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tierce. Voyez Frisquette, Registre, Tierce.

Mettre, se dit, en terme de manege, des façons de dresser ou de manier un cheval. Ce cheval est propre à mettre aux courbettes, à caprioles, aux airs relevés. Voyez Courbette, Air.

Mettre un cheval au pas, au trot, c’est le faire aller au pas, au trot, au galop. Voyez Pas, Trot, Galop. Mettre un cheval dedans, c’est-à-dire le dresser, le mettre dans la main & dans les talons. On dit aussi mettre un cheval sous le bouton, pour dire le tenir en état par le moyen du bouton des rênes qu’on abaisse, comme si le cavalier étoit dessus.

Mettre un cheval hors d’haleine, c’est le faire courir au-delà de ses forces. Mettre sur le dos. Voyez Volte. Mettre sur les hanches. Voyez Asseoir. Mettre au vert. Voyez Vert. Mettre au filet, c’est lui tourner le cul à la mangeoire pour l’empêcher de manger, & lui mettre un filet dans la bouche. Mettre sur le crotin, c’est mettre du crotin mouillé sous les piés de devant du cheval. Mettre dans les piliers, c’est attacher un cheval avec un cavesson aux piliers du manege, pour l’accoutumer sur les hanches. Mettre la lance en arrét, c’est disposer sa lance comme il est expliqué au mot lance. Voyez Lance. Mettre la gourmette à son point. Voyez Point. Mettre un rassis. Voyez Rassis. Mettre ses dents, se dit d’un cheval à qui les dents qui succedent à celles de lait commencent à paroître. Mettre bas. Voyez Pouliner.

Mettre en fut, chez les Menuisiers, c’est monter le fer d’un outil de la classe des rabots, varlopes, sur son bois qu’on appelle fut.

Mettre en cire, opération du Metteur-en-œuvre qui consiste à ranger sur un bloc de cire toutes les parties d’un ouvrage, l’ordre, & l’inclinaison qu’elles doivent avoir toutes montées pour les souder ensemble avec succès : comme il y a fort peu d’ouvrages de Metteurs-en-œuvre, tels que les aigrettes, les nœuds, les colliers, &c. qui ne soit composé d’un nombre considérable de pieces séparées ; l’ouvrier prépare d’abord séparément chaque partie, & lorsqu’elles sont toutes disposées il prend une plaque de tôle sur laquelle il y a un bloc de cire, auquel il donne la forme de son dessein, & le mouvement qui lui convient ; sur ce bloc ramolli il arrange chaque partie selon l’ordre, l’élévation, & le mouvement qui est propre à chacune d’elles : de cette opération dépend souvent la bonne grace d’un ouvrage, parce qu’il ne sort plus de-là que pour être arrêté par la soudure, & que cette derniere opération une fois faite, il n’est plus possible d’en changer la disposition.

Mettre en terre, opération du Metteur-en-œuvre, qui suit celle de la mise en cire. Lorsque toutes les pieces d’un ouvrage sont arrangées sur la cire, telles que nous l’avons dit ci-dessus, on le couvre totalement d’une terre apprêtée exprès, & déliée avec un peu de sel pour y donner plus de consistence, de l’épaisseur d’environ un pouce ; on la fait sécher à très-petit feu, sur de la cendre chaude, & lorsque cela est entierement sec & cuit, on fait fondre la cire qui est dessous, on enleve cette terre qu’on fait recuire pour brûler le reste de la cire, & sur le dessous des chatons, & entre ces chatons, qui restent alors totalement à découvert, l’ouvrier pose les grains d’argent nécessaires pour joindre toutes les parties ensemble, & les paillons de soudure, que l’on couvre de borax, & en cet état on porte le tout au feu de la lampe, & on arrête ainsi par la soudure, toutes les parties qui ne font plus qu’un tout ; alors on casse la terre, & l’ouvrier continue ses opérations.

