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en-dehors sont démantelées. Voyez Retranchement, &c.

Il consiste ordinairement en deux faces qui font un angle rentrant. Quand les assiégeans ont fait breche à un bastion, les ennemis peuvent faire une retirade, une nouvelle fortification par-derrière. Voyez Bastion, Chambers.

RETIRATION, s. f. (Imprimerie.) Les Imprimeurs disent qu’ils sont en retiration, quand ils impriment le second côté d’une feuille, c’est-à-dire, le côté opposé à celui qui vient d’être imprimé. (D. J.)

RETIRER, v. act. (Gram.) c’est tirer une seconde fois, comme dans cet exemple : il a retiré un second coup de fusil. C’est écarter, éloigner ; retirez cet objet de devant moi ; retirez-vous ; la riviere se retire ; les ennemis se sont retirés. Vivre dans la retraite ; il s’est retiré de la société. Donner l’hospitalité ; la veuve qui retira le prophete Elizée en fut bien récompensée. Dégager une chose ; si vous avez de l’argent, hâtez-vous de retirer vos nippes des mains de cette sang-sue. Déplacer avec peine ; retirez ce clou de cet endroit. Percevoir un revenu ; combien retirez-vous de votre maison ? Prendre moins de volume ou d’étendue ; cette toile s’est bien retirée sur le pré ; ce drap s’est bien retiré à la foule. Priver ; craignez que cet homme impatienté de votre humeur, ne vous retire ses bontés. Sortir ; il s’est retiré de cette entreprise, &c.

Retirer, (Jurisprud.) ou RETRAIRE, signifie exercer l’action de retrait, pour avoir un bien que l’on a droit de revendiquer par cette voie. Voyez ci-après Retrait.

Retirer, se dit aussi en parlant de deniers ou de pieces, c’est-à-dire, les reprendre des mains dans lesquelles ces deniers ou pieces étoient. (A)

Retirer, (Imprimerie.) c’est achever d’imprimer une feuille, la tirer de l’autre côte. Pour bien retirer un ouvrage, il faut exactement observer le registre ; c’est-à-dire, remettre les pointes du grand tympan précisément dans les trous qu’elles ont fait au papier, en imprimant la premiere forme des deux qui sont nécessaires pour chaque feuille. On appelle aussi retirer une lettre, un caractere, les ôter de la forme avec un petit poinçon de fer, pour y en remettre d’autres, suivant les corrections des premieres epreuves. (D. J.)

RETOISER, v. act. (Gram.) toiser de nouveau. Voyez Toise & Toiser.

RETOMBÉE, s. f. (Architect.) On appelle ainsi chaque assise de pierre qu’on érige sur le coussinet d’une voûte ou d’une arcade, pour en former la naissance, & qui, par leur pose, peuvent subsister sans ceintre. Daviler. (D. J.)

RETOMBER, v. act. (Gram.) tomber de-rechef. Voyez Tomber & Chute. Il étoit si enyvré, qu’à peine étoit-il à moitié relevé qu’il retomboit ; il est retombé malade ; il est retombe dans sa mauvaise habitude ; le châtiment en est retombé sur moi.

RETONDRE, v. act. (Architect.) c’est couper du haut d’un mur ou d’une souche de cheminée, ce qui est ruiné pour le refaire. C’est aussi retrancher les saillies ou ornemens inutiles ou de mauvais goût, lorsqu’on regratte la façade d’un bâtiment. Enfin, on entend encore par ce mot réparer l’architecture avec divers outils appellés fers à retondre, pour la mieux terminer, & en rendre les arrêtes plus vives. Daviler. (D. J.)

Retondre, v. act. (Manufacture.) c’est tondre de nouveau. On retond une piece de drap, quand le poil en est encore trop long, & qu’il n’a pas été tondu d’abord d’assez près. On retond aussi toutes sortes de draperies & étoffes de laine, tirées à poil avec le chardon. Dictionn. de Commerce. (D. J.)

