Sapho, quand elle faisoit l’amour, fils du ciel & de la terre. Je crois que Simonide avoit en vûe le composé de force & de foiblesse qu’on remarque dans la conduite des amans, quand il pensa que l’amour étoit fils de Venus & de Mars. Il naquit selon Alcmeon, de Flore & de Zéphire, symboles de l’inconstance & de la beauté. Les uns lui mettent un bandeau sur les yeux, pour montrer combien il est aveugle ; & d’autres un doigt sur la bouche, pour marquer qu’il veut de la discrétion. On lui donne des ailes, symboles de légereté ; un arc, symbole de puissance ; un flambeau allumé, symbole d’activité : dans quelques Poëtes, c’est un dieu ami de la paix, de la concorde, & de toutes vertus ; ailleurs, c’est un dieu cruel, & pere de tous les vices : & en effet, l’amour est tout cela, selon les ames qu’il domine. Il a même plusieurs de ces caracteres successivement dans la même ame : il y a des amans qui nous le montrent dans un instant, fils du ciel ; & dans un autre, fils de l’enfer. L’amour est quelquefois encore représenté, tenant par les ailes un papillon, qu’il tourmente & qu’il déchire : cette allégorie est trop claire pour avoir besoin d’explication.
Amour, peindre avec amour, c’est travailler un ouvrage, le rechercher, le finir de façon que rien n’y soit négligé. (R)
Amour a son acception en Fauconnerie : on dit voler d’amour, des oiseaux qu’on laisse voler en liberté, afin qu’ils soûtiennent les chiens.
Amour (Saint-) ville de France, dans la Franche-Comté. Long. 22. 58. Lat. 46. 30.
Amour ou Amoer, grand fleuve, mer, île, & détroit du même nom en Asie, dans la Tartarie Orientale.
AMOUREUX, adj. muscles amoureux, amatorii musculi (en Anatomie) est le nom que l’on donne quelquefois aux muscles de l’œil qui le font mouvoir obliquement, & lui font faire ce qu’on appelle des œillades. Voyez Œil.
Lorsque l’abducteur & l’abaisseur agissent ensemble, ils donnent à l’œil ce mouvement oblique. Voyez Droit. (L)
* AMPAN ou EMPAN, s. m. (Comm.) mesure étendue qui sert à mesurer les distances & les longueurs. Voyez Palme.
AMPARLIER, s. m. (Jurisp.) vieux mot qui s’est dit autrefois pour Avocat. On a dit aussi avant-parlier dans la même signification. Tous deux sont derivés de parlier, signifiant la même chose. (H)
* AMPASA, petit pays d’Afrique, sur la côte de Zanguebar, entre la ligne & le royaume de Mélinde. Long. 58. Lat. mérid. 1. 30.
* AMPASTELER, en Teinture, c’est donner aux laines & aux draps, le bleu de pastel. On dit aussi gueder, parce que le guede & le pastel sont la même chose. Quand le bleu se donne avec le voude & l’indigo, cela n’empêche pas qu’on ne se serve du terme ampasteler. Voyez Teinture.
* AMPATRES, peuples de l’île de Madagascar, vers la côte méridionale, entre Caremboule & Carcanassi.
* AMPECHONÉ, ἀμπεχόνη (Hist. anc.) manteau leger que les femmes portoient sur leur tunique. On peut voir dans les Antiquités expliquées du P. Montfaucon une figure d’Hésione avec cet ajustement. Son manteau est frangé par le bas. Vol. III. pag. 35.
