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d’autres parce qu’elles furent instituées en l’honneur de Minerve & de Bacchus qui avoient assisté Thesée dans cette entreprise ; quelques-uns veulent qu’on y honorât Bacchus & Ariane.

Dans les oscophories tous les jeunes gens qui avoient leur pere & leur mere, prenoient des habits de fille & couroient au temple de Bacchus & à celui de Minerve, ayant des grappes de raisin dans leurs mains. Celui qui y arrivoit le premier étoit déclaré vainqueur, & offroit un sacrifice en versant une liqueur qui étoit contenue dans une phiole, & composée de vin, de miel, de fromage, de fleurs, & d’huile. Voyez l’article Oschophories.

OSCULUM PACIS, s. n. (Théologie.) baiser de paix ; c’étoit autrefois la coûtume dans l’Eglise, que pendant la célébration de la messe, après que le prêtre avoit fait la consécration & proferé ces paroles, pax Domini vobiscum, la paix du Seigneur soit avec vous, les fideles s’embrassoient les uns & les autres, ce qui s’appelloit le baiser de paix.

Après que cette coûtume eut été abrogée, on en introduisit une autre qui est, que le prêtre ayant proferé les paroles ci-dessus, le diacre ou sous-diacre donnoit à baiser au peuple une image qu’on appelloit la paix, c’est ce qui se pratique encore en partie dans l’église de Paris, où après l’agnus Dei, deux acolythes ou enfans de chœur vont présenter à baiser au clergé une espece de reliquaire.

Dans d’autres diocèses, aux messes solemnelles, le célébrant, après l’agnus Dei, donne le baiser de paix au diacre en lui disant, pax tibi frater & Ecclesiæ sanctæ Dei. Celui-ci répond, & cum spiritu tuo. Le diacre la donne ensuite au soudiacre, puis au premier choriste, celui-ci au second, & ceux-ci donnent chacun de leur côté le baiser de paix à l’ecclésiastique qui occupe la premiere stale, celui-ci à son voisin, & ainsi de suite en répétant les mêmes paroles. On voit que cette cérémonie retient l’idée de l’union & de la charité que la primitive église exigeoit entre ses enfans.

OSCULATEUR, adj. en Géométrie, rayon osculateur d’une courbe, est le rayon de la developpée de cette courbe ; & cercle osculateur est le cercle qui a pour rayon le rayon de la développée. Voyez Osculation & Developpé.

On appelle ce cercle osculateur, parce qu’il embrasse pour-ainsi-dire la developpée en la touchant ; car il la touche & il la coupe tout-à-la-fois, étant d’un côté à la partie concave de la courbe, & à l’autre à la partie convexe.

Dans le cercle tous les rayons osculateurs sont égaux, & sont le rayon même du cercle ; la développée du cercle n’étant qu’un point.

Lorsque la courbure est finie, le rayon osculateur est fini, lorsqu’elle est infiniment petite, le rayon osculateur est infini, & enfin lorsqu’elle est infiniment grande, le rayon osculateur est = 0. V. Courbure.

Nous avons promis au mot Engendrer, que nous donnerions ici de nouvelles remarques sur les courbes, qui en se développant s’engendrent en elles-mêmes ; mais ayant vû depuis que le savant M. Euler a traité profondément ce sujet dans le tom. XII. des anciens Mémoires de Petersbourg, nous y renvoyons le lecteur. (O)

OSCULATION, s. f. ou baisement, terme en usage dans la théorie des développées. Soit PC la developpée d’une courbe ; un cercle décrit du point C comme centre (Pl. analys. fig. 12.) & du rayon de la developpée MC, est dit baiser, en M, la developpée, & M. Huyghens, inventeur des developpées, a appellé ce point M, point d’osculation, ou point baisant. Voyez Developpée.

La ligne MC est appellée rayon osculateur, & le cercle décrit du rayon MC, cercle osculateur ou

cercle baisant, Voyez Osculateur.

La developpante PCF, est le lieu des centres de tous les cercles qui baisent la développante AM, décrite par le développement de la courbe BCF. Voyez Developpement & Developpante.

La théorie de l’osculation est dûe à M. Leibnitz, qui a le premier enseigné la maniere de se servir des developpées de M. Huyghens, pour mesurer la courbure des courbes. Voyez Courbure.

On appelle aussi osculation en Géométrie, le point d’attouchement de deux branches d’une courbe qui se touchent. Par exemple, si on a , il est aisé de voir que la courbe a deux branches qui se touchent au point où x = 0, à cause que les radicaux emportent chacun le signe + & −. Voyez Branche & Courbe.

Le point d’osculation differe du point de rebroussement (qui est aussi un point d’attouchement de deux branches), en ce que dans celui-ci les deux branches finissent au point de rebroussement, & ne passent point au-delà, au-lieu que dans le point d’osculation les deux branches existent de part & d’autre de ce point. Dans la fig. 14. n°. 1. d’analyse, D est un point d’osculation ; & dans la fig. 5. G ou C est un point de rebroussement. Voyez Rebroussement. L’osculation s’appelle embrassement quand la concavité d’une des branches embrasse la convexité de l’autre, c’est-à-dire quand les deux branches qui se touchent sont concaves ou convexes du même côte. (O)

OSÉ, participe d’Oser.

OSER, v. act. (Gram.) avoir le courage d’entreprendre une chose hardie, périlleuse, difficile. Qu’il ose ? Celui qui ose a mesuré en lui-même ses forces avec son entreprise.

OSÉE, (Théol.) le premier des douze petits prophêtes : on regarde ses livres comme les plus anciens, les plus prophétiques que nous ayons. Quoiqu’Amos & Isaïe aient paru sous le regne d’Osias, ainsi qu’Osée ; celui-ci les a précédés de quelques années. Il est pathétique, court, vif, & sententieux. Le prophête, quoiqu’inspiré, a toujours le caractere de l’homme ; en parlant par sa bouche, Dieu lui laisse ses préjugés, ses idées, ses passions, ses expressions, son métier, s’il en a un.

OSEILLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) acetosa, genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines soutenues par un calice à six feuilles. Le pistil devient dans la suite une semence triangulaire, enveloppée d’une capsule formée par trois feuilles du calice, les trois autres se flétrissent. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Parmi les trente-une especes d’oseille que comptent les Botanistes, il y en a deux principales qui sont en usage dans la Médecine & dans les cuisines, savoir l’oseille ordinaire & la ronde.

L’oseille ordinaire, acetosa vulgaris, acetosa pratensis, oxalis pratensis, a la racine fibreuse, longue, jaunâtre, amere, & styptique ; ses feuilles sont alternes, grandes d’une palme & plus, pointues, échancrées, & à oreilles du côté qu’elles tiennent à leur queue, d’un verd foncé, acides, & succulentes. Sa tige est cannelée, longue d’une coudée, & branchue ; elle porte des fleurs sans pétales, chargées d’étamines garnies de sommets jaunâtres, & qui s’élevent d’un calice composé de six feuilles.

Ray observe que dans cette espece de plante il y a des fleurs stériles ou incomplettes, & d’autres fertiles ou complettes. Les fleurs stériles ne portent point de fruit, & le pistil de celles qui sont fertiles se changent en une graine triangulaire, de couleur de châtaigne, luisante, enveloppée dans une