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cette médaille, mais il ne paroit pas qu’il ait réussi. (D. J.)

HYPOÏASTIEN, un des modes de l’ancienne musique. Voyez Hypoionien. (S)

HYPOIONIEN, (Musique.) le second au grave des modes de l’ancienne musique, qu’Euclyde appelle aussi hypoïastien & hypophrygien grave. Sa fondamentale étoit une quarte au-dessous du mode ionien. Voyez Mode. (S)

HYPOLYDIEN, (Musique.) est, dans l’ancienne musique, un mode qui tire son origine du lydien, & dont la fondamentale est une quarte au-dessous de la sienne. Voyez Mode.

Euclyde distingue deux modes hypolydiens ; savoir, l’aigu dont nous venons de parler, & le grave qui est le même que l’hypoéolien. Voyez ce mot.

Quelques-uns attribuent l’invention du mode hypolydien à Polymneste, d’autres à Damon l’athénien. (S)

HYPOMIXOLYDIEN, (Musique.) mode qu’on prétend avoir été ajoûté par Guy d’Arezzo à ceux de l’ancienne musique. C’est proprement le plagal du mode mixolydien, dont la fondamentale est une quarte au-dessus de la sienne, qui est la même que celle du mode dorien. Voyez Mode. (S)

HYPOMNEMATOGRAPHE, (Antiq. ecclés.) nom qu’on donnoit dans la primitive Église à celui des officiers de l’évêque qui tenoit sous ses yeux le registre de ses consécrations. On voit que ce mot est composé de ὑπὸ, dessous, μνήμη, mention, & γράφω, j’écris. (D. J.)

HYPOMOCHLION, s. m. terme de Méchanique, c’est le point qui soûtient le levier, & sur lequel il fait son effort, soit qu’on le baisse, ou qu’on le leve. On l’appelle plus ordinairement point d’appui ou appui. Voyez Appui & Levier. Ce mot est grec, & vient d’ὑπὸ, sous, & μοχλὸς, vectis, levier.

L’hypomochlion est souvent une roulette que l’on place sous le levier, ou une pierre, ou un morceau de bois, pour pouvoir soûlever le levier plus aisément. Chambers. (O)

HYPOPHASE, s. f. (Med.) ὐπόφασις, subapparitio, du verbe ὑποφαίνομαι, subappareo. C’est un terme employé pour exprimer ce qui arrive à ceux, qui, en dormant, ont les paupieres imparfaitement jointes entre elles, en sorte qu’on voit une partie du blanc des yeux mal fermés ; ce qui est une marque de grande foiblesse, & un très mauvais signe dans les maladies aiguës. Voyez Yeux, (Sémétotique.)

HYPOPHASIE, s. f. suspectio, (Med.) c’est un terme grec qui sert à désigner une sorte de clignotement dans lequel les paupieres restent tellement rapprochées, qu’elles ne laissent appercevoir qu’une très-petite portion des yeux par laquelle il n’entre par conséquent qu’une très-petite quantité de lumiere.

Ce resserrement des paupieres a lieu, lorsqu’on a beaucoup de sensibilité aux yeux, ou que l’on veut regarder quelque objet bien lumineux pendant que la pupille est encore dilatée ; ou lorsqu’on ne veut que se conduire à travers un air chargé de fumée ou de poussiere, dont on veut se garantir les yeux. Voyez Clignotement, Paupieres.

HYPOPHILLOSPERMATEUSE, plante, (nomencl. Botan.) c’est ainsi que les modernes nomment les plantes qui portent leurs semences sur le dos de leurs feuilles ; ils disent tout cela dans un mot, qui ne doit pas paroitre barbare, parce qu’il exprime très bien ce qu’on veut désigner. Il est composé de ὑπὸ, sous, φύλλον, une feuille, & σπέρμα, graine. (D. J.)

