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COT

cotrets à Paris ; pour signifier, que demain ne sera pas chommé, que c’est un jour ouvrable.

M. Huet croit que le nom de cotret pourroit bien être venu de la forêt Cotia, qui étoit proche de Compiegne.

COTRON ou COTERON. Voyez Cotteron.

COTTA. s. f. espèce de mesure de continence dont on se sert aux Maldives pour mesurer les cauris, c’est-à-dire, cette sorte de petites coquilles qui servent de monnoie en quelques endroits de l’Asie, & presque sur toutes les côtes d’Afrique. La cotta contient douze mille cauris.

Le Dict. Encyc. fait ce mot du genre masculin. Le cotta.

COTTE. s. f. partie du vêtement des femmes, qui s’attache à leur ceinture, & qui descend jusqu’en bas. Tunica, crocota. Il ne se dit plus qu’à l’égard des paysannes, ou personnes du peuple. Les Dames de qualité l’appellent jupe. On dit encore à l’égard des enfans ; levez votre cotte, troussez votre cotte.

Ménage après Scaliger, dérive ce mot du latin, crocota, dont parle Cicéron, qui est une espèce de jupe ou de robe de femmes, qui répond à ce que nous appelons cotte & cotillon. Du Cange dit que cota étoit un habillement propre aux Ecclésiastiques.

On appelle encore corps de cotte, le corps piqué que les femmes portent sous leurs robes, où elles attachent leurs jupes & leurs cottes. Tunicæ thorax.

☞ On dit donner la cotte verte, jeter une fille sur l’herbe, en folâtrant avec elle.

Cotte d’armes, en termes de blason, se dit d’un habillement que mettoient autrefois les Chevaliers sur leurs armes, tant à la guerre que dans les tournois, & qui se porte encore à présent par les Hérauts d’armes. Sagum. C’étoit un petit manteau qui descendoit jusques vers le nombril, ouvert par les côtés avec des manches courtes, comme des manches d’Ange, quelquefois fourré d’hermines & de vair, sur lequel s’appliquoient les armoiries du Chevalier, brodées en or & en argent, & avec de l’étain battu émaillé de couleurs, d’où est venu la règle de blason, de ne point mettre couleur sur couleur, ni métal sur métal. Ces couleurs étoient faites d’un étain battu & émaillé de rouge, de verd, de noir & de bleu ; ce qui leur a fait donner le nom d’émaux. Ces cottes d’armes étoient volantes, & souvent diversifiées de plusieurs bandes de couleurs différentes, alternes & mises en divers sens, comme les drapeaux sont encore écartelcs, ondes. & vivres. Ces sortes d’habits s’appeloient divisés, parce qu’ils étoient composés de plusieurs pièces divisées & cousues ensemble, d’où sont venus les mots de fasce, de pal, de chevron, de bande, de croix, de sautoir, de losange, &c. dont on a fait depuis les pièces honorables de l’Ecu. Les cottes d’armes & les bannières n’ont jamais été permises qu’aux Chevaliers & aux anciens Nobles.

Cotte de Mailles, ou Jaque de Mailles, est aussi une armure faite en forme de chemise, & tissue de petits anneaux de fer. Lorica hamis consita.

☞ COTTE-MORTE. Voyez Cote-morte.

COTTÉE. s. f. petit plongeon, espèce de Canard, Voyez Petit Canard.

COTTER. Voyez Coter.

COTTEREAUX. s. m. Voleurs, pillards & aventuriers, qui pilloient les Paysans, les Eglises & les Monastères, qui furent défaits en Berri du temps de Philippe Auguste, en l’an 1163, dont il est fait souvent mention dans les vieilles histoires. Prædones, raptores. Ils ont été aussi appelés Routiers & par les Auteurs latins Ruptarii, comme qui diroit Ecorcheurs. Voyez Cotereaux.

COTTERIE. Voyez Coterie.

COTTERON. s. m. petite cotte courte & étroite, qu’on met par dessous les jupes pour être plus chaudement en hyver. Tunicula, crocotula. Cotteron de ratine, d’ouâtte.

