CHAPITRE VII.
SOLUTIONS ASYMPTOTIQUES.
104.Soient
(1)
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équations différentielles simultanées. Les sont des fonctions
des et de
Par rapport aux elles peuvent être développées en séries de puissances.
Par rapport à elles sont périodiques de période
Soit
une solution particulière périodique de ces équations. Les seront
des fonctions de périodiques de période Posons
Il viendra
(2)
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Les seront des fonctions des et de périodiques par rapport
à et développées suivant les puissances des mais il n’y aura
plus de termes indépendants des
Si les sont très petits et qu’on néglige leurs carrés, les équations
se réduisent à
(3)
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qui sont les équations aux variations des équations (1).
Elles sont linéaires et à coefficients périodiques. On connaît la forme de leur solution générale, on trouve
les sont des constantes d’intégration, les des constantes fixes
qu’on appelle exposants caractéristiques, les des fonctions périodiques de
Si alors nous posons
les équations (2) deviendront
(2′)
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où les sont des fonctions de et des de même forme
que les
Nous pourrons d’ailleurs écrire
(2′′)
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représente l’ensemble des termes de qui sont de
degré par rapport aux
Quant aux équations (3), elles deviennent
(3′)
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Cherchons maintenant la forme des solutions générales des équations (2) et (2').
Je dis que nous devrons trouver :
fonction développée suivant les puissances de
dont les coefficients sont des fonctions périodiques de
Nous pouvons écrire alors
(4′)
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représentant l’ensemble des termes de qui sont de degré
par rapport aux
Nous remplacerons les par leurs valeurs dans et nous trouverons
désignant l’ensemble des termes qui sont de degré par
rapport aux
Nous trouverons alors
Ces équations permettront de calculer successivement par récurrence
En effet, ne dépend que des
Si nous supposons que ces quantités aient été préalablement calculées, nous
pourrons écrire sous la forme suivante
les étant des entiers positifs dont la somme est et
une fonction périodique.
On peut écrire encore
étant un coefficient généralement imaginaire et un entier
positif ou négatif. Nous écrirons, pour abréger,
et il viendra
Or on peut satisfaire à cette équation en faisant
Il y aurait exception dans le cas où l’on aurait
auquel cas il s’introduirait dans les formules des termes en
Nous réserverons ce cas, qui ne se présente pas en général.
Convergence des séries.
105.Nous devons maintenant traiter la question de la convergence
de ces séries. La seule difficulté provient d’ailleurs, comme
on va le voir, des diviseurs
(5)
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Remplaçons les équations (2′) par les suivantes
(2′′)
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Définissons On voit sans peine que
est de la forme suivante
est une constante quelconque, les sont des entiers positifs
dont la somme est est un entier positif ou négatif. Nous
prendrons alors
Les séries ainsi obtenues seront convergentes pourvu que les
séries trigonométriques qui définissent les fonctions périodiques
dont dépendent les convergent absolument et uniformément ; or cela aura toujours lieu parce que ces fonctions périodiques
sont analytiques. Quant à c’est une constante positive.
On peut tirer des équations (2′′) les sous la forme suivante
(4′′)
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Plusieurs termes pourront d’ailleurs correspondre aux mêmes
exposants et est un entier positif. Si l’on compare avec les
séries tirées de (2′) qui s’écrivent
voici ce qu’on observe : 1o est réel positif et plus grand que
2o désigne le produit des diviseurs (5) dont le nombre est au
plus égal à
Si donc la série (4′′) converge et si aucun des diviseurs (5) n’est
plus petit que la série (4′) convergera également. Voici donc
comment on peut énoncer la condition de convergence.
La série converge si l’expression
ne peut pas devenir plus petite que toute quantité donnée pour
des valeurs entières et positives des et entières (positives ou
négatives) de c’est-à-dire si aucun des deux polygones convexes
qui enveloppe, le premier les et le second les
et ne contient l’origine ; ou si toutes les quantités ont
leurs parties réelles de même signe et si aucune d’elles n’a sa
partie réelle nulle.
Que ferons-nous alors s’il n’en est pas ainsi ?
Supposons, par exemple, que des quantités aient leur partie
réelle positive, et que aient leur partie réelle négative ou
nulle. Il arrivera alors que la série (4′) restera convergente si on
y annule les constantes qui correspondent à un dont la partie
réelle est négative ou nulle, de sorte que ces séries ne nous donneront
plus la solution générale des équations proposées, mais une
solution contenant seulement constantes arbitraires. Cette solution
est représentée par une série (4′) développée suivant les puissances de
comme, par hypothèse, les parties réelles de
sont positives, les exponentielles
tendent vers 0 quand tend vers Il en est donc de même des
quantités ce qui veut dire que, quand tend vers
la solution représentée par la série (4′) se rapproche asymptotiquement
de la solution périodique considérée. Nous l’appellerons pour cette
raison solution asymptotique.
Nous obtiendrons un second système de solutions asymptotiques
en annulant dans la série (4′) tous les coefficients qui
correspondent à des exposants dont la partie réelle soit positive ou
nulle. Cette série est alors développée suivant les puissances de
les exposants ayant leur partie réelle négative.
Si alors on fait tendre vers la solution correspondante se
rapprochera asymptotiquement de la solution périodique considérée.
Si l’on suppose que les équations données rentrent dans les
équations de la Dynamique, nous avons vu que est pair et que
les sont deux à deux égaux et de signe contraire.
Alors, si d’entre eux ont leur partie réelle positive, auront
leur partie réelle négative et auront leur partie réelle nulle.
En prenant d’abord les qui ont leur partie réelle positive, on
obtiendra une solution particulière contenant constantes arbitraires ;
on en obtiendra une seconde en prenant les qui ont
leur partie réelle négative.
Dans le cas où aucun des n’a sa partie réelle nulle et, en particulier,
si tous les sont réels, on a d’ailleurs
106.Supposons que dans les équations (1) les dépendent
d’un paramètre et que les fonctions soient développables suivant
les puissances de ce paramètre.
