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FUNGOIDES, s. m. pl. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le caractere dépend de la figure de ses différentes especes. Il y en a quelques-unes qui ont la forme d’un verre à boire ; d’autres ressemblent à une poire renversée ; quelques-unes sont faites comme un entonnoir, un petit bouclier, une lentille, ou une coupe : on en trouve qui ont un pédicule, d’autres n’en ont point. Les semences sont très-petites dans toutes les especes ; elles sont rondes ou ovoïdes, & placées sur la face supérieure de la plante ; le ressort des fibres ou l’impulsion du vent les enleve & les dissipe comme de la fumée. Nova plant. amer. gener. par M. Micheli. (I)

FUNGUS, s. m. terme de Chirurgie ; mot latin qui signifie champignon, & qui a passé par analogie dans la langue françoise, pour signifier des excroissances charnues qui viennent sur les membranes, sur les tendons, autour des articles, à l’anus, & aux parties naturelles de l’un & l’autre sexe, ou qui s’élevent en forme de champignons dans les plaies & dans les ulceres. Voyez Fongus & Excroissance, Condylome, Fic, Hypersarcose, Sarcome. (Y)

Fungus, (Maréchall.) se dit d’une excroissance de chairs spongieuses & superflues ; elle survient dans les ulceres & dans les plaies. Nous nommons encore de ce nom certaines protubérances plus ou moins considérables qui se montrent quelquefois dans les plaies saines. Celles qui naissent des plaies qui, ensuite de quelqu’opération pratiquée, ou par d’autres causes quelconques, affectent les piés, sont appellées fort improprement par les Maréchaux cerises ou bouillons.

La nécessité de consumer toute chair superflue, lâche, molle & saillante, qui s’oppose à la guérison de l’animal, & à la cicatrice que l’on s’efforce de procurer, est généralement connue. Les moyens que nous employons à cet effet varient selon la nature, le genre, & le volume des fungus. Les cathérétiques plus ou moins forts, dissiperont ceux que des topiques dessicatifs & détersifs n’auroient pû détruire. Ces derniers médicamens seront préférables dans le cas des fungus, qui naissent des plaies saines. Voyez Ulceres & Plaies.

A l’égard des bouillons ou cerises, qui le plus communément n’arrivent qu’ensuite du peu d’attention du Maréchal à comprimer dans ses pansemens la partie malade, ou à faire porter son appareil également dans toute son étendue ; il faut se hâter de les réprimer par la voie de la compression & par des corrosifs plus ou moins legers, tels que la poudre de sabine, l’ochre, le vitriol blanc, la chaux vive, l’alun brûlé, le précipité rouge, dont on saupoudrera le fungus, sur lequel on appliquera ensuite un plumaceau garni d’onguent ægyptiac. Voyez Sole. (e)

Fungus petræus, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à la terre calcaire, legere, & spongieuse, que l’on nomme lait de lune, lac lunæ.

FUNIN, s. m. (Marine.) c’est le cordage d’un vaisseau ; on dit le funin d’un tel mât, d’une telle vergue, pour dire les cordages qui doivent servir au mât ou à cette vergue : mettre un vaisseau en funin, c’est le funer & l’agréer de tous ses cordages.

Funin, voyez Franc-funin. (Q)

FUNICULAIRE, adj. (Méchan.) on appelle machine funiculaire, un assemblage de cordes, par le moyen desquelles deux ou plusieurs puissances soûtiennent un ou plusieurs poids. Cette machine est au nombre des forces mouvantes, & elle est regardée comme la plus simple. Voyez Force mouvante.

Pour trouver les lois de l’équilibre dans cette machine, il faut 1°. prendre toutes les puissances qui concourent en un même point, & les réduire toutes

à une seule par le principe de la composition des forces. Voyez Composition. Cette puissance dont tirer dans la direction de la corde, ce qui est évidemment nécessaire pour l’équilibre ; premiere condition. 2°. En suivant cette même méthode, on réduira toutes les puissances qui agissent sur différens points de la corde, à un système de puissances qui agissent toutes sur un même point (on doit regarder les poids s’il y en a plusieurs, comme autant de puissances) ; réduisant ensuite par le principe de la composition des forces ces dernieres puissances qui agissent sur un même point, on arrivera enfin à deux puissances uniques qui doivent être égales & directement contraires, pour qu’il y ait équilibre ; seconde condition. Voyez le projet de Méchanique, & la méchanique de Varignon ; voyez aussi l’article Chaînette où nous avons indiqué une autre méthode pour trouver les lois de l’équilibre dans la machine funiculaire. (O)

FUNTA, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert en Russie pour peser l’argent. Le funta contient 96 solotnichs, & chaque solotnich pese un peu plus d’un gros. Hubner, dictionn. univers.

FUREMPLAGE, s. m. (Jurisprud.) terme usité dans quelques coûtumes, pour dire à proportion du prix & valeur de la chose, au prorata & furemplage. Voyez la coûtume de Château-neuf, articles jx. & x. celle de Chartres, art. x. & Dreux, art. vij. (A)

FURET, s. m. mustela sylvestris, viverra, furo seu furunculus, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede du genre des belettes, des foüines, des putois, &c. Il est un peu plus grand que la belette, & plus petit que le putois ; il a la tête applatie par le dessus, les oreilles larges, courtes, & droites ; le museau long & pointu, le corps mince & alongé, & le poil de couleur jaunâtre. Ray, synop. animal. quadr. Voyez Quadrupede. (I)

FURETER, v. n. (Chasse.) faire sortir les lapins de leur terrier par le moyen des furets. Il y a plusieurs manieres de fureter. Si on veut prendre indistinctement tous les lapins, on enferme le terrier avec des panneaux, à deux toises au-moins des gueules les plus éloignées ; on introduit des furets dans le terrier ; on a près de soi un chien sûr, attentif & muet, & on attend en silence. Les lapins poursuivis par les furets sortent, & se précipitent dans le panneau, dont les mailles les enveloppent. Le chien les y suit, les tue, & revient à son maître. De cette maniere les lapins abandonnent le terrier presque sans résistance, parce que l’éloignement du panneau leur cache le danger. Mais on ne peut pas s’en servir dans les garennes, où il est important de ménager les hases. Voyez Garenne.

Alors au lieu d’enfermer tout le terrier avec des panneaux, on adapte à chacune des gueules une bourse faite de filet, dont l’ouverture est proportionnée à celle de la gueule. Le lapin poursuivi se jette dans cette bourse avec un effort qui la referme, & on le prend vivant. Ainsi on a l’avantage de choisir les mâles pour les tuer, & on peut laisser aller les femelles.

Une troisieme maniere de fureter, qui n’a guere pour objet que le plaisir, demande beaucoup d’adresse & d’habitude à tirer. Lorsqu’on a introduit le furet dans le terrier, on se place à portée, le visage tourné du côté du vent ; & on tue à coups de fusil les lapins qui sortent avec une vîtesse extrème pour se dérober à la poursuite du furet.

De quelque maniere qu’on furete, les furets doivent être emmuselés, assez pour qu’ils ne puissent pas tuer les lapins qu’ils chassent. Sans cela ils jouiroient d’abord, & resteroient endormis dans le terrier. Mais il ne faut pas que la museliere les gêne au