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Ainsi, l’on appelle le maire d’une ville le principal magistrat ; & les magistrats eux-mêmes en sont les principaux citoyens, ou, comme on dit communément, les principaux d’une ville.

Un conseil de guerre est composé des principaux officiers assemblés. Dans la péroraison d’un discours, le principal point sur lequel on insiste, est celui qui renferme tous les autres, ou du-moins auquel tous les autres se rapportent.

Il est important dans l’examen d’un affaire, de bien distinguer ce qui est principal d’avec ce qui n’est qu’accessoire. Voyez Accessoire.

Principal, (Jurisprud.) se dit de ce qui est le plus important & le plus considérable d’entre plusieurs personnes ou entre plusieurs choses. On distingue le principal de ce qui est accessoire. Ce principal peut être sans les accessoires ; mais les accessoires ne peuvent être sans le principal ; par exemple, dans un héritage le fond est le principal, les fruits sont l’accessoire.

Principal d’une cause, c’est le fond considéré relativement à l’incidente. V. ci-dessus Cause & Évocation.

Principal commis du greffe est un officier qui tient la plume pour le greffier en chef à sa décharge ; ces sortes d’officiers prennent ordinairement le titre de greffiers ; cependant ils ne sont vraiment que principaux commis.

Principal héritier, est celui auquel on assure la plus grande partie de ses biens. Voyez Héritier.

Principal manoir, est le lieu seigneurial & le château ou maison qui est destiné dans un fief pour l’habitation du seigneur féodal.

En succession de fief en ligne directe, le principal manoir appartient à l’aîné ; c’est au principal manoir des fiefs dominaux que les vassaux sont obligés de faire la foi. Voyez Paris, art. 13. 17. 18. 63. 64. & 65. & les autres coutumes indiquées par Fortin sur ces articles.

Principal obligé est celui d’entre plusieurs co-obligés que la dette concerne spécialement, & auquel on est d’abord en droit de s’adresser pour le paiement. On l’appelle principal obligé pour le distinguer des cautions ou fidejusseurs, dont l’obligation n’est qu’accessoire à l’obligation principale. Voyez Caution, Fidéjusseur, Obligation accessoire & Principale, Obligé. (A)

Principal d’une rente ou d’une somme, est le fond qui produit des arrérages ou des intérêts : il y a des cas où l’on est en droit d’exiger des intérêts du principal, ou de demander le remboursement. Ils sont expliqués aux mots Arrérages, Contrat de constitution, Intérets, Remboursement, Rente.

Principal d’un college, c’est celui qui en est le supérieur qui a la direction générale des études, & l’inspection sur les professeurs dans quelques colleges ; on l’appelle senieur, maître, ou grand-maître.

La place de principal n’est point un bénéfice, & ne se peut résigner.

Les principaux même des petits colleges auxquels il n’y a pas plein exercice, ne doivent, suivant l’ordonnance de Blois, recevoir en leurs colleges aucune autre personne que les étudians & écoliers, ayant maîtres & pédagogues : il est défendu d’avoir des gens mariés, solliciteurs de procès & autres semblables, sous peine de 100 liv. parisis d’amende, & de privation de leurs principaux.

Dans quelque college que ce soit, ils sont obligés de résider en personne, & de remplir les fonctions auxquelles les statuts les obligent, faire lectures, disputes & autres charges contenues dans les statuts. Il leur est défendu de souffrir qu’aucun boursier y demeure plus de tems qu’il n’est porté par les statuts, sous peine de privation de leur principauté, & de s’en

prendre à eux en leur propre & privé nom, pour la restitution des deniers qui en auront été perçus par ceux qui auront demeuré dans le college au-delà du tems porté par les statuts.

Ils ne peuvent donner à ferme leurs principautés, ni prendre argent des régens pour leur donner des classes ; mais il leur est enjoint de pourvoir gratuitement les régens desdites classes, selon leur savoir & suffisance, à peine de privation de leur charge & privileges.

Il leur est défendu, sous les mêmes peines, de s’entremettre de solliciter aucun procès.

On ne peut élire à une place de principal un ecclésiastique pourvu d’un bénéfice à charge d’ames, ou qui requiert résidence ; & si après avoir été élu à une telle place il étoit pourvu d’un bénéfice de la qualité que l’on vient de dire, la place de principal deviendra vacante, sans qu’il puisse la requérir. On excepte néanmoins les bénéfices qui sont dans la même ville où est l’université, ou qui en sont à telle distance, que l’on y peut aller & venir en un jour.

Pour ce qui concerne la police des colleges, voyez ci-devant College, & l’ordonnance de Blois, art. 62. & suivans. (A)

PRINCIPALE, figure, (Peint.) c’est celle qui est le sujet d’un tableau ; cette figure doit tenir la premiere place dans une composition, & ne doit point être, je ne dirai pas éteinte, mais même obscurcie par aucune autre figure. Voyez Tableau. (D. J.)

PRINCIPALITÉ, s. f. (Gram.) dignité du principal. Voyez Principal.

PRINCIPAT, s. m. (Gram.) titre que l’on donne à certains pays, on dit le principat de Catalogne.

PRINCIPAUTÉ, s. f. (Gram.) souveraineté ; comme dans ces phrases, il aspiroit à la principauté. Les principautés d’Orient sont absolues. C’est aussi la terre ou seigneurie qui donne le titre de prince.

Principautés, s. f. (Théol.) troisieme classe de l’hiérarchie des anges.

Principauté citérieure, (Géog. mod) province d’Italie, au royaume de Naples, bornée au midi & au couchant par la mer, au nord par la principauté ultérieure, & au levant par la Basilicate. Elle a 75 milles de longueur, & 50 de largeur. Elle faisoit autrefois partie de la principauté de Capoue, & aujourdui elle fait partie de la terre de Labour. Salerne en est la capitale. (D. J.)

Principauté ultérieure, (Géog. mod.) province d’Italie, au royaume de Naples, bornée au nord par le comté de Molisse & la Capitanate, au midi par la principauté citérieure, au levant par la Capitanate & la Basilicate, & au couchant par la terre de Labour. Elle a 30 milles du nord au sud, & 50 du levant au couchant. Bénevent est la capitale.

PRINCIPES, premiers. Les premiers principes, autrement le premieres vérités, sont des propositions si claires, qu’elles ne peuvent être prouvées ni combattues par des propositions qui le soient davantage. On en distingue de deux sortes ; les uns sont des principes universels, & on leur donne communément le nom d’axiomes ou de maximes. Voyez Axiomes. Les autres sont des principes particuliers, & ils retiennent seulement le nom de premiers principes.

Les premiers principes peuvent être envisagés ou du côté des vérités internes, ou du côté des vérités externes. Considérés sous le premier rapport, ils ne nous menent qu’à une science purement idéale, & par conséquent ils sont peu propres à éclairer notre esprit. Voyez Axiomes, où nous prouvons combien ils ont peu d’influence pour étendre nos connoissances. Considérés sous le second rapport, ils nous conduisent à la connoissance de plusieurs objets qui ont une existence indépendante de nos pensées.

Les premiers principes ont des marques caractéri-