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les statuts, transactions, sentences arbitrales, on se sert du terme d’homologation. (A)

ENTÉROCELE, s. s. en Chirurgie, hernie ou descente des intestins dans le pli de l’aine. Le mot est formé du grec ἔντερον, intestin, & κήλη, tumeur.

C’est ordinairement l’intestin iléon qui forme la tumeur herniaire dont il est question.

La cause prochaine de l’entérocele est la relaxation ou l’extension de la partie inférieure du péritoine, qui passe alors à-travers l’anneau du muscle oblique externe. Ses causes éloignées sont les grands efforts, les exercices trop rudes, la toux violente, le fréquent vomissement, les cris, &c. ce qui fait que les enfans y sont plus sujets que les autres. Voyez Hernie. (Y)

ENTÉROÉPIPLOCELE, s. f. (Chirurg.) tumeur au pli de l’aine, formée par l’intestin & l’épiploon. Voyez Hernie.

Ses causes sont les mêmes que celles de l’entérocele. Voyez Entérocele. (Y)

ENTÉROÉPLIPLOMPHALE, s. f. (Chirurgie.) espece d’exomphale ou de hernie, dans laquelle les intestins & l’épiploon forment une tumeur au nombril. Voyez Exomphale.

Ce mot est composé de ἔντερον, intestin, ἐπίπλοον, épiploon, & ὀμφαλός, nombril. (Y)

ENTÉRO-HYDROMPHALE, s. f. en Chirurgie, espece d’exomphale dans laquelle, outre le déplacement de l’intestin qui lui est commun avec l’exomphale, il se ramasse encore une quantité d’humeur aqueuse. Voyez Exomphale.

Ce mot est formé du grec ἔντερον, intestin, ὕδωρ, aqua, eau, sérosité, & de ὀμφαλός, nombril. (Y)

ENTÉROLOGIE, s. f. (Anatomie.) mot composé de ἔντερον, intestin, viscere, & λόγος, sermo, discours ; c’est proprement un traité des visceres, quoique ce mot s’entende généralement des visceres des trois cavités, de la-tête, de la poitrine, & du bas-ventre. Voyez Viscere. (L)

ENTÉROLOGIE, s. f. (Chirurgie.) espece d’exomphale, dans laquelle les intestins sortent de leur place, & forment une tumeur dans le nombril Voy. Exomphale.

Ce mot est formé du grec ἔντερον, intestin, & ὀμφαλός, nombril. (Y)

ENTÉROTOMIE, s. f. opération de Chirurgie, incision à l’intestin pour en tirer des corps étrangers. Cette opération est un remede extrème, qu’on ne doit employer que dans des cas où il pourroit encore donner quelque espérance, & où, faute de recourir, la mort est inévitable.

L’expérience nous fournit la preuve de la possibilité de cette opération dans la guérison des plaies des intestins. L’entérotomie peut être très-nécessaire dans plusieurs circonstances, & principalement dans l’opération de la hernie, lorsque des corps étrangers se seront glissés dans la portion étranglée de l’intestin, & qu’ils en empêcheront la réduction : dans ce cas il faudra retenir l’intestin au bord de la plaie, pour éviter l’épanchement qui pourroit arriver si on le replaçoit dans le ventre après cette opération.

M. Hevin a traité de la possibilité & de la nécessité de l’entérotomie, dans un mémoire sur les corps étrangers de l’œsophage, inséré dans le I. volume de ceux de l’académie royale de Chirurgie. (Y)

ENTERRAGE, s. m. terme de Fonderie, est un massif de terre dont on remplit régulierement la fosse autour du moule, pour le rendre plus solide & l’entretenir de tous côtés. On remplit les galeries jusqu’à l’effleurement du dessus des grais, au-dessous de la grille, avec du moilon maçonné avec du plâtre mêlé de terre cuite pilée. On comble la fosse avec de la terre mêlée de plâtre, qu’on bat avec des pilons de cuivre pour la rendre plus ferme. Voyez les Fonderies des figures en bronze.

