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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/532

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19e. — page 236.

Comment la ville autrefois pleine de peuple, etc.

« Quomodo sedet sola civitas plena populo ?… Quomodo obscuratum est aurum, mutatus est color optimus ? Dispersi sunt lapides sanctuarii… Facta est quasi vidua domina gentium… Viæ Sion lugent… Omnes portæ ejus destructæ. Sacerdotes ejus gementes ; virgines ejus squalidæ. » (Jerem., Lament.) Certes, ce cantique de Jérémie n’a à redouter aucune comparaison des plus beaux morceaux d’Homère et de Virgile.


20e. — page 236.

Et tes ennemis plantèrent leur tente, etc.

Seul trait qui ne soit pas de Jérémie. J’ai profité de la belle remarque de Baronius. Il observe que Titus établit une partie de son camp sur le mont des Oliviers, à l’endroit même où Jésus-Christ pleura sur la cité coupable et prédit sa ruine. J’ajouterai que la première attaque sérieuse des Romains eut lieu de ce côté.


21e. — page 237.

Sur un mode pathétique, transmis aux chrétiens, etc.

J’ai dit dans le Génie du Christianisme que le chant des Lamentations de Jérémie me paroissoit hébreu d’origine.


22e. — page 237.

La Voie douloureuse.

J’ai parcouru trois fois la via Dolorosa, pour en conserver scrupuleusement la mémoire. Il n’y a pas un coin de Jérusalem que je ne connoisse comme les rues de Paris. Je réponds de la vérité de tout ce tableau.


23e. — page 237.

On sort par la porte de Bethléem, etc.

Je faisois tous les matins, en sortant du couvent de Saint-Sauveur, la route tracée dans cette page. J’ai constamment achevé le tour de Jérusalem à pied dans cinq quarts d’heure, en passant sous le temple et revenant par la grotte de Jérémie. C’est auprès de cette grotte que se trouve le beau tombeau d’une reine du nom d’Hélène, dont parlent Pausanias et presque tous les voyageurs aux Saints Lieux. Quant au torrent de Cédron, il roule ordinairement vers