Imaginons que, pour les exposants caractéristiques
soient tous distincts de telle façon que ces exposants, étant définis
par une équation [analogue à celle du no 74, mais
telle que l’équation ait toutes ses racines distinctes]
soient eux-mêmes développables suivant les puissances de en
vertu des no 30 et 31.
Supposons enfin que l’on ait, ainsi que nous venons de le dire,
annulé toutes les constantes qui correspondent à un dont la
partie réelle est négative ou nulle.
Les séries (4′) qui définissent les quantités dépendent alors
de Je me propose d’établir que ces séries peuvent être développées,
non seulement suivant les puissances des mais encore
suivant les puissances de
Considérons l’inverse de l’un des diviseurs (5)
Je dis que cette expression peut être développée suivant les puissances de
Soient les exposants caractéristiques dont la
partie réelle est positive pour et pour les petites valeurs
de et que nous sommes convenus de conserver. Chacun d’eux
est développable suivant les puissances de Soit la valeur de
pour nous pourrons prendre
assez petit pour que
diffère aussi peu que nous voudrons de quand Soit alors
une quantité positive plus petite que la plus petite des parties
réelles des quantités
nous pourrons prendre
assez petit pour que, quand les exposants
aient leur partie réelle plus grande que
La partie réelle de sera alors plus grande que
(si ), de sorte qu’on aura
(6)
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Ainsi, si la fonction
reste uniforme, continue, finie et plus petite en valeur absolue que
Nous en conclurons d’après un théorème bien connu que cette
fonction est développable suivant les puissances de et que les
coefficients du développement sont plus petits en valeur absolue
que ceux du développement de
Il est à remarquer que les nombres et sont indépendants des
entiers et
Il y aurait exception dans le cas où serait nul. La partie réelle
du diviseur (5) pourrait alors être plus petite que et même être
négative. Elle est égale, en effet, à la partie réelle de qui est
positive, moins la partie réelle de qui est également positive et
qui peut être plus grande que celle de si est nul.
Supposons que la partie réelle de reste plus petite qu’un certain
nombre tant que Alors, si
(7)
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la partie réelle de (5) est certainement plus grande que il ne
peut donc y avoir de difficulté que pour ceux des diviseurs (5),
pour lesquels l’inégalité (7) n’a pas lieu.
Supposons maintenant que la partie imaginaire des quantités
reste constamment plus petite en valeur absolue qu’un
certain nombre positif si l’on a alors
(8)
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la partie imaginaire de (5) et, par conséquent, son module seront
encore plus grands que de telle sorte qu’il ne peut y avoir de
difficulté que pour ceux des diviseurs (5) pour lesquels aucune
des inégalités (7) et (8) n’a lieu. Mais ces diviseurs qui ne satisfont
à aucune de ces inégalités sont en nombre fini.
D’après une hypothèse que nous avons faite plus haut, aucun
d’eux ne s’annule pour les valeurs de que nous considérons ; nous pouvons donc prendre et assez petits pour que
la valeur absolue de l’un quelconque d’entre eux reste plus grande que
quand reste plus petit que
Alors l’inverse d’un diviseur (5) quelconque est développable
suivant les puissances de et les coefficients du développement
sont plus petits en valeur absolue que ceux de
Nous avons écrit plus haut
D’après nos hypothèses, peut être développé suivant les puissances
de de telle sorte que je puis poser
Reprenons maintenant les équations (2′′), en y faisant
Les seconds membres des équations (2′′) seront alors des séries
convergentes ordonnées selon les puissances de de
On en tirera les sous la forme des séries (4′′), convergentes
et ordonnées suivant les puissances de
Des équations (2′), nous tirerions d’autre part les sous la
forme des séries (4′) ordonnées suivant les puissances de
Chacun des termes de (4′) est
plus petit en valeur absolue que le terme correspondant de (4′′),
et comme les séries (4′′) convergent, il en sera de même des
séries (4′).
Solutions asymptotiques des équations de la Dynamique.
107.Reprenons les équations (1) du no 13
(1)
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et les hypothèses faites à leur sujet dans ce numéro.
Nous avons vu dans le no 42 que ces équations admettent des
solutions périodiques et nous pouvons en conclure que, pourvu
que l’un des exposants caractéristiques correspondants soit réel,
ces équations admettront aussi des solutions asymptotiques.
À la fin du numéro précédent, nous avons envisagé le cas où,
dans les équations (1) du no 104, les seconds membres sont
développables suivant les puissances de mais où les exposants
caractéristiques restent distincts les uns des autres pour
Dans le cas des équations qui vont maintenant nous occuper,
c’est-à-dire des équations (1) du no 13, les seconds membres sont
encore développables selon les puissances de mais tous les
exposants caractéristiques sont nuls pour
Il en résulte un grand nombre de différences importantes.
En premier lieu, les exposants caractéristiques ne sont pas
développables suivant les puissances de mais suivant celles
de (cf. no 74). De même les fonctions que j’ai appelées
au début du [[Les méthodes nouvelles de la mécanique céleste/Chap.07#par104|no 104]] (et qui, dans le cas particulier des équations
de la Dynamique qui nous occupe ici, ne sont autres que les fonctions
et du no 79), sont développables, non suivant les
puissances de mais suivant les puissances de
Alors, dans les équations (2′) du no 104
le second membre est développé suivant les puissances des
et de
(et non pas de ).
On en tirera les sous la forme des séries obtenues au no 104
et et seront développés suivant les puissances de
Un certain nombre de questions se posent alors naturellement :
1o Nous savons que et sont développables suivant les
puissances de en est-il de même du quotient
2o S’il en est ainsi, il existe des séries ordonnées suivant les
puissances de des de
et de qui satisfont
formellement aux équations proposées ; ces séries sont-elles convergentes ?
3o Si elles ne sont pas convergentes, quel parti peut-on en tirer
pour le calcul des solutions asymptotiques ?
