Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ51.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 330-338).




HÂ 51 (SP. 50). — GATHÂ YOHUKHSHATHRA




La Gâtha Vohukshathra est composée d’un Hâ unique. Le rythme est exprimé par la formule 3 (7 + 7) ; autrement dit, la strophe compte trois vers, chacun de quatorze syllabes, réparties entre deux hémistiches de sept syllabes.


Analyse. — 1. Éloge de la royauté libérale qui distribue ses faveurs avec justice.

2-4. Éloge des vertus cardinales du Mazdéisme : elles assurent le bonheur et la fortune de ceux qui s’en inspirent et il faut les suivre dans leurs directions.

5. Le juste qui a le pouvoir doit ses libéralités à un bon maître spirituel (§ 5). Ahura donne le bien ou le mal suprême, — le paradis ou l’enfer, — l’un à celui qui lui donne, l’autre à celui qui ne lui donne pas (§ 6). Il doit les biens terrestres à ceux qui suivent les enseignements de la vertu (§ 7). Que le fidèle fasse donc connaître la punition et la récompense finale réservée au méchant et au juste (§ 8) et l’épreuve du feu qui décidera entre les deux (§ 9).

10. L’homme qui veut écarter le fidèle de la loi est un fils du Démon (§ 10). Le Prophète appelle à lui l’homme de vertu, implore son amitié (§ 11). Les puissants méchants lui ont refusé leurs secours : leur âme gémira au Pont Cinvat (§ 12-13) ; nulle œuvre généreuse ne vient d’eux ; ils iront donc habiter l’enfer (§ 14).

13. Au contraire le paradis est promis aux purs qui ont pensé et fait le bien i§ 1 3), à ceux qui onl pris Zoroasire sous leur protection : au roi Vislitàsf a, digne du trône par sa pieuse sagesse (§ 16) ; à Frashaoshlra, qui a donné au Prophète sa fille Hvôgvî ; à Hvôgvî même, l’épouse pieuse, la maîtresse de maison du Prophète (§ 17) ; à Jâmàspa, le sage et vertueux conseiller du roi(§ 18) ; à Maidyôi-mâoiiha, l’apôlrede la nouvelle loi (§ 19). 20. Appel et promesses à tous les fidèles (§ 20). Rappel des vertus qu’incarne la religion (§21). Adorez les Amshaspands (personnification de ces vertus) : leur culte assure le bonheur de ceux qui le pratiquent (§ 22). Cette Ciàlha est, comme on voit, divisée en deux parties : l’une édifiante et qui tourne dans le cercle ordinaire, l’éloge des vertus cardinales et les promesses de rétribution finale, mais, semble-t-il, avec référence plus spéciale aux chefs de la terre et aux puissants ; la seconde, d’un intérêt légendaire, relative aux ennemis et aux amis du Prophète. C’est, avec la Gàtha suivante, la partie des Gàthas qui contient le plus d’allusions à la légende de Zoroa ?lre.

Dinkart, IX ; 21 [Sûlkar) ; 44 ( Varsh/mdnsar) ; 66 [Bak). Le Râspi jette des parfums sur le feu’.

Zôt et Ràspi ensemble :

Prières à vous, saintes Gàthas !

1. Vohû khshathrem. — Sur une royauiéqui veut le bien-, je confère toutes les faveurs de la fortune ^

1. bô’i ol àtash ijahhùniskn fPt*).

2. voliù kbsLalbrem -Nairini, combinaison de vobù thshathrem « bonne royauté » et l ;hshatlireni vairiiu « royauté qui fait le désir >> (c’est-à-dire qui fait la chose désirable, le bien), nom du troisième Amshaspand, le Génie du bon gouvernement (p. 24).

3. bàffcm, bakr « part » ; liairishtem » qui est conféré le plus ». Peut-être mieux : « Une royauté qui veut le bien est une source de bienfaits ». Cette traduction cadre mieux avec la suite, la première cadre mieux avec la glose marginale : pasukh gnvishn i Auhrmazd « réponse dAuhrmazd », c’est-à-dire » don en retour » (cf. XXI, n. 9). C’est en suivant la justice qu’elle distribue l’abondance’ : cl dans nos actes, ù Mazda, c’est la chose excellente ^ qu’il faut réaliser. Le Zùl seul.

