près près de chaque tremue, & qui servent à roidir les cordes. Le vaisseau qu’on veut enlever étant passé sur les cordes entre les deux chameaux, on pompe toute l’eau ; & par ce moyen les chameaux étant plus légers, s’élevent sur la surface de l’eau, & flottent plus haut qu’ils ne faisoient lorsqu’ils étoient plus pleins, & ils élevent avec eux le vaisseau qui est sur les cordes, qu’on fait roidir en même tems par les guindeaux ; de sorte que le vuide des chameaux qu’on pompe, & la manœuvre qu’on fait avec les guindeaux, concourent en même tems, & le vaisseau est comme emporté jusqu’au-delà des endroits qui ne sont pas assez profonds (Z)
* Chameau ou Porte-grille, (Art méchaniq.) partie du métier à faire des bas. Voyez l’article Bas au Métier.
CHAMELY, (Géog. mod.) c’est le nom de quelques petites îles de l’Amérique, dans le golfe de Panama, à une lieue de la côte.
CHAMFREIN, s. m. en Architecture ; c’est l’inclinaison pratiquée au-dessus d’une corniche ou imposte, que les ouvriers appellent biseau ; mais ces deux expressions s’appliquent plûtôt à la Menuiserie & à la Charpenterie, qu’à la Maçonnerie ; où l’on appelle revers-d’eau les pentes que l’on observe sur la saillie des entablemens ou corniches de pierres, dans les façades extérieures des bâtimens. (P)
Chamfrein, se dit, parmi les Horlogers, d’une petite creusure faite en cone. Voyez Chamfrein, Serrur. Patine, &c. (T)
Chamfrein, en Jardinage, se dit d’une corniche pratiquée dans une décoration champêtre, dont on a abattu toutes les moulures pour la faire paroître rabattue dans un seul pan ou biais. On l’appelle encore biseau. Voyez Biseau. (K)
Chamfrein, en termes de Manege, est la partie du devant de la tête du cheval, qui va depuis le front jusqu’au nez. Le chamfrein blanc est une raie de poil blanc, qui couvre tout le chamfrein.
* Chamfrein, en Serrurerie : si l’on a, par exemple, un morceau de fer quarré, & qu’on en abatte un angle en y pratiquant dans toute sa longueur un pan, de maniere qu’au lieu d’être à quatre faces égales, il n’en reste plus que deux entieres, mais que les deux autres soient altérées par le pan, ce pan s’appelle, en Serrurerie, un chamfrein. Ainsi le chamfrein d’un pesle, c’est le pan pratiqué au pesle, en abattant l’angle qui doit frotter contre la gache : ce pan pratiqué, rend cette partie du pesle arrondie, & facilite la fermeture. Cette idée du chamfrein est très-exacte.
CHAMFRER ; c’est en général, parmi les ouvriers en métaux, former sur l’extrémité d’un trou une espece de biseau, qui se remplit par la tête du rivet qu’on y refoule à coups de marteau.
CHAMFRINER, signifie, parmi les Horlogers & autres ouvriers travaillant les métaux, faire un chamfrein, soit avec le foret, soit avec la fraise. Voyez Chamfrein, Foret, Fraise. (T)
* CHAMICO, (Hist. nat. bot.) graine qui croît au Pérou, & qui ressemble beaucoup, à ce qu’on dit, à celle des oignons : on ajoûte, que si on en boit la décoction dans de l’eau ou du vin, on dort pendant vingt-quatre heures, & qu’on continue long-tems de pleurer ou de rire, quand on l’a prise en pleurant ou en riant. Cette derniere circonstance ne laisse presqu’aucun doute sur ce qu’il faut penser du chamico.
CHAMOIS, s. m. rupicapra, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede ruminant, du genre des chevres. Caprinum genus. Cet animal ressemble beaucoup au cerf pour la forme du corps. Le ventre, le front, l’intérieur des oreilles, & le commencement de la gorge, sont blancs. Il y a de chaque côté au-dessus des yeux, une bande jaunâtre ; le reste du corps est par-tout d’une couleur noirâtre, principalement la
queue, dont le noir est plus foncé, & s’étend sur les côtés. Le dessous n’est pas blanc comme dans le daim. Willughby.
