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PERSONNES ET BIENS D’ÉGLISE A DOURDAN AU XIIIe SIÈCLE.

doyen de Chartres et excommunication. — Accord entre l’abbaye de Saint-Chéron et les frères de Louye, pour faire juger leur cause par des arbitres, avec une amende de 100 livres parisis en cas de dédit et cautions fournies de part et d’autre. — Sentence arbitrale, de février 1219, rendue par l’archidiacre de Paris et le chanoine Gautier Cornu, le futur archevêque de Sens, mettant les abbé et couvent de Saint-Chéron en possession de toute la dîme en blé et en vin, et menue dîme venant de Robert de Guillerville, à la charge de payer en quatre ans, au couvent de Louye, un dédommagement de 160 livres parisis, avec clauses soigneusement formulées[1]. — Confirmation, approbation du jugement par l’évèque de Chartres en mars 1219, la veille du dimanche de l’Annonciation, jour « où le sceau de l’abbaye de Saint-Chéron a été brisé en présence de l’évêque par l’abbé et le prieur, » par suite du changement d’abbé. — Enfin quittance des frères de Louye (de Auditorio) des 160 livres représentant le prix d’achat des dîmes de Guillerville, et abandon complet de leurs droits sur lesdites dîmes[2].

En même temps que les frères de Louye, les lépreux de Dourdan étaient l’objet des poursuites du couvent de Saint-Chéron. Il s’agissait aussi de dîmes de vignes injustement retenues sur les paroisses de Saint-Germain de Dourdan et Saint-Léonard des Granges. — Réclamation à laquelle les lépreux ne répondent pas, — jugement rendu contre eux à Paris par contumace, — au bout d’un an second décret par contumace, — ordre au sous-doyen de Chartres (nov. 1218) d’envoyer en possession corporelle desdites dîmes les chanoines de Saint-Chéron. — L’année suivante, mandement du chapitre de Paris au curé de la Forêt-le-Roi d’excommunier les lépreux et mendiants de Dourdan qui refusent de payer la dîme et P. Jorri qui recueille indûment celles de Semont[3]. — En janvier 1222, accord entre les parties : les lépreux paieront la dîme de leurs vignes aux chanoines de la même manière que les autres bourgeois, avec une exception pour l’enclos qui est au-dessus de leur maison de Saint-Lazare, et la vigne qui est au-dessous de la route[4].

La présence et les propriétés des moines de Clairefontaine installés aux Jalots devaient donner lieu aussi à des questions de dîmes entre la paroisse et les colons implantés sur le territoire. Chacun défendait ses prétentions, ses droits, ou ses priviléges, et c’était justice. Les éléments de la cause étaient souvent complexes, les droits confus, les priviléges obscurs, et c’était, après tout, la dîme qui faisait vivre les intéressés. Donc, le différend de Saint-Chéron et de Clairefontaine porté devant le chapitre de Paris, et soumis à un arbitrage, à peine de quarante livres parisis de dédit, se termine par un compromis, en octobre 1219, et il est convenu

  1. Pièce VII.
  2. Vidimus de l’official de Chartres des pièces du procès, en 1251.
  3. Pièce VIII.
  4. Pièce IX.