2. Si je suis vos [lois] suprêmes, ô Mazda Ahura, et celles d’Aslia et les lionnes, ôÀrmaiti, donne-moi la royauté de la richesse’*. A la prière que je vous adresse avec Yohu Manu, répondez en donnant vos bienfaits ■ ! 3. Que vous prêtent l’oreille ceux dont vous dirigez les aciions ’ par la langue et les paroles de Vohu Manô’, ô Ahura et Asha, et dont vous, ô Mazda, le premier entre tous’", êtes le grand instructeur. 4. Où est la Maîtrise parfaite " ? Où est la Merci ’- ? Où viendra Asha ? Où Spenta Àrmaiti ? Où l’excellent Vohu Manô ? Où ton Khshalhra, ô Mazda ’^ ? 5. Toutes demandes que fait, pour qu’il sache bien traiter le troupeau ’^, 4. Lilt. « à lui distribuant (vi-dusliemiiài, barâ dahishn, J’, K* ; cf. n. 19) l’abondance, la justice s’introduit » ; glose : « l’homme qui veut (être) bon roi donne selon la justice » (c’est-à-dire donne seulement ii qui le mérite : cf. XXXI, 14, n. 54 ; XXXIJ, 10, n. 38 ; XLYI, n. 67, 78).

5. vaLislitem, c’est-à-dire la Religion ’nmat dtn ravdk kart] : comparer la paraphrase puritaine : the one thing needful.

6. Litt. « ces choses [c’est-à-dire ma conduite] sont ce qui est votre première chose, ô Mazda (paourvim, glosé gàsdnîgih, la religion desGàthas ; cf. XXVIII, notes 1, 41), et celles qui sont à Asha, et à toi, Armaiti : donne-moi [donc] royauté de richesse » [c’est-à-dire le pouvoir et la fortune]. 7. Litt. « à prière de vous par Vohu .Manô, donne du bien » (savanliô, génitif partitif ) ; c’est-à-dire, je vous prie avec des sentiments de vertu, récompensez-moi. Le pouvoir de Ivhshathra est présenté ici comme la réalisation et la récompense des vertus d’Asha, Àrmaiti, Vohu Manô.

8. yôi vé shyaothauàisL sàrcùlê ; cf. sàreninù, XXXIl, 2, n. 5 ; litt. « qui vous ont pour maîtres en leurs actions » ; car vous leur faites connaître ce qui est péché et ce qui est bonne œuvre.

9. Vous les dirigez par vos enseignements de vertu. 10. « Le premier entre les Amshàspands >> ; cf. Y. XXXV, 9, 25, notes 21-22. 11. Fséralusli : voir p. 6i, n. 12 ; la direction religieuse dans sa perfection. 12. Un des attributs de Khshathra : voir .S(ro :a, §4. 13. Où sont les vertus cardinales des Amshàspands ? Comment les réaliser ? 14. ashàt bacà vifulaf ; traduit d’après viùd :zr pahv’iz karlan (Y. X, 8, 21) : on pourrait aussi entendre : « atin d’obtenir du troupeau en retour de sa vertu », traduction avec laquelle semble mieux s’accorder la glose : a’ighat Ivatd kdr û knrfak kartan gôipandàn gahvûnit « c’est-à-dire qu’avec accomplissement de bonnes œuvres troupeaux sont à toi ». l’homme cracliori loyal, iiilelligenl dans sa prière, l’homme qui, selon son pouvoir, donne à un maîlre droit’", l’homme dévot et plein de sagesse".

6. Ahura Mazda, en sa royauté, donne le bien suprême ’* à celui qui lait dons à son gré, et le mal suprême ’* à celui qui ne lui donne rien ’■', — à la révolution linale du monde ’".