HYPOPHORE, s. f. terme de Chirurgie, ulcere ouvert, profond & fistuleux ; ce mot est grec, ὑποφορὰ,

qui signifie la même chose. Voyez Ulcere. (Y)

HYPOPHRYGIEN, (Musique.) un des modes de l’ancienne musique. Il tiroit son origine du phrygien, dont la fondamentale étoit une quarte au dessus de la sienne. Voyez Mode.

Euclyde parle encore d’un autre mode hypophrygien au grave de celui-ci ; c’est celui qu’on appelle plus correctement hypoïonien. Voyez ce mot. (S)

HYPOPHTALMION, (Medec.) c’est un terme grec employé pour désigner la partie inférieure des yeux, ou, pour mieux dire, des paupieres, qui est bouffie, dans les cachectiques, les hydropiques.

Hippocrate se sert de ce mot dans ce sens, coac. text. 39. &c. Voyez Paupiere, Cachexie, Hydropisie.

HYPOPHYSE, s. m. (Méd.) c’est une espece de trichiase, de chûte des cils. Voy. Trichiase, Cils, Paupieres.

HYPOPROPHETE, s. m. (Antiq. greq.) ὑποπροφῆται, prophete en sous ordre, de ὑπὸ & προφήτης ; on appelloit ainsi chez les Grecs les subdélégués des devins, c’est-à-dire, de ceux qui rendoient la réponse des dieux qu’on venoit consulter. Il n’étoit pas de la dignité des oracles de rester muets faute d’organes ; il falloit, en cas d’absence ou de maladie des prophetes, qu’il y eût des gens qui tinssent leurs places, qui exerçassent leurs fonctions, & cet honneur appartenoit alors aux hypoprophetes, qui étoient leurs vicaires. Voyez Prophetes. (D. J.)

HYPOPROSLAMBANOMENOS est, en Musique, le nom d’une corde ajoûtée, à ce qu’on prétend, par Guy Arétin, un ton plus bas que la proslambanomenos des Grecs ; c’est-à-dire, au-dessous de tout le système, & qu’il exprima par la lettre Γ. Voyez Gamme, Système. (S)

HYPOPYON, s. m. terme de Chirurgie, maladie des yeux, qui consiste en un amas de pus derriere la cornée, qui couvre quelquefois toute la prunelle, & empêche la vue. Ce mot est grec, ὑπόπυον, composé de ὑπὸ, sous, & de πύον, pus.

Les auteurs ne sont pas d’accord sur la signification du mot hypopyon. Quelques-uns appellent ainsi tous les amas de pus qui viennent des abscès des parties intérieures de l’œil, ou du sang épanché au-dedans de l’œil & qui a suppuré ; & d’autres entendent par hypopyon, l’abscès qui se fait entre les pellicules de la cornée, & l’épanchement du pus qui se fait au-dedans de l’œil, lorsque cet abscès s’ouvre en-dedans. Ceux-ci restraignent la signification du terme.

L’hypopyon est causé par la rupture des vaisseaux de la cornée, occasionnée par quelque violence externe, ou par l’acrimonie du sang qu’ils contiennent.

On doit prévenir la suppuration par le moyen de cataplasmes convenables, secondés du régime & des saignées qu’on réitere relativement aux circonstances. Les auteurs prescrivent des sachets avec les fleurs de camomille, de mélilot, les sommités de sauge, d’euphraise, d’hyssope & la semence de fenouil qu’on fait bouillir dans le vin, & qu’on applique ensuite chaudement ; ces secours peuvent procurer la résolution du pus dans l’hypopyon, & même celle du sang épanché sous la cornée par la rupture de quelques vaisseaux de l’uvée à l’occasion d’un coup ou d’une chûte violente. Si dans l’un & l’autre cas, les remedes sont inefficaces, & que les malades souffrent, il faut faire une ouverture à la cornée avec une lancette : cette opération a été pratiquée avec tout le succès possible. La nature produit quelquefois dans l’hypopyon des effets que l’art ne peut point imiter, car le pus se fait jour intérieurement entre l’iris & la cornée, il s’épanche & se desseche