vroit pas tout le corps, mais principalement les parties postérieures, quoiqu’elle enveloppât les épaules, & qu’elle fût attachée avec une boucle sur la poitrine. Il y avoit quatre ou cinq especes de chlamydes, celle des enfans, celle des femmes, & celle des hommes ; & parmi les chlamydes des hommes, on distinguoit celle du peuple & celle de l’empereur. C’est ce que nous appellons un manteau ou une casaque, & plus proprement encore une cotte d’armes. Voyez Cotte d’armes. (G)
* CHLANIDION, s. m. (Hist. anc.) espece de manteau à l’usage des femmes Greques, qui s’appelloit aussi hymation. Il paroît par celui qu’on voit à la femme de Prusias préfet de l’île de Co (antiq. expliq.), qu’il ne descendoit pas jusqu’aux talons. Le chlanidion étoit aussi partie de l’habillement des Babyloniens ; il se mettoit sur la derniere tunique, enveloppoit les épaules, mais ne descendoit pas si bas aux Babyloniens qu’aux femmes Greques. Voyez Chlanis.
* CHLANIS ou CHLANIDION, (Hist. anc.) espece de chlene (voyez Chlene), mais d’une étoffe plus legere & plus douce, & qui servoit également aux femmes & aux hommes.
* CHLENE, s. f. (Hist. anc.) ancien habillement qui s’est appellé aussi lene par les Romains. C’étoit une espece de surtout qui servoit à garantir du froid. Il y en avoit de double & de simple, ou de fourré & de non fourré : on le mettoit la nuit en guise de couverture. Les Grecs s’en servoient à la guerre, ainsi qu’il paroît par quelques endroits de l’Iliade & de l’Odissée ; d’où il s’ensuit que la chlene est très-ancienne. Voyez Chlanis.
* CHLOIES, s. f. pl. (Myth.) fêtes qu’on célébroit à Athenes, dans lesquelles on immoloit un bélier à Cerès. Pausanias dit que cette dénomination de chloies avoit quelque chose de mystérieux ; & M. Potter n’y voit qu’un adjectif fait de chloe, plante verte, nom convenable à la déesse des moissons. Voyez l’antiq. expliq.
CHLOPIGOROD, (Géog.) ville de Russie dans la province de Rosdon.
CHLOROSE, (Med.) voyez le nom François Pales couleurs.
CHMIELNIC, (Géog.) ville de Pologne bâtie en bois, dans la haute Podolie.
CHNIM, (Géog.) ville forte de la Dalmatie, de la dépendance de la république de Venise.
CHOC, s. m. en Méchanique, est l’action par laquelle un corps en mouvement en rencontre un autre, & tend à le pousser. C’est la même chose que percussion. Voy. Percussion & Communication du mouvement (O)
* Choc ; c’est, en Minéralogie, le synonyme de puits : & l’on entend par un puits, une profondeur creusée perpendiculairement en terre, & aboutissant ou à des filons de mine, ou à des galeries qui conduisent à d’autres profondeurs ou puits qui conduisent à des filons. Ces chocs servent premierement à cet usage ; secondement, à donner écoulement aux eaux vers des réservoirs ; troisiemement, à remonter l’eau hors de ces réservoirs, & à la conduire hors de la mine ; quatriemement, à rechanger l’air du fond de la machine, à l’aide des machines inventées à cet effet.
CHOCA, voyez Choucas.
CHOCNA, (Géog.) petite ville de Bohême dans le cercle de Chrudim.
* CHOCOLAT, s. m. (Œcon. domest. & Diete.) espece de gâteau ou tablette préparée de différens ingrédiens, dont la base est la noix de cacao. Voyez
Cacao. La boisson qu’on fait avec cette tablette, retient le même nom ; elle est originairement Américaine : les Espagnols la trouverent fort en usage au Mexique, lorsqu’ils en firent la conquête vers l’an 1520.
Les Indiens qui usoient de cette boisson de tems immémorial, la préparoient d’une maniere fort simple : ils rôtissoient leur cacao dans des pots de terre, & le broyoient entre deux pierres après l’avoir mondé, le délayoient dans de l’eau chaude, & l’assaisonnoient avec le piment, voyez Piment ; ceux qui y faisoient un peu plus de façon, y ajoûtoient l’achiote (voyez Roucou) pour lui donner de la couleur, & l’atolle pour en augmenter le volume. L’atolle est une bouillie de farine de may ou blé d’inde, assaisonnée de piment par les Mexicains, mais relevée de goût par les religieuses & dames Espagnoles, qui ont substitué au piment le sucre, la canelle, les eaux de senteur, l’ambre, le musc, &c. On fait dans ces pays le même usage de l’atolle, que de la creme de ris au Levant. Tout cela joint ensemble donnoit à cette composition un air si brute & un goût si sauvage, qu’un soldat Espagnol disoit qu’elle étoit plus propre à être jettée aux cochons, que d’être présentée à des hommes ; & qu’il n’auroit jamais pû s’y accoûtumer, si le manque de vin ne l’avoit contraint à se faire cette violence, pour n’être pas obligé à boire toûjours de l’eau pure.
Les Espagnols instruits par les Mexicains, & convaincus par leur propre expérience que cette boisson rustique étoit un aliment salutaire, s’étudierent à en corriger les desagrémens par l’addition du sucre, de quelques aromates de l’Orient, & de plusieurs drogues du pays, dont il seroit inutile de faire ici le dénombrement, puisque nous n’en connoissons guere que le nom, & que de tant d’ingrédiens il n’y a presque que la seule vanille qui soit parvenue jusqu’à nous (de même que la canelle est le seul aromate qui ait eu l’approbation générale) & qui soit restée dans la composition du chocolat.
La vanille est une gousse de couleur brune, & d’une odeur fort suave ; elle est plus plate & plus longue que nos haricots, & renferme une substance mielleuse, pleine de petites graines noires, & luisantes. On doit la choisir nouvelle, grasse, & bien nourrie, & prendre garde qu’elle n’ait été ni frottée de baume, ni mise en lieu humide. Voyez Vanille.
L’odeur agréable & le goût relevé qu’elle communique au chocolat, l’ont rendue très-recommandable ; mais une longue expérience ayant appris qu’elle échauffe extrèmement, son usage est devenu moins fréquent ; & des personnes qui préferent le soin de leur santé au plaisir de leurs sens, s’en abstiennent même tout-à-fait. En Espagne & en Italie le chocolat préparé sans vanille, s’appelle présentement le chocolat de santé ; & dans nos îles Françoises de l’Amérique, où la vanille n’est ni rare ni chere, comme en Europe, on n’en use point du tout, quoiqu’on y fasse une consommation de chocolat aussi grande qu’en aucun autre endroit du monde.
Cependant comme il y a encore bien des gens qui sont prévenus en faveur de la vanille, & qu’il est juste de déférer en quelque façon à leur sentiment, on va employer la vanille dans la composition du chocolat, qui paroît la meilleure & la mieux dosée. On dit seulement qu’elle paroît telle ; car comme il y a dans les goûts une diversité infinie d’opinions, chacun veut qu’on ait égard au sien, & l’un ajoûte ce que l’autre retranche ; quand même on conviendroit des choses à mélanger, il n’est pas possible de fixer entr’elles des proportions universellement approuvées ; & il suffira de les choisir telles qu’elles conviennent au plus grand nombre, & qu’elles forment par conséquent le goût le plus suivi.