Développement de ces solutions selon les puissances de
108.Je me propose de démontrer que l’on peut développer
suivant les puissances de et que, par conséquent, il existe des
séries ordonnées suivant les puissances de des
de et de qui satisfont formellement aux équations (1). On
pourrait en douter ; en effet, est le produit d’un certain nombre
de diviseurs (5) du no 104. Tous ces diviseurs sont développables
suivant les puissances de mais quelques-uns d’entre eux, ceux
pour lesquels est nul, s’annulent avec Il peut donc arriver
que s’annule avec et contienne en facteur une certaine puissance
de Si alors ne contenait pas cette même puissance en
facteur, le quotient se développerait encore selon les puissances
croissantes de mais le développement commencerait par des
puissances négatives.
Je dis qu’il n’en est pas ainsi et que le développement de ne
contient que des puissances positives de
Voyons par quel mécanisme ces puissances négatives de disparaissent. Posons
et considérons les et les comme des fonctions des variables et
Il importe, avant d’aller plus loin, de faire la remarque suivante :
parmi les exposants caractéristiques deux sont nuls et les autres sont deux à deux égaux et de signe contraire. Nous ne conserverons
que au plus de ces exposants, en convenant de
regarder comme nuls les coefficients et les variables qui correspondent
aux exposants rejetés. Nous ne conserverons
que ceux de ces exposants dont la partie réelle est positive.
Cela posé, les équations (1) deviennent
(2)
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(3)
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Cherchons, en partant de ces équations, à développer les et
les suivant les puissances croissantes de et des de
telle façon que les coefficients soient des fonctions périodiques de
Nous pouvons écrire
car nous avons vu au no 74 comment on peut développer les exposants
caractéristiques suivant les puissances de
Écrivons, d’autre part,
les et les étant des fonctions de et des
périodiques par rapport à et développables suivant les puissances des
Si, dans les équations (2) et (3), nous substituons ces valeurs à
la place de des et des les deux membres de ces équations
seront développés suivant les puissances de
Égalons dans les deux membres des équations (2) les coefficients
de et dans les deux membres des équations (3) les coefficients
de nous obtiendrons les équations suivantes
(4)
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où et ne dépendent que de
Convenons, comme nous l’avons fait plus haut, de représenter par
la valeur moyenne de si est une fonction périodique de
Des équations (4), nous pourrons alors déduire les suivantes
(5)
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Supposons maintenant qu’un calcul préalable nous ait fait connaître
Les équations (5) vont nous permettre de calculer et
et par conséquent et Les équations (4) nous permettront
ensuite de déterminer
et
de sorte que ce procédé nous fournira par récurrence tous les
coefficients des développements de et de
La seule difficulté est la détermination de et
par les équations (5).
Les fonctions et sont développées suivant les
puissances croissantes des et nous allons calculer les divers termes
de ces développements en commençant par les termes du degré
le moins élevé.
Pour cela nous allons reprendre les notations du no 79, c’est-à-dire
que nous allons poser
(pour les valeurs nulles des ).
Si alors nous appelons et les coefficients de
dans et nous aurons pour déterminer ces
coefficients les équations suivantes
(6)
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Dans ces équations (6), et sont des quantités connues,
parce qu’elles ne dépendent que de
ou des termes de et dont le degré par rapport
aux est plus petit que
De plus, nous avons posé, pour abréger,
Nous avons donc pour le calcul des coefficients et un système
d’équations linéaires. Il ne pourrait y avoir de difficulté que si le
déterminant de ces équations était nul ; or ce déterminant est égal à
Il ne pourrait s’annuler que pour
c’est-à-dire pour
On ne pourrait donc rencontrer de difficulté que dans le calcul
des termes du degré 0 ou 1 par rapport aux
Mais nous n’avons pas à revenir sur le calcul de ces termes ; en
effet, nous avons appris à calculer les termes indépendants des
dans le no 44 et les coefficients de
dans le no 79.
Les termes indépendants des ne sont en effet autre chose que
les séries (2) du no 44 et les coefficients de
ne sont autre chose que les séries et du no 79.
Il me reste à dire un mot des premières approximations.
Nous donnerons aux des valeurs constantes qui ne sont autres
que celles que nous avons désignées ainsi au no 44.
Nous aurons alors les équations suivantes :
(7)
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Dans qui ne dépend que des ces quantités doivent être remplacées
par Dans les sont remplacés par et les
par
devient alors une fonction périodique de dont la période est
Nous désignerons par la valeur moyenne de cette fonction périodique
est alors une fonction périodique et de période
par rapport aux
Les deux premières équations (7) montrent que les et les
ne dépendent que des En égalant dans les deux dernières équations
(7) les valeurs moyennes des deux membres, il vient
(8)
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Ces équations (8) doivent servir à déterminer les et les en
fonctions des Peut-on satisfaire à ces équations en substituant
à la place des et des des séries développées suivant les
puissances de
Pour nous en rendre compte envisageons les équations différentielles suivantes
(9)
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Ces équations différentielles où les fonctions inconnues sont les
et les admettront une solution périodique
étant la quantité désignée ainsi au no 44.
Les exposants caractéristiques relatifs à cette solution périodique
sont précisément les quantités Parmi ces quantités nous sommes
convenus de ne conserver que celles dont la partie réelle est positive.
Les équations (9) admettent un système de solutions asymptotiques
et il est aisé de voir que ces solutions se présentent sous la
forme de séries développées suivant les puissances des Ces séries
satisferont alors aux équations (8). Ces équations peuvent donc être résolues.
Les et les étant ainsi déterminés, le reste du calcul ne
présente plus, comme nous l’avons vu, aucune difficulté. Il existe
donc des séries ordonnées suivant les puissances de des et
de et qui satisfont formellement aux équations (1).
Cela prouve que le développement de ne débute jamais par
une puissance négative de L’analyse des no 110 et
111 nous en fournira une nouvelle démonstration.
Divergence des séries du no 108.
109.Malheureusement les séries ainsi obtenues ne sont pas convergentes.
Soit en effet
Si n’est pas nul, cette expression est développable suivant les
puissances de mais le rayon de convergence de la série ainsi
obtenue tend vers 0 quand tend vers 0.
Si donc on développe les diverses quantités suivant les puissances
de on pourra toujours, parmi ces quantités, en trouver une infinité pour lesquelles le rayon de convergence du développement
est aussi petit qu’on le veut.
