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Voyez le parfait négociant de Savary, Barrême, & ci-après Excompter, & ci-devant Escompte. (A)

EXCOMPTER ou ESCOMPTER, verb. act. (Jurisprud.) c’est faire l’escompte ou diminution d’une somme sur une lettre ou billet de change.

On appelle aussi excompter, vendre de ces sortes d’effets sur la place, au-dessous de leur valeur, pour acquitter quelque dette. Voyez ci-dessus Excompte. (A)

EXCORIATION, s. f. (Medecine.) dépouillement de l’épiderme ou du repli de la peau, tant des parties externes que des parties internes, par quelque cause que ce soit.

Comme toutes les parties doüées de mouvement & de sentiment, sont revêtues ou de l’épiderme, ou d’une membrane fine & déliée qui les tapisse, ou de mucosité qui leur sert de liniment ; cette épiderme, cette membrane fine, cette mucosité, peuvent être emportées par des accidens, des frotemens externes, ou par des remedes internes corrosifs : en un mot, l’épiderme s’excoriera par toute force capable de produire cette abrasion, comme par frotement violent, par des matieres acres, par le croupissement des humeurs, la colliquation, la mortification, la brûlure.

La partie dépouillée ressent alors de la douleur, de la chaleur, de l’ardeur, de la cuisson, de l’inflammation ; elle se desseche, se retire, répand une tumeur tenue rougeâtre, se revêt ensuite d’une croûte, jette du pus, s’ulcere, & forme une escharre.

On préviendra le mal en oignant la partie exposée à un frotement violent, de quelque corps gras, pour la garantir. On guérit le mal par la suppression des causes de l’excoriation, en couvrant la partie excoriée d’un topique huileux, onctueux, balsamique, ami des nerfs ; en l’étuvant avec un liquide un peu astringent & antiputride ; en évitant tout attouchement, & l’exposition à l’air nud : dans les excoriations internes, il faut injecter ou prendre les remedes les plus adoucissans.

Voilà qui suffit pour les excoriations en général ; mais il survient fréquemment aux enfans en particulier, des rougeurs & des excoriations en différentes parties du corps, sur-tout derriere les oreilles, au cou & aux cuisses. Il est bon d’indiquer ici le traitement de ces sortes d’excoriations, qui sont très-communes.

Celles des cuisses proviennent ordinairement de l’acrimonie de l’urine, qui à force de passer sur l’épiderme l’enleve, & insensiblement laisse la peau délicate de ces jeunes créatures à découvert. On guérira ces excoriations, en bassinant doucement deux ou trois fois par jour les parties excoriées avec de l’eau tiede, qui dissoudra & emportera avec elle les sels acrimonieux qui en sont cause. On peut aussi délayer dans l’eau de la céruse réduite en poudre fine, de la craie ou de l’ardoise calcinée, & l’appliquer sur la partie excoriée après la lotion.

Mais si l’inflammation & l’excoriation étoient considérables, il seroit à-propos d’user en fomentation, deux ou trois fois par jour, de la solution de trochisques de blanc de rhasis dans de l’eau de plantain ; l’on aura soin en même tems de ne rien épargner pour que les parties soient seches, & pour qu’elles ne se frotent point les unes contre les autres ; ce que l’on obtiendra en employant un peu d’onguent dessicatif rouge ou de diapompholyx, & en interposant entre les parties des morceaux de vieux linge fin, chaud & sec. C’est à la nourrice à avoir ce soin & à y veiller avec attention. L’enfant ne sait que crier & pleurer, celui du riche comme celui du pauvre, celui du prince, comme celui du berger. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EXCORTICATION, s. f. (Pharmacie.) est l’ac-

tion de dépouiller quelque chose de sa peau ou écorce ; on l’appelle aussi décortication. Voyez Ecorce

& Décortication.

EXCREMENT, s. m. (Medecine.) excrementum : ce terme est employé dans un sens plus ou moins étendu : il signifie, en général, toute matiere soit solide, soit fluide, qui est évacuée du corps des animaux, parce qu’elle est surabondante, ou inutile, ou nuisible.

Le sang menstruel est une matiere excrémentitielle rejettée des vaisseaux de la matrice, où il étoit ramassé en trop grande quantité. Les matieres fécales sont poussées hors du corps où elles ne peuvent être d’aucune utilité pour l’économie animale, étant dépouillées de toutes les parties qui pourroient contribuer à la formation du chyle. L’urine, la matiere de la transpiration, sont aussi séparées de la masse des humeurs, où elles ne pourroient que porter la corruption, qu’elles commencent à contracter elles-mêmes. Presque toutes les humeurs excrémentitielles sont formées des recrémens, qui ont degénéré à force de servir aux différens usages du corps. Voyez Recrément, Secrétions.

Le mot excrément, employé seul, est plus particulierement destiné à désigner la partie grossiere, le marc des alimens & des sucs digestifs, dont l’évacuation se fait par le fondement : on y comprend aussi vulgairement l’urine : ce sont les excrémens les plus abondans du corps humain, sous forme sensible. Voyez Déjection, Transpiration, Urine. (d)

Excrémens, (Chim.) Voyez Fécale (Matiere).

Excrémens, (Chimie & Alchimie.) Les Alchimistes n’ont pas laissé que de travailler sur les excrémens humains ; on a prétendu en tirer un sel auquel on a attribué de très-grandes vertus : il faut, dit-on, pour cela prendre des excrémens après qu’ils ont été séchés au soleil de l’été. On fait brûler cette matiere jusqu’à ce qu’elle devienne noire ; on en remplit des creusets ou pots, & on la réduit en cendres au feu le plus violent, & de ces cendres on tire un sel fixe. Ou bien, on prend des excrémens humains desséchés, on les arrose avec de l’urine épaissie par l’évaporation ; on laisse putréfier ce mêlange, ensuite on le met en distillation ; on mêle ensemble les différens produits qu’on a obtenus, & on réitere plusieurs fois le même procédé. Ce travail est très-dégoûtant & d’une parfaite inutilité. Voy. Teichmeyeri instit. chimic. p. 172. & l’aurea catena Homeri.

EXCREMENTEUX, EXCREMENTIEL, EXCREMENTITIEL, adj. sont des épithetes synonymes, que l’on donne en Medecine à toutes les matieres qui sont de la nature des excrémens en général. Voyez Excrément. (d)

EXCRETEUR & EXCRETOIRE, se dit des conduits par lesquels passent les humeurs qui sont séparées du sang. Voyez Humeur & Glande.

EXCRETION, s. f. terme de Medecine, qui sert à exprimer en général l’action par laquelle les différentes humeurs, qui ont été séparées du sang, sont portées hors des organes secrétoires. Voyez Secrétions, Excrétoire, Glande.

Le mot excrétion, est aussi employé pour signifier particulierement l’expulsion des matieres fécales, des urines, des sueurs.

On donne aussi quelquefois le nom d’excrétion à la matiere même évacuée. Voyez Excrément. (d)

EXCROISSANCE, s. f. (Medecine.) se dit en général de toute tumeur contre nature, qui se forme par le méchanisme de l’accroissement sur la surface des parties du corps ; ainsi les verrues sont des excroissances, comme les fics, les polypes, les sarcomes, &c. Voyez Verrue, Fic, Polype, Sarcome. (d)

EXCURSION, s. f. terme d’Astronomie. Les cercles d’excursion sont des cercles paralleles à l’éclip-