ENTERREMENT, s. m. (Jurisprud.) Voyez Sépulture.

ENTERRER LES FUTAILLES, (Mar.) c’est-à-dire les mettre en partie, ou les enfoncer un peu dans le lest du vaisseau. (Z)

ENTÊTER, v. act. c’est, en termes d’Epinglier, attacher la tête à la hanse, de maniere qu’elle paroisse y avoir été soudée. Cela se fait dans le métier entre le poinçon & l’enclume. Voy. Métier, Poinçon, Enclume, Epingle, & les figures, Planche de l’Epinglier.

ENTHLASIS, s. f. (Chirurgie.) espece de fracture du crane faite par instrument contondant, dans laquelle l’os est brisé en plusieurs pieces, avec dépression & plusieurs fentes qui se croisent. Ce mot est grec, ἔνθλασις, collisio, infractio, fracture à plusieurs pieces, du verbe ἐνθλάω, infringo, je brise. Voyez Trépaner. (Y)

ENTHOUSIASME, s. m. (Philos, & Belles-Lett.) Nous n’avons point de définition de ce mot parfaitement satisfaisante : je crois cependant utile au progrès des beaux arts qu’on en cherche la véritable signification, & qu’on la fixe, s’il est possible. Communément on entend par enthousiasme, une espece de fureur qui s’empare de l’esprit & qui le maîtrise, qui enflamme l’imagination, l’eleve, & la rend féconde. C’est un transport, dit-on, qui fait dire ou faire des choses extraordinaires & surprenantes ; mais quelle est cette fureur & d’où naît-elle ? quel est ce transport, & quelle est la cause qui le produit ? C’est-là, ce me semble, ce qu’il auroit été nécessaire de nous apprendre, & dont on a cependant paru s’occuper le moins.

Je crois d’abord que ce mouvement qui éleve l’esprit & qui échauffe l’imagination, n’est rien moins qu’une fureur. Cette dénomination impropre a été trouvée de sang froid, pour exprimer une cause dont les effets (quand on est dans cet état paisible) ne sauroient manquer de paroître fort extraordinaires. On a cru qu’un homme devoit être tout-à-fait hors de lui-même, pour pouvoir produire des choses qui mettoient réellement hors d’eux-mêmes ceux qui les voyoient ou qui les entendoient : ajoûtez à cette premiere idée l’enthousiasme feint ou vrai des prêtres du Paganisme, que la charlatanerie les engageoit à charger de grimace & de contorsion, & vous trouverez l’origine de cette fausse dénomination. Le peuple avoit appellé ce dernier enthousiasme, fureur prophétique ; & les pédans de l’antiquité (autre partie du peuple peut-être encore plus bornée que la premiere) donnerent à leur tour à la verve des poëtes, dont il n’est pas donné aux esprits froids de pénétrer la cause, le nom superbe de fureur poétique.

Les poëtes flatés qu’on les crût des êtres inspirés, n’eurent garde de détromper la multitude ; ils assûrerent dans leurs vers, au contraire, qu’ils l’étoient en effet, & peut-être le crurent-ils de bonne-foi eux-mêmes.

Voilà donc la fureur poétique établie dans le monde comme un rayon de lumiere transcendante, comme une émanation sublime d’en-haut, enfin comme une inspiration divine. toutes ces expressions en Grece & à Rome étoient synonymes aux mots dont nous avons formé en françois celui d’enthousiasme.

Mais la fureur n’est qu’un accès violent de folie, & la folie est une absence ou un égarement de la raison ; ainsi lorsqu’on a défini l’enthousiasme, une fureur, un transport, c’est comme si l’on avoit dit qu’il est un redoublement de folie, par conséquent incompatible pour jamais avec la raison. C’est la raison seule cependant qui le fait naître ; il est un feu pur qu’elle allume dans les momens de sa plus grande supériorité. Il fut toûjours de toutes ses opérations la plus prompte, la plus animée. Il suppose une mul-