent la joie à ceux qui prêchent leur parole (§ 5) ! Qu’ils donnent à leur Prophète l’intelligence et le don de parole pour enseigner les hommes dans le bien (§ 6).

7-11. Invocation à Ahura, Asha, Vohu Manô : leur adoration fait passer le Pont Cinvat (§ 7). Il leur offre sacrifice, prière, bonnes œuvres (§ 8-10) : il demande en retour les prospérités du Paradis et tout ce que peuvent souhaiter les loyaux serviteurs du bien.

Dinkart, IX ; 20 (Sûtkar) ; 43 (Varshtmânsar) ; 65 (Bak).


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1. Kat moi urvâ. — Mon âme désire un secours : quel secours obtenir et comment 1[1] ? Mais qui trouver qui protège mes troupeaux et moi-même 2[2] ? qui, vraimenl^ ? aiilre qu’Asha, ol que toi, Aliura Mazda, que j’invoque, €l que Vohu Manu ?

2. Qui a droit à la vache riche en dons ô Mazda ? — Celui qui prend plaisir à la voir aux mains du bon laboureur ^

[J’ai vécu] une vie honnête, dans la sainteté, en faisant beaucoup de bien ’^ : fais-moi donc place ’ et donne-moi tes dons dans [l’autre] monde ’.

3. Elle appartiendra, ô Mazda, en retour de sa sainteté, à celui que Khslia- (hra en fait jouir par Vohu Manô, celui qui nous agrandit, par la force de la piété, de la terre voisine que le méchant cède’. 4. Aussi je veux vous offrir le sacrifice et vous louer, ô Mazda Alinra, avec Asha et l’Excellent [Vohu] Manô et Khshathra, qui mettront dans la 3. azdà : traduction hypoltiétique, d’après le védique addhâ qui se construit surtout avec l’interrogalif ou le négatif de veda : koaddhà, nalsir addhù veda. Le pehlvi a un dérivé obscur a :rf(".

4. Litt. « Comment désirerait-il la vache rànjô-skereti » (la vaciie Azi ; v. XXIX, 5, n. 24) ; c’est-à-dire : >< Qui mérite la richesse » ? Peut-être, comme Azi, désigne-t-elle les biens célestes autant que les biens terrestres. — Glose marginale : « Question de Zoroastre » [frasltn i Zartûsht).

5. Réponse d’Auhrmazd {pcisuUi gavishm/d Auhrmazd). — Vàstravaitim ; litt. « celui qui la désirerait ayant labour pour nous ».

6. pourusbù hvaré pisLjasù : traduction conjecturale. Le pehlvi voit dans pishvasù un désidératif de pà et dans hvaré, non pas le nom du soleil la forme ordinaire dans les Gàthas est livcng-, sauf le passage unique XXXII, "10), mais un mot signifiant bien-être, khvdrih ytraduction ordinaire de IivàtLra), autrement dit un dérivé de hu : il traduit pim kahad k/ivàrih pânak’th boijaliùnct, pun kabad mvak’ih « il désire protection avec beaucoup de bien-être, c’est-à-dire avec beaucoup de bien ».

7. nisbàsj’à, « ayant assis moi ».

8. âkà sténg- en deux mots [àshkârâk sli). — Paraphrase du Dinkart. IX, 43, 3 : « Sur le désir de fortune en récompense de la vertu, et sur ceci que celui qui désire, ensuite de sa vertu, un bien que l’empêche d’obtenir la violence des méchants ou tout autre force mauvaise, reçoit dans le ciel une récompense plus grande et plus belle que ce bien ».

9. La vache Azi appartiendra au guerrier, au bon roi (Khshathra) qui la mérite par sa vertu (Vohu Manoj et dont la vaillance conquiert pour nous les biens de linfidèle. Dinkart, t. /.,4 : « Sur celui qui mérite le troupeau, le guerrier qui suit la bonne loi et qui a de la force (ddt fràrûn 6j] pour assister le désir des Dieux, faire du bien à l’Iran et abattre la malfaisanee d’Aniràn ». — aDhaiti « sera » ; selon le pehlvi, arjdiùg « est mérité » ; cf. XXXII, 16, n. 67. [bonno] voie ceux qui désirent [le bien] ’" pour l’envoyer au Paradis leurs dons et leurs cantiques ".

5. A vous, ô Mazda Ahura, noire dévotion parfaite*^ ; et vous, donnez la joie" à celui qui prêche votre parole. Manifestez-nous votre protection, dont les désirs sont puissants, et qu’elle nous mette en pleine félicité ’= !

♦). Moi qui, pour dire votre parole, lève la voix, ô Mazda ; moi, l’ami qui vous apporte piété et prière ’°, moi, Zarathushtra, donnez-moi la libre voie de l’intelligence et de la parole ’", pour que j’enseigne en Voliu Manô ceux qui sont rangés sous moi ’*.

7. Vous, les vaillants adorables ’^ je m’arme de votre prière pour me rendre au Pont -". Mazda, Asha et Voliu Manô, conduisez-moi là et venez à mon secours.

10. îshô slàoiibat à paitlii « qui mettra les désirs dans la voie » ; glose : « qui mettra dans la bonne voie ceux qui désirent les bonnes œuvres ». 11. Litt. « pour faire entendre (seraosliànè) au Garô-demàna leurs dons ouvertement ».

