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Gonfalon, (Hist. mod.) tente ronde qu’on porte à Rome devant les processions des grandes églises, en cas de pluie, dont la banniere est un racourci. Voyez l’article précédent. Voyez aussi l’article Banniere. Chambers. (G)

GONFALONIER, s. m. (Hist. mod.) nom de celui qui portoit le gonfanon ou la banniere de l’église. (G)

Gonfalonier, (Hist. mod.) chef du gouvernement de Florence, dans le tems que cet état étoit républicain. Il y a encore à Sienne trois gonfaloniers ou capitaines, qui commandent chacun à un des trois quartiers de la ville. La république de Lucques est gouvernée par un gonfalonier choisi d’entre les nobles. Il n’est que deux mois en charge ; il a une garde de cent hommes, & loge dans le palais de la république. On lui donne pour adjoints dans l’administration des affaires, neuf conseillers dont le pouvoir ne dure que deux mois comme le sien ; mais ni lui ni eux ne peuvent rien entreprendre d’important sans la participation & l’aveu du grand-conseil qui est composé de vingt six citoyens. Le magistrat de police de Sienne conserve aussi le titre de gonfalonier, & porte pour marque de sa dignité une robe ou manteau d’écarlate, par-dessus un habit noir ; son autorité est fort bornée depuis que les ducs de Toscane n’ont laissé à cette ville qu’une legere ombre de son ancienne autorité. (G)

* GONFLER, (se) v. p. Gramm. il se dit de toute substance qui prend, ou par la chaleur, ou par quelqu’autre cause que ce soit, plus de volume qu’elle n’en occupoit auparavant. Il a lieu au simple & au figuré ; & l’on dit l’estomac gonflé par des vents, le cœur gonflé d’orgueil. De gonfler, on a fait gonflement.

GONFLES, s. f. en termes de Tireur-d’or, ce sont des cavités qui renferment de l’air, & empêchent absolument de souder l’or, quelque précaution qu’on y employe, à-moins qu’on ne les ait crevées.

GONGA, (Géog.) ville de la Turquie européenne, dans la Romanie, près de Marmora, à 15 lieues N. E. de Gallipoli. Long. 45. 6. lat. 40. 53. (D. J.)

GONGRONE, s. f. (Med.) γογγρώνη, gongrona. Hippocrate (lib. VI. epid. sect. üj. t. 14.) & Galien (ibid. comment.) se servent de ce mot pour désigner une sorte de tumeur dure, indolente, qui est saillante & arrondie comme celles qui se forment sur la surface des arbres, que les Grecs appellent γόγγρους. Ce terme est particulierement appliqué aux tumeurs du cou, comme le goëtre, qu’on appelle aussi bronchocele. Diction. de Castell. Voyez Bronchocele, Goetre. (d)

GONIOMÉTRIE, s. f. (Mathém. prat.) est l’art de mesurer les angles. Ce mot vient de deux mots grecs, γωνία, angle, & μέτρον, mesure. On a donné au mot Angle, la maniere de mesurer les angles, soit sur le papier, soit sur le terrein, & de prendre les angles formés par trois objets quelconques ; & on a expliqué au mot Degré, pourquoi on se sert du cercle pour la mesure des angles : ainsi nous renvoyons à ces articles. (O)

GONNE, s. f. (Mar.) c’est un barril qui est d’un quart plus grand que celui où l’on met de la bierre, du vin, ou de l’eau-de-vie : cette futaille n’est point d’usage en France, mais chez les Hollandois. On enferme aussi le saumon salé dans des gonnes.

GONORRHÉE, s. f. en termes de Medecine, signifie un flux ou écoulement involontaire de la semence, ou de quelque autre humeur, sans délectation & sans érection de la verge. Voyez Semence. Ce mot est formé du grec γόνος, semence, & ῥέω, je coule.

Il y a deux sortes de gonorrhée, l’une simple & l’autre virulente.

