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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

l’encéphale, ont moins d’évaporation à cause de leur défaut de chaleur. Donc, la plus grande de toutes les veines de l’animal se porte du foie vers les deux moitiés supérieures et inférieures du corps (veines caves ascend. et descend.). Près du foie, des veines larges et courtes se détachent vers les reins, non pas qu’ils aient besoin d’aliments abondants, mais parce que ces veines, comme nous l’avons démontré (V, v, t. I, p. 350, et XIV, vii, p. 106 suiv.), font office de canaux (στομάχοι) attractifs qui servent dans les reins à attirer les superfluités séreuses. Après la naissance de ces veines [émulgentes], tout le reste de la distribution, le long du rachis entier et dans les jambes, a lieu de la même façon que pour les artères. Nulle part, en effet, l’artère ne marche sans la veine, mais partout où vous voyez un vaisseau artériel, nécessairement là aussi se trouve une veine. Des veines, en petit nombre, vont cependant se ramifier dans les parties voisines du derme sans être accompagnées d’artères. Cette particularité existe aux jambes et aux mains, surtout aux parties externes et antérieures, parce que celles-ci ont une position moins importante que les parties internes, comme il arrive dans tout le corps. En outre, la distribution des veines dans les intestins, à partir de la porte du foie, a également lieu conjointement avec les artères, une seule veine (veine mésaraïque) se divisant dans toutes ces parties ; au sortir du foie elle commence à se ramifier en même temps que se ramifient les artères issues de la grande artère quand elle a dépassé le diaphragme.

Toutes ces dispositions manifestent la prévoyance de la nature, qui paraît aussi avoir distribué très-opportunément dans le thorax les veines issues de la veine cave. En effet, à l’endroit où elle monte, à partir de la convexité du foie, elle envoie au diaphragme de grandes ramifications. Puis, quand déjà elle touche le cœur, elle en détache une branche qui nourrit les huit côtes des deux côtés (v. azygos). Si vous voyez comment, suspendue pour ainsi dire, cette veine arrive des régions élevées jusqu’au rachis, s’appuyant solidement sur les corps voisins, je suis persuadé que la prévoyance et l’habileté de la nature à cet égard ne vous paraîtront pas médiocres.

Nous avons parlé dans les livres précédents (livres VI et VII) des vaisseaux du cœur et du poumon et de tout ce qui les concerne ;