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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

deux autres apophyses obliques (apoph. transversescf. XIII, ii, p. 50, l. 5-6), qui offrent aux parties latérales de ces vertèbres une protection analogue, en même temps qu’elles sont établies comme un siége pour les muscles internes et externes du rachis ; car ils s’appuient sur toutes ces apophyses avec les artères, les nerfs et les veines portés sur eux et par eux. Elles présentent une troisième utilité dans les vertèbres thoraciques, pour l’articulation des côtes, utilité très-nécessaire à l’acte de la respiration, mais nous avons traité à part[1] et en détail de cette utilité. Les extrémités des susdites apophyses sont tournées, comme celles de toute l’épine, vers le centre du rachis[2], toutes les vertèbres ayant, je pense, leur inclinaison vers cette région, pour le motif que nous signalions plus haut (chap. xv, p. 42).

Pourquoi les apophyses latérales (transverses) sont-elles épaisses au thorax, minces aux vertèbres lombaires et à l’os sacré, épaisses et bifides[3] dans celles du cou ? Cela ne tient-il pas à cette circonstance, que les côtes, non-seulement s’articulent sur les apophyses [transverses] du thorax, mais encore s’y appuient entièrement, de sorte qu’il était raisonnable que ces apophyses fussent créées fermes et solides, tandis que les apophyses des lombes et de l’os sacré, ne supportant que des vaisseaux et des muscles, n’avaient aucun besoin d’une force superflue ? Pour les apophyses du cou, elles sont avec raison bifides et épaisses ; et de leurs extrémités, l’une, la plus grande, est tournée en bas, dans le même sens que les autres, l’autre, la plus petite, est tournée en haut[4]. Ce sont les seules vertèbres qui présentent cette disposition additionnelle, parce qu’elles ont l’apophyse postérieure la plus petite de toutes,

  1. Dans le traité De l’utilité de la respiration, dont il reste seulement quelques fragments. Voy. les Études biographiques et littéraires sur Galien.
  2. C’est-à-dire que les inférieures se dirigent de bas en haut et les supérieures de haut en bas du côté de la dixième dorsale.
  3. Ici et plus bas les éditions portent avec raison δίκροι. B a μικραί (et πλαγίαι au lieu de παχεῖαι, épaisses) ; μικραί est un exemple de la manière dont s’opèrent les altérations de texte pour des mots qui ne sont pas très-souvent employés, surtout quand ces mots représentent des choses que les copistes ne connaissent pas.
  4. Disposition plus marquée chez le singe que chez l’homme ; c’est le contraire pour les apoph. épineuses. — Galien, du reste, se contredit en partie p. 49. l. 9-11.