Le mâle & la femelle ont des cornes longues d’une palme & demie, ridées, & pour ainsi dire entourées dans le bas par des anneaux prééminens, droites jusqu’à une certaine hauteur, pointues, & recourbées en forme d’hameçon par le haut. Elles sont noires, légérement cannelées sur leur longueur, & creuses : leur cavité est remplie par un os qui sort du crane. Chaque année ces cornes forment un anneau de plus, comme celles des autres animaux de ce genre. Bellon, Obs. lib. I. cap. ljv.
Le chamois a deux ouvertures derriere les cornes : on a prétendu que ces trous servoient à la respiration de l’animal ; mais cette opinion ne paroît pas fondée, puisqu’on a observé que le crane se trouve au fond de ces ouvertures, où il n’y a aucune issue. On trouve quantité de chamois sur les montagnes de Suisse. Ray, Synop. anim. quad.
Le chamois, dont on a donné la description dans les Mémoires de l’Acad. royale des Sciences, étoit un peu plus grand qu’une chevre ; il avoit les jambes plus longues & le poil plus court ; celui du ventre & des cuisses étoit le plus long, & n’avoit que quatre pouces & demi : on trouvoit sur le dos & sur les flancs un petit poil fort court & très-fin, caché autour des racines du grand. La tête, le ventre, & les jambes n’avoient que le gros poil ; ce poil étoit un peu ondé, comme celui des chevres, au-dessus de la tête, au cou, au dos, aux flancs, & au ventre. Le dessus du dos, le haut de l’estomac, le bas de la gorge, les flancs, le dessus de la tête, & le dehors des oreilles, étoient de couleur de minime brun ; & il y avoit encore depuis les oreilles jusqu’aux narines, une bande de la même couleur qui enfermoit les yeux : le reste du poil étoit d’un blanc sale & roussâtre. La queue n’avoit que trois pouces de longueur, & les oreilles cinq : elles étoient bordées au-dedans par un poil blanc ; le reste étoit ras & de couleur de châtain brun. Les yeux étoient grands ; il y avoit une paupiere interne de couleur rouge, qui se retiroit vers le petit coin de l’œil. M. Duverney prétend que la couleur rouge de cette membrane, ne doit pas être constante. La levre supérieure étoit un peu fendue, à-peu-près comme celle du lievre : cependant M. Duverney a observé qu’il n’y a qu’une petite gouttiere au milieu de la levre supérieure des chamois, comme à celle des bœufs & des moutons. Les cornes étoient noires, rondes, rayées par des cercles, & non torses, & en vis ; elles étoient tournées en arriere sans être crochues, parce que cet animal étoit encore jeune : on dit qu’elles deviennent avec l’âge si crochues en arriere & si pointues, que les chamois les font entrer dans leur peau lorsqu’ils veulent se gratter, & qu’elles s’y engagent de façon qu’ils ne peuvent plus les retirer, & qu’ils meurent de faim. Le chamois dont nous suivons la description, n’avoit des dents incisives qu’à la mâchoire d’en-bas, comme les animaux ruminans : ces dents étoient au nombre de huit, & inégales ; celles du milieu étoient beaucoup plus larges que celles des côtés. Les piés étoient fourchus & creux par-dessous. Mém. de l’Acad. royale des Sc tom. III. part. I.
Le chamois est un animal timide. Il y en a beaucoup sur les Pyrenées, sur les Alpes, dans les montagnes de Dauphiné, sur-tout dans celle de Donoluy. On les voit souvent par troupe de cinquante & plus. Ils aiment le sel ; c’est pourquoi on en répand dans les endroits où on veut les attirer. Ils paissent l’herbe qui croît dans le gravier ; ils sautent d’un rocher à l’autre, avec autant d’agilité que les bou-