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Le sommet est appellé sinciput, ou bregma. Voyez Bregma.

L’os du derriere de la tête est appellé occipital, ou os de la proue. Voyez Occipital. Et ceux des tempes temporaux, ou os des tempes. Voyez Temporaux.

Les os qui composent le crâne, sont liés ensemble par des sutures. Voyez Suture.

La tête est le siege des principaux organes des sens, savoir des yeux, des oreilles, &c. Elle contient aussi le cerveau enveloppé de ses meninges, dans lequel on croit qu’est le siege de l’ame. Voyez Sens, Cerveau, &c.

La tête est mue par dix paires de muscles, savoir, le splénius, le complexus, le grand droit, le petit droit, l’oblique supérieur, l’oblique inférieur, le mastoïdien, le grand droit interne, le petit droit interne, & le droit latéral. Voyez la description de chacun de ces muscles aux noms qui leur conviennent.

Les Orientaux couvrent la tête d’un turban, & les Occidentaux d’un chapeau. Voyez Turban, Chapeau, & Bonnet.

Têtes, en Anatomie, nom de deux des tubercules quadrijumeaux. Voyez Quadrijumeaux.

Tête de coq, (Anatomie.) caroncule ou éminence qui est dans l’uretre, près de l’endroit où les vaisseaux séminaux envoient la semence dans ce canal. Son usage est, à ce que croyent la plûpart des anatomistes, d’empêcher que la semence ne cause un gonflement douloureux, en allant heurter contre l’orifice du côté opposé. (D. J.)

Tête des insectes. (Hist. nat. des insect.) partie antérieure de l’insecte. Nous ferons sur cette partie quelques légeres observations générales.

Il est si difficile de reconnoître la tête de divers insectes, qu’on seroit presque tenté de croire qu’ils n’en ont point du tout. Celle des uns est fort petite, à proportion de leurs corps ; & celle des autres est fort grande ; cette proportion entre la tête & le corps, n’est pas toujours la même dans le même insecte ; ceux qui l’ont écailleuse, l’ont petite chaque fois qu’ils doivent muer, & grosse chaque fois qu’ils ont mué : on en comprend aisément la raison ; les écailles l’empêchent de croitre tandis que le corps grossit, ce qui fait qu’alors sa grandeur relative par rapport au corps, diminue continuellement. Lorsque les insectes se disposent à muer, la substance de la tête d’un grand nombre, se retire dans leur cou & dans leur premier anneau ; là, n’ayant point ordinairement d’écailles qui la gênent, elle s’étend & grossit ; & lorsque l’animal a quitté sa vieille peau, on est surpris de lui voir une tête deux fois plus grosse qu’elle n’étoit auparavant. Comme l’insecte ne mange ni ne croît point tandis que sa tête se forme, on peut observer à son égard cette singularité que son corps & sa tête ont alternativement chacun leur tour pour croître ; ensorte que lorsque le corps ne croît pas, la tête croît, & que lorsque le corps croît, la tête ne croit pas.

Les têtes des insectes n’ont pas toutes la même figure : l’on en voit de rondes, de plates, d’ovales, de quarrées, de larges, de pointues ; les uns l’ont toute unie, les autres l’ont raboteuse, & quelques-uns comme les phalenes, y ont des poils.

On remarque encore beaucoup de diversité dans la situation de la tête des insectes ; elle est tout-à-fait visible chez les uns, & on a de la peine à la découvrir chez les autres ; il y a même plusieurs especes d’insectes qui peuvent faire entrer leur tête dans le corps, ensorte qu’il n’en paroisse absolument rien : tels sont plusieurs sortes de vers qui se changent en mouches ; tels sont encore les limaces & les limaçons.

Quelques-uns cachent leur tête sous leur dos, comme les tortues sous leurs écailles, & ils l’enveloppent

tellement, qu’à peine peut-on la voir. C’est ainsi que plusieurs chenilles & scarabées, cachent leur tête sous l’écaille qu’ils portent sur le dos.