COTTIENNES, surnom d’une partie des Alpes qui est entre le mont Viso au midi, & le mont Cénis au septentrion, & comprend le mont Viso, le mont au col de la Croix, le mont Genèvre & le mont Cénis. Elles séparent le Dauphiné du Piémont. Alpes Cottiæ, ou Cottianæ. Elles ont pris ce nom d’un Seigneur de ce pays nommé Cottus ou Cottius, dont Suétone parle dans la vie de Tibère, & à qui Claude donna le titre de Roi l’an 44 de Jesus-Christ. Voyez ci-dessus Alpes.

COTTIER, ÈRE. Voyez Cotier.

COTTIÈREMENT. Voyez Cotièrement.

COTTIMO. s. m. terme du commerce de Mer, en usage dans les Echelles du Levant. C’est une imposition que les Consuls, par ordre de la Cour, ou du consentement des Marchands, imposent à tant pour cent sur les vaisseaux, soit pour le payement de quelques avances, soit d’autres affaires communes de la nation.

COTTION. s. m. Cottio. Certains Pénitens, appelés autrement Mangons, qui parurent au VIIIe siècle, vagabonds, qui couroient le pays tous nuds, chargés de chaînes, sous prétexte de pénitence. Le Capitulaire d’Aix-la-Chapelle en 789 sous Charlemagne, défend de souffrir les Cottions.

COTTIR. Voyez Cotir.

COTTISSURE. Voyez Cotissure.

COTULA. s. f. plante dont les feuilles sont petites comme celles de la camomille. Sa fleur est couronnée ou nûe, ses semences sont petites en forme de cœur, & ailées ; son calice est ordinairement en écailles. Dict. de James. On la dit vulnéraire & astringente.

COTUTEUR. s. m. Celui qui a une tutelle conjointement avec un autre. S’il y avoit plusieurs tuteurs nommés par l’acte de tutelle, sans diviser leurs fonctions, quoiqu’ils fussent convenus ensemble de séparer la gestion, & d’en exercer chacun la partie, chacun des deux ne laisseroit pas d’être tenu solidairement, tant pour la part qu’il avoit administrée, que pour celle de son Cotuteur. Institution au Droit François. La mère mineure de vingt-cinq ans, ne peut être donnée pour tutrice à ses enfans, encore qu’elle ait été nommée tutrice par le testament de son mari, sinon en baillant un Cotuteur, qui demeure responsable solidairement de l’administration par elle faite durant sa minorité. Auzanet.

☞ COTUY, ville de l’Amérique Septentrionale dans l’île de S. Domingue, environ à soixante lieues de la capitale.

COTYLE. s. f. mesure attique pour les liqueurs. Cotyla. On a supputé qu’une cotyle éroit égale à un demi-setier Romain. On prétend que l’hémine est la même mesure que la cotyle. La cotyle Romaine est de douze onces pour quelques liqueurs que ce soit. Savot. Si cela est, il y avoit autant de différentes cotyles, qu’il y a de liqueurs qui se vendent ordinairement ; ce qui ne doit pas étonner ; puisqu’en quelques pays plusieurs mesures de différentes grandeurs ont le même nom lorsqu’elles contiennent le même poids, quoique sous différens volumes. Fannius dit que la cotyle étoit la même chose que l’hémine, que c’étoit la moitié du setier.

At cotylas, quas, si placeat, dixisse licebit
Heminas, recepit geminas sextarius unus.

Chorier, Hist. du Dauph. L. II, p. 101, dit, que dans cette Province on appelle Cotovilli, & Cotillon, un pot de terre propre à tenir de l’huile, du vin, de Κοτύλη. Il ajoûte néanmoins que la cotyle étoit attribuée aux choses sèches, aussi bien qu’aux liquides, & que Thucydide dit en un endroit deux cotyles de vin, & en un autre deux cotyles de pain. Cet Auteur écrit cotule, mais l’usage est de dire co-