AMPELITE, s. f. ampelites, pharmacitis (Histoire nat.) terre noire & bitumineuse, qui doit être regardée comme sulphureuse & inflammable ; Pline l’a designée comme telle en disant qu’elle est très-ressemblante au bitume, qu’elle se liquéfie dans l’huile, & qu’elle reste de couleur noirâtre après avoir été brûlée. Discoride assûre que l’on trouve la terre qu’il appelle ampelite, aux environs de la ville aujourd’hui
nommée Seleuche en Sourie ; il la donne comme une terre d’un beau noir, qui se divise assez facilement, qui est également luisante dans toutes ses parties, & qui se dissout promptement dans l’huile après avoir été broyée ; celle qui est blanche n’est pas dissoluble, c’est une mauvaise qualité pour cette terre au rapport du même auteur. Mathiole conclut de toutes ces observations, que l’ampelite n’est pas fort différente du jais. (Voyez Jais) ou du charbon de terre. Voyez Charbon de terre. Le nom d’ampelite vient d’une propriété qu’a cette terre, qui est de faire mourir les vers, qui se trouvent dans les vignes ; c’est pourquoi on l’a nommée terre de vigne. On l’a aussi appellée pharmacitis, parce qu’on lui attribue quelques propriétés médicinales, comme de guérir les ulceres des paupieres ; on s’en est aussi servi pour teindre en noir les cheveux & les sourcils ; on en a fait des dépilatoires, &c. Terræ musei regii Dresdensis. D. Christ. Gottlieb Ludwig. Lipsiæ 1749, pag. 72. Voyez Terre. (I)
* AMPELUSIA, c’est un promontoire d’Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, dans la province de Hasbar près de Tanger, vis-à-vis l’Andalousie ; c’est aussi une ville & promontoire de Crete, qu’on nomme aujourd’hui Capo Sagro. C’est encore une ville & promontoire de Macédoine, près du golfe Sainte-Anne, & que nous appellons Capo Canistro.
* AMPHAXE ou AMPHAXIS, petite ville de Macédoine, sur le golfe que nous appellons de Comtessa. Elle donnoit son nom à un petit pays qu’on nommoit l’Amphaxite.
* AMPHIARÉES (Hist. anc.) fêtes que les Oropiens célebroient à l’honneur du devin Amphiaraüs, qui avoit un Oracle fameux dans le temple qu’ils lui éleverent. Ceux qui alloient consulter l’Oracle, immoloient un mouton, en étendoient à terre la peau, & s’endormoient dessus, attendant en songe l’inspiration du dieu.
AMPHIARTHROSE, s. f. en Anatomie, est une sorte d’articulation neutre ou moyenne, qui est distinguée de la diarthrose, en ce qu’elle n’a pas un mouvement manifeste, & de la synarthrose, par sa connexion. Voyez Articulation, Diarthrose, &c. Ce mot vient d’ἀμφὶ, deux, & d’ἄρθρωσις, articulation, l’amphiarthrose étant composée de deux autres sortes d’articulations : c’est pourquoi quelques-uns l’appellent aussi diarthrose-synarthrodiale.
Les pieces qui la composent n’ont pas chacune un cartilage propre & particulier comme dans la diarthrose ; elles tiennent de part & d’autre à un même cartilage commun, qui étant plus ou moins souple, leur permet un mouvement de flexibilité. Telle est la connexion de la premiere côte avec le sternum, & celle des corps des vertebres entre eux. Winslow. Voyez Vertebre, & Pl. Anatomiques.
AMPHIBIE, sub. pris adjectiv. (Hist. nat.) animal qui vit alternativement sur la terre & dans l’eau, c’est-à-dire dans l’air & dans l’eau, comme le castor, le veau de mer, &c. L’homme & quantité d’autres, animaux que l’on ne regarde pas comme amphibies, le sont cependant en quelque façon ; puisqu’ils vivent dans l’eau tant qu’ils restent dans la matrice, & qu’ils respirent lorsqu’ils sont nés : mais ils ne peuvent plus dans la suite se passer d’air, si ce n’est pendant quelques instans, comme il arrive aux plongeurs. Il est vrai qu’on a vû des gens qui pouvoient rester dans l’eau pendant un assez long tems ; peut-être que si on y mettoit de jeunes animaux, on empêcheroit le trou oval de se fermer, & que le sang pourroit circuler au moins pendant quelque tems sans le mouvement des poumons. Voyez Trou oval.
On a divisé les animaux en terrestres, aquatiques, & amphibies : mais on a trouvé cette méthode très-défectueuse, parce qu’on y sépare des especes du mê-