Retondre, fers à (Sculpture.) Les Sculpteurs ap-

pellent fers à retondre, certains outils qui leur servent

pour finir, pour polir leurs ouvrages, & repasser dans leurs moulures. (D. J.)

RETORBIO, Géogr. mod.) ou RITORBIO, en latin, Ritovium, ou Ritobium, bourgade d’Italie dans le duché de Milan, au territoire de Pavie, environ à six lieues au midi de cette ville, & presqu’à égale distance de celle de Tortone, du côté du Levant. Ce lieu est renommé par ses bains chauds. C’est le Litubium de Tite-Live, l. XXXII. Pline, l. XIX, c. j, fait l’éloge du lin, retovina lina, qui croissoit dans son voisinage. (D. J.)

RETORDEMENT, s. m. (Soierie.) Les soies fines doivent avoir six points de retordement qui est vingt sur quatorze ; & les communes de point sur point, qui est de seize sur seize, & de quatorze sur quatorze.

RETORDRE, v. act. (Gramm.) C’est tordre de rechef. Voyez Tors & Tordre.

Retordre, (Sayetterie.) Assembler plusieurs filets de soie, de laine, de poil ou de fil, pour les doubler & les rendre plus forts, & en faire une espece de petite ficelle. Les guipures, qui sont une sorte de dentelle, se font de fil retors ou de sole retorse. Savary. (D. J.)

RETORQUER, v. act. (Logiq. dialectiq.) c’est l’action de tourner contre notre adversaire le raisonnement qu’il nous opposoit.

RETORSOIR, terme de Corderie. Voyez Rouet.

RETOUCHER, v. act. (Gram. embellissement en peinture, en sculpture, en gravure,) on dit retoucher un tableau gâté, son style, son ouvrage, en général ; tel maître n’a fait que retoucher un tableau exécuté sur ses desseins, par ses éleves ; on dit encore une copie retouchée par celui qui a fait l’original, ou par tel autre maître.

Retoucher, s. f. c’est l’opération la plus difficile de la gravure en bois, parce qu’elle exige du graveur autant de goût que d’attention & de dessein ; c’est précisément affoiblir & diminuer des traits & des tailles, les rendre plus déliés en otant du bois suivant ce qu’exigent les portées les plus éclairées & le côté du jour de chacune. Voyez Gravure en bois. La différence de la retouche entre la gravure en bois & celle en cuivre, c’est que dans cette derniere retoucher une planche c’est lorsqu’elle est usée repasser le burin dans tous les traits, au lieu que dans l’autre, c’est après la premiere épreuve d’une planche, donner plus de clair par la retouche, & la perfectionner.

RETOUPER, v. act. (Poterie.) c’est en terme de potiers de terre, reprendre un ouvrage qui a été manqué.

RETOUR, s. m. (Gram.) mouvement d’un corps vers le lieu d’où il est parti ; on dit j’attens le retour du courier ; il est de retour de ses voyages ; le retour de la marée a été plus prompt qu’on ne l’espéroit ; ce labyrinthe forme un grand nombre de tours & de retours ; il faut pratiquer là un retour d’équerre ; les retours d’une tranchée éloignent quelquefois beaucoup sa tête de sa queue ; cette femme est sur le retour ; la jeunesse s’enfuit sans retour ; le bon goût, l’esprit national, les mœurs simples, se sont éclipsés sans retour ; vous avez perdu son amitié sans retour ; faites sur vous quelques retours, & vous vous en trouverez bien ; tous les êtres sentent plus ou moins le retour du printems ; il y a de tems en tems à la mauvaise conduite, à la fourberie, des retours fâcheux ; que me donnerez-vous de retour ? ce bien lui a été donné à charge de retour ; il n’y a guere de femme sage qui ne croie qu’on lui en doit beaucoup de retour ; on fait au trictrac jan-de-retour ; à l’hombre & à d’autres jeux, un retour ; il a des retours de partage. Voyez les articles suivans pour quelques autres