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peaux à mesure qu’ils les ont pelées ; il a environ trois piés de longueur afin de servir à deux ouvriers en même tems en cas de besoin. Voyez les Planches du Mégissier.

Selle à poncer, (Parcheminerie.) ce mot se dit chez les Parcheminiers, d’une maniere de forme ou banquette couverte d’une toile rembourrée, sur laquelle ils poncent le parchemin après qu’il a été raturé sur le sommier. Savary. (D. J.)

Selle, (Maréchal.) espece de siége rembourré qu’on met sur le dos du cheval pour la commodité du cavalier.

L’origine de la selle n’est pas bien connue. G. Decan en attribue l’invention aux Saliens, anciens peuples de la Franconie ; c’est de-là, dit-il, qu’est venu le mot latin sella, selle.

Il est certain que les anciens Romains n’avoient, ni l’usage de la selle, ni celui des étriers ; ce qui est cause que Galien fait remarquer dans différens endroits de ses ouvrages, que la cavalerie romaine étoit sujette à plusieurs maladies des hanches & des jambes, faute d’avoir les piés soutenus à cheval. Hippocrate avoit remarqué avant lui, que les Scythes qui étoient beaucoup à cheval, étoient incommodés de fluxions aux jambes pour la même cause.

Le premier tems où nous voyons qu’il ait été question de selles chez les Romains ; c’est l’an 340, lorsque Constance qui combattoit contre son frere Constantin pour lui ôter l’empire, pénétra jusqu’à l’escadron où il étoit en personne, & le renversa de dessus sa selle, comme le rapporte Zonaras. Avant ce tems là les Romains faisoient usage de paneaux quarrés, tels que ceux qu’on voit à la statue d’Antonin au capitole.

Il y a différentes especes de selles ; savoir, à la royale, à troussequin, à piquet, rase ou demi angloise, angloise, à basque, de course, de femme, de poste, de postillon, de couriers, de males, de fourgonniers, &c.

Selle a jetter, outil de Potier d’étain ; c’est une grosse selle de bois à quatre piés, ouverte ou creuse à l’endroit où on dresse le moule de vaisselle pour jetter dedans. Voyez les fig. du métier de Potier d’étain.

Selle à apprêter ou d’établi, ou apprêtoir ; elle a quatre piés, & une planche en-travers sur le milieu qui fait une espece de croix, mais qui ne déborde guere la selle que de quatre à cinq pouces de chaque côté ; sur ce milieu on roidit une perche ou chevron de bois contre le plancher. La selle doit être de la hauteur du genou, longue & large à proportion, suivant le goût de celui qui s’en sert. Voyez Apprêter l’étain.

Selle a modeles, ou chevalet à l’usage des sculpteurs. Il y en a de petites & de grandes ; les petites servent simplement pour modeles ; les grandes servent à faire les grands modeles, les grands ouvrages, en marbre, en pierre, &c.

Ces grandes selles sont faites de fortes pieces de bois de charpente, & ont un second chassis aussi de charpente mouvant, élevé sur le corps de la selle, & qui est pratiqué par la voie d’une boule de buis, placée au point central, entre les deux chassis ; & pour faciliter le mouvement de ce second chassis, on fourre dans des trous qu’on a faits dans l’épaisseur de ses quatre faces, des pinces de fer avec lesquelles on fait tourner toute la machine à volonté. Voyez Pl. du Sculp. les figures posées sur une grande selle ; & une petite selle ou chevalet.

Selles, (Antiq. grecq.) σελλὸς, on nommoit selles ceux qui dans les commencemens rendoient les oracles ; ce nom, selon Strabon, venoit de la ville de Selles, sellæ, en Epire ; & selon Eustathius, de la riviere appellée par Homere, Selleis, Potter, Archæol.

græc. l. II. c. viij. tom. I. p. 267. (D. J.)

Selle turcique, voyez Fosse pituitaire, Selle a cheval.

