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DU COU ET DU RESTE DE L’ÉPINE.

dans la suite nous parlerons en détail de la substance de ce ligament (cf. p. 71). Quant au rachis, comme il n’était pas bon qu’il se fléchît également en avant et en arrière (car, de cette façon, il eût été complétement privé de solidité et de stabilité), la nature a dû choisir le plus utile des deux mouvements ; or, vous pouvez ici observer que pour toutes les fonctions de la vie, il était mieux que le rachis se fléchît en avant, ce qui, du reste, était beaucoup moins dangereux pour les vaisseaux situés en avant, c’est-à-dire pour la grande artère (aorte) et pour la veine cave. En effet, ces vaisseaux eussent été rompus par la tension et la rétraction considérable qu’eût entraînées pour eux l’entière flexion du rachis en arrière. Comme les vertèbres devaient donc être en avant attachées étroitement les unes aux autres, c’est avec raison que les articulations ont été établies en arrière.

Je termine ici ce livre. Il reste encore beaucoup de questions à traiter pour l’explication du rachis tout entier : comme toutes ne peuvent être embrassées dans ce livre, car il arriverait à une longueur démesurée, et que d’ailleurs ces questions ne se prêtent pas à une division convenable, qui aurait permis d’exposer les unes dans ce livre, et de rejeter les autres au livre suivant, il me paraît préférable de réserver pour le prochain livre tous les problèmes qui n’ont pas été résolus dans celui-ci.

    trait au premier abord l’interprétation la plus probable, il cite Hippocrate à faux ; en effet, dans le passage auquel il est fait allusion, Hippocrate mentionne évidemment les cartilages intervertébraux. « Du côté qui regarde le ventre, en avant, les vertèbres, dit-il (Articul., § 45, t. IV, p. 190), offrent un assemblage régulier ; elles sont réunies par un lien muqueux et nerveux (c’est-à-dire tendineuxμυξώδει καὶ νευρώδει) qui procède du cartilage dont elles sont revêtues pour de là s’étendre jusqu’à la moelle. » C’est immédiatement après cela qu’il parle d’une façon assez obscure des ligaments prévertébral et surépineux. Mais comme Galien, dans son Commentaire sur le traité Des articulations (III, § 30), donne au texte que je viens de rapporter le sens qui y est réellement contenu, que d’un autre côté dans le passage du traité De l’utilité des parties qui nous occupe, la discussion porte particulièrement sur le mode de connexion des vertèbres à leurs parties antérieures, qu’enfin le langage anatomique de Galien n’est pas toujours très-précis, on peut très-bien admettre que σύνδεσμον est pris ici dans son acception la plus générale et qu’il s’agit du fibro-cartilage intervertébral et non du ligament commun antérieur. Voy. aussi p. 42.