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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/187

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res, qui ne sont composées que de six pieces, & dont le pédicule plus long & moins épais, se réunit rarement à quelqu’autre ; il n’est rempli que d’une eau glaireuse & d’une houpe chevelue. Le poucepied au contraire n’est jamais seul ; il est accompagné de plusieurs autres qui forment des grouppes en masse, & ne s’attachent par paquets qu’aux seuls rochers sous l’eau ; ils ne se découvrent même qu’en basse marée. Cette réunion de poucepieds forme un arbre dont les différens pédicules sont les branches ; le sommet est chargé d’une multitude de petits battans triangulaires qui ont chacun leur houpe : ce pédicule est plus court, plus épais, d’une forme & d’une couleur différentes de celui des conques anatiferes. On ne mange que la chair du pédicule des poucepieds.

L’animal qui est contenu dans la coquille, est presque le même que celui des conques anatiferes, excepté la longueur & la grandeur de ses bras ou panaches. Ce panache est semblable à celui de la conque anatifere ; la variété de la figure du poucepied & du sommet de son pédicule, est suffisante pour ne pas confondre ces deux familles ensemble.

Les poucepieds ne peuvent remuer la moindre partie de leur coquille ; il suffit qu’ils soient grouppés & adhérens à d’autres, pour ôter l’idée qu’ils aient quelque mouvement. Hist. des coquillages. (D. J.)

POUCIER, s. m. terme d’Aiguilletier & de Tireur d’or ; c’est une maniere d’ongle de fer blanc dont les Aiguilletiers se couvrent le pouce afin de se conserver l’ongle & d’éviter de se piquer. Les Tireurs d’or se servent aussi d’une piece de pouce de métal, dont ils se couvrent le pouce pour travailler. (D. J.)

Poucier, s. m. terme des Laineurs ; c’est ainsi que les ouvriers Laineurs ou Eplaigneurs d’étoffes de laine, nomment un petit morceau de corne de bœuf qu’ils attachent au pouce de la main, qu’ils appellent main de derriere, avec laquelle ils tiennent la croix où sont montés les chardons morts, dont ils se servent pour leur aider à lainer ou éplaigner les étoffes sur la perche. (D. J.)

Poucier, (Tireur d’or.) c’est un doigtier dont l’acoutreur se couvre le pouce pour conduire son marteau sans se faire de mal, en rebouchant les trous des filieres qui sont trop grands.

Poucier, (Rubanier.) est un petit doigtier de cuivre ou de chamois pour mettre dans les doigts, pour empêcher qu’ils ne se coupent par le passage continuel des filés d’or & d’argent que l’ouvrier emploie.

Poucier, (Serrurerie.) c’est la piece d’un loquet sur laquelle on appuie le pouce pour faire lever le battant du loquet.

POUDE ou POUTE, s. f. (Commerce.) poids de Moscovie qui revient à 40 livres du pays, c’est-à-dire à 32 livres poids de marc de France. On s’en sert surtout pour peser le sel à Astrakan. Le seipod ou esquipon contient dix poudes. Voyez Seipod.

Les marchandises qui se vendent au seipod & au poude, payent à Archangel un pour cent pour le droit du poids. Dictionn. de Comm.

POUDINGUE ou PUDDING-STONE, lapis oculatus, (Hist. nat.) nom anglois adopté par les François, pour désigner une pierre très-dure formée par l’assemblage d’un grand nombre de petits cailloux arrondis de différentes couleurs, qui sont collés les uns aux autres par un gluten ou lien qui est souvent aussi dur que les cailloux mêmes qu’il tient liés, & qui est susceptible de prendre le poli aussi parfaitement qu’eux.

On trouve de ces sortes de pierres composées en différens pays ; celles d’Ecosse sont d’une très-grande beauté, par la variété & la vivacité de leurs couleurs, parce que les cailloux qui les composent sont plus

distincts & plus marqués, & par le beau poli qu’elles prennent.

Dans quelques pays il y a des roches & des montagnes entieres qui sont composées de ces sortes de pierres ; elles varient pour la grandeur & la couleur des cailloux ou pierres qu’elles renferment, & pour la nature du gluten ou du lien qui les retient ensemble. Souvent on trouve dans certains endroits des Alpes, des pierres arrondies qui ont les couleurs les plus belles & les plus variées, & qui sont visiblement formées par l’assemblage d’une infinité de petites pierres collées les unes aux autres ; & l’on voit que ces pierres sont des fragmens de quelques roches de la même nature qu’elles, qui ont été emportés par la violence des torrens qui les ont roulés & arrondis.

On a recours ordinairement au déluge universel pour expliquer l’arrondissement des petits cailloux dont les poudingues sont des amas ; ce qu’il y a de certain, c’est que leur rondeur annonce qu’ils ont dû avoir été roulés avant que d’être collés & réunis.

Poudingue ou Pudding, (Cuisine.) ragoût fort connu des Anglois, & qui parmi eux se diversifie à l’infini. La base en est ordinairement de la mie de pain, du lait, de la moëlle de bœuf, des raisins secs, des raisins de Corinthe, du riz, des pommes de terre même, & du sucre : toutes ces différentes substances diversement combinées, sont différens poudingues. On assure que les Anglois ont plus de mille manieres de diversifier ce ragoût.

POUDRE, s. f. (Gramm.) c’est en général tout corps réduit en très-petites portions séparées les unes des autres. Ces portions sont plus ou moins grosses ; & il y a des poudres grossieres & des poudres menues.

Poudre aux vers, (Botan.) nom vulgaire de la santoline ou semenecine, petite graine vermifuge, d’un goût amer & désagréable, qui nous vient seche de Perse. Voyez Santoline. (D. J.)

Poudre a vers, (Mat. méd.) Voyez Barbotine & Semen contra.

Poudres officinales, (Pharm. thér.) on garde dans les boutiques des Apothicaires, sous forme de poudres, un grand nombre de médicamens tant simples que composés. Il est traité des poudres simples dans les articles particuliers destinés aux diverses matieres qu’on réduit en poudre pour l’usage de la Médecine. Ainsi s’il s’agit de la poudre d’iris, de la poudre d’hypecacuanha, ou plutôt de l’iris en poudre & de l’hypecacuanha en poudre. Voyez Iris & Hypecacuanha. Car il faut observer que cette expression poudre d’iris, ou poudre d’hypecacuanha, seroit au moins équivoque, parce qu’elle est rarement usuelle dans ce sens-là : on ne l’emploie communément que pour désigner des poudres composées qu’on spécifie par le nom de l’un de leurs ingrédiens déterminé par un choix fort arbitraire, selon l’usage ou l’abus introduit & perpetué en Pharmacie. Voyez Composition, Pharm. Ainsi, par exemple, il y a une poudre composée d’iris, que cette expression poudre d’iris désigneroit spécialement. Il est encore fait mention de ces poudres composées, dans les articles particuliers destinés à la drogue simple qui leur donne leur nom. Voyez, par ex. Poudre des trois santaux, au mot Santal, Poudre de roses, ou Diarrhodon, au mot Roses, Poudre des pattes d’ecrevisses, au mot Ecrevisse, &c.

Nous allons rapporter seulement ici la dispensation & les usages de quelques autres poudres composées fort usuelles, & qui portent tout autre nom que celui de leurs matériaux.

Poudre d’algaroth, ou mercure de vie. Le remede qui porte ce nom, est une préparation chimique d’antimoine ; c’est le beurre d’antimoine précipité par l’eau. Voyez sous le mot Antimoine.