Enfin quoique le plus grand nombre des insectes portent la tête droite, il y en a cependant qui l’ont un peu inclinée, & c’est une remarque qu’on a faite dans les phalenes. (D. J.)

Tête, (Hist. nat. Botan.) les Botanistes disent que les fleurs ou les graines sont ramassées en maniere de tête, lorsqu’elles sont entassées par petits bouquets : c’est ce qu’on appelle en latin, flores in capitulum congesti. (D. J.)

Tête de dragon, (Hist. nat. Botan.) genre de plante d’Amérique, dont on ne connoît encore qu’une seule espece : voici ses caracteres. Son calice est long & tubuleux ; ses feuilles sont plus étroites que celles du pêcher ; le casque de la fleur est creux, entier, s’ouvrant & se fermant ; sa barbe est divisée en trois segmens, & chaque segment en deux ; ces segmens forment deux especes de mâchoires, ensorte que toute la fleur représente, en quelque maniere, la gueule ouverte d’un serpent, d’un dragon, ou plutôt est semblable à la digitale ; ses fleurs croissent en petites guirlandes ; deux ou trois forment la guirlande, & elles sont placées aux nœuds des tiges. Le pistil s’éleve du calice de la fleur, & est fixe en maniere de clou ; les quatres embryons qui l’environnent, mûrissent en autant de graines.

Cette plante est nommée draco-cephalon americanum par Brugnius, prod. 1. 34. digitalis americana, purpurea, folio serrato, dans les act. ac. reg. par. 79.

M. de la Hire prétend que les fleurs de cette plante amériquaine, ont une propriété singuliere ; c’est que si on les sait aller & venir horisontalement dans l’espace d’un demi-cercle, elles restent en quelque endroit que ce soit de cet espace, sitôt que l’on cesse de les pousser ; ce phénomene qui paroit étonnant, & que dans un autre siecle eût été regardé comme une merveille, dépend de la seule situation des fleurs, de leur figure, & de la maniere dont elles sont attachées à la tige de la plante qui les porte.

En effet, ceux qui connoissent cette plante, jugeront sans peine, en l’examinant, 1°. que le pédicule de la fleur faite en gueule étant mollet & flexible, il peut être facilement mû à droite & à gauche, sans être rompu, ce qui n’arrive pas aux fleurs des autres plantes, qui ont ordinairement leur pédicule roide & faisant du ressort ; 2°. que le pédicule de cette fleur, tendant à l’abaisser en bas, sa pesanteur y contribuant aussi, le calice s’appuie sur la petite feuille qui les soutient, & s’y accroche par les petits poils dont sa base est garnie ; ainsi toutes les fois que l’on fera mouvoir la fleur horisontalement, elle doit nécessairement s’arrêter dès que l’on cessera de la pousser ; ceux qui ne connoissent pas cette plante curieuse, en trouveront la représentation dans les mém. de l’acad. des Sciences, année 1712. Le fait dont on vient de parler, n’est que pour les curieux en général ; voici une autre observation de M. de la Hire pour les Botanistes en particulier.

Outre la forme d’une tête de dragon, à quoi M. Tournefort prétend que la fleur de dracocephalon ressemble, & en quoi il fait consister toute la différence générique qu’il établit entre ce genre de plante, & presque tous les autres, dont les fleurs sont en gueule (auxquelles succedent après que la fleur est passée, 4 semences renfermées au fond du calice de la fleur), M. de la Hire a remarqué, qu’il y a à la base des semences qu’elle porte, entre les graines & le côté inférieur du calice, une espece de dent pointue, courbée par le bout en-haut, arrondie par-dessous, creusée par-dessus, ayant une arrête dans le milieu suivant sa longueur. Cette partie se distingue aisément d’avec les embryons des semences, non-seulement par sa