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Orus en fit un bel usage ; rendit son nom à jamais célebre, & combla l’univers de ses bienfaits. Les figures de ce dieu accompagnent souvent celles d’Isis dans les monumens égyptiens.. Il est ordinairement représenté sous l’apparence d’un jeune enfant, tantôt vêtu d’une tunique, tantôt emmailloté & couvert d’un habit bigarré en losange. Il tient de ses deux mains un bâton dont le bout est terminé par la tête d’un oiseau & par un fouet. Plusieurs savans croient qu’Orus est le même qu’Harpocrate, & que l’un & l’autre ne sont que des symboles du soleil. (D. J.)

ORYCTOLOGIE, s. f. (Hist. nat.) l’oryctologie ou l’orictographie, est cette partie de l’histoire naturelle qui traite & décrit les fossiles ; car les fossiles s’appellent en grec orycta. Sous ce terme générique, est comprise la doctrine des sels, des soufres, des marbres, des pierres communes, des pierres précieuses, & des métaux. (D. J.)

ORYCTOGRAPHIE ou ORYCTOLOGIE, (Hist. nat.) c’est la partie de l’histoire naturelle qui s’occupe de la description des fossiles ; ces mots viennent du grec ορυσσω, fodio. Ce sont des synonymes de Minéralogie, voyez cet article.

ORYGMA, (Antiq. d’Athènes.) ὀρυγμα ; nom donné à la fosse qu’on appelloit le plus communément barathron. C’étoit une sorte de précipice ténébreux, hérissé de pointes au sommet & au fond, afin de percer de toutes parts ceux qu’on y jettoit, pour les faire périr. Le maître des œuvres chargé de cette exécution, en prenoit le nom, ὁ ἐπὶ τῶ ὀρυγμάτι. Potter, archæol. græc. l. I. c. xxv. t. I. pag. 134. (D. J.)

ORYX, (Géog. anc.) ancienne ville d’Espagne dans la Bétique. Elle étoit très-riche dans un terroir fertile, & aux confins des Méleces selon Tite-Live, li. XXVIII. c. iij. qui raconte de quelle maniere elle fut prise par L. Scipion, frere du grand Scipion.

ORZIL, voyez Aigle.

OS, s. m. (Anatomie.) c’est une des parties solides du corps, la plus dure, la plus cassante, laquelle est faite pour la défense des parties molles. & pour le support de toute la machine. Voyez Corps, Partie.

Tous les os sont couverts d’une membrane particuliere que l’on appelle le périoste ; & plusieurs d’entre eux sont creux & remplis d’une substance huileuse, que l’on appelle la moëlle. Voyez Périoste & Moëlle. Le docteur Havers dans sa description des os, remarque qu’ils consistent en petites bandes placées les unes sur les autres, qui ont des fibres qui courent en long d’un bout des os jusqu’à l’autre, & qui dans quelques-uns d’entre eux, ne vont pas si loin ; quoique quelques-uns n’aient point leur fin absolument marquée comme elles semblent l’avoir : mais au lieu de cela, elles continuent transversalement, & selon que les os sont couchés, les fibres d’un côté se rencontrant & s’unissant avec celles de l’autre à chaque extrémité ; de sorte que chaque fibre est une continuation l’une de l’autre, quoique cette continuation ne se fasse point uniformément, mais en ellipses très-longues, puisqu’elles ne sont pas toutes d’une même longueur continue, mais qu’elles sont placées par bandes plus courtes les unes que les autres. Ces petites bandes sont différemment disposées selon les différens os : par exemple, dans ceux qui ont une grande cavité, elles sont contiguës les unes aux autres de chaque côté, & très-serrées les unes contre les autres. Dans les os dont les cavités sont plus petites, ou dont l’intérieur est spongieux, plusieurs des bandes internes sont placées à quelque distance les unes des autres, & ont entre elles de petites cellules osseuses ; & même dans les os dont la cavité est grande, on trouve

