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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/547

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bobines de l’électro-aimant, E′ (fig. 439). Ces intermittences sont entretenues par les vibrations mêmes du diapason D dont l’une des branches ferme et ouvre alternativement le circuit. Les vibrations de la seconde branche ont pour effet d’envoyer par intermittences les courants d’une seconde pile dans l’électro-aimant E′, dont les noyaux se trouvent, suivant le sens du courant, aimantés ou désaimantés. Ces alternances produisent des attractions successives sur la roue dentée R, en fer doux, qui acquiert ainsi un mouvement uniforme de rotation.

Plusieurs expériences ont été faites entre Paris et les principales villes de France, avec l’appareil de M. A. Cassagne, et toutes ont démontré les avantages de cet ingénieux système au point de vue de la rapidité.

En octobre 1886, M. Cassagne a pu, sur une ligne de 350 kilomètres, obtenir un rendement de 400 mots par minute, soit environ 24 000 mots à l’heure. Pour une distance de 750 kilomètres, la vitesse de transmission a été de 17 000 mots à l’heure ; enfin, dans le même espace de temps, et sur une ligne de 900 kilomètres, la transmission s’est effectuée avec une vitesse de 12 000 mots.

Tout récemment, M. Cassagne a apporté à son télégraphe de nouveaux perfectionnements, qui en augmentent encore la vitesse. Ils consistent dans l’emploi d’un perforateur à clavier, indépendant du système sténo-télégraphique, et qui permet de manipuler avec une vitesse extraordinaire. On peut aussi, grâce à cette nouvelle disposition, desservir simultanément, et par le passage de la même bande, un nombre facultatif de postes, pourvu que les résistances dans les circuits restent constantes.

Le montage des appareils en duplex peut donner un rendement encore plus considérable.

Le sténo-télégraphe de M. A. Cassagne semble répondre à tous les desiderata, car il résout, tout à la fois, le difficile problème de la transmission des signes de la sténographie et de la correspondance à bon marché.


La rapidité de transmission des dépêches, avec les divers appareils actuellement en usage en télégraphie, varie dans des proportions assez notables. En supposant une ligne aérienne d’environ 600 à 700 kilomètres, on peut admettre, approximativement, les chiffres ci-après, pour le nombre de dépêches (composées de 20 mots) qu’il est possible d’expédier en une heure.


Appareil Morse 
25
en duplex 
45
Appareil Hughes 
60
en duplex 
110
Appareil Wheatstone à composition préalable 
90
Id. en duplex 
160
Appareil Meyer, 25 par clavier, soit pour 4 claviers 
120
Id. 6 claviers 
180
Appareil Baudot, pour 4 claviers 
160

Les appareils Morse et Hughes sont aujourd’hui de beaucoup les plus employés. Le télégraphe Baudot, réservé pour certaines grandes lignes, ne dessert que les bureaux des villes importantes situées à une assez grande distance de Paris, telles que Lyon, Amiens, Marseille, etc.


Nous avons donné les dessins des télégraphes de Wheatstone et de Baudot. Il ne sera pas inutile de mettre sous les yeux du lecteur ceux du télégraphe de Morse et de Hughes, les plus répandus aujourd’hui, ainsi qu’il vient d’être dit. Nous avons déjà représenté ces deux appareils, dans notre Notice des Merveilles de la Science [1] ; mais la forme qu’on leur donnait à l’origine a été modifiée depuis. Les figures 441 et 442 donnent le dessin exact des deux appareils télégraphiques que l’on voit aujourd’hui le plus fréquem-

  1. Tome II, pages 140 et 143.