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  Jours. Heures Moyen. dist.
Saturne 10579 6 36 26 953800
Jupiter 4332 12 20 35 520110
Mars 686 23 27 30 152369
La Terre 365 6 9 30 100000
Vénus 224 16 49 24 72333
Mercure 87 23 15 53 38710

Période, en terme de Chronologie, signifie une époque ou un intervalle de tems par lequel on compte les années, ou une suite d’années au moyen de laquelle le tems est mesure de differentes manieres, dans différentes occasions, & par des nations différentes. Voyez Tems.

Telles sont les périodes callippique & méthonique, qui étoient deux différentes corrections du calendrier grec ; la periode julienne inventée par Jos. Scaliger ; la période victorienne, &c.

Période callippique, ainsi nommée de Callippus son inventeur, est une suite de 76 ans qui reviennent continuellement, & qui étant écoulés redonnent les pleines & les nouvelles lunes au même jour de l’année solaire.

La période callippique a été inventée pour perfectionner la période methonique de 19 ans ; cette derniere période ne se trouvant pas assez exacte, Callippus, athénien, la multiplia par 4, & forma ainsi la période callippique. Voyez Période Callipique.

Période constantinopolitaine, est la période dont se servent les Grecs : elle est la même que la période julienne. Voyez Période julienne.

Période dyonisienne, ainsi appellée de Denis le Petit, son inventeur, est la même chose que la période victorienne. Voyez Période victorienne.

Période d’Hypparque, est une suite de 304 années solaires qui reviennent continuellement, & qui, selon Hypparque, redonnent en revenant les pleines & les nouvelles lunes au même jour de l’année solaire.

Cette période n’est autre que la période callippique multipliée par 4. Hypparque faisoit l’année solaire de 365 jours, 5 heures, 55′ 12″ ; & de-là il concluoit qu’en 304 ans la période callippique devroit errer d’un jour entier. C’est ce qui l’engagea à multiplier cette période par 4, & à ôter du produit un jour. Mais cette correction ne fait pas revenir les pleines & les nouvelles lunes au même jour de la période ; car il y en a qui anticipent d’un jour, 8 heures, 23′, 29″, 20‴.

Période julienne, est une suite de 7980 ans, qui vient de la multiplication des cycles du soleil, de la lune, & des indictions l’un par l’autre, c’est-à dire, des nombres 28, 19, 15. Elle commence au premier Janvier dans l’année julienne.

Chaque année de la période julienne a son cycle solaire, son cycle lunaire, & son cycle d’indictions particulier, de sorte qu’il n’y a point dans toute l’étendue de cette période deux années qui aient à-la-fois le même cycle solaire, le même cycle lunaire, & le même cycle d’indictions : d’où il s’ensuit que toutes les années de la période julienne sont distinguées les unes des autres.

Cette période fut inventée par Scaliger, comme renfermant toutes les époques, pour faciliter la réduction des années d’une époque donnée à celles d’une autre époque pareillement donnée. Elle s’accorde avec l’époque ou période constantinopolitaine, qui étoit en usage parmi les Grecs ; avec cette différence, que les cycles solaires & lunaires, & celui des indictions, s’y comptent différemment, & que la premiere année de la période julienne differe de celle de la période constantinopolitaine.

Période ou Cycle méthonique, appellé aussi

cycle lunaire, est une suite de 19 ans, au bout desquels les pleines & les nouvelles lunes sont supposées revenir au même jour de l’année solaire. On a appellé cette période méthonique, du nom de son inventeur Methon. Voyez Méthonique. Voyez aussi Cycle.

Période viotorienne, est un intervalle de 532 années juliennes, au bout desquelles les nouvelles & les pleines lunes reviennent au même jour de l’année julienne, selon le sentiment de Victorinus, ou Victorius, qui vivoit sous le pape Hilaire.

Quelques auteurs attribuent cette période à Denis le Petit, & l’appellent pour cette raison période dionysienne : d’autres l’appellent grand cycle pascal, parce qu’elle a été inventée pour trouver le tems de la Pâque, & que dans l’ancien calendrier, la fête de Pâque au bout de 532 ans tombe au même jour.

La période victorienne se trouve en multipliant le cycle lunaire 19 par le cycle solaire 28 ; le produit de ces deux nombres est 532.

Mais il s’en faut quelquefois d’un jour, 16 heures, 58′, 59″, 40‴, que les pleines & les nouvelles lunes ne retombent au même jour dans cette période. Chambers. (O)

Période chaldaïque, voyez Saros.

Période, en termes de Grammaire & de Rhétorique, est une petite étendue de discours qui renferme un sens complet, dont on distingue la fin par un point (.), & les parties ou divisions par la virgule (,), ou par le point avec la virgule (;), ou par les deux points (:). Voyez Pensée & Point.

Le pere de Colonia définit la période une pensée courte, mais parfaite, composée d’un certain nombre de membres, & de parties dépendantes les unes des autres & jointes ensemble par un lien commun.

La période, suivant la fameuse définition d’Aristote, est un discours qui a un commencement, un milieu & une fin, qu’on peut voir tout-à-la-fois. Il définit aussi la période composée de membres, une élocution achevée, parfaite pour le sens, qui a des parties distinguées, & qui est facile à prononcer tout d’une haleine.

Un auteur moderne définit la période d’une maniere beaucoup plus courte & plus claire : une phrase composée de plusieurs membres, lies entre eux par le sens & par l’harmonie.

On distingue en général de deux sortes de périodes, la période simple & la période composée. La période simple est celle qui n’a qu’un membre, comme la vertu seule est la vraie noblesse : c’est ce qu’on appelle autrement proposition, les Grecs la nommoient μονοκολος. La période composée est celle qui a plusieurs membres, & l’on en distingue de trois sortes : savoir, la période à deux membres, appellée par les Grecs δικολος, & par les Latins bimembris ; la période à trois membres, τρικολος, trimembris ; & celle à quatre membres, τετρακολος, ou quadrimembris.

Une vraie période oratoire ne doit avoir ni moins de deux membres, ni plus de quatre : ce n’est pas que les périodes simples ne puissent avoir lieu dans le discours, mais leur briéveté le rendroit trop décousu & en banniroit l’harmonie, pour peu qu’elles y fussent multipliées.

Dès qu’une période passe quatre membres, elle perd le nom de période & prend celui de discours périodique.

Voici un exemple d’une période à deux membres, tiré de Cicéron : ergò & mihi meæ vitæ pristinæ consuetudinem, C. Cæsar, interclusam aperuisti (premier membre), & his omnibus ad benè de republicâ sperandum, quasi signum aliquod sustulisti (second membre).

Exemple de la période à trois membres : nam cum anteà per ætatem hujus loci autoritatem contingere non auderem (premier membre), statueremque nihil huc nisi perfectum ingenio elaboratumque industriâ afferri opor-