quelques-unes de ces petites cellules à leurs extrémités. Les os dont les bandes sont contigues, ont des pores à-travers & entre ces mêmes bandes, outre ceux qui servent au passage des vaisseaux sanguins : les premiers pores pénétrent transversalement les bandes, & sont sur la cavité de la surface extérieure de l’os. Les seconds couvrent longitudinalement les bandes. Les premiers sont situées entre chaque bande, quoique le plus grand nombre en soit plus proche de la cavité ; mais ils ne sont pas directement les uns sur les autres, en sorte qu’ils forment un passage continué de la cavité à la surface. Les seconds s’apperçoivent à l’aide de bons microscopes. C’est par leur moyen que l’huile médullaire coule à-travers les bandes ; & les pores de la premiere sorte semblent leur être subordonnés en ce qu’ils servent à leur porter l’huile.

M. Morgagni, adv. ij. page 55. observe que le docteur Havers ne parle point des fibres perpendiculaires qui se détachent de chaque lame, & que Malpighy avoit dejà observées, comme Gagliard en convient lui-même, d’où il conjecture que les pores que Clopton Havers dit avoir observés dans les lames les plus compactes, peuvent bien avoir été fermés, parce que c’est dans un filet perpendiculaire qu’il ne connoissoit pas, qu’ils s’étoient rompus ; & cela est d’autant plus probable, continue notre auteur, que Gagliard dans sa préface, avertit que cela lui est arrivé dans ses premieres recherches lorsqu’il y faisoit moins d’attention, mais qu’il avoit enfin découvert que ces filets passoient par ces trous.

Les os sont en général plus gros à leurs extrémités que dans le milieu, afin que leurs articulations soient plus fermes, & qu’ils ne puissent pas se disloquer si facilement : mais que ce milieu, qui est le plus mince, soit néanmoins assez fort pour porter sa charge, & pour être en état de résister aux accidens. Les fibres de cet endroit sont plus serrées les unes contre les autres, & elle se soutiennent réciproquement. On peut remarquer aussi que l’os étant creux n’est pas si facile à être brisé que s’il eût été plein & plus petit : car de deux os de longueur égale, & qui ont le même nombre de fibres la force de l’un est à celle de l’autre en raison de leur diametre. Voyez Géant.

Les os sont différemment liés & attachés ensemble, selon leurs différens usages. Quelques-uns sont formés pour être mis en mouvement, & d’autres pour le repos, & pour supporter seulement les parties qui y sont attachées. Les os sont unis & articulés. L’articulation est de deux sortes, la diarthrose & synarthrose ; & chacune de ces sortes se subdivise en plusieurs autres. Voyez Articulation, Diarthrose. Il y a trois sortes d’union ou de simphise, la syssarcose, la synchondrose, la synévrose. Voyez Simphise, &c.

Le nombre des os est ordinairement de 242, quelques-uns disent 300, d’autres 307, d’autres 318 ; mais les Anatomistes modernes le fixent à 248 environ. Il y en a 62 dans la tête, 56 dans le tronc, 64 dans les bras & les mains, & 62 dans les jambes & les piés. Les différences des nombres des os, sont dans les sésamoïdes, les dents & le sternum. Nous allons donner les noms des différens os, voyez leur figure & le lieu où ils sont placés dans nos Planches d’Anat. & leur description sous leur article. Le coronal ou l’os du front 1 ; l’occipital 1 ; les os pariétaux 2 ; les os des tempes 2 ; les petits os de l’ouie 8 ; l’os ethmoïde 1 ; l’os sphénoïde 1 ; les os des joues 2 ; les os maxillaires 2 ; les os unguis 2 ; les os du nez 2 ; les cornets inférieurs du nez 2 ; les os du palais 2 ; le vomer 1 ; l’os de la machoire inférieure 1 ; les dents incisives 8 ; canines 4, molaires 20 ; l’os hyoïde 1 ; les vertebres du col 7 ; du