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carnaciere ; elle tue les poules & mange leurs œufs ; elle est très-legere, & elle s’insinue, comme la belette, dans des ouvertures si étroites, que l’on ne croiroit pas qu’elle pût y entrer : aussi a-t-elle été mise par les nomenclateurs dans le genre des belettes, genus mustellinum vermineumve, avec le putois, le furet, la genette, &c. Les excrémens de la fouine ont une odeur forte & pénétrante, que l’on a comparée à celle du musc : cet animal est sauvage ; cependant on l’apprivoise aisément lorsqu’on l’éleve dans les maisons. Raii synop. meth. animalium quadr. Voyez Quadrupede. (I)

Fouine, (Pelleterie.) la peau de la foüine fait une partie du commerce de la Pelleterie ; on l’employe à différentes sortes de fourrures, comme manchons, palatines, doublures d’habits, &c. on les met au nombre des pelleteries communes appellées sauvagines.

On trouve dans la Natolie une sorte de foüine dont le poil est fin & très-noir ; elles sont fort estimées pour les belles fourrures.

FOULE, s. f. attelier & manœuvre où passent les draps, après qu’ils ont été fabriqués au métier. Voy. à l’article Laine, Manufacture en Laine.

Foules, (Géog.) peuples d’Afrique dont les voyageurs écrivent le nom diversement, Faluppos, Feruppes, Floupes, & par les François Foules. Ces peuples habitent au nord & au midi du Sénégal ; mais d’ailleurs nous les connoissons si peu, que quelques voyageurs nous assurent qu’ils sont mahométans & assez civilisés, tandis que d’autres prétendent qu’ils sont payens & sauvages. On convient en général que le pays des Foules abonde en pâturages, en dattes, & mil, & que ces peuples tiennent le milieu pour la couleur entre les Maures & les Negres, moins noirs que ces derniers, & plus bruns que les premiers. (D. J.)

FOULÉ, voyez l’article Fouler.

* Foulé, adj. pris subst. chez les Raffineurs de sucre ; il se dit d’un pain, lorsque l’humidité de l’eau qu’on n’a pû suffisamment égoutter à cause des grandes chaleurs, en a fait affaisser & fondre la pâte sur les lattes de l’étuve. Voyez Pate & Etuve.

* FOULÉE, s. f. terme de Chamoiseur ; il se dit d’une certaine quantité de peaux de chevre ou de mouton, passées en huile & mises en pelote, pour être portées dans la pile du moulin. La foulée est communément ce soixante pelotes, & la pelote de quatre peaux. Voyez l’article Chamoiseur.

* Foulée, (Vénerie.) c’est la trace legere que le pié de la bete a laissée sur l’herbe, les feuilles, le sable, ou la terre : on dit aussi foulure.

* FOULER, v. act. (Gram.) au simple, presser fortement, soit avec les piés soit avec les mains, soit avec un instrument ; ce verbe a un grand nombre d’acceptions différentes. On est foule dans un grand concours de monde ; on foule le drap, la vendange, le chapeau, la terre : au figuré, en foule les peuples, lorsqu’on les charge d’impôts excessifs ; on foule la gloire aux piés, par l’extreme mépris qu’on en fait ; il se dit aussi de la vertu, de ses devoirs, &c.

* Fouler, chez les Chapeliers, c’est presser le feutre sur une table de foule ou sur un fouloir avec le roulet, à l’eau chaude, chargée de la lie des Vinaigriers. On ajoûte à l’eau la lie exprimée des Vinaigriers, parce qu’il faut pour amollir les poils & d’autres substances animales, un degré de chaleur supérieur à l’eau bouillante, que la lie donne à l’eau. Il en est de cette manœuvre ainsi que de toutes les dissolutions de sels dans l’eau. Voyez les articles Chapeau, Rouler.

* Fouler le Cuir, terme de Corroyeur, c’est une des préparations qui se réiterent souvent dans la fabrique des cuirs corroyés.