Mettre en œuvre, l’art de mettre en œuvre est l’art de monter les pierre fines ou fausses, & les diamans, &c. sur l’or & l’argent.

Mettre au bleu, c’est un terme de Plumassier, qui signifie l’opération par laquelle on met les plumes dans de l’eau bleue faite avec de l’indigo, comme celle dont on se sert pour le linge.

Mettre en presse. Voyez Presse.

Mette les ficelles à la colle, (Relieure.) quand les ficelles sont épointées, on prend un peu de colle de pâte dans ses doigts, & l’on en met aux ficelles ; on dit mettre les ficelles à la colle. Voyez Tortiller, Coudre.

Mettre en main, terme de Fabrique des étoffes de soie, mettre en main la soie, c’est la préparer pour la mettre en teinture ; pour la mettre en main on défait les matteaux que l’on enfile à une cheville, qui fait partie de l’outil qu’on appelle mettage en main. On choisit la soie écheveau par écheveau pour en séparer les différentes qualités ; ensuite quand il y a une certaine quantité d’échevaux, je veux dire trois ou quatre, suivant leur grosseur, on en fait une pantine que l’on tord, & à laquelle on fait une boucle ; on met autour de cette flotte un fil que l’on noue, afin que le Teinturier ne les confonde pas quand il les défait pour les teindre.

Quand il y a quatre pantines de faites, on les tord ensemble, & ces quatre pantines de soie unies ensemble s’appellent communément une main de soie.

Mettre sur le pot, en terme de Rafineur, c’est emboîter la tête du pain sur un pot d’une grandeur proportionnée à la forme qui le contient, & propre à recevoir le premier sirop qui en découle.

Mettre bas ou quitter son bois, c’est ce que le cerf fait au printems.

METYCHIUM, (Antiq. grec.) nom d’un des cinq principaux tribunaux civils d’Athènes ; les quatre autres étoient l’Hélide, le Parasbyte, le Trigonum, & le tribunal des Arbitres. Le Metychium tiroit son nom de l’architecte Metychius, qui fut l’ordonnateur du bâtiment, où les juges s’assembloient. On le nommoit aussi Batrachioum & Phonikoum, soit à cause des peintures dont il étoit orné, soit parce qu’il étoit tendu de rouge. (D. J.)

METZCUITLATL, (Hist. nat.) nom que suivant François Ximenez, les Mexicains donnent à une pierre qui ressemble à la pierre spéculaire ou au gypse en lames, mais qui est un vrai talc, vû que l’action du feu ne produit aucun changement sur elle. Cette pierre est d’un jaune d’or tirant un peu sur le pourpre. Voyez De Laet, de gemmis & lapidibus.

MEVANIA, (Géog. anc.) ville d’Italie dans l’Umbrie. Ptolomée, liv. III. ch. j. la donne aux Vilumbres qui habitoient la partie orientale de l’Umbrie : ses habitans sont appellés Mévénates par Pline. Cette ville étoit renommée par la quantité de bêtes à cornes blanches, qu’on y élevoit pour les sacrifices, & c’est ce que prouve ce vers de Lucain :

Tauriferis ubi sese Mevania carmpis
Explicat,

liv. I. v. 473.

MÉVAT, (Géog.) province des Indes, dans les états du grand-mogol.

MEUBLES, mobilia, (Gramm. & Jurisprud.) sont toutes les choses qui peuvent se transporter facilement d’un lieu à un autre sans être détériorées, tels que les habits, linges & hardes, les meubles meublans, c’est-à-dire les meubles qui servent à garnir les maisons, tels que les lits, tapisseries, chaises, tables, ustensiles de cuisine, les livres, papiers, &c. tels sont aussi les bestiaux, volailles, ustensiles de labour, de jardinage & autres ; l’argent comptant, les billets & obligations pour une somme à une fois payer ; les bijoux, pierreries, la vaisselle d’argent, les glaces & tableaux, lorsque ces meubles ne sont point attachés pour perpétuelle demeure.