On pourrait encore espérer, quelque invraisemblable que cela
puisse paraître, qu’il n’en est pas de même pour les développements
des diverses quantités mais la démonstration que j’ai donnée
dans le tome XIII des Acta mathematica (p. 222) et sur laquelle
je reviendrai dans la suite montre qu’il n’est pas ainsi en général ;
il faut donc renoncer à ce faible espoir et conclure que les séries
que nous venons de former sont divergentes.
Mais, quoiqu’elles soient divergentes, ne peut-on en tirer
quelque parti ?
Considérons d’abord la série suivante qui est plus simple que
celles que nous avons en vue
Cette série converge uniformément quand reste positif et que
reste plus petit en valeur absolue qu’un nombre positif plus
petit que 1, mais d’ailleurs quelconque. De même la série
converge uniformément.
Si maintenant l’on cherche à développer suivant les
puissances de la série à laquelle on est conduit
(10)
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ne converge pas. Si, dans cette série, on néglige tous les termes où
l’exposant de est supérieur à on obtient une certaine fonction
Il est aisé de voir que l’expression
tend vers 0 quand tend vers 0 par valeurs positives, de sorte que
la série (10) représente asymptotiquement la fonction pour les petites valeurs de de la même manière que la série de
Stirling représente asymptotiquement la fonction eulérienne pour les
grandes valeurs de
Je me propose d’établir, dans les numéros suivants, que les séries
divergentes que nous avons appris à former dans le no 108 sont
tout à fait analogues à la série (10).
Considérons en effet l’une des séries
(10′)
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les raisonnements du no 105 ont montré que ces séries sont uniformément
convergentes pourvu que les restent inférieurs en
valeur absolue à certaines limites et que reste réel.
Si l’on développe suivant les puissances de
les séries (10′) sont divergentes, ainsi que nous l’avons dit. Supposons que l’on
néglige dans le développement les termes où l’exposant de est
supérieur à on obtiendra une certaine fonction
qui sera développable suivant les puissances des de et
qui sera un polynôme de degré en
On verra plus loin que l’expression
tend vers 0 quand tend vers 0 par valeurs positives, et cela
quelque grand que soit
En effet, si l’on désigne par l’ensemble des termes du développement
de où l’exposant de est au plus égal à on a
et je montrerai que la série du second membre est uniformément
convergente et que tous les termes tendent vers 0 quand tend vers 0.
On peut donc dire que les séries que nous avons obtenues dans
le no 108 représentent les solutions asymptotiques pour les petites
valeurs de de la même manière que la série de Stirling représente
les fonctions eulériennes.
Démonstration nouvelle de la proposition du no 108.
110.Pour démontrer ce fait, je vais faire subir aux équations
une transformation qui me fournira en même temps une nouvelle
démonstration du théorème qui a fait l’objet du no 108. Supposons
2 degrés de liberté seulement pour fixer les idées ; alors nous ne
conserverons plus qu’une seule des quantités et nous pourrons
écrire nos équations sous la forme suivante
en supprimant les indices de et de devenus inutiles.
Nous savons que est développable suivant les puissances impaires
de et, par conséquent, suivant les puissances de
inversement est développable suivant les puissances de nous
pouvons remplacer par ce développement, de sorte que sera
développée suivant les puissances de Pour se
réduit à qui ne dépend que de et de
Soit
la solution périodique qui nous sert de point de départ. Posons, comme au no 79,
nos équations deviendront
(11)
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et sont développés suivantes les puissances des des
et de et les coefficients sont des fonctions périodiques de
Pour et par conséquent s’annulent ;
donc est divisible par et je puis poser
représentant l’ensemble des termes du premier degré par
rapport aux et aux et représentant
l’ensemble des termes de degré supérieur.
De même, quand est nul, et par conséquent
ne dépendent plus que des et non des
Je puis donc poser
représentant l’ensemble des termes du premier degré
par rapport aux et pendant que
représentent l’ensemble des termes de degré supérieur au premier. Je suppose en
outre que et ne dépendent que de
et de
Posons
deviendra divisible par et par
de sorte que je pourrai poser
et que nos équations deviendront
(12)
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Considérons les équations
(13)
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Ces équations sont linéaires par rapport aux inconnues et
Elles ne diffèrent pas des équations (2) du no 79, sinon parce que
et y sont remplacés par et
D’après ce que nous avons aux nos 69 et 74,
l’équation qui définit les exposants caractéristiques admet quatre racines, l’une égale à
l’autre à et les deux autres à 0.
À la première racine, c’est-à-dire à la racine correspondra
une solution des équations (2) du no 79, que nous avons appris à
former dans ce numéro et que nous avons écrite ainsi
Je rappelle que est nul et, par conséquent,
que est divisible par
À la seconde racine correspondra de même une autre solution
des équations (2) et nous l’écrirons
Enfin aux deux racines 0, correspondront (cf. no 80) deux solutions
des équations (2) que nous écrirons
sont des fonctions périodiques de comme et
D’après ce que nous avons vu aux nos 79 et 80,
et
seront comme divisibles par
Posons alors
(13 bis)
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Les fonctions ainsi définies joueront un rôle analogue à celui des
fonctions du no 105. Les équations (12) deviennent alors
(14)
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sont des fonctions développées suivant les puissances
de et
dont tous les termes sont du deuxième degré au moins par rapport aux et dont les coefficients sont des
fonctions périodiques de De plus, les doivent être des fonctions
périodiques de et les termes du premier degré en dans
et doivent se réduire à 0, 0 et 0.
Ces équations (14) sont analogues aux équations (2′′) du no 105.
On trouve en effet
ce qui nous donne quatre équations d’où l’on peut tirer les quatre fonctions
puisque les les les
et les sont des fonctions connues. Je dis qu’on trouvera
les étant des fonctions périodiques de développables suivant
les puissances croissantes et positives de Il suffit en effet, pour
cela, que le déterminant
ne soit pas divisible par c’est-à-dire ne s’annule pas pour
Pour se réduit à la quantité que nous avons appelée
au no 79 et à
et ces quantités satisfont aux équations (9) et (10) de ce no 79.