On foule les cuirs une premiere fois avec les piés, après qu’ils ont séjourné pendant quelque tems dans

une cuve pleine d’eau ; cela s’appelle, en terme du métier, fouler pour amollir. On fait la même opération une seconde fois ; ce qui se nomme fouler pour retenir ; & enfin on foule les cuirs une troisieme fois, après leur avoir donne le suif ; & c’est fouler pour crépir. Voyez la fig. A de la vignette du Corroyeur.

* Fouler le Cuir, terme de Hongrieur, c’est agiter & presser le cuir en marchant dessus, dans un cuvier long fait en forme de baignoire, où l’on a mis de l’eau chaude imprégnée de sel & d’alun qu’on y a fait dissoudre.

* Fouler le Drap, voyez à l’article Laine les ouvrages de manufacture en laine.

* FOULERIE, s. f. attelier où on foule & où l’on prépare des draps ou des étoffes. Voyez Foulon.

Ce mot s’entend principalement du moulin à foulon : ainsi quand on dit, il faut porter un drap, une serge, &c. à la foulerie, on veut dire qu’il faut les envoyer au moulin, pour y être dégraissés, foulés, ou degorgés. Voyez l’article Laine, Manufacture en Laine.

* Foulerie, chez les Chapeliers, c’est l’attelier où sont dressées les fouloires, & où le fourneau & la chaudiere à fouler sont placés. Au milieu de la foulerie est la chaudiere, qui contient jusqu’à quatre ou cinq seaux d’eau : il y a tout-autour des fouloires plus ou moins, selon le nombre des compagnons ; enfin sous la chaudiere est le fourneau.

Ces atteliers se nomment plus ordinairement batteries. Voyez Chapeau.

* FOULOIR, s. m. instrument avec lequel on foule. Le fouloir des Chapeliers se nomme roulet. Voy. Roulet, & les figures des Planches du Chapelier.

* FOULOIRE, s. f. c’est ainsi que les Chapeliers appellent la table sur laquelle ils foulent leurs chapeaux ; elle est faite comme un étau à boucher, c’est-à-dire arrondie par dessus ; mais avec cette différence, qu’elle est élevée du côté de l’ouvrier qui foule, & en pente du côté de la chaudiere où elle est scellée, afin que la lie dont on se sert pour fouler les chapeaux, puisse retomber dans la chaudiere. Voyez l’article Chapeau, & les Planches du Chapelier.

* FOULON, ou FOULONIER, s. m. (Draperie.) ouvrier que l’on employe dans les manufactures pour fouler, préparer, ou nettoyer les draps, ratines, serges, & autres étoffes de laine, par le moyen d’un moulin, pour les rendre plus épaisses, plus compactes, & plus durables. Voyez Fouler.

La fonction des foulons, chez les Romains, étoit de laver, nettoyer, & de mettre les draps en état de rendre service ; ils jugeoient ce métier d’une si grande importance, qu’il y avoit des lois formelles qui prescrivoient la maniere dont cette manufacture devoit s’executer : telle fut la loi metalla de fullonibus. Voyez aussi Pline, l. VII. cap. lvj. Ulpian, leg. xij. ff. de furtis, l. XIII. §. 6. Locati, l. XII. §. 6. ff. &c. Chambers.

* Foulon, terre à foulon, c’est ainsi que l’on appelle une terre fossile, grasse, & onctueuse, abondante en nitre, qui est d’un très-grand usage dans les manufactures d’étoffes de laine. Voyez Terre.

Elle sert à nettoyer ou à écurer les draps, les étoffes, &c. à repomper toute la graisse & toute l’huile nécessaire à la préparation des étoffes de laine. Voy. Laine, Carder, Tistre, ou Fabriquer au métier, Drap ou Etoffe, &c.

On tire une grande quantité de terre à foulon de certaines fosses proche Brich-hill en Staffordshire, province d’Angleterre, de même que près de Riegata en Surry, proche Maidstone dans le comté de Kent ; proche Nutley & Petworth, dans le comté de Sussex, & près de Wooburn en Bedfordshire.

Cette terre est absolument nécessaire pour bien préparer les draps ou les étoffes de laine ; c’est pour-