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Le lac dont on vient de parler, est présentement confondu avec le Zuyderzée, qui auroit bientôt absorbé la ville-même, sans les belles & fortes digues qui en font la sûreté. La riviere Hisla est apparemment le Lesc, ruisseau souvent confondu avec les canaux pratiqués, mais qui reparoît encore avec son nom au sud de Wogum, en tirant vers Hoorm.

Médemblick a essuyé ses malheurs, comme d’autres villes ; elle fut prise en 1517 par les Gueldrois, qui la brûlerent, & incendiée en 1556. Elle a réparé ses pertes, & a creusé de beaux canaux pour mettre les navires à couvert. Elle a la seconde chambre de la compagnie des Indes orientales, possede un peu plus du cinquieme du total du fonds de la compagnie entiere, & envoie ses députés aux états de la province, où elle a la dix septieme voix. Elle est sur la mer avec un bon havre, à 3 lieues d’Enkhuysen, 3 lieues & demie de Hoorn, autant d’Almaar, & 9 N. O. d’Amsterdam. Longit. 22. 28. latitud. 52. 47. (D. J.)

MÉDENA, (Géog. anc.) ancien nom de la ville aujourd’hui nommée Newport, dans l’ile de Wight, sur la côte d’Angleterre.

MÉDÉNIENS, en latin Medeni, en grec Ϻηδήνοι, (Géog. anc.) ancien peuple de l’Afrique propre, selon Ptolomée, liv. IV. chap. iij. Ils avoient une ville du tems de Belisaire, nommée Médene ou Midene, & qui étoit située aux confins de la Numidie & de l’Afrique, non loin de Madaure.

MÉDEON, (Géog. anc.) nom commun à deux villes de Grece ; l’une, dont parlent Homere & Strabon, étoit en Béotie ; l’autre étoit en Phocide, assez près d’Anticyre, dans le golfe Crisséen. Cette derniere fut détruite par le roi Philippe durant la guerre sacrée.

MEDES, (Géog.) peuples de Médie. Voyez Médie.

Les anciens auteurs grecs confondent les noms des Medes & des Perses, à cause que ces peuples vinrent à ne composer proprement qu’une nation qui vivoit sous les mêmes souverains, & selon les mêmes lois. Les rois de Médie avant Cyrus, petit-fils d’Achéménés, étoient vrais Medes ; mais depuis que cette race fut éteinte, les noms de Mede & de Médie se perpétuerent avec honneur sous les Perses, ou Achéménides. Ecbatane capitale de Médie, étoit aussi bien que Suze, la résidence du roi de Perse. Il passoit l’été dans la premiere, & l’hiver dans l’autre ; son royaume pouvoit donc également s’appeller Médie ou Perse, & ses sujets Perses ou Medes. Ces derniers même depuis la jonction des deux monarchies, conserverent dans la Grece l’éclat de leur nom, & la haute réputation de leurs armes, comme on le voit dans Hérodote, liv. VI. (D. J.)

MEDIÆ, murus, (Géog. anc.) mur dans l’Assyrie entre le Tigre & l’Euphrate, au-dessus de Babylone & d’Opire. Xénophon, liv. I. chap. iij. en parle ainsi dans la retraite des dix mille. On arriva au mur de la Médie, qui a quelques cent piés de haut, vingt d’épaisseur, & s’étend, à ce qu’on dit, au-delà de vingt lieues. Il est tout bâti de briques liées ensemble avec du bitume, comme les murs de Babylone dont il n’est pas fort éloigné. (D. J.)

MÉDIALES, adj. (Ecrivain.) se dit dans l’écriture, de certaines lettres qui ne se placent bien effectivement qu’au milieu des mots, comme f ainsi faite, d, r, p, &c. Voyez le vol. des Pl. à la table de l’écriture, Planche des majuscules coulées.

MÉDIANA, (Géog. anc.) nom d’une ville d’Asie dans l’Orrhoëne, & d’une ville épiscopale d’Afrique, dans la Mauritanie sitifense. (D. J.)