Ici nous développons non suivant les puissances de mais
suivant celles de de sorte que la quantité que nous avions
[13]appelée dans le no 79 est égale à 1. Les équations (9) du no 79
vont donc s’écrire
et elles devront être satisfaites pour
En ce qui concerne la seconde solution, l’exposant est égal à
et, par conséquent, est égal à de sorte que ces
équations deviennent
ce qui permet de supposer
étant divisible par
s’annule pour En même temps, pour on a
Pour s’annule et on a
on trouve
Nous pouvons conclure de là que le déterminant se réduit pour à
On trouve d’ailleurs
Le déterminant des qui n’est autre chose que le hessien de
ne s’annule pas en général, de sorte que ne peut s’annuler que si l’on a
mais, si l’on observe que
on en déduirait
ce qui ne peut avoir lieu.
Le déterminant n’est donc pas nul. On peut encore l’établir
de la manière suivante. Considérons les équations suivantes
Ce sont des équations linéaires à coefficients constants. Elles
admettent quatre solutions linéairement indépendantes, à savoir
Il va sans dire que, dans les et les
il faut faire de telle sorte que ces quantités se réduisent à des constantes.
Ces quatre solutions étant linéairement indépendantes, leur
déterminant pour ne doit pas s’annuler ; or ce déterminant
est précisément Donc n’est pas nul.
C.Q.F.D.
On voit ainsi que les fonctions jouissent bien des propriétés énoncées.
111.L’analyse précédente s’étend immédiatement au cas où il
y a plus de 2 degrés de liberté.
Si nous posons
les équations pourront s’écrire comme dans le numéro précédent
Les fonctions et jouissent
des mêmes propriétés que dans le numéro précédent, c’est-à-dire qu’elles sont développables
suivant les puissances des des et de
et périodiques par rapport à De plus, et
sont linéaires par rapport aux et aux et et
ne contiennent que des termes du second degré au moins par rapport à ces variables.
Considérons ensuite les équations
elles admettront solutions linéairement indépendantes correspondant
aux exposants caractéristiques qui ne sont pas
nuls ; ces solutions pourront s’écrire
elles admettront en outre deux solutions dégénérescentes définies
au no 80 et que j’écrirai
et
Les fonctions et sont
périodiques en De plus est divisible par
Nous pouvons alors poser
et alors nous trouverons les équations
(14 bis)
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Les fonctions sont définies par les équations du premier degré
Le déterminant de ces équations, c’est-à-dire le déterminant
formé avec les et les
ne s’annule pas pour
On le démontrerait comme dans le numéro précédent ; la seconde
démonstration en particulier peut être appliquée sans changement
au cas qui nous occupe.
Nous en conclurons que les fonctions sont périodiques par
rapport à et développables suivant les puissances croissantes et
positives des et de
Cela posé, il est facile de démontrer la proposition du no 108.
Supposons en effet que des exposants caractéristiques
aient leur partie réelle positive et cherchons à satisfaire
aux équations (14 bis) en remplaçant les par des séries développées
suivant les puissances de Soit donc
sont des entiers positifs, un entier positif ou
négatif et les coefficients que j’écrirai aussi
pour abréger sont des constantes qu’il s’agit de déterminer.
Si nous substituons ces valeurs des dans les il viendra
les coefficients
ou seront des constantes
qui dépendront, suivant une certaine loi, des coefficients
indéterminés Je dis que les et, par conséquent,
les sont développables suivant les puissances croissantes
de et que le développement ne contient pas de puissance négative.
En effet, les équations (14 bis) nous donnent
pour et
Ces formules permettent de calculer par récurrence les coefficients
Si, en effet, nous convenons de dire que le coefficient
de même que est de degré
il est aisé de voir que la quantité ne dépend que des
coefficients de degré moindre, qui peuvent être supposés
connus par un calcul préalable.
De même on peut démontrer par récurrence la proposition
énoncée. En effet, je dis qu’elle est vraie de si elle est
vraie des coefficients de degré moindre ; car, s’il en est ainsi, elle
sera vraie de qui dépend seulement de ces coefficients
de degré moindre. Il reste donc à démontrer que la fraction
est développable suivant les puissances positives de Or, cela
est évident ; car, si n’est pas nul, le dénominateur n’est pas divisible
par Si est nul le dénominateur est divisible par
mais non par mais il en est de même du numérateur.
La proposition du no 108 est donc ainsi démontrée de nouveau.
112.Revenons au cas où il n’y a que 2 degrés de liberté et
reprenons les équations (14) du no 110.
Soit une fonction qui, de même que
et soit
développée suivant les puissances de
de
et et qui soit telle que chacun de ses coefficients soit réel,
positif et plus grand en valeur absolue que le coefficient du terme
correspondant dans et
tous les termes de seront
d’ailleurs, comme ceux des du second degré au moins par rapport aux
Observons que le nombre
(où est entier positif, négatif ou nul, et où est entier positif et
au moins égal à 1) est toujours plus grand en valeur absolue que 1,
quels que soient d’ailleurs n, p et Or les nombres qui joueront
le rôle des diviseurs (5) du no 105 divisés par sont précisément
de cette forme.
Formons alors les équations
(15)
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qui sont analogues aux équations (2′′) du no 105.
Des équations (14), on peut tirer les sous la forme de séries
ordonnées suivant les puissances de et de et qui sont
analogues aux séries (4′) du no 104. Des équations (15), on peut tirer
les sous la forme de séries ordonnées suivant les puissances des
mêmes variables et analogues aux séries (4′′) du no 105. Chacun des
termes de ces dernières séries est positif et plus grand en valeur
absolue que le terme correspondant des premières séries[1] si donc
elles convergent, il en est de même des séries tirées des équations (14).
Or il est aisé de voir que l’on peut trouver un nombre indépendant
de tel que, si les séries tirées de (15) convergent.
