continence pour les grains, dont on se sert en Alsace & en quelques lieux des provinces voisines. A Strasbourg, le rezal de froment pese 160 livres poids de marc ; & dans d’autres endroits d’Alsace, plus ou moins. Savary. (D. J.)
RHA, (Géog. anc.) fleuve de la Sarmatie asiatique. Ptolomée, liv. V. ch. ix. qui dit que c’étoit un grand fleuve, ajoute qu’il se jettoit dans la mer Caspienne. On l’appelle aujourd’hui le Volga. (D. J.)
RHAA, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est le nom que les habitans de l’île de Madagascar donnent à l’arbre qui produit le sang-dragon.
RHABDOIDE, adj. en Anatomie ; c’est le nom que l’on donne à la seconde suture vraie du crâne, qui est aussi appellée suture sagittale. Voyez Suture & Sagittale. Ce mot vient du grec ραϐδος, & de εἶδος, forme.
RHABDOLOGIE, s. f. (Géom.) est le nom qu’on donne quelquefois dans l’Arithmétique, à la méthode de faire les deux regles les plus difficiles ; savoir, la multiplication & la division, par le moyen des deux plus faciles, savoir, l’addition & la soustraction, en employant pour cela de petits bâtons ou lames, sur lesquelles certains nombres sont écrits, & dont l’on change la disposition, suivant certaines regles.
Ces petites lames sont ce qu’on appelle ordinairement ossa Neperi, bâtons de Neper, du nom de leur inventeur Neper, baron écossois, qui est aussi l’auteur des logarithmes. Voyez Batons de Neper, au mot Neper. Voyez aussi Logarithme. (E)
RHABDOMANTIE, s. f. (Divination.) Ce mot est composé de ραϐδον, verge, & de μαντεία, divination. C’est l’art futile de prétendre deviner les événemens passés ou avenir par des baguettes. Cet art ridicule prit autrefois beaucoup de faveur chez les Hébreux, les Alains & les Seythes. Il paroît bien qu’il s’agit de rhabdomantie dans Osée, ch. jv. vers. 12, mais il est question de bélomantie, c’est-à dire de divination par les fleches, ch. xxj. xxij. d’Ezéchiel, car les termes sont différens ; cependant saint Jérôme y a été trompé le premier. Voyez Bélomantie. (D. J.)
RHABDONALEPSIS, (Antiq. greq.) ραϐδων ἀναλήψις, fête qu’on célébroit toutes les années dans l’île de Cos, & où les prêtres portoient en procession un cypres. Potter, archæol. græc. ch. xx. tom. I. p. 429. (D. J.)
RHABDOPHORES, (Antiq. grecq.) ραϐδοφόροι, officiers établis dans les jeux publics de la Grece, pour y maintenir le bon ordre, avec pouvoir de punir suivant l’exigence des cas, tous ceux qui y contrevenoient. Potter, archæol. græc. tome I. page 448. (D. J.)
RHABILLAGE, s. m. (Gramm. & Art méch.) c’est le raccommodage d’un ouvrage gâté ou dérangé ; il est d’usage chez les Couteliers, les Horlogers, les Taillandiers, &c. On dit le rhabillage des couteaux, ciseaux, rasoirs, &c. le rhabillage des faulx, faucilles, serpe, haches, &c. le rhabillage d’une montre, &c.
RHABILLER, v. act. (Gramm.) habiller une seconde fois. Voyez Habiller & Habit. Se rhabiller, c’est reprendre ses vêtemens : c’est aussi se remettre en habits neufs ; il faut rhabiller mes gens.
Il se prend au figuré. Vous aurez bien de la peine à rhabiller cette affaire.
RHACHIA, (Géog. anc.) Polybe, liv. III. nomme ainsi une branche des monts Pyrénées, qui formoit un promontoire sur la mer Méditerranée. (D. J.)