MEDIAN, ANE, adj. en Anatomie, c’est ainsi que l’on appelle un nerf du bras & une veine.

Ce nerf est situé entre le nerf musculœutané &

le nerf cubital. Il naît de l’union de la sixieme paire cervicale avec les deux paires précédentes, & de la septieme avec la premiere paire dorsale : il descend avec l’artere brachiale le long du bras ; & ayant passé avec elle par-dessous l’aponévrose du biceps, il descend entre les muscles sublime & profond tout le long de la partie interne de l’avant-bras : il jette dans ce trajet plusieurs filets, & vient ensuite passer sous le ligament transversal du poignet dans la paume de la main, où il donne plusieurs rameaux au pouce, au doigt index, au doigt du milieu, au doigt annulaire.

La veine mediane est formée par la réunion de la céphalique & de la basilique dans le pli du coude. Ce n’est pas une veine particuliere, ou une troisieme veine du bras, comme croient quelques auteurs, mais une simple branche de la basilique, qui s’étendant sur la partie interne du coude, s’unit à la céphalique, & forme une veine commune, appellée mediane, & par les Arabes veine noire. Voyez nos Planches d’Anat.

La mediant céphalique est la branche la plus courte des deux qui s’unissent à la céphalique vers le pli du bras. Voyez Céphalique.

La mediane céphalique descend obliquement vers le milieu du pli du bras sur les tegumens & par-dessus le tendon du biceps, où elle s’unit à une pareille branche tordue de la veine basilique, appellée mediane basilique. Voyez Basilique.

MEDIANOCHE, s. f. (Gramm.) terme qui nous vient d’Italie ; c’est un repas qui se fait la nuit, après un bal ou un autre divertissement, au passage d’un jour maigre à un jour gras.

MÉDIANTE, s. f. (Musique.) est en musique, la corde ou le son qui partage en deux tierces l’intervalle de quinte qui se trouve de la tonique à la dominante. L’une de ces tierces est toujours majeure, & l’autre mineure ; quand la tierce majeure se trouve au grave, c’est-à-dire, entre la médiante & la tonique, le mode est toujours majeur ; mineur, quand la tierce majeure est à l’aigu, & la mineure au grave. Voyez Mode, Tonique, Dominante. (S)

MÉDIASTIN, s. m. en Anatomie, est une cloison formée par la rencontre des deux sacs qui tapissent la poitrine, & servent à diviser le thorax & les poumons en deux parties, à soutenir les visceres & à empêcher qu’ils ne tombent d’un côté du thorax dans l’autre. Voyez Thorax, &c.

Il vient du sternum, & traversant tout droit le milieu du thorax jusqu’aux vertebres, il partage en deux cette cavité. Les deux lames dont il est composé, s’écartent en bas pour loger le cœur, & le pericarde : l’œsophage, l’aorte & différens, nerfs passent dans cette duplicature, qui semble leur former des especes de loges par l’écartement & le rapprochement de ses membranes en certains endroits. Il reçoit des branches de veines & d’arteres des mammaires, des diaphragmatiques & des intercostales ; ses branches sont nommées mediastines : ses nerfs viennent de la huitieme paire & des diaphragmatiques ; il a aussi quelques vaisseaux lymphatiques qui se déchargent dans le canal thorachique.

Le mediastin divise en deux le thorax dans sa longueur.

Le mediastin sert à retenir les lobes du poumon, qui seroient tombés l’un sur l’autre quand nous aurions été couchés sur les côtés ; la circulation & la respiration eussent souffert de cette compression : de plus, il étoit à propos que l’œsophage ne fût pas flottant, & qu’il ne pût être comprimé par le poids des poumons ; la nature attentive a d’abord réuni les lames du médiastin pour y enfermer l’aorte & l’azigos, ensuite elle les a séparées pour embrasser l’œsophage ; mais le cœur sur-tout n’avoit-il pas be-