Il en résulte que les séries ordonnées suivant les puissances
de et tirées de (14) convergent uniformément quelque petit que
soit ainsi que je l’ai annoncé plus haut. Ce raisonnement est
en tout point semblable à celui du no 105 ; la fonction joue le
rôle de et celui de
car tous les diviseurs (5) sont de la forme
et par conséquent plus grands que en valeur absolue.
Nous possédons maintenant les sous la forme de séries ordonnées
suivant les puissances de et de les coefficients sont
des fonctions connues de Si l’on développe chacun de ces coefficients
suivant les puissances de on obtiendra les développés
suivant les puissances de Les séries ainsi obtenues sont divergentes,
comme nous l’avons vu plus haut ; soient néanmoins
(16)
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ces séries.
Posons
Posons
(17)
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en égalant aux premiers termes de la série (16) plus un
terme complémentaire
Si dans on remplace les par leurs développements (17), les
peuvent se développer suivant les puissances de et on peut écrire
les étant indépendants de pendant que est développable
suivant les puissances de
On aura alors les équations
(18)
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et ensuite
(19)
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Voici quelle est la forme de la fonction les quantités
peuvent être regardées comme des fonctions connues de et de
définies par les équations (18) et par l’équation (20) que j’écrirai
plus loin, pendant que les restent les fonctions inconnues.
Alors est une fonction développée suivant les puissances de
de de et des De plus, tout terme du
ième degré par rapport aux est au moins du degré par rapport à
En effet, les et par conséquent les sont
développables suivant les puissances des et, par conséquent, des et des
Tout terme du ième degré par rapport aux sera donc divisible
par dans et par dans
Soit ce que devient quand on annule et les
on aura
(20)
|
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|
Je puis ensuite, en posant
puis
mettre les équations (19) sous Ja forme
(21)
|
|
|
On voit alors que les ne contiennent que des termes du
deuxième degré au moins par rapport à et aux
En effet, les sont divisibles par et se réduisent à ou à 0
quand on y supprime les termes de degré supérieur au premier
en Il en résulte d’abord que est divisible par
D’autre part, le second membre de l’équation (17) ne contiendra que des
termes du premier degré au moins par rapport à et Donc
ne contient que des termes du deuxième degré par rapport à et
aux Il en résulte que les seuls termes du premier degré qui
peuvent subsister dans et
se réduisent respectivement
à et 0.
D’ailleurs est divisible par donc les
ne contiennent que des termes du deuxième degré au moins.
C.Q.F.D.
Des équations (21) on peut tirer les sous la forme de séries
développées suivant les puissances de et de En appliquant
à ces équations le même raisonnement qu’aux équations (14), je
vais démontrer que ces séries convergent quand et que
la convergence reste uniforme quelque petit que soit
Il en sera de même pour les séries qui représentent
Il résultera de là qu’on peut assigner une limite supérieure indépendante
de à à
pourvu que
Je montrerai ensuite plus loin, aux nos 116 et 117, que cela a
encore lieu pour toutes les valeurs positives de
Soit en effet une fonction développée suivant les puissances de
des de et de et telle que l’on ait
(pour )
Soit ce que devient quand on y remplace
par
Envisageons les équations suivantes
(21 bis)
|
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|
analogues aux équations (15). Il est clair que ces équations admettront
une solution telle que soient développables
suivant les puissances de de et de et s’annulent avec
Ces séries seront convergentes pourvu que
ne dépasse pas une certaine limite que j’appellerai Comparons
maintenant les équations (21) et les fonctions qui y
satisfont, avec les équations (21 bis) et les fonctions
qui y satisfont.
Je me propose d’établir que
t
(Je fais remarquer que ne figure pas parmi les arguments
par rapport auxquels est prise cette inégalité.)
En effet, soit et l’ensemble des termes de et de
qui sont de degré au plus en supposons que l’on ait établi que
Je vais faire voir que
J’aurai alors établi par récurrence l’inégalité à démontrer.
Si l’on substitue dans et dans à la place des et des
les développements de ces quantités suivant les puissances de
et de ces fonctions et deviendront elles-mêmes
développables suivant les puissances de et de
Désignons encore par et l’ensemble des termes de degré
au plus en
Si alors on aura aussi
Soit alors
un terme de et
le terme correspondant de on aura
Soient alors
les termes correspondants de et de
Les équations (21) et (21 bis) nous donnent alors
Comme
on a
d’où
et par récurrence
C.Q.F.D.
Comme cette inégalité est prise par rapport aux arguments
et elle peut être différentiée tant par rapport à que par
rapport à de sorte que l’on a
Soit la valeur de pour si
on aura pour les valeurs positives de
Mais est développable suivant les puissances de on peut
donc lui assigner une limite supérieure indépendante de pour les
petites valeurs de puisqu’il tend vers une limite finie quand
tend vers o.
Il en est de même, en vertu des inégalités que nous venons
d’établir de
On démontrerait de même qu’il en est encore ainsi des dérivées
C.Q.F.D.
113.Observons que les équations (14) et de même les équations
(21) peuvent se mettre sous la forme canonique.
En effet, si nous posons, comme au début du no 110,
{{SA|les équations canoniques du mouvement être divisibles par mais elles peuvent être d’ailleurs
quelconques, puisque
ne sont déterminés qu’à un
facteur constant près. Nous pourrons donc poser
Si l’on observe que, d’autre part,
On conclura que
désignant une expression homogène et linéaire tant par rapport
aux que par rapport aux les coefficients de cette fonction
bilinéaire sont d’ailleurs des fonctions périodiques de
Je dis que est une différentielle exacte et, en effet, les équations (14) nous donnent
où est la différentielle exacte d’une fonction
et où
Je dis que
est une différentielle exacte ; il suffit, pour s’en convaincre, d’observer que, dans cette
expression, les termes du premier degré par rapport aux se
réduisant à sont une différentielle exacte et qu’il doit en être
de même de ceux dont le degré est supérieur à 1, puisque est
une différentielle exacte et que ne contient que des termes du premier degré.
