Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/129

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sephe, lib. II. de bell. judaïc. c. j. raconte qu’Archelaüs, après avoir fait pendant sept jours le deuil du roi son pere, traita magnifiquement tout le peuple ; & il ajoute que c’est la coutume dans sa nation de donner à toute la parenté du mort des repas qui entraînent souvent une dépense excessive. Voyez Funérailles, Deuil, Tombeau, Sépulcre, &c. Calmet, Dictionn. de la Bible. tome III. p. 364.

Repas de noces, (Antiq. grecq.) pour instruire le lecteur de la nature des repas de noces chez les Grecs, je ne puis guere mieux faire que de transcrire la description qu’en a donnée Lucien dans un dialogue intitulé les lapithes : c’est dommage que ce morceau soit si court.

Dès qu’on fut assemblé, dit Lucien, & qu’il fallut se mettre à table, les femmes, qui étoient en assez grand nombre, & l’épousée au milieu couverte d’un voile, prirent le côté de la main droite, & les hommes se mirent vis-à-vis ; le banquier Eucrite au haut bout, puis Aristenet ; ensuite Zénothemis & Hermon : après eux s’assit le péripatéticien Cléodeme, puis le platonicien, & ensuite le marié ; moi après, le précepteur de Zénon après moi, puis son disciple.

On mangea assez paisiblement d’abord, car il y avoit quantité de viandes, & fort bien apprêtées. Après avoir été quelque tems à table, Alcidamas le cynique entra : le maître de la maison lui dit qu’il étoit le bien venu, & qu’il prît un siege près de Dionysidore. Vous m’estimeriez bien lâche, dit-il, de m’asseoir à table ou de me coucher comme je vous vois, à demi renversés sur ces lits avec des carreaux de pourpre, comme s’il étoit question de dormir, & non pas de manger : je me veux tenir de bout, & paître deçà & delà à la façon des Scythes, &c. cependant les santés couroient à la ronde, & l’on s’entretenoit de divers discours. Comme on tardoit à apporter un nouveau service, Aristene qui ne vouloit pas qu’il se passât un moment sans quelque divertissement, fit entrer un bouffon pour réjouir la compagnie. Il commença à faire mille postures extravagantes, avec sa tête rase & son corps tout disloqué ; ensuite il chanta des vers en égyptien ; après cela il se mit à railler chaque convive, ce dont on ne faisoit que rire. On apporta le dernier service, où il y avoit pour chacun une piece de gibier, un morceau de venaison, un poisson & du dessert : en un mot, tout ce qu’on peut honnêtement ou manger, ou emporter. (D. J.)

REPASSER, v. act. (Gram.) c’est passer plusieurs fois. Caron ne repasse personne. L’armée a repassé le Rhin. Repassez sur cet endroit de votre discours. Repassez votre journée le soir. Voyez les articles suivans.

Repasser un compte, (Commerce.) c’est l’examiner, le calculer de nouveau, en reprendre tous les articles pour voir si l’on n’a rien omis, ou si l’on ne s’est point trompé. Diction. de Comm.

Repasser, terme de Blanchisseuse ; c’est mettre un linge mouillé sur un linge qui est séché, & détirer proprement le linge seché pour en accommoder les ourlets ; ce mot signifie encore polir avec le fer. On dit aussi repasser le point à l’ivoire, pour dire l’ajuster, & le relever avec une dent d’ivoire, après qu’on l’a repassé au fer. (D. J.)

Repasser, terme de Boulanger ; c’est remettre au four du pain rassis afin de le rattendrir.

Repasser des cuirs, les remettre en couleur & leur donner un nouveau lustre. Les Bourreliers le disent ordinairement des harnois de chevaux, & les Selliers des cuirs de carrosses, qu’ils noircissent avec le noir des Courroyeurs. Voyez Sellier & Bourrelier.

Repasser, (Cardeur.) c’est la derniere façon que

les Cardeurs donnent à la laine pour être propre à filer. Pour y parvenir, ils la passent plusieurs fois sur des repassettes, & la roulent en feuillets avec le dos de ces repassettes. Voyez Feuillets & Repassettes.

Repasser un chapeau neuf au feu ; terme de Chapelier, qui signifie en applatir le poil avec un instrument de fer, semblable à celui dont se servent les blanchisseuses pour repasser le linge, à l’exception qu’il est plus épais & plus large ; cette façon n’est en usage en France que depuis fort peu de tems, & nous vient des chapeliers anglois. Voyez Chapeau.

Repasser un chapeau vieux ; c’est le reteindre & lui donner un nouveau lustre & un nouvel apprêt. Il y a des maîtres chapeliers qui ne s’occupent qu’à repasser des chapeaux pour les revendre ; tels sont ceux qui étalent sous le petit châtelet, & dans d’autres endroits de Paris. Quoique ces ouvriers soient chapeliers aussi bien que les autres, ils ne peuvent point cependant travailler à la fabrique des chapeaux neufs, tant que dure l’option qu’ils ont faite de ne travailler qu’en vieux. Voyez Chapelier.

Repasser, en terme de Chauderonnier, c’est polir une piece au marteau de maniere qu’aucun coup de tranche ni de panne ne paroisse.

Repasser, en terme de Doreur sur bois ; c’est après que le champ a été vermillonné, donner une seconde couche de vermillon beaucoup plus vif sur toutes les parties de l’ouvrage, sans en excepter les ornemens les plus mats.

Repasser, en terme d’Epinglier ; c’est pousser la pointe d’une épingle au dernier degré de finesse qu’elle doit avoir. On y parvient en la posant sur une meule beaucoup plus douce que celle qui sert à ébaucher. Voyez Meule & Ebaucher, & les fig. Pl. de l’Epinglier.

Repasser les crasses, (Fondeurs de caracteres.) c’est refondre les scories ou l’écume qui se forme sur la fonte lorsqu’elle est en fusion, & y mélant de nouvelle matiere, la rendre propre à servir de nouveau. (D. J.)

Repasser, (Coutelier, Taillandier.) on dit repasser un couteau, une serpe, un croissant, une faux, quand on les passe sur la meule pour les mieux faire couper.

Repasser une allée, un jardin, (Jardinage.) c’est le ratisser entierement.

Repasser, en terme de Layettier, signifie la derniere façon qu’on donne à la planche pour la rendre lisse & polie.

Repasser, terme de Teinture ; c’est reteindre de nouveau une étoffe dans la couleur qu’elle a déjà, comme teindre de bleu en bleu, de noir en noir.

REPASSETTES, s. f. en terme de Cardeur ; ce sont des especes de cardes très-fines qui servent à donner la derniere façon à la laine pour la rendre propre à être filée.

REPAVER, v. act. (Gram.) paver de-rechef. Voyez Pavé & Paver.

REPAYER, v. act. (Gram.) c’est payer de nouveau. Voyez Payement, Paye & Payer.

REPÊCHER, v. act. (Gram.) c’est pêcher une seconde fois. Voyez les articles Pêche & Pêcher.

REPEIGNER, v. act. (Gramm.) c’est peigner de nouveau. Voyez les articles Peigne & Peigner.

REPEINDRE, v. act. (Gram.) c’est peindre une seconde fois. Voyez les articles Peindre & Peinture.

REPENELLE, s. f. (Chasse.) petite baguette pliante & qui se redresse d’elle-même, & fait ainsi serrer un collet qu’on y a attaché pour prendre des petits oiseaux.

REPENSER, v. n. (Gram.) c’est penser de-rechef. Voyez les articles Pensée & Penser.