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STRUCTURE DU MOT : ALTERNANCES

verbaux (dits « à syncope »), se terminant en liquide ou nasale, apparaissent-ils au cours de la flexion sous forme disyllabique à la finale ou devant les désinences commençant par une consonne, sous forme monosyllabique devant les désinences commençant par une voyelle (cf. § 161).

Le développement, qui se poursuit actuellement, de voyelles furtives à l’intérieur de nombre de groupes implosivo-explosifs tend d’ailleurs à généraliser la forme disyllabique dans toute la flexion de ces thèmes: on aura ainsi mαdʹənʹ (maidin) « matin », gén. mαdʹənʹə (maidne) etc. ; pour le détail des faits voir Phonétique, § 221 sq.

β) Les déplacements de l’accent au cours de la flexion (voir plus haut), entraînant la chute de voyelles atones et le développement de voyelles furtives, commandent un autre type d’alternances syllabiques : pərˈʃαχ (praiseach) « gruau d’avoine », gén. ˈprαʃgʹə (praisce), dat. ˈprαʃəgʹ (praisigh) ; bərˈdɑχ (bradach) « voleur », gén. ˈbrɑdəgʹ (bradaigh) ; voir Phonétique, § 281.

II. ALTERNANCES INITIALES

§ 9. Les alternances consonantiques initiales jouent un rôle important dans la flexion tant nominale que verbale : la forme de la consonne initiale suffit à caractériser le genre du nom et de l’adjectif (§§ 14 et 136), le cas vocatif (§ 98), le genre et le nombre du possesseur (§ 103), les temps passés et secondaires (§ 165), la fonction interrogative et relative (§ 217), les diverses valeurs de la fonction relative (§ 226), etc.

Les alternances initiales, à la différence des alternances médianes et finales, reposent sur l’opposition non de deux, mais de trois termes, une consonne pouvant présenter, à côté de la forme dite « radicale », une forme dite « aspirée », et une forme dite « nasalisée » (ces termes consacrés n’ayant pas ici leur valeur phonétique rigoureuse) : cette alternance phonologique peut être neutralisée, par suite de la nature du phonème. C’est ainsi qu’on a :

p, , asp. f, , nas. b, .

po:sən ʃe (pósann sé) « il épouse », fo:sən ʃe (a phosann se)