pour joüir de quelque belle vûe ; c’est aussi dans les anciens châteaux, une tourelle en maniere de guérite, élevée sur une grosse tour.
Donjon, terme de Fortification, est la partie la plus élevée d’un château bâti à l’antique, qui sert comme de guérite ou de place d’observation. Voyez Chateau. C’est aussi plus ordinairement une espece de petit fort renfermé dans un autre, qui sert de derniere retraite à ceux qui le défendent. On ne trouve plus de donjons que dans les vieux châteaux ou dans les anciennes fortifications.
Fauchet dérive ce mot de domicilium, parce que le donjon étant la partie la plus forte du château, étoit le logement du seigneur. Ménage le dérive de dominionus, qu’on trouve dans les anciens titres en cette signification. D’autres tiennent qu’il vient de domus Julii Cæsaris, ou domus jugi ; & d’autres, de domus Juliani, l’empereur Julien ayant bâti plusieurs de ces châteaux dans les Gaules, dont il y en a encore un en Lorraine, qu’on appelle dom Julien. Ducange dit qu’on a ainsi appellé un château, in duno aut colle ædificatum, & que les auteurs de la basse latinité l’ont appellé donjo, dongeo, dongios, domgio, & domnio.
En quelques châteaux, comme celui de Vincennes, le donjon est le lieu où on met les prisonniers qui sont les mieux gardés. Chambers. (Q)
DONJONNÉ, adj. en termes de Blason, se dit des tours & des châteaux qui ont des tourelles.
Castellant en Provence, de gueules à la tour donjonnée de trois pieces d’or.
DONNÉ, adj. terme dont se servent souvent les Mathématiciens, pour marquer ce que l’on suppose être connu.
Ainsi quand une grandeur est connue, ou quand on en peut assigner une autre qui lui est égale, on dit qu’elle est donnée de grandeur. Voyez Grandeur.
Quand on suppose que la position d’une ligne, &c. est connue, on dit qu’elle est donnée de position. On dit la même chose d’un point dont la place est donnée.
Par exemple, quand un cercle est actuellement décrit sur un plan, son centre est donné de position, sa circonférence est donnée de grandeur, & le cercle est donné tant de position que de grandeur.
Un cercle peut être donné de grandeur seulement, comme lorsqu’on n’a donné que son diametre, & que le cercle n’est point décrit actuellement.
Quand l’espece de quelque figure est donnée, on dit qu’elle est donnée d’espece. Voyez Semblable.
Quand on connoît la proportion qu’il y a entre deux quantités, on dit qu’elles sont données de proportion. Harris & Chambers. (O)
Données, adj. pris subst. terme de Mathématique, qui signifie certaines choses ou quantités, qu’on suppose être données ou connues, & dont on se sert pour en trouver d’autres qui sont inconnues, & que l’on cherche. Un problème ou une question renferme en général deux sortes de grandeurs, les données & les cherchées, data & quæsita. V. Problème, &c.
Euclide a fait un traité exprès sur les données ; il se sert de ce mot pour désigner les espaces, les lignes, & les angles qui sont donnés de grandeur, ou auxquels on peut assigner des espaces, des lignes, ou des angles égaux.
Ce mot, après avoir d’abord été en usage dans les Mathématiques, a été ensuite transporté dans les autres Arts, comme la Philosophie, la Medecine, &c. On s’en sert dans ces sciences pour désigner les choses que l’on prend pour accordées, sans avoir de preuves immédiates de leur certitude, mais simplement pour servir de base aux raisonnemens : c’est aussi pour cette raison que dans les ouvrages de Physique, on appelle quelquefois data,
DONNER, (Comm.) se dit assez ordinairement dans le négoce en détail, pour signifier que la vente des marchandises a été considérable, ou qu’elle n’a pas été bonne. En ce sens on dit : la vente a bien donné ou a mal donné.
Donner du tems, se dit parmi les Marchands, pour accorder du terme, du délai à un débiteur.
Donner à la grosse, c’est hasarder son argent sur un vaisseau, ou sur les marchandises de la cargaison, moyennant un intérêt de tant pour cent. Voyez Grosse avanture. Dict. de Commerce & de Trévoux. (G)
Donner à la coste, (Marine.) cela se dit lorsqu’on est forcé de s’échoüer à terre, soit par la force du mauvais tems, soit pour se sauver lorsqu’on est poursuivi par quelque corsaire. (Z)
Donner des culées, (Mar.) Voyez Culée.
Donner un grand hunier à un vaisseau, (Marine.) on se sert de cette expression dans la Marine, en comparant la vîtesse de deux vaisseaux, pour dire, que quand l’un n’auroit pas sa voile de grand hunier, il iroit aussi vîte que l’autre qui l’auroit déployée. (Z)
Donner vent devant, (Marine.) c’est mettre le vent sur les voiles, pour ensuite courir sur un autre air de vent, & changer sa route. Voyez Virer. (Z)
Donner des deux à un cheval, en terme de Manege, c’est le frapper avec les deux éperons. Donner le pli, c’est la même chose que plier. Donner leçon à un cheval, c’est lui apprendre ses airs de Manége. Donner dans les cordes, se dit d’un cheval qu’on a attaché avec le cavesson entre les deux piliers. Il donne dans les cordes, lorsqu’en avançant entre les deux piliers, il tend également les deux cordes qui tiennent par un bout à son cavesson, & par l’autre à chaque pilier. Donner un coup de colier, se dit d’un cheval de voiture qui tire vigoureusement, sur-tout lorsqu’il faut faire sortir la voiture de quelque mauvais pas. Donner quatre doigts de bride, est une expression qui signifie qu’il faut lâcher un peu les renes au cheval. Donner l’herbe ou le verd à un cheval, c’est le nourrir dans l’écurie avec de l’herbe verte fraîche coupée, au lieu de foin & d’avoine ; ce qu’on fait pour le rafraîchir. Donner un coup de corne, c’est saigner un cheval au palais, au moyen d’un coup qu’on y donne avec le petit bout d’une corne de chamois ou de cerf. Donner des plumes à un cheval, c’est une opération à l’épaule. Donner la main ou donner la bride, c’est lâcher la bride.
Se donner de la peine, se dit d’un cheval qui n’ayant point de vîtesse, galope en se donnant bien du mouvement, & cependant galope lourdement, & n’avance point. Voyez Galoper.
Donner haleine, (Maréc.) Voyez Haleine.
Donner le cerf aux chiens & les autres bêtes, (Vénerie.) c’est lancer & faire découpler les chiens sur les voies.
DONNEUR À LA GROSSE, dans le Commerce de mer, signifie celui qui fait un contrat ou obligation par écrit, pour assûrer le corps ou les marchandises d’un vaisseau. Voyez Donner à la grosse & Assûrer. Dict. du Comm. & de Trév. (G)
Donneur d’ordre, terme de commerce de lettres de change, celui qui passe son ordre au dos d’une lettre de change. Voyez Ordre. Dict. de Comm. & de Trév. (G)
DONZELLE, (Hist. nat. Ichthiol. Ophidion, Plinii, Rondeletio ; poisson qui differe peu de l’anguille