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me genre, & des genres de la même classe, & parce qu’on y réunit des especes de différens genres & des genres de différentes classes ; c’est-à-dire, parce que cette méthode n’est pas d’accord avec d’autres méthodes : mais cet inconvénient doit arriver dans toutes les méthodes arbitraires. Voyez Méthode.

Gesner a fait un article des amphibies dans sa division des animaux, ordre II. des animaux d’eau-douce, part. V. Amphibies. Le castor, le loutre, le rat d’eau, l’hippopotame, le crocodile, un grand lésard d’Amérique, le cordyle, la tortue d’eau, la grenouille, le crapaud d’eau, la salamandre d’eau appellée tac ou tassot, le serpent d’eau, &c. Gesner regardoit aussi comme amphibies les oiseaux qui cherchent leur nourriture dans l’eau. Nomenclator aquatilium animantium, pag. 352 & suivantes.

M. Linnæus fait une classe d’amphibies dans sa distribution des animaux. Syst. nat. regn. anim. classis III. Le premier ordre contient les reptiles, qui sont les tortues, le crapaud, la grenouille, le crocodile, le cordyle, le lésard, la salamandre, le caméleon, le scinc, &c. Le second ordre contient les serpens. Voyez Animal. (I)

AMPHIBLESTROIDE, s. f. en Anatomie, est le nom d’une tunique ou membrane de l’œil, appellée plus ordinairement rétine. Voyez Rétine.

Ce mot est Grec, ἀμφιϐληστροιδὴς, composé d’ἀμφίϐληστρον, rets, & de εἶδος, forme ; parce que le tissu de cette membrane est en façon de rets : d’où les Latins l’appellent aussi retiformis. (L)

AMPHIBOLOGIE, s. f. (terme de Grammaire.) ambiguité. Ce mot vient du Grec ἀμφιϐολία, qui a pour racine ἀμφὶ, préposition qui signifie environ, autour, & βάλλω, jetter ; à quoi nous avons ajoûté λόγος, parole, discours.

Lorsqu’une phrase est énoncée de façon qu’elle est susceptible de deux interprétations différentes, on dit qu’il y a amphibologie, c’est-à-dire qu’elle est équivoque, ambiguë.

L’amphibologie vient de la tournure de la phrase, c’est-à-dire de l’arrangement des mots, plûtôt que de ce que les termes sont équivoques.

On donne ordinairement pour exemple d’une amphibologie, la réponse que fit l’oracle à Pyrrhus, lorsque ce Prince l’alla consulter sur l’évenement de la guerre qu’il vouloit faire aux Romains :

Aio te, Æacida, Romanos vincere posse.

L’amphibologie de cette phrase consiste en ce que l’esprit peut ou regarder te comme le terme de l’action de vincere, ensorte qu’alors ce sera Pyrrhus qui sera vaincu ; ou bien on peut regarder Romanos comme ceux qui seront vaincus, & alors Pyrrhus remportera la victoire.

Quoique la langue Françoise s’énonce communément dans un ordre qui semble prévenir toute amphibologie ; cependant nous n’en avons que trop d’exemples, surtout dans les transactions, les actes, les testamens, &c. nos qui, nos que, nos il, son, sa, se, donnent aussi fort souvent lieu à l’amphibologie : celui qui compose s’entend, & par cela seul il croit qu’il sera entendu : mais celui qui lit n’est pas dans la même disposition d’esprit ; il faut que l’arrangement des mots le force à ne pouvoir donner à la phrase que le sens que celui qui a écrit a voulu lui faire entendre. On ne sauroit trop répéter aux jeunes gens, qu’on ne doit parler & écrire que pour être entendu, & que la clarté est la premiere & la plus essentielle qualité du discours. (F)

AMPHIBRAQUE, (Belles-Lettres.) est le nom d’un pié de vers dans la poësie Greque & Latine, qui consiste en trois syllabes, une longue entre deux breves. Voyez Pié & Vers.