Nous pouvons donc poser
où
désignant l’ensemble des termes de qui sont de degré supérieur
au deuxième par rapport aux et aux
Nous pouvons donc écrire
Si nous nous rappelons que les dépendent de non pas
seulement directement, mais encore par l’intermédiaire de nous
écrirons ces équations sous la forme
(14 bis)
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|
auxquelles il faudrait adjoindre deux équations analogues que l’on déduirait des premières en changeant
et en et
Ce sont là les équations (14) mises sous la forme canonique.
Il s’agit d’en faire autant pour les équations (21).
Si, dans on remplace les par leurs valeurs (17), cette
fonction devient développable suivant les puissances croissantes de
et des si ensuite nous désignons par l’ensemble des
termes du degré au moins par rapport à nos équations deviennent
(21 bis)
|
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avec deux autres équations analogues.
Ce sont là les équations (21) ramenées à la forme canonique.
Forme des fonctions
114.Considérons la fonction
et remplaçons-y par
(22)
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et par
(22 bis)
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Les lettres
(23)
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ont la même signification que dans le no 108. La seule différence
est que nous n’avons ici que 2 degrés de liberté et que le paramètre
par rapport auquel nous développons et qui joue le rôle
de est ici égal à les quantités (23) sont donc des fonctions
connues de et de Quant à et ce sont
des termes complémentaires quelconques. Je me propose de rechercher à
quelle condition est développable suivant les puissances de
des et des
Posons pour abréger
La condition nécessaire et suffisante pour que
soit développable suivant les puissances croissantes des et
des et, par conséquent, suivant celles de des et des
sera évidemment que le point
ne soit pas un point singulier pour
Or et sont des constantes ; les sont des fonctions de
définies par les équations (8) du no 108. Mais il arrivera, dans la
plupart des applications, que, si l’on donne à et à les valeurs
constantes qui correspondent à une solution périodique, restera
holomorphe quelles que soient les valeurs réelles attribuées aux
Prenons, par exemple, le problème du no 9 et supposons que
définissent la forme de l’ellipse décrite par la
masse infiniment petite, pendant que
définissent la position du périhélie de cette ellipse et celle de la masse sur son orbite.
Pour que cessât d’être holomorphe, il faudrait que cette
masse infiniment petite rencontrât une des deux autres masses ; or, si l’ellipse ne coupe pas la circonférence décrite par la seconde
masse, comme il arrivera dans presque toutes les applications,
cette rencontre ne pourra jamais se produire quelles que soient
les valeurs réelles attribuées à et à
Il en sera encore de même si nous prenons un plus grand
nombre de degrés de liberté et si nous étudions le Problème des
trois Corps dans toute sa généralité.
Alors les variables définissent la forme des ellipses et
l’inclinaison mutuelle de leurs plans, les variables définissent la
position des nœuds, des périhélies et des masses elles-mêmes. Il arrivera
alors, dans la plupart des cas, que, si l’on donne aux variables
les valeurs qui correspondent à une solution périodique et
à l’hypothèse limite ces deux ellipses ne pourront se couper
de quelque manière qu’on les tourne dans leur plan. La fonction
ne pourra donc cesser d’être holomorphe quelles que soient les
valeurs réelles attribuées aux
Nous sommes ainsi conduit à supposer que, pour est
holomorphe pour toutes les valeurs réelles des Les cas où cela
n’aurait pas lieu n’ont pas d’importance au point de vue des applications.
C’est d’ailleurs l’hypothèse que nous avons toujours faite jusqu’ici.
Si alors on remplace dans les et les par les
expressions (22), peut se développer suivant les puissances de de
et de et ce développement, dont les coefficients sont des fonctions
de et de reste convergent pour toutes les valeurs de et
de Les rayons de convergence tant par rapport à qu’aux
et aux sont des fonctions continues de et de qui ne
s’annulent pour aucune valeur réelle de ces variables.
Si l’on observe que les les les les
les sont liés entre eux par les relations
et par les relations (13 bis), (17) et (22), on conclura que et,
par conséquent, sont développables suivant les puissances de
et des que les coefficients du développement et les rayons de
convergence sont des fonctions continues de et de et que ces
rayons de convergence ne s’annulent pour aucune valeur réelle
de et de
De ce fait, et de ce que nous savons déjà au sujet des fonctions
(qui ne sont autre chose que les dérivées de ), nous
pouvons conclure ce qui suit :
On peut trouver deux nombres réels et positifs et
indépendants de et de assez grands pour que l’on ait (en posant,
pour abréger, )
pour toutes les valeurs réelles de et pour toutes les valeurs de
comprises entre 0 et une limite supérieure quelconque Cela
aura lieu quelque grand que soit mais les nombres et
devront être choisis d’autant plus grands que sera lui-même plus grand.
Lemme fondamental.
115.Établissons maintenant le lemme suivant :
Soient deux fonctions de
et qui soient développables suivant les puissances de et telles que l’on
ait pour toutes les valeurs de et de que l’on a à considérer
Considérons les deux équations suivantes
(1)
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et
(1 bis)
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|
Considérons une solution particulière de chacune de ces deux
équations, choisie de telle sorte que, pour ( étant une
valeur positive quelconque de ), on ait
Je dis que, pour toutes les valeurs de plus grandes que on aura encore
(2)
|
|
|
Changeons de variables en posant
On aura alors, en représentant par des ronds les dérivées partielles
prises par rapport aux variables et
Nos équations deviendront donc
si pour un certain système de valeurs des variables
l’inégalité (2) est satisfaite ; on aura également
de sorte que l’inégalité (2) sera encore satisfaite pour
puisque l’on aura
et, par conséquent,
Il suffit donc qu’elle le soit encore quand on a
pour qu’elle le soit quand on a
Mais nous avons supposé qu’elles le sont, quel que soit et, par
conséquent pour elles le seront donc encore, quel que
soit et, par conséquent pour
C.Q. F. D.