7 -’. Toi qui as créé le bœuf, et les eaux et les plantes, Amerelàt et Haurvaiàl", et l’énergie et la force, ô très Bienfaisant Esprit, Mazda, donne les moi, car j’ai suivi l’enseignement de Vohu Manô - 8. Que le fidèle dise tes paroles pour qu’on les connaisse- ; [qu’il dise] le châtiment -= [réservé] au méchant, le bonheur [réservé] à celui qui soutient le Bien -•’ ; heureux celui qui dit et fait conn^iître ta parole ! 9. Avec la connaissance que tu donnes entre les adversaires-’ en lutte au moyen de ton feu brûlant, avec le signe que tu donnes, ô 3Iazda, dans 15. Qui sait demander intelligemment, vàstrjù sliyaothanàisL eresLvô, varzUdr pun kunà/in, rdst [pim huzvàn] « agissant en actes, droit [en paroles] ». 16. yé tlàthaèihyù ei-esli-ratùm klisbayàs ; le pehlvi entend « qui selon son pouvoir se donne à un maître droit » : cf. le Dinkarl, note suivante. 17. Dmkart, IX, 4i, 7 : « Celui qui se donne, avec liumilité et dévotion [pun êrili û tarsarjâsih = asliivào), à un directeur de religion droit {old î rdst dîn daslôbar).

18. valjyô vai-iLéusli « ce qui est meilleur que le bien », opposé à atiàtaslivô« pis que le mal ». • .-

19. yascâ Loi vàrâi ràdal, cf. XXXllI, 2. 11 s’agit des dons faits à Ahura (dans la personne de ses prêtres) ; s’oppose à yé Iiùi nôit vidâiti (= vi-dàlii ; cf. note 4). 20. apemè anliéusli urvaèsè : ou mieux « jusqu’à » ; — « c’est-à-dire que, jusqu’à la résurrection, il lui inilige châtiment exemplaire » (cf. XLIII, 5, note 18) 21. Cité Y. .WIII, 1 et LXV, 15.

22. Les génies des Eaux et des Plantes.

23. Maiiaûbà voliù séùifhc-, litt. .< dans enseignement par Vohu .Manô », c’est-à-dire : car j’ai suivi, ou : si j’ai suivi la bonne doctrine. ^ 24. Litt. « que l’homme dise les paroles (« ta Religion ») à qui les sait (vidushè ; cest-à-dire à qui les saura ainsi).

25. aliùyà, zatdr « l’action de frapper » ; dérivé de atia ; al ;a, méchant, est traduit sarîtar ; au neutre, zanis/m» le frapper », XLIl, 5rf (Sp.). 26. yé Asbeni dàdrè ; cf. Ashem deiedyài (XLIII, 1). 27. Avec répreuve du Var nlrang par laquelle lu décides entre l’innocent et le coupable. — rànùihyâ, patkdrddrùn ; klishiuiteoi, shnûklitânh ; cf. X.XI, 3, texte et notes. les lieux mondes au inoy(Mi de ; rainiiii l’oiulu-’*, lu aflliges le méchanl et fais le bonheur du juste -’.

10. L’homn :ie qui me perd, ù Ma/da, en m’écarlanl de celle loi ’", cet homme est dans le monde [d’Ahura] un fils de la Druj  ; il est de ceux qui appartiennent au Mauvais^-- Et moi j’appelle ta moi Asha" ; oui, loi-inème, bonne Ashî ^

I. Oui sera un ami pour Zaralhushlra, le Spilàma, ô Mazda ? — Qui de 

vous s’entretient avec Asha ? Avec qui de vous Spenla Armaili ’" ? Qui de vous a la sagesse de Vohu Manô^’ ? Qui est droit en toute pureté ? 28. ilalilisliloni tlàvôi, lill. « pour donner, de façon à donner un signe ». — ahvàliù redoublement de alm. Il s’agit « de la double épreuve avec le métal fondu (XXXI, n. 15), qui a lieu dans ce monde et dans l’autre ; dans ce monde, elle manifeste en justice l’innocent et le coupable ; dans l’autre monde elle sert au tourment du méchant et à la joie du juste » {madarn pasdkhl i marlùm stUkpun ic lani jiaa’ni pmi (ilnsli û dsîni vUàkht : pun stî bôkhl u êrakht madam dîna palash padtàk yahvûnt ; pun tan ! pashi darvandàn réshUù/an ahlavàn râmînUan ; Dînkart, IX, 44. ’1 1 , 29. i-àshayanhè... savayô : peut-être : « en aflligeant le méchant, tu fais le i)onheur du juste » (ràsliayanhè étant pris pour un datiC verbal). 30. I.ilt- « en m’écartant de ceci ».

