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la distillation de plusieurs matieres sujettes à se gonfler, qui ne seroit que très-difficilement praticable dans une cornue écrasée, telle que les cornues de verre de Lorraine.

Nous avons dit au commencement de cet article, qu’on se servoit quelquefois de cornues de fer fondu : cette derniere espece est peu en usage dans les laboratoires des Chimistes ; elle seroit pourtant d’une grande utilité, & on pourroit l’employer dans un très-grand nombre d’opérations chimiques, ce qui diminueroit la dépense ; car une cornue de fer seroit un meuble indestructible : si l’on vouloit s’en procurer, il faudroit avoir l’attention de les faire faire très-minces, & de pratiquer à la partie supérieure un couvercle fermant exactement, qui serviroit à introduire dans la cornue les matieres à distiller, & à en retirer les résidus après la distillation. On conçoit facilement qu’il seroit possible de sauver un grand nombre de cornues de terre, que l’on est obligé de casser pour avoir la matiere charboneuse qui y reste après la plûpart des distillations, &c.

Il ne nous reste plus qu’à dire quelque chose d’une autre espece de cornue, connue sous le nom de cornue tubulée.

Une cornue tubulée est celle à la partie supérieure de laquelle on a pratiqué une petite ouverture en forme de tuyau ou de tube, que l’ouvrier a ajusté de façon à le pouvoir fermer avec un bouchon de verre pour les cornues de verre, & de terre pour celles de terre.

Ces sortes de cornues, soit celles de terre, soit celles de verre, sont très-commodes dans nombre d’opérations, soit pour cohober la liqueur distillée, soit pour introduire de nouvelle matiere, soit pour en ajoûter de différentes especes successivement & en différens tems, &c. sans être obligé de desapareiller les vaisseaux ; on doit apporter toute l’attention possible à ce que les bouchons ferment exactement, & soient ajustés sur le petit tube ou tuyau, de la façon qui sera expliquée au mot tubulure. Voyez Tubulure ou Vaisseaux tubulés.

Il est parlé de l’usage des cornues tubulées au mot distillation, au mot clyssus, & aux articles acice nitreux & acide marin. Voyez Distillation, Clyssus, Nitre, Sel marin. (b)

CORNUS, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Quercy.

CORNUTIA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont le nom a été dérivé de celui de Jacques Cornuti medecin de Paris. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, en forme de masque, dont la lévre supérieure est relevée, & l’inférieure divisée en trois parties. Il s’éleve du fond du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit ou une baie pleine de suc spnérique, qui renferme une semence qui a pour l’ordinaire la forme d’un rein. Plumier, nova plant. Amer. genera. Voyez Plante. (I)

CORO, s. m. (Financ. étrang.) droit de 20e pour l’or, & de 5e pour l’argent, que le roi d’Espagne leve sur le produit des mines du Chilly & du Pérou. Voyez les dictionn. du Comm. & de Trév.

COROD, (Géog. mod.) petite ville de Transilvanie, près de Clausenbourg.

COROGNE (la), Géogr. mod. ville maritime d’Espagne, en Galice, avec un port très-commode. Long. 9. 20. lat. 43. 20.

* COROLITIQUE, adj. (Archit.) épithete par laquelle on désigne des colonnes ornées de feuillages, qui serpentent autour d’elles en spirales, telles qu’on en voit quelquefois dans les édifices, & souvent dans les décorations théatrales. Elles servoient ancienne-

ment de base à des statues, qui étoient aussi appellées corolitiques.

COROLLAIRE, s. m. en Géométrie, est une conséquence tirée d’une proposition qui a déjà été avancée ou démontrée : comme si de cette proposition, Un triangle qui a deux côtés égaux, a aussi deux angles égaux ; on tire la conséquence : donc un triangle qui a les trois côtés égaux a aussi les trois angles égaux.

On auroit tout aussi-tôt fait de dire conséquence que corollaire, cela seroit plus à portée de tout le monde : mais c’est le sort de presque toutes les Sciences d’être chargées de mots scientifiques assez inutiles. Il ne faut pas espérer qu’on les change, & ceux qui en traitent sont obligés de s’y conformer. Il faut avouer aussi que ce n’est pas toûjours la faute des Savans ni des Artistes, si les mots scientifiques sont si multipliés. Comme la plûpart des Sciences & des Arts nous viennent des Grecs & des Latins, les mots nous en sont venus avec les choses ; la plûpart de ces mots scientifiques n’ont point passé dans l’usage ordinaire, & sont devenus obscurs pour le vulgaire. Un Athénien, sans savoir de Géométrie, entendoit tout de suite que le mot de théorème signifioit une vérité de spéculation. Chez nous, c’est un mot savant pour ceux qui ignorent le grec ; & ainsi des autres.

Plutarque, dans la vie de Cicéron, le loue d’avoir le premier donné des noms latins dans ses ouvrages aux objets dont les philosophes grecs s’étoient occupés, & qui jusqu’à lui avoient retenu leurs noms grecs. On ne sauroit rendre le langage des Sciences trop simple, & pour ainsi dire trop populaire : c’est ôter un prétexte de les décrier aux sots & aux ignorans, qui voudroient se persuader que les termes qu’ils n’entendent pas en font tout le mérite, & qui, pour parler le langage de Montagne, parce qu’ils ne peuvent y prétendre, se vengent à en médire. (O)

COROMANDEL (la côte de), Géog. mod. grand pays de l’Inde, en-deçà du Gange ; il contient la côte occidentale du golfe de Bengale.

CORON, (Géog. mod.) ville de la Grece, dans la Morée, sur le golfe de même nom, dans la province de Belvedere. Long. 39. 40. lat. 36. 15.

CORONAIRES, (Anat.) c’est ainsi qu’on distingue deux arteres qui partent de l’aorte, vis-à-vis ses valvules, avant qu’elle soit hors du péricarde, & qui servent à porter le sang dans toute la substance du cœur. Voyez Cœur.

On les appelle coronaires, à cause que par leurs ramifications elles environnent la base du cœur, comme une espece de couronne ou de guirlande. Il en part dans leur route plusieurs branches qui sont dirigées longitudinalement, & comme Ruysch l’observe, aux oreillettes & dans la substance même du cœur : après avoir entouré la base du cœur & s’être rencontrées, elles s’anastomosent l’une avec l’autre. Voyez Cœur. Chambers.

L’artere coronaire stomachique est une branche de la cœliaque ; elle se distribue à l’estomac, & se porte le long de son arc concave entre l’orifice cardiaque & le pylore, où elle s’anastomose avec une branche qui vient de l’hépatique ; elle se divise en plusieurs rameaux, qui non-seulement communiquent entre eux, mais encore avec différens rameaux de la grande & petite gastrique. Voyez Estomac.

Quant à la veine coronaire stomachique, on appelle ainsi une veine qui se décharge dans le tronc de la veine splénique, qui en s’unissant avec la mésentérique, concourt à la formation de la veine-porte. Voyez Veine-porte. (L)

Le ligament coronaire du rayon ou radius, est un ligament qui unit le radius avec le cubitus. Voyez Radius & Cubitus. (L)

CORONAL, adj. en Anatomie, est l’os du front, que l’on appelle aussi os frontal, os de la poupe, &c.