On démontrerait absolument de la même manière un lemme un
peu plus général :
Soient
des fonctions de
et développables suivant les puissances des et
telles que l’on ait pour toutes les valeurs considérées de et de
Envisageons les équations
(3)
|
|
|
et
(3 bis)
|
|
|
Supposons que l’on ait, quel que soit pour
cela aura lieu quel que soit pour
Faisons maintenant des hypothèses plus particulières au sujet
des fonctions et
Supposons :
1o Que ces fonctions sont périodiques par rapport à et de période
2o Que pour les petites valeurs de elles sont développables
suivant les puissances croissantes de cela peut d’ailleurs ne pas
avoir lieu pour toutes les valeurs considérées de il suffit qu’il
en soit ainsi pour les petites valeurs de cette variable ;
3o Que ces fonctions sont développables suivant les puissances entières du paramètre et sont divisibles par
on doit d’ailleurs avoir
4o Que si l’on appelle et ce que deviennent
et quand on y annule tous les ces quantités et
sont divisibles par
Si toutes ces hypothèses sont réalisées, les théories des numéros
précédents nous font savoir qu’il existe des solutions particulières
des équations (3) et (3 bis) de la forme suivante
(4)
|
|
|
les et les étant des fonctions de et de
périodiques
par rapport à et développables suivant les puissances croissantes de
Les équations (3) [ou (3 bis) qui sont de même forme] peuvent
en effet se ramener à la forme des équations (2) du no 104.
Reprenons, en effet, ces équations (2) du no 104, elles s’écrivent
les étant développables suivant les puissances des et d’un
paramètre très petit, sont de plus des fonctions de elles s’annulent
avec les
Les dépendent de non seulement directement, mais par l’intermédiaire
des exponentielles
Ici nous supposons que tous les coefficients sont
nuls à l’exception de l’un d’entre eux ; nous n’aurons donc à nous
occuper que d’une seule exponentielle Les dépendront
alors de d’abord directement, puis par l’intermédiaire de Si
donc nous représentons les dérivées partielles par des et les
dérivées totales par des il viendra
et nos équations deviendront
(5)
|
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|
La seule différence de forme entre les équations (3) et les équations
(5), c’est alors que les seconds membres des équations (3)
dépendent de et ne s’annulent pas pour
Mais il est aisé de faire disparaître cette différence de forme. Il
suffit pour cela d’adjoindre aux équations (3) l’équation suivante
qui admet pour solution et de remplacer par
dans les fonctions Alors ces fonctions ne contiennent plus
et s’annulent pour
Nous pouvons donc appliquer aux équations (3) et (3 bis) les
résultats du no 104 et conclure que ces équations admettent des
solutions de la forme (4).
Le calcul des coefficients se fait très facilement
par récurrence en appliquant les procédés du no 104.
Supposons donc que l’on trouve ainsi
et cela quel que soit
Nous en conclurons que
et, par conséquent, qu’on peut trouver une valeur de assez
petite pour que l’on ait
pour toutes les valeurs réelles de et pour toutes les valeurs de
plus petites que et plus grandes que 0.
On aura alors, en vertu du lemme démontré plus haut,
pour toutes les valeurs réelles de et pour toutes les valeurs positives de
Analogie des séries du no 108 avec celle de Stirling.
116.Appliquons le lemme précédent aux équations (21) que
nous écrirons
(21)
|
|
|
D’après ce que nous avons vu à la fin du no 114, nous pouvons
trouver deux nombres positifs et tels que, pour toutes les
valeurs réelles de et pour toutes les valeurs de comprises entre
0 et (et cela restera vrai quelque grand que soit ), on ait
Quant à l’indice de il est égal à pour ou
et à pour ou Posons alors
et comparons aux équations (21) les équations
(21 bis)
|
|
|
Parmi les solutions particulières des équations (21) et (21 bis),
nous choisirons celles qui sont divisibles par (ce sont bien
celles-là que nous avons appelées plus haut ).
Il est clair que nous pourrons toujours prendre assez grand pour que
Nous en conclurons alors que
pour
Cherchons maintenant à intégrer les équations (21 bis). J’observe
d’abord que, ne dépendant pas de les n’en dépendront pas
non plus et qu’on aura
Cette dernière équation admet une intégrale
développable suivant les puissances de et de et divisible
par quand tend vers 0, tend manifestement vers l’intégrale
de l’équation
Cette équation linéaire s’intègre très aisément, on trouve
De cette formule, je ne veux retenir qu’une chose, c’est que, si
et, par conséquent, et tendent vers une limite finie
quand tend vers 0.
Il résulte de là que la série
représente la fonction asymptotiquement (c’est-à-dire à la façon
de la série de Stirling) ou, en d’autres termes, que l’expression
tend vers 0 avec En effet, cette expression est égale à
et nous venons de voir que reste fini quand tend vers 0.
117.Mais ce n’est pas tout ; je dis que reste fini quand
tend vers 0.
Nous avons en effet
et sont des fonctions de
de de et des mais, d’après
ce que nous venons de voir, nous pouvons assigner aux des
limites supérieures ; nous pourrons donc en assigner également
aux et aux
Supposons, par exemple, que l’on ait
et étant deux nombres positifs.
D’autre part, nous savons qu’on peut assigner une limite à
pour si est inférieur à la quantité que nous avons
appelée à la fin du no 112.
Supposons, par exemple, que l’on ait
étant un nombre positif. Soit ensuite une fonction définie comme il suit
On aura manifestement
Or on voit sans peine que ne dépend que de et satisfait à l’équation
Donc est fini ; donc reste finie quand tend vers 0.
Donc on a asymptotiquement (en entendant ce mot au même sens que plus haut)
On démontrerait de même que l’on a asymptotiquement
Voici donc la conclusion finale à laquelle nous parvenons :
Les séries
définies dans ce paragraphe sont divergentes, mais elles jouissent
de la même propriété que la série de Stirling, de telle sorte que
l’on a asymptotiquement
De plus, si est un signe quelconque de différentiation, c’est-à-dire si l’on pose
on aura encore asymptotiquement
En ce qui concerne l’étude des séries analogues à celles de Stirling, je renverrai au § 1 d’un Mémoire que j’ai publié dans les
Acta mathematica (t. VIII, p. 295).
Il est clair d’ailleurs que les mêmes raisonnements subsisteraient
quand on aurait plus de 2 degrés de liberté et, par conséquent
variables au lieu d’une seule.
FIN DU TOME PREMIER.