12. Litt. : « . vous dévotion en perfection ». 13. vaorâzatliâ : urvàkhm’inU ; pour *va-vrâz-atlià, forme redoublée de urvàz. Glose : « s’ils font progresser votre religion, vous les réjouissez aussi ». 14. aii)i-dereslità : madam n’tkizit ; de aihi-dares (cf. p. 282, n. 36) ; — zastàishtû, pun tuvdn khvàhishnih ; cf. XXXIV, 4, n. 12).

15. yà nàoLvàlhi-è dàyàt. Cf. XXVllt, 2, n. 6. 16. Litt. « Ami avec piété et prière ».

17. Donnez-moi une intelligence nette et une parole facile (P. farhakhliJi « l’habileté » de parole ; raithim, râs).

IS. Pour que je sache leur parler et les convaincre, ràzéùg- « la rangée », c’est-à-dire l’ensemble de ses disciples [hàvishlih) ; semble être un nominatif ou, avec construction impersonnelle (cf. XLIti, 7, n. 21), un accusatif d’un thème neutre râzanb (cf. dénjfi^danli ; p. 299, n. 36). se rapportant à sàbit « soit instruit » [dmûkhtiskn yakvûnit). — Cette stance et les suivantes (7-11) se retrouvent Y. LXIV, 2-7, comme introduction à l’offrande àAnâhita.

19. zevishtyéfijf aurvatô, man dôsliak apài/ishnlg u arvand havà-t « vous qui êtes désirables d’amitié et vaillants », zevislitjénjr= :*zaoslityàn, v. XLVI, n. 37. 20. Litt. je me joins à votre prière dans l’aller au Pont [CinvatJ. Le Dinkart semble faire dépendre zevislityéùff de yaojà, ce qui donnerait « je pousse les vaillants aimables à vous adresser la prière ». — jayàish, pun ydmatùnis/inih, thème jaya déjà := jaiu

21. yâishazàthà ; yàisli se rapporte peut-être àjayàisli ; « dans les aller au Pont,... par lesquels vous me conduisez » [soit au ciel, soit dans l’enfer].

8 22[3]. Chantant vos paroles d’abondance 23[4], je vous aborde, ô Mazda, les mains tendues ; je vous aborde, ô Asha, avec offrandes et prières ; je vous aborde avec les vertus de Vohu Manô.


9. Oui, avec ces sacrifices, je vais à vous en chantant vos louanges, ô Mazda, ô Asha, et avec les œuvres de Vohu Manô ; ainsi, en retour de ma dévotion, serai-je maître de mes vœux 24[5] ; ainsi saisirai-je le désir du sage 25[6].


10. Toutes les œuvres que je ferai et celles que j’ai faites auparavant 26[7], et qui réjouissent les yeux de Vohu Manô 27[8] à la lumière du soleil, à l’accroissement du jour 28[9] et à l’aube 29[10] [je les donne] en prière à vous, ô Asha, ô Mazda Ahura !


11. J’aurai force pour vous louer avec ma bouche 30[11], ô Mazda, avec toute la sainteté que je puis et désire. Donnez-moi en retour dans ce monde la prospérité 31[12] de Yohu Manô : donnez tout ce que peuvent souhaiter vos loyaux serviteurs 32[13].
Zôt et Râspi ensemble :


12. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente ... (Y. XLVII, 1 ; 2 fois).|85}}

Ashem vohù (3 fois).


Nous sacrifions au Hâ Kat môi urvâ.

Nous sacrifions à la Gâtha Speñta Mainyu.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gâtha Speñta Mainyu.

Yènhè hàtâm.



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a


  1. 1. Litt. « Comment, de quel secours, mon âme est-elle désireuse ? » Glose ; « On me donne la récompense des bonnes œuvres que je puis faire ».
  2. 2. ké moi paséush ké me nâ thràtâ vistô anyo Ashât thwatcà ; cf. Y. XXIX, 1 b, nôit moi vâstâ khshmat anyô.
  3. 22. Pour apporter les offrandes. Voir au Hâ LXIV la liturgie qui accompagne ces mots.
  4. 23. padaish… îzhayào, c’est-à-dire « l’Avesta » ; cf. âzùtòish… màthrem (XXIX, 7 a) : sur le sens de padàish dans ce passage, cf. le commentaire du nirang correspondant, au Hâ LXIV.
  5. 24. Glose : « quand je vous fais dévotion, j’obtiens pouvoir selon mon vœu » (de faire ce que je veux).
  6. 25. J’obtiendrai la récompense du juste, îshayàs, acc. pl. d’un thème ishaya, khvahishn, « désir » ; gerezdâ, griftâr « qui prend », nom d’action de gered « prendre » ; cf. Vp. XVII (XX), 4.
  7. 26. pairî âish, péshic olàshân.
  8. 27. Litt. « qui par Vohu Manô rend légers [ranjînit] les yeux », c’est-à-dire les rend joyeux, brillants, par opposition à des yeux lourds.
  9. 28. asnàm ukhshà ; désigne sans doute l’heure de minuit, l’heure où le jour commence, le Gâh Ushahin, heure de la célébration du Vendidad.
  10. 29. aêurush, arûs dar bâm « la blancheur de l’aurore » ; heure de la célébration du Yasna ; équivalent de aurush-a « blanc », avec épenthèse d’un è énigmatique.
  11. 30. staotà aojâi, « j’ai force comme chantre ».
  12. 31. aredaإ, traduit étymologiquement bundak manishnih (are-dat), répond au sanscrit ridh.
  13. 32. Imité de la strophe finale de la Gâtha précédente (Y. XLVI, 19) ; cité Y. LXV, 43 (Sp. LXIV, 60).{{{2}}}