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Ils n’avoient pas force de loi, mais ils formoient un grand préjugé.

Quand les questions que l’on proposoit à l’empereur paroissoient trop importantes pour être décidées par un simple rescript, l’empereur rendoit un decret.

Quelques-uns prétendent que Trajan ne donna point de rescripts, de crainte que l’on ne tirât à consequence, ce qui n’étoit souvent accordé que par des considérations particulieres ; il avoit même dessein d’ôter aux rescripts toute leur autorité.

Cependant Justinien en a fait insérer plusieurs dans son code, ce qui leur a donné plus d’autorité qu’ils n’en avoient auparavant. Voyez sur ces rescripts, la seconde dissertation d’Antoine Schulting, l’hist. de la jurispr. rom. par M. Terrasson, p. 261, & les mots Constitution, Decret.

Rescripts des papes, sont des lettres apostoliques, par lesquelles le pape ordonne de faire certaines choses en faveur d’une personne, qui l’a suppliée de lui accorder quelque grace.

On distingue néanmoins deux sortes de rescripts, ceux de grace & ceux de justice ; les premiers dépendent de la volonté du pape ; les autres dépendent plus de la disposition du droit, que de la volonté de celui qui les accorde.

Les rescripts concernent, ou les bénéfices, ou les procès, ou la pénitencerie en toute matiere ; ils doivent être restraints & réduits dans les termes des saints decrets & constitutions canoniques, & en France ils ne sont reçus & exécutés, que sans préjudice de nos libertés.

Les rescripts délégatoires doivent être adressés à l’ordinaire pour les fulminer.

Le pape ne peut par ces rescripts, commettre pour juges, que des naturels françois, & doit choisir les juges dans le ressort du parlement où demeurent les parties.

Aucun rescript ne peut être enregistré au parlement, sans être revêtu de lettres-patentes. Voyez les mémoires du Clergé, Fevret, Fuet, Lacombe, & les mots Bref, Bulle, Fulmination, Délégué

Rescript, se dit aussi en quelques endroits, pour le rapport ou relation que l’huissier ou sergent fait dans son exploit. (A)

RESCRIPTION, s. f. (Com.) ordre, mandement que l’on donne par écrit à un correspondant, commis, facteur, fermier, &c. de payer une certaine somme à celui qui est le porteur de ce mandement. Les rescriptions ne sont ordinairement que d’un supérieur sur son inférieur, ou d’un créancier sur son débiteur. Ainsi un seigneur donne aux marchands des rescriptions sur ses fermiers. On prend à Paris à l’hôtel des fermes des rescriptions des gabelles, des aydes, & des cinq grosses fermes, sur les revenus de ces fermiers du roi dans les provinces, ce qui est très-commode pour y faire passer de l’argent sans frais. Les rescriptions des banquiers se traitent comme les lettres-de-change.

Modele de rescription.

Vous payerez, ou je vous prie de payer à M. Robert, banquier de votre ville, la somme de cinq mille livres, de laquelle je vous tiendrai compte sur les deniers de la recette que vous faites pour moi, en rapportant la présente rescription, avec la quittance dudit sieur Robert, à Paris le 10 Août 1745.

Godeau.

Pour la somme de 5000 livres.
Dictionn. de Commerce & de Trév.

RÉSEAU, s. m. (Ouv. de fil ou de soierie.) sorte de tissu de fil ou de soie fait au tour, dont quelques femmes se servent pour mettre à des coëffes, à des tabliers, & à autres choses. Un réseau est proprement un ouvrage de fil simple, de fil d’or, d’argent,

ou de soie, tissu de maniere qu’il y a des mailles & des ouvertures ; il y a toutes sortes d’ouvrages de résaux : la plûpart des coëffures de femmes, sont faites de tissus à jour & à claires voies, qui ne sont autre chose que des especes de réseaux, dont les modes changent perpétuellement. (D. J.)

Réseaux des Indes, (Soierie.) ce sont des ouvrages de soie propres à faire des ceintures ou des jarretieres. Ceux qui sont destinés pour des ceintures, sont apportés des Indes, garnis aux deux bouts de houpes d’or & d’argent. Ils ont deux aunes ou environ de longueur, sur un tiers & cinq douxiemes de largeur. Dictionn. de Com. (D. J.)

RESECHER, v. act. (Gram.) sécher de-rechef. Voyez Sec & Sécher.

RESECTE, s. f. en Géometrie, est la portion AT (fig. 11, analyse) de l’axe d’une courbe, intercepté entre le point A, sommet de la courbe, ou origine des co-ordonnées ; & le point T, où la tangente MT rencontre l’axe AC, prolongé s’il est nécessaire, soit MP = y, AP = x, on sçait, (Voyez Soutangente) que la soutangente PT, est égale à . Donc la resecte AT est égale à . (O)

RESEDA, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en masque, & composée de plusieurs petales inégaux. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite une capsule membraneuse, qui a trois ou quatre angles. Cette capsule est oblongue & comme cylindrique, & elle renferme des semences arrondies. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante est nommé vulgairement par les Anglois base-rocket. Tournefort en compte sept especes. La plus commune, reseda vulgaris, I. R. H. 423, est, selon Linnæus, le phyteuma de Dioscoride ou des anciens.

Sa racine est longue, grêle, ligneuse, blanche, âcre au goût. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d’un pié & demi, cannelées, creusées, velues, rameuses, foibles, courbées, revêtues de feuilles rangées alternativement, découpées profondément, ondées de couleur verte-obscure, d’un goût d’herbe potagere.

Ses fleurs naissent aux sommités des tiges & des rameaux, en maniere de thyrses ou d’épis lâches ; chaque fleur est composée de plusieurs pétales irréguliers d’un jaune blanchâtre, dont le milieu est occupé par plusieurs petites étamines à sommets jaunes. Après que les fleurs sont tombées, il leur succede des capsules membraneuses, à trois angles, longues d’un pouce, un peu semblables à des urnes cylindriques, & remplies de semences noires, menues, presque rondes. Cette plante fleurit en Juin & en Juillet ; elle croît fréquemment dans les champs, le long des chemins, surtout dans les terres abondantes en craie. (D. J.)

RESELLER, v. act. (Gram.) remettre la selle à un cheval. Voyez Selle & Seller.

RESEMELER, v. act. (Gram.) remonter de semelles des bas ou des souliers. Voyez Semelle & Semeler.

RESEMER, v. act. (Gram.) semer de-rechef. Voyez Semence, Semaille, Semer.

RESEPAGE, s. m. (Jurisprud.) terme d’eaux & & forêts, qui signifie la nouvelle coupe que l’on fait de quelque arbre ou d’un bois en général qui a été mal coupé, ou qui n’est pas de belle venue. L’ordonnance des eaux & forêts ordonne le resepage des bois rabougris, broutés & avortés. Voyez l’article 13 du tit. 25. (A)

RESEPER, v. act. (Archit. hydraul.) c’est couper avec la coignée ou la scie, la tête d’un pieu ou d’un pilot, qui refuse le mouton, parce qu’il a trouvé de