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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/752

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à qui l’on attribue des vertus fabuleuses. On dit qu’elle est noire & transparente ; qu’elle se trouve dans la tête d’un cocq ou d’un chat de mer.

RADARIE, s. f. terme de relation, on nomme ainsi un droit qu’on paye en Perse au gouverneur de la province, sur toutes les marchandises, pour la sureté des grands chemins, particulierement dans les lieux dangereux, & où la rencontre des voleurs est ordinaire. Voyez Radar. (D. J.)

RADARS, s. m. pl. (Hist. mod.) nom qu’on donne en Perse à des especes d’archers, ou gardes des grands chemins, postés en certains endroits, & particulierement aux passages des rivieres & des défilés, pour la sureté publique. Ils demandent aux voyageurs où ils vont, d’où ils viennent, & courent au moindre bruit d’un vol, pour tâcher d’arrêter celui qui l’a commis. On est bientôt informé par leur moyen de ce qu’est devenue une personne qui a commis une mauvaise action. Quelques-uns de ces radars rodent dans les montagnes & dans les lieux écartés, & s’ils y trouvent quelqu’un, ils s’en saisissent sur le moindre soupçon, pour savoir pourquoi il suit des routes détournées. Leurs appointemens fort modiques d’ailleurs, sont compensés par les petits présens qu’ils reçoivent des marchands & autres voyageurs, en leur remontrant la peine qu’ils ont de veiller à la sureté des chemins. Tavernier, de qui nous tirons ces détails, ajoute que la coutume est en Perse, lorsqu’un marchand a été volé, que le gouverneur de la province lui restitue ce qui lui a été pris, pourvû qu’il fasse serment en représentant son livre, ou faisant entendre quelques témoins ; & qu’ensuite c’est au gouverneur à faire la recherche du voleur. Tavernier, voyag. de Perse.

RADE, (Géog. mod.) mot françois qui signifie un espace de mer, à quelque distance de la côte, où les grands vaisseaux peuvent jetter l’ancre, & demeurer à l’abri de certains vents quand ils ne veulent pas prendre port. Ce mot vient d’un ancien nom gaulois radis, qui vouloit dire la même chose, & d’où l’on avoit formé le nom latin de l’île de Ré.

On appelle rade foraine, une rade où il est permis à toutes sortes de bâtimens de mouiller l’ancre, sans craindre le canon des forteresses qui commandent ces rades.

Bonne rade, est un lieu où le fond est net de roche, où la tenue est bonne, c’est-à-dire où le fond est bon pour tenir l’ancre, & où l’on est à l’abri du vent. On dit aussi bonne rade, à l’égard d’un tel vent, comme d’est & de sud ; c’est-à-dire que de ces vents la rade est bonne, & qu’on y est à l’abri. (D. J.)

Rade, s. f. (Marine.) espace de mer, à quelque distance de la côte, qui est à l’abri de certains vents, & où l’on peut jetter l’ancre.

Les vaisseaux y mouillent même ordinairement, en attendant le vent ou la marée propre pour entrer dans le port, ou pour faire voile. Voyez l’ordonnance de la Marine de 1681, liv. IV. tit. 8.

RADEAU, (Fortification.) c’est un assemblage de plusieurs pieces de bois qui forment ensemble un plancher, ou une espece de bateau plat, sur lequel on peut mettre des hommes & de petites pieces de canon, pour passer des rivieres, ou transporter des troupes dans des lieux peu éloignés. Voyez Pont. (Q)

Radeau, terme de riviere, espece de train de bois ou à brûler, ou de charpente, ou de planches, que l’on fait venir à flot sur une riviere.

