X. donné le 30 Juillet 1647, les prêtres de la Doctrine chrétienne furent desunis des Somasques, & firent une congrégation séparée sous un général particulier & françois. Cette grace leur fut accordée à la sollicitation de Sa Majesté très-chrétienne. Ils ont trois provinces en France ; 1. la province d’Avignon ; 2. de Paris ; 3. de Toulouse. La premiere a sept maisons & dix colléges ; la province de Paris a quatre maisons & trois colléges ; & celle de Toulouse a quatre maisons & treize colléges. Il paroît que cet institut avoit été en quelque maniere jugé nécessaire, même avant sa naissance ; car le pape Pie V. par une bulle du 6 Octobre 1571, avoit ordonné que dans tous les diocèses les curés de chaque paroisse feroient des congrégations de la doctrine chrétienne, pour l’instruction des ignorans, ce qui avoit été reglé ou insinué au concile de Trente, sess. 24. ch. jv. Voyez Moréry & Chambers. (G)
DOCUMENS, s. m. pl. (Jurisprud.) sont tous les titres, pieces, & autres preuves qui peuvent donner quelque connoissance d’une chose. (A)
DODART (la), dodartia, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont le nom a été dérivé de celui de M. Dodart, de l’académie royale des Sciences. Les fleurs de ce genre sont monopétales, anomales, en marque, tubulées & composées de deux levres, dont celle du dessus est découpée en deux parties, & la lévre du dessous en trois. Il sort du calice un pistil qui entre comme un clou dans la partie postérieure de la fleur : ce pistil devient dans la suite un fruit ou une coque arrondie, divisée en deux loges, dans lesquelles il y a des semences qui sont petites pour l’ordinaire. Tournefort, instit. rei herb. Voyez Plante. (I)
DODECAGONE, s. m. (Géom.) polygone regulier qui a douze angles égaux & douze côtés égaux. Voyez Polygone.
Le dodecagone se trace aisément quand l’hexagone est tracé ; car il n’y a qu’à diviser en deux également chaque angle au centre de l’hexagone, & on sait que le côté de l’hexagone inscrit au cercle est égal au rayon. Voyez Hexagone.
Une place entourée de douze bastions est appellée dodecagone en terme de Fortification. (O)
DODECAHEDRE, s. m. est le nom qu’on donne, en Géométrie, à l’un des cinq corps réguliers, qui a sa surface composée de douze pentagones égaux & semblables. Voyez Corps, en Géométrie.
On peut considérer le dodecahedre comme consistant en douze pyramides pentagones ou quinquangulaires, dont les sommets ou pointes sont au centre du dodecahedre, c’est-à-dire de la sphere qu’on peut imaginer circonscrite à ce solide ; par conséquent toutes ces pyramides ont leurs bases égales & leurs hauteurs égales.
Pour trouver la solidité du dodecahedre, il suffit donc de trouver celle d’une de ces pyramides, & de la multiplier ensuite par 12. Or la solidité d’une des pyramides se trouve en multipliant sa base par le tiers de la distance de cette base au centre ; & pour trouver cette distance, il faut prendre la moitié de la distance entre deux faces paralleles. Voyez l’article Pyramide.
Le diametre de la sphere étant donné, le côté du dodecahedre se trouve par ce théorème ; le quarré du diametre de la sphere est égal au rectangle sous la somme des côtés du dodecahedre & de l’exahedre, inscrit à la même sphere, & le triple du côté du dodecahedre. Ainsi le diametre de la sphere étant 1, le côté du dodecahedre inscrit sera ; par conséquent ce côté est au diametre de la sphere ∷ est à 2, & le quarré de ce côté au quarré
du diametre, comme est à 4. Par conséquent le diametre de la sphere est incommensurable, tant en grandeur qu’en puissance, au côté du dodecahedre inscrit. Voyez Incommensurable. (E)
DODECATEMORIE, s. f. (Géom.) signifie la douzieme partie d’un cercle. Voyez Cercle, Arc, &c.
Ce terme s’applique, principalement en Astrologie, aux douze maisons ou parties du zodiaque du premier mobile, pour les distinguer des 12 signes : mais l’Astrologie étant aujourd’hui proscrite & méprisée, ce mot n’est plus en usage.
Dodecatemorie, est aussi le nom que quelques auteurs ont donné à chacun des 12 signes du zodiaque, par la raison que chacun de ces signes contient la douzieme partie du zodiaque ; mais ce mot est aussi hors d’usage. Chambers. Voyez Signe. (O)
DODONÉE, dodonoea, subst. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont le nom a été dérivé de celui de Rombert Dodonée. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme de soûcoupe, & divisée en trois parties. Il s’éleve du calice un pistil, qui devient dans la suite un fruit mou ou une baie oblongue, qui renferme une semence de la même figure. Plumier, nova plant. Americ. gener. Voy. Plante. (I)
DODONÉEN, adj. (Mytholog.) surnom qu’on donnoit à Jupiter dans l’antiquité, parce qu’il étoit adoré dans le temple de Dodone, bâti dans la forêt de même nom.
Dodone étoit une ancienne ville d’Epire, célebre par sa forêt, par son temple, & par une fontaine.
La forêt de Dodone étoit plantée de chênes consacrés à Jupiter ; dans cette forêt étoit un temple élevé en l’honneur du même dieu, & où il y avoit un oracle qui passoit pour le plus fameux & le plus ancien de tous les oracles de la Grece. V. Oracle.
Mais ce n’étoit pas seulement dans le temple que se rendoient les oracles, les pigeons qui habitoient la forêt, passoient aussi pour avoir le don de prédire l’avenir. On trouve dans Hérodote l’origine de cette fable. Cet auteur observe que le mot qui en langue thessalienne veut dire un pigeon, signifie en grec une prophétesse ou devineresse ; & un mot suffisoit aux Grecs pour imaginer une fable. Ils accorderent aussi le don de prophétie aux chênes de la forêt, dont quelques-uns étant creux, les prêtres imposteurs pouvoient s’y cacher & rendre des réponses au peuple superstitieux qui venoit les consulter, & qui se tenant toûjours par respect éloigné de ces arbres sacrés, n’avoit garde de démêler la fourberie.
La fontaine de Dodone étoit dans le temple même de Jupiter. Les anciens naturalistes assûrent qu’elle avoit la propriété de rallumer les torches nouvellement éteintes ; ce qui, ou n’étoit pas vrai, ou venoit sans doute de quelque vapeur ou fumée sulphureuse qui s’en exhaloit. On en disoit autant d’une fontaine de Dauphiné, située à trois lieues de Grenoble, dont parle S. Augustin dans le XXI. liv. de la Cité de Dieu, & qu’on appelloit la fontaine ardente, mais qui ne produit plus aujourd’hui les effets qu’en racontent les anciens ; parce que depuis plus de deux cents ans elle s’est éloignée d’un petit volcan sur lequel elle couloit, & qui jette encore de tems en tems de la fumée, & même quelques flammes, dit M. Lancelot témoin oculaire : on ajoûte aussi que la fontaine de Dodone éteignoit les torches allumées, ce qui n’est pas fort étonnant ; car en plongeant ces torches dans un endroit où le soufre étoit trop dense, telles qu’étoient les eaux de cette fontaine, elles devoient naturellement s’éteindre. Chambers. (G)
* DODONIDES, s. f. (Mythol.) femmes qui