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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/147

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Evêché in Partibus, voyez ci-après Evêque in Partibus.

Evêché Métropolitain ; voyez Archevêque, & ci-après Evêque Métropolitain, Métropole, Métropolitain.

Evêchés Sécularisés, sont ceux qui ne sont plus en titre de bénéfices, & qui sont possédés par des laïcs ; ceux de Magdebourg & de Bremen en Allemagne, l’ont été, & ne sont plus considérés que comme des principautés séculieres qui appartiennent à des protestans. Tableau de l’Empire germaniq. page 89. (A)

Evêché Suffragant, est celui qui est soûmis à une métropole. Voyez ce qui a été dit ci-devant sur les Evêchés en général, & ci-après Evêque métropolitain, Métropole, Métropolitain (A)

Evêché Vacant, est celui qui n’est point rempli de fait, ou qui de droit est censé ne le pas être. Il est vacant de fait par la mort de l’évêque ; il est vacant de droit, par les mêmes causes qui font vaquer les autres bénéfices. Voyez Régale, Siége vacant. (A)

EVECTION, s. f. (Astron.) est un terme que les anciens astronomes ont employé pour désigner ce qu’ils appelloient la libration de la lune. Voyez Libration.

Dans la nouvelle astronomie, quelques astronomes ont employé ce mot pour désigner une des principales équations du mouvement de la lune, qui est proportionnelle au sinus du double de la distance de la lune au soleil, moins l’anomalie de la lune. Cette équation est de 1 degré 20 minutes, selon quelques auteurs ; selon d’autres, de 1° 16′, 1° 18′, &c. Sa quantité n’est pas encore exactement déterminée, ni par la théorie, ni par les observations ; mais après l’équation du centre, elle est la plus grande de toutes les équations de la lune, sans en excepter la variation, qui n’est qu’environ la moitié de celle-ci. Voyez Variation.

M. Mayer, dans ses nouvelles tables de la lune publiées dans le second volume des mémoires de l’académie de Gottingen, s’est servi du terme d’évection pour désigner l’équation dont il s’agit. C’est l’évection qui fait varier l’équation du centre dans les tables newtoniennes de la lune, de plus de deux degrés & demi. Voyez Equation & Lune. (O)

* Evections, evectiones, (Hist. anc.) c’étoit une permission écrite de l’empereur, ou des gouverneurs, ou des premiers officiers, sur laquelle on pouvoit courir la poste, sans bourse délier. On présentoit cette permission à toutes les stations. Si le chemin conduisoit au lieu de la résidence d’un gouverneur, il falloit avoir l’attention d’aller chez cet officier faire ratifier sa permission, qui marquoit & la durée du voyage, & le nombre des chevaux accordés au voyageur. Il y eut un tems où les gouverneurs mêmes avoient besoin d’un billet de franchise soussigné de l’empereur, ou du préfet du prétoire, ou de l’officier appellé dans le palais smagister officiorum.

EVEILLER, v. act. c’est interrompre le sommeil.

* EVENEMENT, s. m. (Gram.) terme par lequel on désigne, ou la production, ou la fin, ou quelque circonstance remarquable & déterminée dans la durée de toutes les choses contingentes. Mais peut-être ce terme est-il un des radicaux de la langue ; & servant à définir les autres termes, ne se peut-il définir lui-même ? Voyez l’article Dictionnaire. Voyez aussi à l’article Encyclopédie, la maniere de fixer la notion des termes radicaux.

Évenement, eventus, (Medecine.) ; ce terme est employé pour signifier la fin d’une maladie, l’issue qu’elle a, bonne ou mauvaise.

Rien n’est plus nécessaire, & ne peut faire plus

d’honneur à un medecin praticien, que de savoir prédire quel sera l’évenement dans une maladie ; car il est continuellement exposé à être interrogé à ce sujet : Prosper Alpin a donné une excellente doctrine sur l’art de prévoir & d’annoncer les évenemens des maladies, dans son livre de præsagienda vitâ & morte.

La vie est une maniere d’être déterminée du corps humain ; la maladie est aussi un état déterminé de ce même corps, différent de celui qui constitue la santé, & contraire à la vie : la maladie tend à la mort : il se fait par la condition, qui établit la maladie, un changement dans le corps, tel qu’il est en conséquence absolument différent de l’état de santé ; ainsi le corps n’est pas disposé dans la maladie, comme il est en santé. Le medecin compare les forces de la vie, telle qu’elle existe encore après l’établissement de la maladie, avec celle de la maladie même ; & il juge par cette comparaison si la cause de la maladie sera supérieure à celle de la vie ou non, c’est-à-dire si la maladie se terminera par la mort ou par le retour de la santé, ou par une autre maladie, ou par la seule conservation de la vie, sans espérance de santé : les signes par lesquels le medecin connoît ce qui doit arriver dans les maladies, & la maniere dont elles doivent se terminer, sont appellés prognostics. Voy Signe, Prognostic. (d)

ÉVENT, s. m. (Comm.) au sujet de l’aunage des étoffes de laine, signifie ce qui est donné par les auneurs au-delà de la juste mesure ; ce qui va à un pouce sur chaque aune. Le reglement des manufactures du mois d’Août 1669, veut que les auneurs mesurent les étoffes bois-à-bois & sans évent. Voyez Pouce-évent. Dictionn. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

Évent, est, dans l’Artillerie, une ouverture ronde ou longue, qui se trouve dans les pieces de canon & autres armes à feu, après que l’on en a fait l’épreuve avec la poudre, & qu’elles se trouvent défectueuses. Il y a des évents qui ne paroissent quelquefois que comme la trace d’un cheveu, & par où néanmoins l’air suinte & la fumée sort. On rebute ces pieces, & on leur casse les anses. Voyez Épreuve. (Q)

* Évents, terme de Fonderie, sont des tuyaux de cire adhérans à la figure, & qui étant renfermés dans le moule de potée, & fondus par la cuisson, ainsi que les cires de la figure, laissent dans le moule de potée des canaux qui servent à laisser une issue libre à l’air renfermé dans l’espace qu’occupoient les cires qui, sans cette précaution, étant comprimé par la descente du métal, romproit à la fin le moule, ou se jetteroit sur quelque partie de la figure. Voyez les Planches de la Fonderie des figures équestres.

Évents, en terme de Fondeur en sable, sont de petits canaux vuides, par où l’air contenu dans les moules, peut sortir à mesure que le métal fondu en prend la place : il sont formés par des verges de laiton qui laissent leur empreinte dans les moules ou avec la branche. Voyez Fondeur en sable.

Évents, en terme de Raffinerie ; ce sont des conduits ménagés dans les fourneaux, au milieu, derriere les chaudieres, & sur les coins, pour donner issue aux fumées, & passer dans les cheminées.

ÉVENTAIL, instrument qui sert à agiter l’air & à le porter contre le visage, pour le rafraîchir dans les tems chauds. La coûtume qui s’est introduite de nos jours parmi les femmes, de porter des éventails, est venue de l’Orient, où la chaleur du climat rend l’usage de cet instrument & des parasols presqu’indispensable. Il n’y a pas long-tems que les femmes européennes portoient des éventails de peau pour se rafraîchir l’été ; mais elles en portent aujourd’hui