RADEGAST, (Idolat. germaniq.) idole des anciens slaves. Quelques auteurs disent que Radagaise roi des Huns, qui se distingua dans la guerre du tems des empereurs Arcadius & Honorius, fut après sa mort révéré comme un dieu, sous le nom de Radegast ; mais la malheureuse issue de ses desseins n’étoit

guere propre à persuader à des guerriers de l’adorer comme une divinité. Quoi qu’il en soit, il y avoit une statue de Radegast à Rhethra, dans le Mecklenbourg. L’empereur Othon I. en 960, fit briser cette statue, sans qu’aucun historien l’ait décrite ; mais dans les siecles postérieurs, chacun en a forgé des descriptions fabuleuses. Telle est celle de ceux qui nous représentent cette idole d’or massif, ayant sur la tête un casque de même métal, surmonté d’un aigle avec ses aîles déployées ; les Slaves ne savoient pas alors tant de choses. (D. J.)

RADELSTORFF, (Géog. mod.) ou Rittelsdorff ; petite ville d’Allemagne dans la Franconie, à 2 milles de la ville de Bamberg. Long. 28. 29. lat. 50. 1.

RADER, (Marine.) c’est mettre à la rade.

On dit aussi dérader, lorsqu’un vaisseau étant mouillé dans une rade, un coup de vent le force de quitter la rade, de mettre au large. (Q)

Rader, v. act. (Commer.) en termes de Mesureurs de grains, signifie passer la radoire par-dessus les bords de la mesure, pour en ôter ce qu’il y a de trop, & la rendre juste. On dit aussi racler. Voyez Racler. Diction. de com.

RADERIE, voyez Raagdarie.

RADEUR, s. m. (Com.) celui qui est chargé de la radoire, lorsqu’on mesure des grains, des graines ou du sel. Il y avoit autrefois des radeurs en titre d’office dans les greniers à sel.

RADIAL, le, adj. en Anatomie, se dit des parties qui ont quelque relation avec le radius. Voyez Radius. L’artere radiale est une branche de la brachiale, qui serpente le long du radius. Elle jette d’abord un ou deux rameaux, qui se portent vers la partie inférieure du bras, & qu’on appelle à cause de cela, rameaux recurrens, qui s’anastomosent avec d’autres rameaux de la brachiale ; puis chemin faisant, elle en fournit aux différentes parties qui l’environnent, & gagne la partie supérieure de la main, au-dessus du pouce, où elle se divise en deux rameaux principaux, dont l’un entre dans la main, & s’anastomose avec la cubitale ; & l’autre tourne au-tour de la partie supérieure externe du pouce, & se porte en-dedans de la main pour s’anastomoser de nouveau avec la cubitale, & former une arcade de laquelle partent tous les rameaux qui viennent se distribuer aux doigts. Voyez Brachiale & Cubitale.

Le muscle radial interne vient du condyle interne de l’humérus, & se termine à la partie supérieure de l’os du métacarpe, qui soutient le doigt indice.

Le radial externe est composé de deux muscles ; l’un vient de l’épine, qui se trouve au-dessus du condyle externe de l’humérus ; l’autre vient du condyle même, & ils se terminent, le premier, à l’os du métacarpe qui soutient le doigt indice, le second, à l’os du métacarpe qui soutient le doigt du milieu.

Le nerf radial naît de l’union des trois branches composées, dont la premiere vient de la quatrieme & de la cinquieme paire cervicale ; la seconde, de la sixieme paire, & de la troisieme de la septieme paire cervicale, & de la premiere dorsale. Le tronc du nerf radial se tourne de devant en arriere, & fait un contour particulier autour de l’os du bras, & gagne le condyle externe de cet os, & se distribue tout le long au tégument qui couvre le rayon antérieurement & extérieurement à ceux qui couvrent les parties antérieures du poignet & la convexité de la main. Il se distribue aussi aux différens muscles qui sont situés dans ces parties, & communique avec un rameau du nerf musculo-cutané.

Radial, adj. (Géom.) courbes radiales ; est un nom que quelques auteurs donnent aux courbes, dont les ordonnées vont toutes se terminer en un point, & sont comme autant de rayons partant d’un même centre. C’est de-là que ces courbes ont tiré