31. hvô dàniùisli drùjù luinusli ; lilt. « celui-là est du monde le fils de la Druj ». Iiunush, hùniushk, est le sanscrit sùnusli, mais se dit des petits des è’res ahrimaniens : kavp Zariùhashtdarsûràk i làmushkàn zakallûnlnki gurg a/gant « le Karpjeta Zoroastre dans le trou des petits d’un loup tués » [Dhikart, VII). Le Commentaire pehlvi de notre passage ajoute cette glose : « faire le mal aux créatures d’Auhrmazd, c’est s’assimiler au hùnushk deZanâk Minôi ». Ce hûnmhk à’ khnm&n est Arzîtr, l’Arezùra de l’Avesta (Vd. III, 7, 23) : un texte pehlvi sur les merveilles advenues le jour Khordàd du mois Farvardin, place ce jour le meurtre d’Arz^r, le hùnushk tKhYim3.n, par Gayomart (Gayôkmart krvAri Aharman hàtiushkhacà zakallûnt ; cf. Minôkhard, X.VII, t4 et Albîrîjnî, Clironologg, p. 100, où le nom est déformé en khrûr, par chute du : dans l’original pehlvi). hùnushk s’emploie au pluriel pour désigner l’engeauce des démons : shèdàdn udrùjànu hùnushkàn » les démons, les Dnij (démons femelles) et [leurs] petits ».

32. . .liriman.

33. Je veux appartenir au bien.

34. vaiihuyà ashl gat le : vanlnijà semble un nominatif féminin de vanliu pour vaniihi ; sur Aslii vaiinhi, la fortune qui récompense le vertu, v. Yt. XVll ; l’adverbe gat est traduit étymologiquement yàmalùn ; XLIII, 1 c, note 3. 35. Pour cette stance et tout le développement qui suit, cf. XLVI. 14 et suite et le Hà LUI.

36. àfrashià, ham pursêl. Qui de vous s’inspire de la justice ? s’inspire de la piété ? 37. ké va varil :éusli mananliô acistà : acistà, frirjanak ; nominatif du nom d’agent

  • à-cistar, parallèle à àfrasiilà ; revient à « qui a la cisti, algh farjdm i mandùm pun
12. Point ne me veulent de bien les Vaêpis et les Kavis dans le passage de l’hiver 38[1] à moi Zarathushtra le Spitàma, tandis que souffre mon corps et que je passe à travers la méchanceté39[2] du froid 40[3].
13. Et le méchant et le pur rendront un compte exact de leur religion 41[4], [le méchant], dont l’âme gémira en face du Pont Cinvaإ 42[5], parce qu’il a par ses actes et par sa langue détruit les voies du Bien 43[6].
14. Des Karapans ne vient ni amitié généreuse, ni aucune excellence d’œuvre 44[7] ; ils n’enseignent à bien traiter le troupeau ni dans leur pratique

ni dans Unir tloclrinc^el leur docli’iiit^ à la fin leur donnera pour demeure la demeure de la Druj "’.

I ;j. Mais la récompense que Zaralluishlra a promise aux purs ■ , ce Garôdemàna

    • où Ahura Mazda est venu le premier, c’est le prix de Vohu Manô

el des bienfaits d’Asha .

16. La sagesse d’une pensée sainte^" le roi Vîshtâspa l’a réalisée dans une royauté de pureté^’, par ses démarches de Vohu Manô ^■. C’est un souverain sage et bienfaisant "^ : il fera notre bonheur. 17 ^*. Frashaoshira, le Hvôgva, m’a donné la créature bien-aimée’^ en dons, [ni] perfection en fait d’œuvre » (urvàllià, dôst’ih ; subst. fém. ; vàslra, knr cf. p. 123, n. 9).