La gonorrhée simple, sans virus ou malignité, est

causée quelquefois par des exercices violens, par l’usage immodéré d’alimens chauds & sur-tout de liqueurs fermentées, comme le vin, la bierre, le cidre, &c. on en guérit en prenant du repos, des alimens nourrissans, des bouillons, &c.

Cette espece se subdivise en gonorrhée véritable, dans laquelle l’humeur qui s’écoule est réellement de la semence ; & en gonorrhée fausse ou bâtarde, où l’humeur qui se vuide n’est point de la semence, mais une matiere qui sort des glandes placées autour des prostates. Voyez Prostates.

Cette derniere espece a quelque ressemblance avec les fleurs blanches des femmes, & on en peut être incommodé long-tems sans perdre beaucoup de ses forces : quelques-uns l’appellent gonorrhée caterreuse. Son siege est dans les glandes prostates, qui sont trop relâchées ou ulcérées.

La gonorrhée virulente vient de quelque commerce impur ; c’est le premier symptome de la maladie venérienne, & ce qu’on appelle la chaude-pisse. Voy. Maladie vénérienne & Chaude-pisse

Les parties que ce mal affecte d’abord, sont les prostates dans les hommes & les lacunes dans les femmes. Ces parties étant ulcérées par quelque matiere contagieuse qu’elles ont reçûe dans le coït, elles commencent par jetter une liqueur blanchâtre & aqueuse, & causent une douleur aiguë : ensuite cette liqueur devient jaune, plus acre, enfin verdâtre & souvent fétide ou de mauvaise odeur.

Elle est accompagnée d’une tension & inflammation de la verge, & d’une ardeur ou acreté d’urine qui cause au malade une douleur sort vive dans le passage urinaire qu’elle déchire & excorie par son acrimonie : de-là naissent les tumeurs & ulceres sur le prépuce & sur le gland, lesquelles affectent aussi quelquefois l’urethre.

La cause de la gonorrhée virulente, selon M. Littre, est quelque humeur acide échauffée & raréfiée, qui dans le tems du coït se leve des parties intérieures du pudendum d’une femme infectée, & vient se loger dans l’urethre de l’homme ; elle a différens siéges dans le corps : quelquefois elle ne s’attache qu’aux glandes mucilagineuses de Cowper ; quelquefois aux prostates, quelquefois aux vésicules séminales ; quelquefois elle affecte deux de ces parties, & quelquefois toutes les trois ensemble.

C’est par rapport à cette diversité de siéges, que M. Littre distingue la gonorrhée virulente en simple, qui n’affecte qu’une de ces trois places, & en compliquée ou composée, qui en affecte plusieurs ; il observe que celle qui siége dans les glandes mucilagineuses, peut continuer d’être simple pendant tout le cours de la maladie, parce que les canaux de ces glandes sont ouverts dans l’urethre à un pouce & demi de distance en deçà des prostates, & ont leur écoulement en-bas, de sorte qu’elles déchargent aisément leur liqueur ; les deux autres especes se produisent mutuellement l’une l’autre, parce que les conduits des vésicules séminaires se terminent dans l’urethre au milieu des glandes des prostates ; de sorte que leurs liqueurs se communiquent aisément.

La gonorrhée qui n’affecte que les glandes mucilagineuses, est la moins commune & la plus aisée à guérir ; la cure se fait par des cataplasmes émolliens, par des fomentations sur la partie, & par des demi-bains. Mèm. de l’acad. ann. 1711.

Les autres especes demandent des remedes plus forts, dont les principaux sont le mercure, l’émulsion de chenevi verd, os de seche, térébenthine, sucre de Saturne, &c.

Les Anglois font beaucoup de cas du précipité verd de mercure, de mercure doux : le baume de Saturne térébenthiné, préparé à petit feu, le sucre de Saturne, l’huile de térébenthine, & le camphre, sont