CHAPITRE PREMIER
Dans les premiers temps de l’emploi de la poudre à canon, les armes portatives se confondent avec les pièces de l’artillerie proprement dite. Les armes à feu qui apparurent, pour la première fois, au commencement du xive siècle, étaient posées à terre pour le tir, ou munies d’un petit affût de bois, que l’homme d’armes plaçait sur son épaule droite, et à laquelle il mettait le feu de la main gauche. Dans le premier cas, la pièce s’appelait bombarde ; elle était destinée à battre en brèche les murailles, et lançait des boulets de pierre ; dans le second cas elle s’appelait canon à main : elle était alors portée et tirée par un ou deux hommes, et lançait des balles de fer.
Nous avons donné, dans la Notice sur l’artillerie, la description et la figure du canon à main du xive siècle, d’après Valturius (page 311, fig. 176). pour rappeler sa forme exacte, nous mettrons sous les yeux du lecteur un autre dessin de Valturius, représentant le canon à main (fig. 340).
Nous avons montré également comment le cavalier tirait le canon à main. La figure 182 (page 313) montre, d’après Paulus Sanctinus et Marianus Jacobus, un cavalier tirant un canon à la main.
Dans un inventaire trouvé aux archives de la ville de Bologne, à la date de 1397, le canon à main est désigné sous le nom de sclopo ; d’où l’on a fait plus tard sclopeto, puis escopette. Vers le milieu du xve siècle, Paulus Sanctinus désigne, en effet, le cavalier chargé de cet engin par l’expression Eques scoppetarius.
La couleuvrine à main succéda assez rapidement au canon à main. Elle constituait un progrès, en ce sens que la boîte et la volée ne formaient plus, comme dans la bombarde et le canon à main, deux parties distinctes, qu’on rapprochait au moment du combat, mais se tenaient tout d’une pièce.
Dans le principe, on la fit en bronze ; puis