45. gavôl ârôisli âséfiilà, gouverné par la négation du vers précédent ; ils pratiquent 1’ ■< apatmàn kàshishnlh », ils tuent sans mesure (cf. XXIX, n. 8). 46. Cf. XLVI, 11.

47. mag-.iva1)yô, traduit ainsi d’après niajya = avlzliakili à la strophe suivante. 48. Le Paradis : p. 2-^1, n. 6.

49. ashàicà savàlsU oivislii, traduit pun ahlàijth sût câshît « enseigné par bienfaits de vertu », litt. « a été enseigné à Asha par bienfaits ». civîsbi est donc considéré comme un aoriste passif de cisli = *côisli-i (et ivi est une orthographe de ôi ; cf. zevislitya pour zaoishtyà, XLVI, 9, n. 37.

50. yàm cisllm ashà niaùtà <i la sagesse qu’il pense par sa vertu ». 51. Liltéralement « Ta obtenue par une royauté... ». tàm kavâ Visbtàspô magabyâ klisliatUrà nàsat. — Traduction conjecturale : je fais rapporter tàm à yàm rislim dans le second vers. Le pehlvi traduit « Le roi Vishtàsp est digne de la royauté par sa pureté [sans parler de droit héréditaire » ; ou peut-être « sans orgueil, sans oppression : ji’illc min aparmànd] ». Da même le D’uikarl : « Comment le roi Visiitàsp est digne de la royauté par sa grande vertu et son activité, sans parler de droits héréditaires : inadam khàlùijik arjdiiiklhi kat Vishtàsp rabâ hànar u kartàrih rdi jtitic min apar mànand ».

52. vanhéush paJehlsb inanarihù, ses démarches, sa conduite vertueuse. Le pehlvi semble traduire padebisU par patih « souveraineté » , glosé fràrûn shâlUàlh « royauté vertueuse » ; y a-t-il confusion avec pâli ou plutôt glose étymologique ? 53. Je traduis mazflào Aburô comme épithète de Vishtàspa. Cependant le pehlvi a Auhrmazd : « Ahura .Mazda est bienfaisant » : cf. la fln de la strophe suivante. 54. Sa fille Hvogvi. Le Dhikarl donne très nettement les trois idées de cette strophe : « Éloge de Frashôshtar pour avoir donné sa fille Hvôb en mariage à Zoroastre ; éloge de Hvôb pour sa parfaite soumission à Zoroastre [pun bîaidak tarsa. gâijîk zijash Zarlùhasht) ; conseil à Zoroastre de donner à Hvôb pouvoir comme maîtresse de maison {andarz ol Zartùsht pun pàlôkhskdi kartan i Hvôb pun kalakhdnûkik).

55. Sa fille Hvogvi. Peut-être « qu’il me donne ». — daèilôisbt, litt. « il m’a montré » ou « qu’il me montre » [nikizisJin nik’izàl ; de dis, v. XLUl, n. 36). Qu’elle fasse le désir de la bonne religion "" ! Et qu’elle saisisse le pouvoir selon le désir de Mazda Ahura et d’Asha" !