Selle, (Maladie.) on dit qu’une chose s’évacue par les selles, lorsqu’elle se vuide par l’anus ou le fondement. Voyez Anus.

Nous avons dans les Transactions philosophiques, des exemples de gens qui expulsoient par les selles des pierres artificielles, des bales, &c. Voyez Excrément. Voyez Déjection.

SELLÉ, part. du verbe seller, voyez les articles Selle & Selles.

Sellé, en terme de Blason, se dit d’un cheval qui a une selle.

Werderern en Saxe, d’azur au cheval effrayé d’argent, sellé, bridé & caparaçonné de gueules.

Sellée, terre, (Agricult.) une terre sellée, est une terre qui s’est endurcie. Les terres fortes qui se coupent à la bêche comme des terres franches ou comme des terres glaises, sont sujettes à se seller ; ensorte qu’elles deviennent presque impénétrables à l’eau des pluies & des arrosemens, ce qui est un inconvénient très-grand pour leur culture. (D. J.)

SELLEIS, (Géog. anc.) nom de divers fleuves ; 1°. d’un fleuve du Péloponnèse dans l’Elide, sur les bords duquel fut bâtie la ville Ephira, selon Homere, Iliad. B. v. 659. 2°. fleuve de la Troade, qui, selon le même Homere, Iliade B. v. 838. arrosoit Arisba ; 3°. fleuve du Péloponnèse, dans la Sicyonie ; 4°. fleuve de l’Etolie dans l’Agrée. (D. J.)

SELLER, v. act. mettre la selle.

Seller un cheval, (Maréchal.) c’est lui attacher la selle sur le corps.

SELLERIE, s. f. (Maréchal.) chambre où l’on met les selles, les brides, & autres appartenances d’une écurie pour les conserver.

SELLES ou CELLES, (Géog. mod.) petite ville de France, en Berry, au diocèse de Bourges, sur le Cher avec un pont, à neuf lieues au sud-est d’Amboise, à pareille distance de Blois, à quatre au levant de Romorantin, & à 18 de Bourges. Selles doit son origine à une ancienne abbaye, fondée vers l’an 572, par Childebert, & occupée par les Feuillans depuis 1672. Il y a dans cette ville un hôpital, un couvent d’Ursulines, & un marché par semaine. Long. 19. 16. lat. 47. 14. (D. J.)

SELLETICA PRÆFECTURA, (Géog. anc.) préfecture de la Thrace. Ptolomée, liv. III. c. xj. la compte au nombre de celles qui étoient limitrophes aux deux Moësies, aux environs du mont Hémus, du côté du couchant. (D. J.)

SELLETTE, s. f. (Gramm. & Jurisprud.) est un petit siege de bois, sur lequel l’accusé doit être assis lorsqu’il subit le dernier interrogatoire, lorsque les conclusions du ministere public tendent à peine afflictive ; cela se pratique ainsi, tant en premiere instance que sur l’appel : au-lieu que dans les premiers interrogatoires l’accusé doit être seulement debout, tête nue, en présence du juge qui l’interroge. Quand les conclusions ne tendent pas à peine afflictive, l’accusé subit le dernier interrogatoire de-bout derriere le bareau, & non sur la sellette. Voyez l’ordonnance de 1670, tit. XIV. art. 21. & 23. & la déclaration du 13 Avril 1703. (A)

Sellette, terme de Laboureur, la sellette est un morceau de bois quarré long d’un pié, & large de quatre doigts en tous sens, percé de deux trous presqu’aux deux extrémités, dans lesquels il y a deux chevilles de bois qui le tiennent attaché directement au-dessus de l’essieu de la charrue, & cette sellette est la machine sur laquelle le timon de la charrue est appuyé. (D. J.)

Sellette, s. f. (Charpent.) piece de bois en maniere de moise, arrondie par les bouts, qui accol-