Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ56.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 355-356).




HÂ 56 (SP. 55)



Ce Hâ sert à appeler sur le sacrifice l’attention des dieux. C’est le développement d’une formule Sraoshô astû… yasnâi littéralement « que prête l’oreille [tel dieu] au sacrifice » ! Il sert d’introduction au Yasht de Sraosha, le Génie « qui prête l’oreille », le Génie de l’obéissance aux volontés divines. — Le manuscrit Pt4 l’intitule « Petit Srôsh Yasht (Srôsh Yasht kas), par opposition au Srôsh Yasht qu’il appelle le Grand, Srôsh Yasht mas.

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1. Que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda 1[1], très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien 2[2], du commencement [du sacrifice] à la fin !

Oui, que prête l'oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien !

2 (3), Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux et les Fravashis des saints, qui veulent le bien à nos âmes ; du commencement [du sacrifice] à la fin !

Oui, que prêtent foreille à ce sacrifice les bonnes Eaux et les Fravashis des saints, qui veulent le bien à nos âmes ! 3 (4). Que prêleul l’oreille i ce sacrifice les bonnes Eaux, — el les bons Génies, mâles et femelles’, les Amesha-Spenlas, bons souverains, bienfaisants et bons ; et [que prêle l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété’ ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne et dévote attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! 4. Oui, que prêtent l’attention à ce sacrifice les bonnes Eaux, et les bons Génies, mâles et femelles, les Amesha-Spentas, bons souverains, bienfaisants et bons ; et [que prête l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne et dévole attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! Zôt et Râspi ensemble :

5. Yathâ ahù vairyô. Le désir du Seigneur... ( 4 fois.) Asliem voliù. La sainteté est le bien suprême... {3 fois.) Nous offrons le sacrifice au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux, qui fait croître le monde, saint, maître de sainteté. Yênhê hâtâm.

3. Voir p. 175, note 1.

4. yà né àraècâ erenvataèca aslianhàklish : lit. « qui pour nous est accompagné d’Asha (de Sainteté), en perfection et perfectionnement ». Asbi pour Ar-ti,d’où le nom parsi Ard, est l’abstrait de âra et erenevata et un doublet d’Asha (Ar-ta), de sorte qu’il y a dans la phrase une suite d’allitérations intraduisibles. Le pehlvi traduit nian lanà hundak tarsakmh hartàr (N. asmdkam sampùrnâm bhakliçilaldm karlâras santi) « qui nous font dévotion parfaite ».


  1. 1. Litt. « audition soit d’Ahiira à ce sacrifice ». seraosha, nyôkshishn.
  2. 2. yé nâo ishtô, man lanâ khvàstàri nîvakîh : ishto, participe à sens actif, correspondant aux déponents latins ; cf. le sens actif des participes persans : karda « fait » et « qui a fait ».