Aller au contenu

Page:Dictionnaire des Apocryphes collections de tous les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament tome 1 1856.djvu/344

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

10. Je dis Seigneur, cela est ainsi que vous le dites. Il ajouta : Tel est le sort d’Israël.

11. Car c’est pour ce peuple que j’ai créé le monde[1], et aussitôt qu’Adam eût violé mes préceptes, le jugement fut porté contre le monde[2].

12. Les entrées en devinrent étroites, pénibles, fâcheuses, en petit nombre, mauvaises, pleines de danger et d’afflictions. 13. Mais quand aux entrées du siècle futur[3], elles sont spacieuses, tranquilles et parées de fruits immortels.

14. Ainsi ceux qui vivent dans le siècle ne pourront obtenir ces biens réservés à leurs efforts, s’ils ne passent auparavant par ces sentiers étroits et malheureux[4].

15. Maintenant donc Pourquoi te troubler, puisque tu es sujet à la corruption ? Pourquoi t’inquiéter, puisque tu es mortel[5]?

16. Et pourquoi enfin, n’aspires-tu pas à connaître les choses futures[6] plutôt que les choses présentes[7].

17. Alors je répondis : Seigneur dominateur, vous avez promis dans votre loi que les justes auraient ces biens pour héritage ; mais que les impies périraient.

18. Que les justes passeraient par les tribulations avant que d’entrer dans ces vastes demeures[8]; mais que les impies, quoique éprouvés par mille peines, en seraient exclus.

19. Et il me dit : Il n’y a point de juge plus juste que Dieu, et nul ne pénètre les cœurs comme le Très-Haut.

20. Plusieurs ne périssent en cette vie, que parce qu’ils ont inéprisé la loi qu’il leur avait prescrite[9].

21. Car Dieu en les mettant sur la terre leur a expressément marqué ce qu’ils devaient observer pour vivre, et ce qu’ils devaient éviter pour n’être point punis.

22. Mais ils n’ont point écouté ces avis salutaires ; ils les ont contredits, et ils ont suivi la vanité de leurs pensées.

23. Et après s’être livrés à des actions honteuses et criminelles, ils ont poussé leur orgueil jusqu’à nier qu’il y eût ùn Dieu, ils ont refusé de marcher dans ses voies.

24. Ils ont méprisé sa loi, ils ont renoncé à ses promesses, ils n’ont point été fidèles à garder ses ordonnances, et n’ont point accompli ses œuvres.

25. C’est pourquoi, Esdras, la vanité sera le partage de ceux qui l’ont suivie[10], et la vérité remplira le cœur de ceux qui l’ost recherchée[11].

26. Voici les temps où l’on verra les signes que je t’ai prédits[12]. L’épouse paraîtra, et celle qui est maintenant cachée dans le sein de terre, en sortira avec éclat[13]:

27. Et celui qui aura été délivré de tous les maux que je t’ai prédits, sera témoin des prodiges que je ferai alors.

28. Car mon Fils Jésus[14] paraîtra dans sa gloire avec ceux qui sont à lui, et les hommes qui se trouveront alors sur la terre, y vivront comblés de joie l’espace de quatre cents ans[15].

29. Au bout de ce temps, le Christ mon Fils

  1. Litt.: Le siècle. Voy. ch. vi, 50-59.
  2. Litt.: Contre ce qui avait été fail, c’est-àdire que toute sa postérité fut corrompue, et que toutes les autres créatures ne lui furent plus soumises. Genes. 11, 17 et suiv. — [Voyez encore cidessus, chap. i, 7, 21.]
  3. Lill. Du grand siècle, du monde futur ; c’est-à-dire de la béatitude et du royaume de Dieu. -[Voy. Matth., chap. vii, 13, 14.]
  4. Litt. : Vains, c’est-à-dire de ce monde terrestre, visible et charnel, où tout n’est que néant et passager.
  5. Et qu’ainsi les maux de cette vie ne dureront pas toujours, et qu’ils te serviront à te conduire à la jouissance du monde futur, el te mettront en possession des fruits immortels. Voy. le verset 13, ci-dessus.
  6. Autr. : Et pourquoi ne jouis-tu pas en toimême, dès à présent, de l’espérance de ces biens futurs ?
  7. Plutôt que de l’attrister des maux du siècle présent.
  8. Que les justes souffriront ces peines et ces travaux, mais en se consolant par l’espérance de jouir de ces grands biens. — Autr. et litt.: Ils souffriront volontiers de passer par les sentiers étroits pour jouir ensuite de ces lieux larges et spacieux.
  9. Cette loi c’est celle de souffrir patiemment les taux de cette vie dans l’espérance de jouir de ceux de la vie future. Voy. le verset 17, ci-dessus. Autr. La loi de Dieu, soit la loi naturelle, soit la loi écrite. Voy. le verset suivant. [Voy. aussi saint Jean, chap. v, 14, et ses parallèles.]
  10. Litt. : Les choses vides seront la récompense des vides ; c’est-à-dire que ceux qui ne seront occupés que des choses vaines, ne recevront pour récompense que des choses vaines, c’est-à-dire des biens passagers et périssables, tels que ceux qu’ils ont désiré.
  11. Litt. : Les choses pleines seront pour ceux qui se trouveront pleins, c’est-à-dire ceux qui auront recherché les biens solides en seront combles.
  12. Voy. ci-dessus, chap. v, 1.
  13. C’est-à-dire l’Église, qui est comparée à une épouse. Voy. Matth., chap. xxv, 1.
  14. Selon les Hébreux, ce nom est synonyme de celui de Josué ; il semble que l’auteur de ce livre veut désigner nommément le Fils de Dieu. Mas comme en ce même verset et au suivant, il distingue ce Jésus du Christ par l’intervalle de quatre cents années de paix, de joie et de tranquillité, après lesquelles il dit que le Christ sera mis à mort, il est difficile de concilier ces contrariétés. Voyez la note suivante. — Voy. aussi les chap. v, 6, et vi, 25.]
  15. On ne sait point ce que veut dire cet auteur par ce règne de Jésus, qui devait durer l’espace de quatre cents ans à la vérité Daniel a dit, chap. ix, 26, qu’après soixante-neuf semaines, c’est-à-dire quatre cent quatre-vingt-trois ans, le Christ serait mis à mort, et qu’avant sa mort Jérusalem serait rebâtie et que le peuple jouirait de la paix : ainsi l’auteur a peut-être réduit sous un nombre rond ces quatre cent quatre-vingt-trois ans de Daniel. Mais il reste toujours une supposition impossible, qui est que le même Jésus, Fils de Dieu, jouisse et ses disciples de ce nombre d’années de paix, et qu’ensuite il soit mort ; il faut nécessairement qu’il se soit ici glissé quelque faute de copiste, ou que, sous cet intervalle de paix, l’auteur ait entendu autre chose. Voy. le verset suivant.