18. Le sage Jàmâspa, le llvôgva, désire la sagesse et la Gloire ^"j il aime une royauté sainte ’"et les sciences de VohuManô^". Donne-moi [pour lui], ô Ahura, tes dons de réjouissance , ô Mazda. 19. Celte récompense -la recevra aussi Maidyôi-mâonha, le Spitâma"’, qui désire faire connaître la loi dans l’univers *. Il dit la loi de Mazda et la pratique, plus précieuse pour lui que la vie 56. Quelle accomplisse ses devoirs de femme selon la religion mazdéénne (« c’est-à-dire que Hvôb donne sa personne en qualité d’épouse »). 57. Traduction conjecturale. Il est difficile de concilier l’analyse grammaticale du texte avec l’interprétation du D’mkart (note 5-4) et du Commentaire : khshayàs Mazdâo ahurô ashahyà àzhdyâi j|erezdini ; traduit : pun shalitnih î Auhi’inazd Zfik î ahldyîh àrzàk vakhdùnnt katakhânakili « avec pouvoir d’Auhrmazd qu’elle saisisse le désir d’Asha, — pouvoir de maîtresse de maison ». — Je suppose que Mazdâo ahurù ashahyà forme une sorte de composé génitival, ahurahyà étant remplacé par ahurô pour raison de mètre : le sens littéral serait ; « saisie de pouvoir selon le désir de Mazda et d’Asha » (yerezdim, de jfcred ^ vakhdûn, cf. L, 9 d ; khshayàs, accusatif pluriel de khshaya ( ?) ; âzhdyài, au désir : cf. dz, désir). 58. Litt. « Jâmâspa est de désirer la sagesse et la gloire » ; îshtôish, substantif avec force verbale^ gouverne les accusatif cistim et hvarenào (ace. pi.). Le hvarenô est conçu ici comme source de vertu {khvéshkâr’ih). 59. vereiitè, dôsliêl ; de var, sur la 7" classe (XLlll, 16 a) : — Litt. « il aime la royauté par (ou avec) sainteté ».

60. La sagesse ou la science dirigée par la vertu. 61. hyat. . rapéii tavà : rapén est sans doute un participe présent (cf. usen, mizen) ; P. anài lak ràminilnr’ih mizd « la vertu de réjouissance de toi ; tes récompenses ». 62. tat « cela » ; glose finale du vers : mizd updldahishn. 63. Dans les dix premières années de son apostolat, Zoroastre ne fit qu’un prosélyte, son cousin germain Maidyôi-aiàonha(Mêf/î/ôA/Hrt/« ; West, Pahlavi lexts, , 187, d’après Zàd-Sparam).

Paîtirâsp

Pourushaspa Aràsti

I !..

Zaratnushtra Maidyùi-niâonha

Cf. Yt. XIII, 95 ; Bd. XXXI, 2.

64. daènayà vaêdeninù yé ahùm ishasàs aihî, traduit : zak l dm dkâs-dahishnlh dar ahvân madam boyakûnishn « désirant dans l’univers faire connaître la loi » : lilt. « faisant connaître la loi (lire daènayâi avec K°), le désirant sur l’univers » : vaêdemnô, cf. XLIII, n. 46.

65. Ou plutôt, car le comparatif ne se construit pas avec le génitif : « il dit la loi T. I. 43

20. Et vous tous 66[8], d’un accord unanime pour faire le bien, allez, offrant sacrifice et prière à Asha et Vohu Manô, vous qui avez des Paroles inspirées d’Ârmaiti 67[9], et prenant en retour les joies de Mazda 68[10].
21. L’homme de Piété parfaite 69[11], l’homme bienfaisant est tel par sa sagesse, ses paroles, ses actes. La Religion, c’est la bienfaisance de l’Asha 70[12], et une Royauté inspirée par Vohu Manô 71[13]. Mazda Ahura a créé Ashi Vafiuhi 72[14] : je l’implore de lui.
22 73[15]. Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, nous donne le bien en retour de notre sainteté., à ces êtres, qui ont été et qui sont, je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service.
Zôt et Ràspî
23. Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune… (§ 1 ; 2 fois).

Ashem vohù (3 fois).
Nous sacrifions au Hâ Vohu khshathra.

Nous sacrifions à la Gâtha Vohu khshathra, sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gâtha Vohu khshathra.

Yênhê hâtâm.

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    frârûnih khavîtûnêt ». — magâî ereshvô, pun makîh ràst « droit avec makîh », c'est-à-dire pun arêzak shapîrîh « avec bonté pure », v. XLVIII, n. 33.

    de Mazda et [fait] le bien dans [tous] les actes de sa vie » (Mazdào data mraot gayêhyà shyaothanâish vahyô).