Ce mot vient d’ἀμφὶ, autour, & de βρακὺς, bref ;

comme qui diroit pié-bref à ses deux extrémités. On l’a appellé aussi janius & scolius. Diom. III. p. 475.

Tels sont ces mots ămārĕ, ăbīrĕ, pătērnŭs, Ὁμῆρος, &c. (G)

* AMPHIBRONCHES, s. f. pl. c’est le nom qu’on peut donner aux parties circonvoisines des bronches ; & qu’on applique, selon Harris, à celles qui environnent les glandes des gencives & autres qui arrosent la gorge, la trachée artere & l’œsophage. On dit aussi amphibronchies.

* AMPHICLÉE, ancienne ville de la Phocide en Grece, dont les Amphictyons changerent le nom en celui d’Ophythea.

AMPHICTYONS, s. m. pl. (Hist. anc.) c’étoient des députés des différens peuples de la Grece, qui dans l’assemblée générale représentoient toute la nation. Ils avoient plein pouvoir de proposer, de résoudre & d’arrêter tout ce qu’ils jugeoient utile & avantageux à la Grece.

Les Amphictyons étoient à peu près en Grece ce que sont les Etats Généraux dans les Provinces Unies, où plûtôt ce qu’on appelle en Allemagne, la diete de l’Empire. Voyez Etats & Diete.

Celui qui donna l’idée de ces assemblées, & qui en convoqua une le premier, fut Amphictyon, troisieme Roi d’Athenes, qui imagina ce moyen pour unir les Grecs plus étroitement entre eux, & les rendre par-là la terreur des barbares leurs voisins ; & son nom demeura affecté à son tribunal.

Il s’assembloit deux fois l’an dans le temple de Céres, qui étoit bâti dans une vaste plaine près du fleuve Asopus.

Pausanias, dans la liste des dix nations qui envoyoient des députés à ces assemblées, ne parle que des Ioniens, des Dolopes, des Thessaliens, des Œnianes, des Magnésiens, des Méliens, des Phthiens, des Doriens, des Phocéens, & des Locriens : il n’y comprend pas les Achéens, les Eléens, les Argiens, les Messéniens & plusieurs autres. Eschine donne aussi une liste des cités qui étoient admises dans ces assemblées, dans son Oraison de Falsa legatione.

Acrisius institua un nouveau conseil d’amphictyons, qui s’assembloient deux fois l’an dans le temple de Delphes. Les députés se nommoient indifféremment, Ἀμφικτύονες, Πυλήγοραι, Ἱερομνήμονες, & leur assemblée Πυλαία.

Les Romains ne jugerent pas nécessaire de supprimer ces assemblées des amphictyons. Strabon même assûre que de son tems elles se tenoient encore. (G)

* AMPHIDÉE, s. f. c’est, selon quelques Anatomistes, la partie supérieure de l’orifice de la matrice.

AMPHIDROMIE, s. f. (Hist. anc.) étoit une fête chez les Anciens, qui se célébroit le cinquieme jour après la naissance d’un enfant. Voyez Fête. (G)

AMPHIMACRE, s. m. pié dans la Poësie ancienne, Greque & Latine, qui consistoit en trois syllabes, une breve entre deux longues. Ce mot vient du Grec ἀμφὶ, autour, & de μακρὸς, long ; comme qui diroit long à ses deux extrémités.

Tels sont ces mots : ōmnĭūm, cāstĭtās, γραμματων, &c. Ce pié est aussi appellé quelquefois creticus & sescennius. Diom. III. p. 475. Quintil. lib. IX. cap. iv. (G)

* AMPHIMALLE, s. m. (Hist. anc.) habit velu des deux côtés, à l’usage des Romains dans la saison froide. C’est tout ce qu’on en sait.

* AMPHINOME, nom qu’Homere donne à une des cinquante Néréides.

* AMPHIPHON, (Mythol.) gâteaux qu’on faisoit en l’honneur de Diane, & qu’on environnoit de petits flambeaux. C’est-là tout ce que nous en savons. Ceux qui écrivent, tombent dans une étrange contradiction ; ils prétendent tous que leurs ouvrages