RHACHISAGRE, s. f. (Chirurgie.) nom par lequel on peut désigner la douleur arthritique qui attaque l’épine du dos. C’est la maladie qu’on connoît aussi sous le nom de lombago ou rhumatisme goutteux
de l’épine. Le terme de rhachisagre a été employé par le célebre chirurgien Ambrolse Paré, & d’après lui, dans le lexicon Caslello-Brunonianum. Voyez Arthristie, Goutte. (Y)
RHACHITIS, s. m. terme de Chirurgie, qui signifie une maladie qui attaque les os des enfans, & les rend enflés, courbés & tortus. Voyez Enfans, Os..
Cette maladie leur vient souvent d’être mal emmaillotés, d’être trop serrés dans des endroits, & pas assez dans d’autres ; d’être placés de travers, ou d’être trop long-tems dans la même posture, ou de les laisser trop long-tems humides. Elle vient aussi du défaut de mouvement qui se trouve chez eux, & de l’usage de les porter sur les bras ; ce qui fait que leurs genoux & leurs jambes sont trop long-tems dans une situation courbée ; ou par le manque de digestion, ce qui occasionne les alimens à être inégalement distribués dans le corps ; ce qui fait qu’une partie des os prend de l’accroissement au défaut de l’autre.
Les enfans se nouent ordinairement entre les premiers 8 mois & l’âge de 6 ans. La partie qui se noue est lâche, flaccide & foible ; & si ce sont les jambes, elles ne peuvent plus porter le reste de leur corps. Toutes les parties qui servent au mouvement volontaire du corps sont pareillement affoiblies & débilitées, & l’enfant devient pâle, malingre, incapable de tout, & ne se peut tenir droit ; sa tête devient trop forte pour le tronc, & les muscles du cou ne peuvent plus la faire mouvoir, parce qu’ils perdent insensiblement leur force ; leurs poignets, la cheville du pié & les extrémités de leurs côtes se gonflent, & se chargent d’excrescences noueuses, & les os de leurs jambes & de leurs cuisses viennent de travers & crochus ; le pareil désordre saisit aussi leurs bras.
Si cette maladie continue long-tems, le thorax se rétrécit, d’où s’ensuit la difficulté de respirer, la toux & la fievre étique ; l’abdomen s’enfle, le pouls devient foible & languissant, & si les symptomes s’augmentent, la mort s’ensuit. Quand un enfant est capable de parler avant que de pouvoir faire usage de ses jambes, c’est une marque qu’il est noué ; quand cette maladie leur commence de bonne heure, on peut y remédier par des appuis & des bandages que l’on applique aux parties attaquées ; mais quand les os sont parvenus à un état de rigidité & d’inflexibilité, il faut se servir d’autres inventions méchaniques, de différentes sortes de machines faites de carton, de baleine, d’étain, &c. Pour remettre les os tortués dans leur direction naturelle, on se sert de botines de fer blanc pour redresser les jambes ; on met aussi en usage une croix de fer pour comprimer les épaules lorsque les enfans deviennent bossus. Voyez fig. 2. Pl. VI.
Les bains froids servent aussi dans cette maladie, ce qu’il faut faire éprouver aux enfans avant que les nœuds soient absolument formés, & pendant le mois de Mai & de Juin, en les tenant deux ou trois secondes dans l’eau à chaque immersion.
Quelques-uns se servent de liniment de rum, eau-de-vie tirée du sucre, & d’huile de palme ; & d’autres d’emplâtres de minium & d’oxicroceum que l’on applique sur le dos, de sorte que l’on en couvre l’épine entiere. On se sert aussi de frictions sur tout le corps, que l’on fait avec un linge chaud devant le feu, sur-tout à la partie affligée ; l’huile de limaçon est encore bonne pour cette maladie. On tire l’huile de ces animaux en les pilant & les suspendant dans un sac de flanelle, & on enduit les membres & l’épine du dos du malade avec cette huile. Tout ce qui vient d’être dit est traduit de Chambers. On a cru devoir conserver ce qu’on pense en Angleterre d’une maladie qui y est très-commune, & qui paroît y avoir pris son origine il y a une centaine d’années.
Le rhachitis est une maladie particuliere aux en-