foie, & à la veine-porte, celles de la partie concave : dans celle-là les symptomes sont plus violens, la fievre plus ardente que dans celle-ci.
L’hépatite en général est toûjours un mal très-dangereux, & qui fait le plus souvent périr les malades : plus la fievre qui l’accompagne est ardente, plus l’inflammation est considérable, & tient de la nature de l’érésypele ; cependant on observe dans tous les cas que cette sorte d’inflammation se termine difficilement par la résolution : ce qui ne peut même avoir lieu que quand l’engorgement inflammatoire a son siége dans les arteres hépatiques ; mais lorsqu’il a son siége dans les rameaux de la veine-porte, il peut arriver qu’ils se dégorgent par erreur de lieu dans les colatoires de la bile, & y fournissent la matiere d’un flux hépatique. Voyez Hépatique (flux.) Mais il y a plus à craindre encore que l’inflammation ne tourne à la gangrene ; ce qui fait périr au troisieme ou au quatrieme jour de la maladie : mais elle dégénere plus communément en skirrhe ou en abscès, dont la matiere s’évacue quelquefois par la voie des selles ; ce qui est le moins défavorable ; ou elle se répand dans la capacité du bas-ventre ; ce qui fait une sorte d’empyeme, qui peut produire des effets très-fâcheux sur les visceres qu’il affecte ; ou la matiere de l’abscès est portée dans la masse des humeurs, & s’en sépare ensuite par la voie des crachats ou des urines. Dans ces différens cas, l’hépatite conduit à la fievre hectique, à la consomption ou à l’hydropisie ; les urines abondantes & l’hémorrhagie par la narine droite, sont regardés comme des signes très-favorables dans les commencemens de l’hépatite : mais le fréquent hocquet dans cette maladie est toûjours un très-mauvais signe, selon l’observation d’Hyppocrate, Aphor. xvij. sect. 7. & celle de Forestus, lib. XIX. obs. 8.
Le traitement de cette inflammation est le même en général que celui de la pleurésie ou de toute autre maladie inflammatoire. Voyez Inflammation, Pleurésie, &c. Il faut toûjours tendre à favoriser la résolution par les antiphlogistiques savonneux, nitreux ; sur-tout les applications, les fomentations émollientes, resolutives sur le côté affecté, peuvent être employées utilement pour satisfaire à cette indication, particulierement dans le cas où l’hépatite a son siége dans la partie du foie qui répond aux hypochondres. Si on ne peut pas empêcher la suppuration de se faire, & que la matiere prenne son cours par la voie des selles, on doit faire usage de ptisannes, de clysteres émolliens, mucilagineux, détersifs, pour corriger la qualité acrimonieuse de cette matiere, & empêcher les impressions nuisibles qu’elle peut produire dans le canal intestinal. Si cette matiere est portée par la voie des urines, les diurétiques adoucissans conviennent ; & si elle s’épanche dans la cavité du bas-ventre, il n’y a pas d’autre moyen de l’en tirer que par l’opération de l’empyeme, telle qu’elle doit être pratiquée dans ce cas. Voyez Empyeme.
Si l’abscès se forme de maniere à pouvoir y atteindre des parties extérieures de la région du foie, on tente d’en faire l’ouverture selon les regles de l’art. Voyez Absces.
Si l’inflammation du foie se termine par l’induration, il faut se hâter d’y apporter remede avant que le mal soit devenu incurable, en suivant les indications prescrites, pour détruire ses obstructions & le skirrhe des visceres, lorsqu’ils commencent à se former. Voyez Obstruction, Skirrhe, Foie (Physiol. & Pathol.) Viscere.
HÉPATOMPHALE, s. f. terme de Chirurgie, hernie du foie par l’anneau de l’ombilic. Quelques auteurs ont rapporté des exemples particuliers de la tumeur formée à l’ombilic par la présence d’une por-
HÉPATOSCOPIE, s. f. (Divinat.) genre de divination qui avoit lieu chez les payens, par l’inspection du foie des victimes dans les sacrifices : ce mot est composé de ἥπατος, génitif de ἧπαρ, foie, & de σκοπέω, je considere.
Le cas de victimes trouvées quelquefois sans cœur ou sans foie, qu’on avoit sans doute l’art de faire disparoître, donna lieu à une question curieuse de la part de ceux qui croyoient la réalité de la divination : ils demandoient quelle étoit la cause de si étranges phénomènes. La réponse des aruspices étoit que les dieux mêmes faisoient ce miracle tout d’un coup, en annihilant ces parties au moment du sacrifice, pour le faire correspondre aux conjonctures des tems & en donner des lumieres éclatantes au sacrificateur. Mais les Philosophes se moquoient de cette solution comme contraire aux principes de la bonne physique, pensant qu’il étoit absurde d’imaginer que la Divinité pût annihiler, réduire à rien une chose auparavant existente, ou former quelque chose de rien. (D. J.)
* HÉPATUS, s. m. (Icthiologie.) gros poisson de mer dont la figure & la couleur semblables à celles du foie humain l’ont fait nommer hepatus. Il a l’écaille rude, le museau court, les dents en scie, l’œil grand, la queue étendue, large & marquée d’une tache noire, & la tête garnie en-dedans de deux petites pierres. Il est stupide. Sa chair ni tendre ni dure peut se manger. On attribue une vertu astringente aux pierres qui se trouvent dans sa tête ; elles resserrent le ventre & poussent par les urines.
HÉPHESTIÉE, s. f. (Antiquit.) fête solennelle des Athéniens, en l’honneur de Vulcain. Vous trouverez la description des cérémonies & des jeux de cette fête, dans Potter, Archæol. Græc. lib. II. c. xx. tom. I. p. 399. Voyez aussi Lampadophories. (D. J.)
HÉPHŒSTITE, s. f. (Hist. nat. Lithol.) Les anciens donnoient ce nom à une pierre rougeâtre dont ils formoient des miroirs concaves au moyen desquels on pouvoit mettre le feu à des matieres seches & combustibles, comme on fait aujourd’hui à l’aide des verres ardens. C’est de cette propriété que