  1. 38. La traduction de toute cette strophe est très conjecturale, la traduction pehlvie étant aussi obscure que l’original. L’analyse du Dînkart est ici trop générale pour être d’un grand secours  : madam duskmanih î kaî vaêp î Akht î duskdên i tôm-ahu ol Zartûkasht « de l'hostilité du Kavi Vaêpi, Akhtya à la mauvaise religion et fils des ténèbres (cf. Yt. V, 82), contre Zoroastre ». — kavi est un des noms du tyran infidèle, un synonyme de karapan ; vaèpi est le sodomite (cf. Yd. VIII, 32 ; Dâdistan, LXXII, 6-7)  : l’enfance de Zoroastre fut en butte aux persécutions d’une famille de princes magiciens, les karap (West, Pahlavi Texts, I, 195  ; II, 218 ; IV, 111, note 4). Je suis dans la traduction les indications du pehlvi  : tâ-am pun zak kuld 2 shnâyînîtak vaêp î [suppléer kik] dar vitargi zamistân pun khórishn u vastrag « de ces deux choses point ne m’a satisfait le vaêp [kîk] au passage de l’hiver — à savoir de nourriture et de vêtement »  : autrement dit, le méchant prince laisse le pauvre mourir de faim et de froid en hiver. Cette traduction repose sur peretô zemô  : vitargi zamistân ; mais cette expression rappelle de si près le méñg peretha de XLVIII, 2, note 4, qu’il semblerait plus naturel de traduire « au Pont de la Terre », et d’entendre  ; « Point n’auront de plaisir au Pont Cinvat les Vaêpis et les Kavis »  : cf. la strophe suivante ; mais la suite de la strophe ne cadre pas.
  2. 39. hyat ahmî urùraost ashtò : urùraost, de rud « faire tort » (I, 21, 59)  ; ashtò est inconnu et transcrit ashtak ; je traduis comme s’il y avait astò ; c’est une hypothèse sans autorité.
  3. 40. hyat hòi im caratascà aodereshcà zòishenù vàzà ; caratascà est rendu sari « froid », comme s’il y avait saratasoà ; aoderesiicà, bajak-dgîn « méchant «  ; zùisbeiiù, pun ravislin « en marche » ; vàzà, aman... vdzlnit « nous mettons en marche ». La traduction est plus que douteuse. L’analyse est inexacte : caratascâ est correct et répond à pun ravishn, aodereshcâ à sart (cf. Nirang., § 28, où aodra sarmâ ; aodra serait-il pour * aotra, de aota, froid), zôishenû à bajak-âyîn.
  4. 41. Litt. « la daèna (v. p. 254, n. 40) du méchant et du pur est comptée (ou rend compte) manifestement » ; « ces deux » signifie soit « quant aux deux mondes » (N. uhbayor bhuvanayos), soit « quant à ces deux », le méchant et le pur.
  5. 42. yèhyà urvà kbraodaitî cinvatò perctào àkào ; cf. XLVI, 11 c : yéńg hvé urvà hvaècà kbraodaإ daènà, hyaإ aibi gemen yathrà cinvatò peretush  ; Vd. V, 4 et 7 ; XIII, 8-9.
  6. 43. Litt. « par ses actions et [celles] de sa langue ». nàsvào, participe sur le type vîdvào (nasînînd).
  7. 44. nòiإ urvàthà dàtòîbyascà karapanò vàstràإ arém ; litt. « Du Karapan point amitié
  8. 66. Le gros du peuple.
  9. 67. « A qui les paroles [sont] Ârmaiti ! ».
  10. 68. mazdào rafedhrem cagedô, zak î Auhrmazd râmînîtârîh vakhdûnând mizd « pour qu’ils prennent la réjouissance d’Auhrmazd, c’est-à-dire la récompense qu’il donne ».
  11. 69. Litt. « l’homme d’Ârmaiti ».
  12. 70. Ashem spénvat.
  13. 71. Litt. « Khshathra avec Vohu Manô ». Piété parfaite, Asha, Royauté, Vohu Manô font les quatre premiers Amshaspands.
  14. 72. La récompense promise à la vertu (I, n. 56) et que le fidèle réclame en retour de sa piété envers les Amshaspands : cf. la strophe qui suit et le Hâ LII qui est une paraphrase de ce vers.
  15. 73. Source du Yêńhê hâtam ; voir plus haut, page 176 ; cf. Y. XV, 2. — La phrase commence par un singulier collectif yahyà : le pluriel paraît au second vers, yôî.