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pression de la vîtesse ne signifie autre chose, sinon que les vîtesses de deux corps sont toujours entr’elles comme les quotiens des espaces divisés par les tems, pourvu que l’on représente les espaces & les tems par des nombres abstraits qui aient entr’eux le même rapport que ces espaces & que ces tems. Voyez la fin de l’article Equation.

Si le mouvement est variable, on le suppose constant pendant la description d’une partie infiniment petite ds de l’espace, & on exprime alors la vîtesse par ds, dt. Voyez Mouvement.

Vîtesse circulaire. Voyez Circulaire.

Vîtesse du son, de la lumiere, du vent, &c. Voyez Son, Lumiere, Vent, &c.

Vîtesse, (Hydraul.) Voyez Dépense, Force.

VITEX, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, qui a deux levres, & dont la partie postérieure est alongée en forme de tuyau ; le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit presque sphérique, qui est divisé en quatre loges, & qui renferme des semences oblongues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

VITIA, (Géog. anc.) contrée de la Médie, ou du moins voisine de la mer Caspienne & de l’Arménie, selon Strabon, l. II. p. 508. Cette contrée avoit une ville du même nom, que bâtirent les Ænianes de Thessalie. (D. J.)

VITILO, VITOLO, ou VITULO, (Géog. mod.) ville de la Morée, dans le Brazzo-di-Maina, à l’embouchure de la riviere de même nom, au fond d’un port ou petit golfe qui fait partie de celui de Coron. Sophien croit que c’est la ville. Bithylæ des anciens. (D. J.)

Vitilo le, Vitolo, ou Vitulo, (Géogr. mod.) riviere de la Morée, dans le Brazzo-di-Maina. Cette petite riviere se jette dans la mer de Sapienza, où elle forme un port auquel elle donne son nom.

VITIS, (Géog. anc.) fleuve d’Italie, dans la Cispadane. Pline, l. III. c. xv. le met entre le Sapis & l’Anemo, au voisinage de Ravenne. C’est le même fleuve que Tite-Live, l. V. c. xxxv. nomme Utens, & qu’il donne pour borne aux Sénones du côté du nord. Tum Senones recentissimi advenarum ab Utente flumine ad Æ sim fines habuere. Cluvier & Cellarius prétendent qu’il faut lire Utens dans Pline, au-lieu de Vitis. Le nom moderne de ce fleuve est Bevano, selon le pere Hardouin. (D. J.)

VITODURUM, ou VITUDORUM, (Géogr. anc.) ville de la Gaule belgique, dans l’Helvétie, selon la table de Peutinger. C’est Winterthous. (D. J.)

VITRAGE, s. m. (Vitrer.) nom général de toutes les vitres d’un bâtiment. (D. J.)

VITRAIL, s. m. (Archit.) grande fenêtre d’une église, ou d’une basilique, avec des croisillons de pierre ou de fer. (D. J.)

VITRES, s. f. (Vitrer.) verre que l’on met aux croisées, chassis, &c. pour laisser le passage à la lumiere. Les vitres, ou le vitrage, sont des panneaux de pieces de verre mises par compartimens, & qui ont différentes formes.

L’usage des vitres est fort postérieur à la découverte du verre. Selon M. Félibien, du tems de Pompée, Marcellus Scaurus fit faire de verre une partie de la scène de ce superbe théatre qui fut élevé dans Rome pour le divertissement du peuple, & il n’y avoit cependant point alors de vitres aux fenêtres des bâtimens. Les personnes les plus riches fermoient les ouvertures par lesquelles elles recevoient le jour, avec des pierres transparentes, comme les agates, l’albâtre, &c. & les pauvres étoient exposés aux incommodités du froid & du vent.

On ne sait pas quel est celui qui fit connoître la maniere d’employer le verre au-lieu des pierres

transparentes ; mais l’histoire nous apprend que les premieres vitres furent de petites pieces rondes, que l’on assembloit avec des morceaux de plomb refendus de deux côtés, afin d’empêcher que le vent ni l’eau ne pussent passer. On employa après cet heureux essai, des verres de différentes couleurs, que les verriers savoient colorier, & on les rangea par compartimens. Le succès donnant de l’essor à l’imagination, on tâcha de représenter sur les vitres toute sorte de figures, & même des histoires entieres : ce qui s’exécuta d’abord sur du verre blanc, avec des couleurs à la colle ; mais les injures de l’air ayant détruit cet ouvrage, on découvrit d’autres moyens. Voyez Peinture sur verre. (D. J.)

Vitre, (Hist. des inventions.) les vitres ne furent inventées que vers le siecle de Théodose surnommé le grand ; & c’est S. Jérôme, à ce que pense le pere Montfaucon, qui en parle le premier. Avant le regne de ce prince, on ne s’étoit point encore avisé d’employer le verre au vitrage. Séneque dit que ce fut de son tems qu’on commença de mettre aux fenêtres des pierres transparentes. On en fit venir de différens pays, & l’on tailloit celles qui fournissoient un plus grand jour. Pline le jeune s’en servoit aussi pour le même usage. Cependant, quoi de plus aisé à des gens qui depuis si long-tems employoient le verre à tant de choses, que de s’en servir aussi pour jouir, à l’abri des injures de l’air, de la clarté du jour, sans perdre la vue des objets même les plus éloignés ? (D. J.)

Vitres, peintes sur des, (Peinture.) la peinture sur les vitraux des églises & des palais ayant été autrefois beaucoup d’usage, cet art produisit plusieurs artistes qui s’y distinguerent. Cousin (Jean), né à Soucy près de Sens, sur la fin du seizieme siecle, est le plus ancien peintre françois qui se soit fait quelque réputation en ce genre. C’est lui qui a peint les vitres de la sainte Chapelle de Vincennes sur les desseins de Raphaël ; il a peint aussi sur les vitres du chœur de S. Gervais à Paris, le martyre de S. Laurent, la Samaritaine, & le paralytique. Desangives a encore mieux réussi que Cousin. Mais les peintres flamands & hollandois l’emportent sur ceux de tous les autres pays, & l’on peut dire que l’église de Tergaw en particulier, fournit des morceaux excellens en ce genre. Quant à ce qui regarde l’opération de cette peinture entierement abandonnée, voyez Peinture sur verre. (D. J.)

VITRÉ, (Géog. mod.) ville de France, dans la Bretagne, sur la droite de la Vilaine, à 6 lieues au nord-est de Rennes, à 25 au nord de Nantes, & à 22 au sud-ouest de Saint-Malo. C’est la seconde ville du diocèse de Rennes. Elle députe aux états de la province, qui s’y sont même quelquefois assemblés. Il s’y fait un assez bon commerce de toiles crues, de bas, & de gants de sil. Longitude 16. 22. latitude 48. 12.

Argentré (Bertrand d’), historien & jurisconsulte du xvij. siecle, étoit d’une ancienne noblesse de Bretagne. On a de lui une histoire de Bretagne, & des commentaires estimés sur la coutume de cette province. Il mourut en 1690, à 71 ans. (D. J.)

VITRÉE, adj. en Anatomie, est le nom que l’on donne à la troisieme humeur de l’œil, parce qu’elle ressemble à du verre fondu. Voyez Humeur, & Œil.

Elle est placée au dessous du crystallin, dont la configuration rend concave sa partie antérieure. Voyez Crystallin.

Pour ce qui est de la fonction de l’humeur vitrée. Voyez Vision.

Quelques auteurs appellent aussi les tuniques ou membranes qui contiennent cette humeur, tuniques vitrées.